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200 heures de travaux communautaires pour un complotiste. (Forum)

par Blake, jeudi 03 février 2022, 23:26 (il y a 824 jours)

200 heures de travaux communautaires pour le complotiste André Desfossés.

André Desfossés, l’un des leaders du mouvement d’opposition aux mesures sanitaires, devra réaliser 200 heures de travaux communautaires et se soumettre à une probation pendant deux ans pour avoir menacé les commerçants du Québec.

Lors de son retour devant le tribunal jeudi matin au palais de justice de Trois-Rivières, l’homme d’une cinquantaine d’années, qui se défend seul, a en effet plaidé coupable à l’accusation d’avoir proféré des menaces contre les commerçants du Québec et leurs employés.

Du coup, il a reconnu avoir mis en ligne sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il proférait des menaces contre ceux qui exigeront de lui le port du masque. Il avait notamment affirmé le 24 août dernier: «Moi, maintenant, je vais résister et fortement. Je suis prêt à péter des gueules, écoutez ce que je vous dis, je suis prêt à péter des gueules à tous ceux qui vont refuser de me faire rentrer dans leur commerce. Je suis à bout. C’est pas une menace, c’est un fait».

Il avait également déclaré: «Le presto est sur le bord d’exploser. Pis la journée que ça va exploser, ça va être laitte en tabarnak. Je vais peut-être mourir, mais je vous confirme une chose: je vais en amener plusieurs avec moi. Je suis à bout. Il est grand temps qu’on se lève, il est grand temps qu’on se batte tabarnak.»

André Desfossés était présent au palais de justice pour enregistrer son plaidoyer. Pour l’occasion, il portait son masque. Tout en reconnaissant les propos menaçants, il a expliqué au juge Jacques Lacoursière que sa mère était décédée peu de temps auparavant des suites du vaccin et que le fils d’un ami avait eu des complications, toujours à cause du vaccin, ayant perdu un pied. «J’étais dans un état très émotif lorsque j’ai fait cette vidéo, que je n’aurais pas dû faire, avec tout ce que je venais de vivre. C’était déplacé et je le reconnais mais jamais je n’aurais agressé un commerçant, jamais je vais le faire non plus», a-t-il déclaré.

La procureure de la Couronne, Me Julie Forget, a pour sa part indiqué au juge que M. Desfossés avait des antécédents en matière de violence, menace et harcèlement qui se situent entre 1983 et 2005. Il a également une cause pendante dans le district judiciaire de Montréal en lien avec le blocage du tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine survenu le 13 mars en marge d’une manifestation contre les mesures sanitaires. André Desfossés y est accusé de complot et de méfait, avec quatre autres membres des Farfadaas.


À cela, M. Desfossés a affirmé avoir fait beaucoup de cheminement et de thérapies pour s’en sortir. Il a même proposé au juge qu’il lui impose la condition de ne pas utiliser les réseaux sociaux et de ne pas se trouver dans les rues. «J’ai tiré ma révérence; je veux rester chez moi et prendre soin de mes enfants», a-t-il ajouté.

Selon Me Forget, ce dossier aurait certes pu valoir une peine de prison. Cependant, compte tenu du contexte dans lequel les menaces ont été proférées, le fait que les antécédents judiciaires remontent à 17 ans et qu’il est sans emploi, Me Forget a plutôt suggéré au juge l’imposition de travaux communautaires dans le cadre d’une probation avec des conditions à respecter.

Le juge Lacoursière a conclu que cette proposition était raisonnable dans les circonstances. Mais avant de prononcer la sentence, il a rappelé au prévenu que la violence ne peut être tolérée d’aucune manière au Canada. «Nous sommes dans un pays libre. Nous avons droit à nos opinions, on peut être en désaccord avec certaines politiques, tout le monde comprend ça. Il faut comprendre aussi et ça ressort particulièrement dans les médias qu’il y a une fatigue de plusieurs personnes face aux mesures sanitaires mais jamais, jamais on ne pourra tolérer la violence. Ce n’est pas la solution et ça ne sera jamais la solution», a-t-il fait savoir.

Par contre, il a tenu compte de la situation particulière de M. Desfossés, de sa reprise en main et du fait qu’il a la garde à temps complet de ses enfants. La sentence sera donc suspendue. André Desfossés devra réaliser 200 heures de travaux communautaires dans un délai d’un an. Il devra respecter une probation pendant deux ans avec les conditions de ne pas avoir d’armes en sa possession et de ne pas inciter à la violence sur les réseaux sociaux et lors de manifestations.

Lors de son arrestation en août, André Desfossés était l’un des acteurs les plus actifs du groupe les Farfadaas. Il avait mené une campagne pour faire libérer le leader antimasque Mario Roy, un «prisonnier politique» selon lui, qui était détenu pour harcèlement visant une personne associée au système de justice et non-respect des conditions.

https://www.lenouvelliste.ca/2022/02/03/200-heures-de-travaux-communautaires-pour-le-co...


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