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Un arsenal saisi chez un conspi (Forum)

par Blake, samedi 04 juin 2022, 21:16 (il y a 704 jours)

Considéré comme un « sonneur d’alerte » par des complotistes, un plaideur quérulent qui s’est déjà plaint des « femmes anti-hommes » a été arrêté ce printemps en possession de nombreuses armes à feu et de milliers de projectiles. Marc Magendie a déjà été suspecté d’avoir menacé un ministre et d’avoir tenu des propos « inquiétants » sur les femmes.

Le Lavallois de 61 ans a été visé en mars dernier par une « perquisition préventive en matière d’armes à feu », a confirmé à La Presse le lieutenant Benoît Richard, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).

« À la suite d’informations reçues par les policiers, on a fait une demande d’interdiction préventive au niveau des armes à feu. Toutefois, à l’arrivée des policiers, il y avait des armes qui étaient mal entreposées et des dispositifs qui étaient prohibés », a expliqué le lieutenant Richard. Les armes à feu ont alors été saisies.

Selon une source policière, Marc Magendie possédait tout un arsenal : près d’une dizaine d’armes à feu, ainsi que plus de 5000 projectiles, alors qu’il ne serait pas un chasseur aguerri.

Marc Magendie a été accusé le 25 mai dernier d’avoir entreposé des armes à feu en contravention à un règlement sur la Loi sur les armes à feu et d’avoir possédé un dispositif prohibé, soit un chargeur de marque D & H Tactical d’une capacité de « 30 cartouches ». En règle générale, la capacité maximale légale d’un chargeur est de cinq ou dix cartouches.

Il doit comparaître le 14 juin prochain au palais de justice de Laval pour ces accusations déposées par voie sommaire.

Marc Magendie s’est fait connaître dans les cercles complotistes à l’automne 2018 sur la chaîne d’information alternative Stu-Dio d’André Pitre, aujourd’hui bannie de YouTube. Présenté comme un « sonneur d’alerte », au côté de Ken Pereira, Marc Magendie y dénonce une « immense » fraude de 80 à 100 millions de dollars prétendument cachée par Revenu Québec.

Du pareil au même
Marc Magendie n’en est pas à sa première perquisition en matière d’armes à feu. En 2011, les policiers avaient obtenu un mandat pour saisir chez lui une arme de poing Smith & Wesson 9 mm, après qu’il eut tenu des propos inquiétants à l’égard d’une personne sur qui il faisait « une fixation », dont nous ne pouvons révéler le nom.

Devant les policiers, Marc Magendie avait par ailleurs qualifié deux sergentes-détectives et une professionnelle de « femmes anti-hommes », indique le mandat de perquisition.

L’arme, que les policiers ont finalement trouvée à un club de tir dont M. Magendie était membre, était légalement enregistrée, mais comme M. Magendie s’était fait refuser le renouvellement de son permis de possession d’arme quelques mois plus tôt, il s’agissait d’une possession prohibée, indique une déclaration sous serment faite par une policière du SPVM.

Les documents judiciaires ajoutent que M. Magendie a par ailleurs été le suspect de menaces téléphoniques proférées envers le ministre de la Santé du Québec de l’époque, le Dr Yves Bolduc, en juillet 2010.

M. Magendie avait dit « qu’il allait porter un cadeau au bureau du comté du ministre et qu’il espérait qu’il allait s’en sortir. Il a ensuite raccroché », indique la demande de mandat de perquisition.

L’enquête menée par la SQ n’a toutefois jamais mené à des accusations.

M. Magendie s’est plus tard expliqué en affirmant que « son cadeau consistait en des envois de lettre à des personnes politiques », lesquelles « contenaient des propos misogynes et portaient sur le sujet du financement des maisons d’hébergement pour femmes », lit-on dans la demande de mandat de perquisition.

D’autre part, la policière affirme dans le mandat que Marc Magendie a obtenu un permis d’arme à feu en 2003, « malgré le fait qu’il était suspecté d’avoir menacé et braqué une arme à feu en 2001 ».

Notons que Marc Magendie n’a pas d’antécédents criminels, selon le plumitif informatisé.

Retour au bercail
Marc Magendie est un habitué du système judiciaire. Dans les dernières années, il a déposé pas moins de 105 plaintes contre une avocate devant le Conseil de discipline du Barreau du Québec. Plus de 26 juges ont ainsi eu à entendre des requêtes de Marc Magendie depuis 2005, indique un jugement de la Cour supérieure.

« [L]es plaintes et [l]es procédures à l’encontre de tous ceux qui le contrarient sont […] son arme favorite », écrit le juge Pierre Journet en décembre 2017. Le magistrat y déclare M. Magendie plaideur quérulent devant le Conseil de discipline du Barreau, ainsi que devant la Cour supérieure à l’égard d’une personne qu’on ne peut nommer et de ses avocats.

https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2022-06-04/un-arsenal-saisi-...


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