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Un toit d’abord pour les sans-abris de Finlande (Forum)

par Blake, mardi 29 novembre 2022, 12:56 (il y a 513 jours)

Eh oui! Encore une fois, je reviens avec les pays scandinaves. Certains qui lisent ici diront que c'est encore l'achalant qui reviens avec la Scandinavie. Eh oui! Le Socialiste, c'est tellement mauvais, il s'occupe des humains. Pas de sens, c'est pas très bon pour la sacrosainte économie de dépenser pour ces gens inutiles pour la sacrosainte économie. Pas de danger qu'on fasse ça ici car ces gens servent à faire en sorte que le petit peuple de surconsommateurs se met en valeur quand il croise les sans-abris en se disant que lui, il n'est pas comme ça, il a réussi. Ah oui? Tu as réussi quoi mon champion? T'acheter un char, une piscine, un écran géant, un 4 roues, un skidoo, surconsommer? Tu as aidé combien de gens à date dans ta vie le champion du petit peuple? Tu passes à côté d'un sans-abris en levant le nez et en te disant que toi, tu n'es pas comme ce débris. Mais en bout de ligne, t'est juste un phoney capitaleux de la droite balloney qui aime se réhausser en voyant de la souffrance humaine le champion capitaleux.

La Finlande a réussi à réduire de manière spectaculaire le nombre de sans-abris au cours des dernières années. Avec l’aide d’entreprises privées et d’organismes communautaires, le gouvernement leur fournit un toit et la possibilité de retrouver l’estime de soi.

Un torchon à vaisselle en guise d’abat-jour, un comptoir de cuisine encombré, une guitare dans son étui ouvert par terre. Bienvenue dans le deux pièces et demie de Miguel Rojas, en banlieue d’Helsinki.

L’endroit ne paie pas de mine, mais il est calme et le balcon vitré donne sur une petite forêt et un lac. L’immeuble compte 35 logements semblables, tous conçus pour héberger des gens de la rue, des sans-abris endurcis.

Si j’habitais ailleurs qu’en Finlande, je serais probablement déjà mort, lance Miguel au début de notre entretien.

Il n’exagère pas. Il a connu la déchéance, la vie dans la rue avec tous ses dangers, pendant de nombreuses années.

Originaire du Chili, il vit en Finlande depuis une bonne trentaine d’années. Il a connu une belle carrière de musicien, a fondé une famille ici, puis a tout perdu à cause de sa dépendance à diverses substances. Aujourd’hui, Miguel Rojas remonte lentement la pente.

« Quand tu découvres que plus personne ne viendra envahir ton espace, que tu as un endroit pour vivre, bien à toi, tu comprends que tu peux commencer à t’épanouir. »

— Une citation de Miguel Rojas, bénéficiaire
Le point de départ
C’est le principe de base du programme Un toit d’abord. Le logement est perçu comme le point de départ d’une nouvelle vie. Tout ce qu’on demande aux usagers, c’est d’avoir envie d’aller mieux, tout simplement. Et les sans-abris s’y engagent par écrit. Le prix du loyer est minime, l'État paie le reste.

Créé aux États-Unis dans les années 1980, ce programme est devenu populaire dans plusieurs pays d’Europe. En Finlande, ça marche mieux que n’importe où ailleurs. Le gouvernement a décidé d’y investir beaucoup d’argent et de s’assurer de la collaboration d’organismes communautaires, mais aussi d’entreprises privées spécialisées dans la construction domiciliaire.

L'État finlandais investit 30 millions d’euros (45 millions de dollars) par année pour construire ou rénover des logements sociaux spécifiquement destinés aux sans-abris. Le gouvernement ne voulait plus voir personne mourir dans les rues de la capitale à cause du froid, comme cela s’était produit dans le passé.

Depuis 12 ans, on a réduit des deux tiers le nombre de sans-abris. Il n’y a plus aujourd'hui que 4000 personnes sans domicile fixe dans ce pays de 5,5 millions d’habitants.

Le grand architecte d’Un toit d’abord en Finlande est Peter Fredriksson. Il affirme que l’itinérance a pratiquement disparu des rues de Helsinki. Maintenant à la retraite, il est dithyrambique à l’égard du programme.

En mettant 30 millions d’euros par année, l'État fait un investissement intelligent. Nos études démontrent que les itinérants coûtent six fois plus cher que les autres en soins de santé par année. Avec ce programme, on économise 15 000 euros (22 000 $) par personne! Tout bien calculé, à long terme, l'État fait des économies nettes, déclare-t-il.

De l'accompagnement
Mais le programme est victime de son succès. Les itinérants qui souhaitent y avoir accès doivent maintenant attendre deux à trois ans pour avoir une place. Cela crée des tensions dans les centres de dépannage pour itinérants où les candidats sont recrutés.

La Dre Katarina Martenson travaille comme omnipraticienne dans le plus important de ces centres à Helsinki. Elle voit parfois des bénéficiaires du programme Un toit d’abord quitter leur appartement et revenir dans les centres de jour.

« Le fait d’avoir un appartement ne règle pas tous leurs problèmes. Pour ceux qui ont des troubles de santé mentale, et il y en a beaucoup, ça peut aggraver leurs problèmes s’ils n’ont plus de soins adéquats. Ça entraîne des rechutes. »

Le principal promoteur du programme, Peter Fredriksson, reconnaît que le système a ses limites s’il n’est pas accompagné des services adéquats. Il faut toujours maintenir les services sociaux et les soins de santé pour ces personnes, dit-il.

L’ancien conseiller spécial du gouvernement sur les questions d’habitation est bien conscient que ce type de services a diminué depuis la vague de fermetures d’hôpitaux psychiatriques qui a sévi, ici, dans les années 1970 et 1980, comme chez nous, au Canada.

Pour des individus comme Miguel Rojas, toutefois, la formule Un toit d’abord connaît un succès indéniable. La nature environnante, la sécurité, tout ça m’a permis de redécouvrir la beauté du monde. Et de changer ma façon de penser, admet-il avec un large sourire.

Somme toute, l'expérience finlandaise démontre que l’accès à un logement amène une grande proportion des itinérants à chercher de l’aide et à obtenir les soins pour s’en sortir.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1865952/itinerance-logement-abordable-subvention-p...


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