Décès de Bobby Hull (Forum)

par Jéromec, mardi 31 janvier 2023, 07:48 (il y a 450 jours)

La Légende du hockey Bobby Hull est décédé...

Étant donné que mes attentes pour les Canadiens cette année sont assez basse, pourquoi ne pas replonger dans le passé du hockey propre comme dans le temps...

PS : CE soir le CH joue en Pyjama Bleu poudre Dédé... donc à éviter!
:mdr:
Bobby Hull Goal Highlights

https://www.youtube.com/watch?v=o4skSR58XwM


https://www.journaldemontreal.com/2023/01/31/tout-le-monde-voulait-voir-jouer-bobby-hull

Tout le monde voulait voir jouer Bobby Hull
Il aura été l’un des joueurs les plus électrisants du hockey

Bobby Hull face au Canadien au Forum de Montréal en 1970.

MARC DE FOY
Mardi, 31 janvier 2023 00:00
MISE À JOUR Mardi, 31 janvier 2023 00:00
Le premier autographe que j’ai obtenu fut celui de Bobby Hull. Je l’avais reçu par l’entremise de mon oncle Marcel, voyageur de commerce, qui avait rencontré la Comète blonde dans une toilette de l’hôtel Royal York, à Toronto. Le message du numéro 9 des Blackhawks, qui s’écrivait en deux mots dans le temps, disait : À Marc, meilleurs vœux, Bobby Hull. C’était en 1966, j’avais 12 ans.
Je ne me rappelle pas si mon oncle lui avait épelé les mots en français ou si Hull l’avait fait de lui-même, mais qu’importe.

C’est le premier souvenir qui m’est revenu à la mémoire à l’annonce du décès de Bobby Hull, hier, à l’âge de 84 ans.

L’homme avait le sens des relations publiques. Il disait que ça faisait partie du travail d’un athlète de redonner aux amateurs et aux journalistes.

Il signait quantité d’autographes pendant les échauffements d’avant-match et faisait attendre l’autobus de son équipe après les matchs à l’étranger.

Pauvres gardiens !

Hull était au sommet de son art en 1966. Il venait d’éclipser le record de 50 buts en une saison qu’il partageait avec Maurice Richard et Bernard Geoffrion.

Il était le joueur le plus électrisant de la Ligue nationale, il faisait bondir les foules avec ses montées à l’emporte-pièce et ses tirs frappés foudroyants qui atteignaient 100 milles à l’heure. Les gardiens le craignaient, et pour cause !

En plus d’affronter des lancers à une vitesse qu’ils n’avaient jamais vue jusque-là, ils étaient encore nombreux à jouer sans masque.

Pauvre eux !

L’arrivée des palettes bananes

Comme s’ils n’avaient pas la vie suffisamment difficile dans l’exercice de leurs fonctions, c’était le début des bâtons aux palettes incurvées, une idée du grand Stan Mikita qui a grandi avec Hull dans l’organisation des Blackhawks.


Mikita eut l’idée un jour de placer la lame de son bâton sous une porte pour lui donner une forme arquée. Il fit ensuite l’expérience de tirer des rondelles.

Hull l’imita et c’est ainsi que commença l’ère des bâtons bananes, comme on les surnommait.

Les jeunes étaient tous des Bobby Hull quand ils levaient leur bâton loin en arrière, que ce soit avec une rondelle ou une balle de tennis. On arrivait enfin à faire lever la rondelle avec des lancers frappés.

Wow !

Attention aux rondelles volantes !

Un soir, au Chicago Stadium, mon regretté collègue Pierre Nadon eut juste le temps de baisser la tête dans la galerie de presse qui était située à une extrémité de la patinoire.

Hull s’était élancé du milieu de la patinoire. La rondelle avait cabossé le mur derrière l’ami Pierre.

Les amateurs qui étaient assis derrière les buts partout où Hull passait devaient se méfier.

Aussi, une visite des Blackhawks au Forum était un événement. Or, le Canadien avait le joueur pour surveiller Hull.

Claude Provost, qui devrait avoir sa place au Panthéon du hockey aux côtés de Bob Gainey et Guy Carbonneau, avait la mission de le suivre pas à pas et s’acquittait bien de sa tâche.

Le Tricolore est l’équipe parmi les six formations originales contre laquelle Hull obtint le moins de buts, le moins de mentions d’aide et le moins de points, soit 64 buts et 67 mentions d’aide pour un total de 131 points en 171 matchs.

Le Canadien fut aussi la seule formation contre laquelle il compila un différentiel négatif avec une fiche de -34.

Hull totalisa 211 points (108-103) en 175 rencontres contre les Bruins, 194 (108-86) en 171 matchs contre les Rangers, 193 (98-95) en 171 matchs aussi contre les Red Wings et 181 (97-84) en 173 contre les Maple Leafs.

Bel hommage à Joe

Hull m’avait fait un bel éloge de Provost, que ses coéquipiers appelaient Joe pour sa polyvalence et son ardeur au travail, lors du décès soudain de celui-ci en 1984, en Floride.

« Mon meilleur souvenir de Claude est qu’il fut de loin mon couvreur le plus honnête, avait-il dit.

« Je ne me souviens pas d’une fois où je me suis emporté contre lui quand il me couvrait de trop près. »

Les deux étaient devenus amis avec le temps.

Force de la nature

Hull était un dieu à Chicago.

Les Hawks étaient la risée de la LNH avant qu’il ne débarque dans la ville des vents, suivi un an plus tard de son grand ami Mikita durant la deuxième moitié des années 1950.

Natif de Point Anne, municipalité fantôme qui a été annexée à Belleville, en Ontario, il avait grandi sur une ferme.

Son corps était sculpté dans le roc.

On se plaisait à dire qu’il était fort comme les bœufs qu’il possédait sur sa ferme d’élevage.

L’ancien arbitre Red Storey, qui était réputé pour sa personnalité enjouée et son langage coloré, disait de lui que plus il enlevait de vêtements, plus il était gros.

Maître d’œuvre de l’AMH

Après 15 saisons à Chicago au cours desquelles il a marqué 604 buts, Hull a pris le pari de se joindre à l’Association mondiale, qui avait besoin de gros noms pour faire sa place sur l’échiquier du hockey professionnel.


Les 12 équipes de la nouvelle ligue cotisèrent toutes à son boni d’engagement, qui s’élevait à un million de dollars, ce qui représentait une forte somme en 1972.

La valeur du contrat qui le liait aux Jets de Winnipeg s’élevait à 1,75 million sur une période de 10 ans.

Hull a continué à remplir le filet aux côtés des Suédois Anders Hedberg et Ulf Nilsson, trio que l’on appelait la Hot Line dans ce qui est vite devenu le circuit maudit aux yeux des propriétaires de la Ligue nationale.

En tout et pour tout, Hull a inscrit 913 buts et totalisé 1808 points en 1474 matchs dans la LNH (16 saisons) et dans l’AMH (sept saisons).

C’est ce qu’on peut appeler une grande carrière.

SA VIE N’A PAS ÉTÉ UN MODÈLE
Brett Hull n’a pas adressé la parole à son père, Bobby, pendant plusieurs années. Ils se sont réconciliés quand le fils a commencé sa carrière dans la LNH. Le paternel était présent, en 2006, quand les Blues ont retiré le numéro 16 de Brett.
PHOTO D’ARCHIVES, REUTERS
Brett Hull n’a pas adressé la parole à son père, Bobby, pendant plusieurs années. Ils se sont réconciliés quand le fils a commencé sa carrière dans la LNH. Le paternel était présent, en 2006, quand les Blues ont retiré le numéro 16 de Brett.
Bobby Hull avait un côté sombre. L’homme n’arrivait pas à la cheville du grand joueur de hockey qu’il a été.

Ses frasques dans sa vie personnelle ont grandement terni son image. Sa fille Michelle, membre de la fratrie des cinq enfants issus de son premier mariage avec Joanne McKay, a déjà dit que vous ne vouliez pas être dans les parages lorsque son père était ivre. Avocate de profession, elle défend aujourd’hui des femmes victimes de violence conjugale.

Bien qu’aucune accusation criminelle n’ait été retenue en cette matière contre son père, il était de notoriété publique que ce dernier abusait de ses conjointes physiquement.

En plus de sa première épouse Joanne avec qui il a formé un couple de 1960 à 1980, sa deuxième conjointe Deborah, avec qui il a été marié de 1984 à 1986, a fait état publiquement des mauvais traitements que Hull lui faisait subir.

Celle-ci a porté plainte contre lui, puis l’a retirée. Elle mène une vie loin de l’œil public depuis.

Hull a eu aussi une relation de courte durée avec une dénommée Claudia Allen.

Réconciliation avec Brett

Son fils Brett ne lui a pas adressé la parole durant plusieurs années, lui reprochant ce qu’il avait fait à sa mère Joanne. Il s’est réconcilié avec son père quand il a commencé sa carrière dans la Ligue nationale avec les Flames de Calgary.

Marié trois fois, Hull a eu six enfants de deux unions, plus un autre venant d’une relation fortuite.

Pendant sa carrière junior avec les Teepees de St. Catharines, il a eu une fille dont il ignorait cependant l’existence quand il a quitté cette ville pour aller jouer dans la Ligue nationale. La jeune mère a donné l’enfant en adoption.

Outre Michelle et Brett, trois autres garçons sont nés du mariage entre Joanne McKay et Hull. Bobby fils et Blake ont remporté la Coupe Memorial avec les Royals de Cornwall, en 1980.

Pour sa part, Bart a évolué comme porteur de ballon avec les Rough Riders d’Ottawa et les Roughriders de la Saskatchewan, de la Ligue canadienne de football.

Michelle, quant à elle, a été patineuse artistique.

Des regrets

Dans une entrevue qu’il m’avait accordée en 1983, Hull avait dit avoir des regrets.

« Si c’était à refaire, je serais plus attentionné envers ma famille. Je regrette si j’ai pu embarrasser ma femme [Joanne] et mes enfants à certains moments.

« Et Dieu sait si je leur ai fait mal. »


Il n’avait toutefois pas retenu la leçon puisqu’il s’en est pris quelques années plus tard à sa conjointe Deborah avec qui il a eu une fille.

Hull a fait aussi les manchettes pour avoir proféré des propos racistes. Lors d’une interview au Moscow Times en 1988, il avait dit d’Hitler qu’il avait de bonnes idées, mais qu’il avait été peut-être trop loin.

Il avait nié avoir tenu ces propos, ajoutant que c’était le journaliste qui l’avait amené à discuter de ce sujet...

Une autre histoire raconte qu’il avait été cité aussi pour dire que la population noire était trop élevée aux États-Unis


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