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Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des ga (Forum)

par Blake, mardi 31 janvier 2023, 19:09 (il y a 443 jours) @ Jéromec

Les bonnes nouvelles ont peu ou presque pas de traction médiatiques... pourtant c'est souvent à ces bonnes idées qu'il faudrait se rattacher..

https://www.journaldemontreal.com/2023/01/09/boxer-pour-seloigner-des-gangs

Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des gangs de rue

Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des gangs de rue
Un projet lancé par un agent de Laval permet à des jeunes à risque de se dépasser dans ce sport


Projet Boxe Laval
PHOTO VALÉRIE GONTHIER
L’agent Nicolas Blondin de la police de Laval a mis sur pied le Projet Boxe cet été.

VALÉRIE GONTHIER
Lundi, 9 janvier 2023 00:00
MISE À JOUR Lundi, 9 janvier 2023 00:00
Déterminé à aider des jeunes qui flirtent avec la criminalité à se tenir loin des problèmes, un policier de Laval a mis sur pied un programme de boxe pour qu’ils dirigent leur énergie dans le ring plutôt que dans la rue.

• À lire aussi: Prévention Montréal: un programme pour lutter contre la violence chez les jeunes


«Il faut qu’on occupe d’eux, qu’ils aient d’autres modèles que des membres de gangs de rue. Pendant qu’ils sont ici à boxer, ils ne sont pas en train de flâner, ou même de prendre des décisions stupides comme de tirer sur quelqu’un», a lancé l’agent Nicolas Blondin, lorsque Le Journal l’a rencontré dans un gym entouré de ses protégés.


Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
C’est lui qui a eu l’idée de ce Projet Boxe cet été, après le décès d’un des jeunes qu’il tentait d’aider. Le garçon volait des véhicules et a péri lors d’une poursuite en voiture après un de ses crimes.

«Je le connaissais bien, je le voyais presque tous les jours. J’aurais aimé avoir plus d’impact dans sa vie», a-t-il confié.

Il a alors estimé que le moment était crucial : la fin des classes allait bientôt sonner et plusieurs jeunes seraient laissés à eux-mêmes pour la saison estivale.

«On en voyait susceptibles de se faire recruter, parce qu’ils vont à l’école dans un secteur où il y a des fusillades, où on sait qu’un gang de rue est implanté», a exposé le policier de l’escouade prévention.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Il a alors ciblé de jeunes délinquants, ou d’autres à risque de le devenir. Les occuper est devenu une priorité pour lui. Lui-même boxeur dans ses temps libres, il leur a proposé de monter dans le ring.

Encore fragiles

Et à ceux qui déplorent qu’on enseigne à des gamins comment se battre, l’agent Blondin réplique: «Ils savent déjà se battre!» Au moins, avec la boxe, ils développent de bonnes habitudes de vie.

Projet Boxe Laval
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Et surtout, un contrôle de leurs émotions.

«Au début, on ne savait pas comment ça allait se passer. Est-ce qu’ils allaient se taper sur la gueule dans le ring? Finalement, on n’a jamais eu de problèmes», a expliqué l’agent Blondin.

Malgré les efforts constatés depuis cinq mois, il sait que certains sont encore fragiles.


«Je connais leur tempérament. Ils pourraient scrapper leur vie par impulsivité, sans se soucier des conséquences», a-t-il lâché.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Surveillance accrue

Depuis le début du projet, d’importantes mesures de sécurité sont mises en place pour éviter tout incident. Deux des cinq policiers de l’escouade de prévention de la police de Laval sont toujours présents. Un met les gants et s’entraîne avec les jeunes. L’autre agent reste en uniforme et armé.

Des patrouilleurs assurent aussi une surveillance dans le stationnement du gym de Laval, où des jeunes s’entraînent plusieurs fois par semaine.

Une quarantaine de jeunes se rassemblent chaque semaine pour s’entraîner.
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Une quarantaine de jeunes se rassemblent chaque semaine pour s’entraîner.
«On est conscient que des rivaux pourraient venir s’en prendre aux jeunes ici, on doit assurer la sécurité des clients du gym et des jeunes du projet», a-t-il ajouté.

Le projet Boxe, financé par la Ville de Laval et chapeauté par Service aux jeunes (SAJ), destiné aux jeunes à risque ou impliqués dans des comportements délinquants, s’est terminé le 15 décembre dernier. Mais Nicolas Blondin espère que cela se poursuivra.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Si au début de l’été il a réussi à recruter 14 jeunes, il a maintenant atteint la capacité maximale de 40. Jamais sa relation avec les jeunes n’a été aussi bonne.

Lien de confiance

«Avant ça, lorsque je passais devant un groupe de jeunes qui flânaient, ils m’envoyaient chier. Maintenant, ils m’entourent, me parlent, me montrent leur dernier vidéoclip», a-t-il expliqué.

Il insiste d’ailleurs: ce projet n’est pas une opération déguisée de renseignements. Il souhaite bâtir un lien de confiance et les aider. Mais les jeunes sont avertis: s’ils commettent un crime, il devra agir.

Projet Boxe Laval
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«Si tu me flash une vidéo de toi avec un gun dans les mains, je ne pourrai pas fermer les yeux», a-t-il dit.

DE MEILLEURES HABITUDES DE VIE GRÂCE AU RING
«Avant, je passais mes temps libres à traîner devant la pizzéria, dans les parcs, dans la rue, je perdais mon temps.»

Depuis qu’il s’est mis à la boxe, Karim (nom fictif) se sent mieux. Physiquement, mais aussi mentalement.

«La boxe m’a appris la discipline et ça m’a aussi aidé dans mes études», a-t-il dit.

Le jeune âgé de 17 ans vapotait souvent. Il a depuis cessé, constatant les ravages de cette mauvaise habitude sur sa forme physique.

Lui qui n’aimait pas trop les policiers avant songe même à en devenir un plus tard.

«Ils sont là pour nous, pas contre nous», constate l’adolescent.

Un de ses amis vise pour sa part la compétition.

«Je viens ici cinq ou six fois par semaine, je vais au gym. J’ai un objectif, je veux faire des combats. C’est motivant», a-t-il dit.

Plus calme

Depuis qu’il s’entraîne intensément, Karim se sent davantage calme.

«Avant, si quelqu’un me dérangeait, je n’hésitais pas à le frapper. Maintenant, je suis plus calme, moins agressif. J’ai appris à utiliser davantage ma tête que mes mains pour me défendre», confesse-t-il.

Le coach de boxe du gym Extrême Évolution tente d’aider ces jeunes à avoir un meilleur contrôle d’eux-mêmes.

L’entraîneur Gabriel Beausoleil aide les jeunes à se dépasser.
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
L’entraîneur Gabriel Beausoleil aide les jeunes à se dépasser.
Gabriel Beausoleil se souvient qu’au début, ils voulaient tous se prouver, avaient le menton levé, affichaient un air méfiant, même défiant.

«Mais ça, c’est une invitation à recevoir un coup. Je leur ai appris à développer de l’assurance, à se tenir prêts, à voir venir une situation», a-t-il expliqué.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Environnement contrôlé

Il trouve pertinent de laisser ces jeunes se dépenser dans un environnement «contrôlé», plutôt que de se tester dans un parc, «où ils risquent de se crinquer et que ça dégénère».

Pour Geneviève Potvin, intervenante de proximité en criminalité pour le projet Service aux jeunes (SAJ), il s’agit aussi d’une belle façon de créer des liens avec eux.

«Sans ce projet, ça m’aurait pris un an à entrer en contact avec certains d’entre eux dans un parc, explique-t-elle. C’est aussi pour nous une façon de créer un filet de sécurité pour eux.»

Par ailleurs, les intervenants du projet tiennent à ce que les jeunes restent anonymes, pour leur éviter des représailles de groupes rivaux, mais aussi pour qu’ils ne soient pas ostracisés, pointés du doigt comme des jeunes «vulnérables».

Oui, la boxe sort plusieurs jeunes du crime partout sur la planète.


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