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Santé mentale : les ratés de la désinstitutionnalisation (Forum)

par Dédé ⌂ @, mercredi 29 mars 2023, 11:19 (il y a 396 jours) @ Jéromec


https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/les-eclaireurs/segments/entrevue/9...

Santé mentale : les ratés de la désinstitutionnalisation au Québec

« Est-ce que la désinstitutionnalisation s'est réalisée ou pas? Ça, c'est la grande question », affirme Jérémie Dhavernas, travailleur communautaire et signataire de la préface du livre Les fous crient au secours, réédité pour la première fois depuis sa parution originale, en 1961. Cet ouvrage, dans lequel le patient Jean-Charles Pagé racontait son expérience traumatisante à l'Hôpital Saint-Jean-de-Dieu a pavé la voie à la désinstitutionnalisation dans les années 1960 et 1970. Or, près de 60 ans plus tard, force est de constater que ce processus n'a peut-être pas tenu ses promesses par rapport aux gens qui souffrent d'un trouble mental.

Jérémie Dhavernas n’a pas de gêne à employer le mot « échec » lorsqu’il est question de la désinstitutionnalisation, qui a mené à la fermeture d’environ 80 % des lits des grands asiles comme ceux de Saint-Jean-de-Dieu, à Montréal, et de Saint-Michel-Archange, à Québec.

Si ce processus a permis à de nombreux patients de sortir de l’asile, les soins et les services adéquats pour cette clientèle n’ont pas nécessairement suivis au fil du temps.

« On a un peu fait le début du programme de la désinstitutionnalisation, c’est-à-dire des fermetures des lits d’hôpitaux, [...] mais après ça, quand c’est le temps de garder les gens dans la communauté, est-ce qu’on a mis en place un réseau qui permette aux personnes, en dehors des situations de crise, de rester […] dans leur milieu? »

— Une citation de Jérémie Dhavernas, travailleur communautaire
Une absence de réflexion sur la santé mentale
« L’organisation du système, […] c’est là qu’on échappe des gens », déplore Jérémie Dhavernas, en évoquant le fait que de nombreuses personnes souffrant d’un trouble mental se retrouvent aujourd'hui en situation d’itinérance.

Certes, le traitement des personnes psychiatrisées s’est amélioré par rapport à ce qui se faisait dans le passé au Québec, où les électrochocs, la forte médication et la camisole de force étaient monnaie courante dans les asiles de la Belle Province.

Néanmoins, la désinstitutionnalisation n’a pas entraîné de profondes réflexions par rapport à la maladie mentale, pense Jérémie Dhavernas. « La santé mentale est toujours prise à travers l’angle médical uniquement. On n’est pas venus travailler sur les causes de la santé mentale : les relations de travail, le capitalisme, le patriarcat. C’est rare qu’on va individualiser les questions de santé mentale sans parler du contexte général », souligne-t-il.

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Un échec, le mot est faible ! :boss:

J'ai déjà fait des transferts de patient du CH St-Jérôme au CH Rivières-des-Prairies, au CH Louis H Lafontaine et à Pinel, nous avions un protocole avec une escorte puisque dans ce temps, l'infirmier ou l'infirmière avait une injection à faire en cas de besoin ( du Largactil ) surtout pour les patients agressifs et atteints de schizophrénie paranoïde.

Alors, imaginez ceux et celles qui se retrouvent seul.es dans cet état mental sans soutien et laissé.es à eux-mêmes ? Il peut bien avoir des drames épouvantables !

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