Avatar

Les produits que la popo du peupe proposait (Forum)

par Dédé ⌂ @, dimanche 18 juin 2023, 16:38 (il y a 315 jours) @ Blake

Des cocktails non autorisés de vitamines injectés par intraveineuse.

Le Devoir a recensé au moins 17 établissements dans la grande région de Montréal proposant la vitaminothérapie intraveineuse. Selon Santé Canada, les produits utilisés dans ces établissements ne sont pas homologués, leur vente est donc illégale.

« Stimulateur de libido », « Performance athlétique », « Régime et détox », « Hangover » ou encore « Santé du cerveau ». Des formules aux noms qui font rêver sont proposées sur les sites Internet de ces 17 cliniques.

Dans chaque poche de solution saline, on trouve un mélange de vitamines, de minéraux et d’acides aminés dont la formule exacte demeure inconnue non seulement du grand public, mais aussi de Santé Canada, qui a indiqué au Devoir que ces préparations n’étaient pas homologuées. Leur vente est donc illégale, même si ce sont des médecins qui prescrivent des ordonnances pour les produits qui les composent et des infirmières qui les injectent par intraveineuse dans ces cliniques, dont certaines proposent même un service à domicile.

Interdite en France, mais plus populaire que jamais aux États-Unis — où elle n’est pas non plus autorisée par la Food and Drug Administration (FDA) —, la vitaminothérapie intraveineuse se fait de plus en plus présente dans les téléréalités et sur les réseaux sociaux, promue par des influenceurs de bien-être, mais aussi par des vedettes comme Rihanna, Justin Bieber ou Kendall Jenner.

Pourtant, ce sont des images de solutés vitaminés aux couleurs fluorescentes publiées par des influenceurs bien de chez nous qui ont attiré notre attention sur le phénomène, ainsi que des publicités en marge du Grand Prix de Montréal sur Instagram. Que peuvent bien contenir ces poches de soluté qu’on n’aperçoit habituellement que dans les corridors des hôpitaux ?

Le Devoir a pris rendez-vous à la IV Clinic, située en plein centre-ville de Montréal, rue Stanley.

Consultation téléphonique
Nous avons tout d’abord consulté une infirmière de l’établissement par téléphone afin de répondre à un questionnaire médical. Des questions générales sur la présence de problèmes au foie et aux reins nous sont posées pour vérifier si nous sommes admissibles à recevoir la vitaminothérapie intraveineuse. Aucun bilan sanguin ou test d’urine n’est demandé au préalable.

L’infirmière nous présente la perfusion « Régime et détox », décrite sur le site Internet de la clinique comme « une injection IV fonctionnelle fournissant un liquide de reconstitution, des vitamines, des minéraux et des acides aminés pour brûler la graisse corporelle tenace, détoxifier votre corps pour le débarrasser des toxines malsaines et stimuler l’énergie ». C’est l’un des nombreux produits de la marque VitaminDrip (qui se présente comme « une compagnie pharmaceutique ») disponibles sur le site Internet de la clinique, au même titre qu’« Hydratation », « Soutien de l’humeur » ou encore « Énergie » et « Maux et douleurs ».

L’infirmière explique que ce traitement « aide le corps à vraiment s’engager à perdre du poids et à faire une détox dans le foie » . « Le plus recommandé, c’est de faire une cure de quatre à six perfusions, une fois par semaine pour les quatre premiers, et après ça — je dirais même six si vous voulez être rapide dans la perte de poids —, après ça, une fois par mois et une fois par saison, si vous en ressentez le besoin », recommande-t-elle.

Elle nous indique également qu’il n’y a habituellement pas d’autres effets secondaires qu’une « petite rougeur » à l’endroit où la canule de l’intraveineuse a été insérée.

Nous lui demandons si les produits VitaminDrip utilisés sont homologués par Santé Canada. Dans un premier temps, elle nous répond oui, mais interrogée sur la présence d’un numéro d’identification d’un médicament (DIN) ou d’un numéro de produit naturel (NPN) sur les fioles, elle se ravise. « C’est une “secret formula”. Ils [VitaminDrip] ne donnent pas les quantités au grand public, juste à nous, pour qu’on sache ce qu’on donne, et on ne doit pas la communiquer. Je ne vois pas de DIN, parce que c’est une formulation [un mélange]. Sinon, on aurait 30 bouteilles différentes à mettre là-dedans. C’est utilisé partout dans le monde, je connais des gens en Argentine, en Italie, en Espagne, en France qui utilisent cette compagnie-là », renchérit-elle pour nous rassurer.

En vertu de la Loi sur les aliments et drogues et de ses règlements, tout produit vendu ou commercialisé au Canada et faisant l’objet d’une allégation thérapeutique, comme c’est le cas ici, doit être approuvé par Santé Canada en tant que médicament, dispositif médical ou produit de santé naturel. Les produits de santé autorisés portent sur leur étiquette un numéro d’identification (DIN), un numéro de produit naturel (NPN) ou un numéro de remède homéopathique (DIN-HM) à huit chiffres qui informe les consommateurs que le produit est approuvé par Santé Canada pour sa sécurité et son efficacité.

Interrogé par Le Devoir, Santé Canada indique que « quelques suppléments vitaminiques intraveineux ont été approuvés par Santé Canada (identifiés par un DIN) ». « Cependant, ces produits sont indiqués comme compléments à la nutrition parentérale [nutrition par intraveineuse]… Ils sont également indiqués en cas de besoins accrus en vitamines dans des situations de stress [physique] telles que la chirurgie, les brûlures étendues, les fractures et autres traumatismes, les maladies infectieuses graves et les états comateux. » Mais les mélanges vitaminés des cliniques ne sont pas homologués par le ministère, qui affirme sans équivoque que « la vente de produits de santé non homologués est illégale ».

Visite à la clinique
Quelques jours après sa consultation téléphonique avec IV Clinic, Le Devoir s’est rendu sur place, en plein centre-ville, dans un local situé au-dessus d’un restaurant de cuisine asiatique. Deux femmes sont allongées dans le grand salon, une perfusion au bras, les yeux clos. Elles semblent vivre un moment de détente alors que Le Devoir est invité à remplir un formulaire de deux pages autorisant, de manière libre et éclairée, la IV Clinic à pratiquer l’injection.

La liste des effets secondaires possibles y est dressée, dont « crampes musculaires, baisse du taux de sucre, inflammation de la veine utilisée pour l’injection, phlébite, vertiges, maux de ventre, éruption cutanée et réaction allergique ».

On doit également confirmer qu’on ne prend pas de médicaments prescrits pour des douleurs à la poitrine ou pour de l’hypertension pulmonaire, attester ne pas avoir de maladie rénale, mais aussi que l’on n’est pas allergique aux ingrédients de VitaminDrip. Or, on ignore toujours ce que contiennent les solutés qui seront administrés.

Percevant notre nervosité, l’infirmière tente de nous rassurer : « Vous pouvez regarder sur notre site Internet. C’est une petite chose qu’on va insérer et ça va faire vraiment du bien. Ce sont des minéraux, des électrolytes, c’est vraiment bien pour votre corps […] C’est vraiment tout naturel. »

Nous demandons alors à voir les produits injectés. L’infirmière nous apporte un sac en plastique contenant les fioles à usage multiple utilisées pour notre perfusion « Régime et détox ». Une seule de ces six bouteilles détient un DIN. Deux autres proviennent d’une pharmacie préparatrice ontarienne, Smith Pharmacie, et les trois dernières sont des mélanges de vitamines et d’acides aminés étiquetés au nom de la compagnie ontarienne VitaminDrip, sans DIN ni NPN.

Prétextant des allergies à certains médicaments, Le Devoir annule la perfusion.

L’infirmière et celle qui se présente comme la responsable des lieux tentent de se faire rassurantes en disant qu’elles ont du Benadryl en cas d’allergie, que « l’hôpital n’est pas très loin » et que nos signes vitaux seront pris avant, pendant et après la procédure. Elles confirment qu’aucun médecin n’est présent sur place et assurent qu’en 15 mois depuis l’ouverture, « une seule personne a fait une allergie à la vitamine B3 ».

Quant à l’absence de DIN ou de NPN sur les fioles, la responsable de l’établissement la justifie : « C’est comme ça. C’est une formulation [mélange] qui vient de la compagnie, il n’y a pas de DIN », dit-elle, tout en affirmant que les produits sont tous homologués par Santé Canada. « Il n’y a pas de DIN parce que c’est une combinaison de choses dedans, des formules spécifiques. »

« On a le protocole, on a l’injection […] L’information de VitaminDrip, ils sont à travers le monde. On a eu Santé Canada ici, ils ont vu ce qu’on fait, ce qu’on achète. Ils étaient contents. C’est ça que je peux vous dire. »

Malgré les nombreuses tentatives du Devoir, aucun responsable ou propriétaire de IV Clinic n’a accepté nos demandes d’entrevue après que nous nous sommes identifiée comme journaliste. Santé Canada a confirmé avoir visité les lieux et précisé qu’un « suivi est en cours » et qu’elle « prendra des mesures en cas de non-conformité à la loi sur les aliments et drogues et ou au règlement sur les aliments et drogues ».

Vente illégale
Au cours des cinq dernières années, Santé Canada a reçu 48 plaintes liées à des services de vitaminothérapie intraveineuse. « La majorité de ces plaintes concernaient des publicités non conformes ainsi que de la publicité et l’utilisation de médicaments non autorisés par des cliniques offrant des services de thérapie intraveineuse ».

« Au Canada, les produits de santé intraveineux sont réglementés comme des médicaments au titre du Règlement sur les aliments et drogues. Ils doivent être autorisés par Santé Canada pour être vendus légalement », affirme l’institution par courriel.

VitaminDrip et VitaBoost sont les deux entreprises qui fournissent en suppléments vitaminiques intraveineux la majorité des cliniques de la grande région de Montréal que Le Devoir a recensées. Selon Santé Canada, leurs produits ne sont pas homologués : leur vente est donc illégale. Et aucune de ces compagnies ne détient de licence d’établissement de produits pharmaceutiques, essentielle afin de garantir, d’une part, que l’entreprise satisfait aux exigences réglementaires et, d’autre part, qu’elle fabrique, emballe et étiquette ses produits selon les bonnes pratiques de fabrication.

Tout comme IV Clinic, 10 des 17 cliniques recensées par Le Devoir utilisent des produits provenant de l’entreprise ontarienne VitaminDrip. Le président-directeur général de cette dernière n’a pas répondu à nos nombreuses demandes d’entrevue.

Santé Canada a indiqué au Devoir que « les nombreux produits proposés sur le site de VitaminDrip sont clairement présentés comme des produits de santé et répondent à la définition de “drogue” au sens de la Loi sur les aliments et drogues », qu’ils « doivent faire l’objet d’une autorisation de mise en marché avant de pouvoir être vendus au Canada » et que « plusieurs des produits […] pourraient être considérés comme des médicaments sur ordonnance non approuvés ».

L’institution fédérale a également fait savoir au Devoir qu’elle évalue actuellement le site Internet de VitaminDrip et que, « s’il existe des preuves de non-conformité, des mesures appropriées de mise en conformité et d’application seront prises ».

https://www.ledevoir.com/societe/sante/793163/vitaminotherapie-des-formules-non-homolog...

[image]

__________________

Coudonc, est-ce que ce sont des produits pour les coucous ? :D

Blagues à part, les gens qui choisissent de se faire traiter par ces charlatans, prennent des chances incroyable si rien n'est homologué par Santé Canada. Si je ne me trompe pas, Giroux l'un des influenceurs de coucous, promulgue ce produit mais je n'en suis pas certain. Je savais par contre que la Popo du peuple en consommait et qu'il en fait la promotion dans ses capsules.

J'espère que Santé Canada va faire une razzia sur ces produits illicites. :boss:

--
[image]

Cliquer sur le logo pour vous rendre au site


Fil complet:

 Fil RSS du sujet

powered by my little forum