L’exode des policiers se poursuit à Montréal (Forum)

par Jéromec, lundi 10 juillet 2023, 15:23 (il y a 294 jours) @ Jéromec

Si tu veux garde ton monde, faut leur$ donner des argument$....

La folie de rester en poste à Mortréal faut que ça se paie... en plus té pogné avec un ministre de la sécurité publique aux compétence plus que discutable... quand y est là évidemment quoi que quand il n'est pas là C'est mieux...

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1948066/police-exode-spvm-effectifs-fraternite-dep...

L’exode des policiers se poursuit à Montréal
En janvier 2023, on compte 45 agents de moins dans les rues de Montréal qu'il y a un an, selon le syndicat des policiers.

Un policiers du SPVM, vu de dos, face à un camion de police.
Le SPVM n'arrive plus à compenser la perte de ses agents qui quittent leur emploi pour la retraite ou pour de meilleures conditions de travail.

Stéphane Bordeleau (accéder à la page de l'auteur)
Stéphane Bordeleau
Publié le 13 janvier 2023
En dépit des promesses d’embauche de centaines de nouveaux policiers par Québec et Montréal, les effectifs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont connu 218 départs en 2022, dont 74 démissions. « Du jamais-vu », selon le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francoeur.

Dans son bulletin de l’année 2022 qu’il commentait vendredi au micro de l’émission Tout un matin sur les ondes d’ICI Première, le président du syndicat des policiers montréalais sonne l’alarme sur le manque d’embauches et l’augmentation du nombre de départs au sein des effectifs du SPVM.

Le constat qu’on a fait le 11 janvier, c’est qu’en 2022, on a eu 218 départs, dont 144 retraites et 74 démissions – ça, c’est du jamais-vu – tandis qu’on a eu 207 embauches et, depuis le début de l’année, on a eu une dizaine ou une quinzaine de départs, relate Yves Francoeur.

Un homme se tenant devant une caméra et regardant hors champ.
Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal

« Au 13 janvier 2023, il y a moins de policiers dans les rues de Montréal qu’au 13 janvier 2022. Il y en a environ 45 de moins. »

— Une citation de Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal
Déjà, en 2022, le service de police et la Ville n’ont pas été capables d’atteindre leurs objectifs [d’embauche]. Ce qu’on nous dit, c’est qu’il y aurait 310 embauches cette année pour environ 160 à 200 départs. Donc, au net, on devrait se retrouver à 170, mais jusqu’à maintenant, ça ne se réalise pas.

Soulignant que les chiffres qu’il présente ne sont contestés ni par le SPVM ni par la Ville, le président de la Fraternité s’inquiète de cette baisse des effectifs policiers, qui devraient au contraire croître dans la métropole à la lumière des efforts annoncés par la mairie et le gouvernement du Québec.

Des effectifs sursollicités
Deux policiers montent la garde dehors.
Les conditions de travail plus difficiles à Montréal font en sorte que moins de recrues sont tentées de travailler au SPVM dans la mesure où la demande est forte dans les banlieues et dans les corps de police nationaux.
: RADIO-CANADA / JEAN-CLAUDE TALIANA

Je tiens à rappeler que le 28 août dernier, le gouvernement du Québec a annoncé 450 policiers supplémentaires sur cinq ans à Montréal pour une somme de 250 millions, a déclaré Yves Francoeur, qui constate une détérioration des conditions de travail des policiers. Ce qui alimente, selon lui, le problème en provoquant davantage de départs.

La période des Fêtes qui s’achève a été particulièrement éprouvante pour les policiers à Montréal, souligne-t-il.

Nos agents sur la route sont de jeunes policiers et policières, souvent avec de petites familles. Il est conventionné que ceux-ci doivent avoir soit Noël, soit le jour de l’An en congé, mais doivent absolument avoir une des deux fêtes.

Cette année, on a beaucoup de gens qui ont travaillé aux deux fêtes et, en plus, même les gens qui ont travaillé à une seule des deux fêtes l’ont fait très souvent en temps supplémentaire obligatoire, déplore M. Francoeur.

Isabelle Richer
Vague de départs et de démissions au SPVM


Isabelle Richer reçoit André Durocher, inspecteur à la retraite du SPVM

Au cours des trois dernières années, la Ville de Montréal a dû débourser plusieurs dizaines de millions pour des vacances non prises par les policiers. Des vacances qui n’ont pas pu être accordées faute de personnel pour les remplacer, prétend M. Francoeur.

Cette pression accrue sur les agents et l’insatisfaction qui en découle font craindre pour la santé physique et psychologique des effectifs policiers.

« On est passé entre 2017 et 2021 de 3700 à 5200 consultations au programme d'aide. »

— Une citation de Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal
Nos gens, compte tenu de la nature de leur travail, ont à prendre en une fraction de seconde des décisions qui vont avoir de très grandes implications, rappelle le président de la Fraternité. Nous, on veut que nos gens soient en possession de tous leurs moyens.

Rappelons qu'à cinq jours des élections, en novembre 2021, la mairesse Valérie Plante avait réitéré sa promesse de recruter 250 policiers d’ici le 31 décembre 2022. Ce qui devait, selon elle, représenter un ajout net aux effectifs du Service de police de la Ville de Montréal.

De moins en moins de policiers veulent travailler à Montréal
Deux policiers près d'un espace occupé par des sans-abri à Montréal.
Les policiers du SPVM doivent intervenir au quotidien dans des conditions difficiles.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Auparavant très populaire dans le choix de carrière des futurs policiers, le SPVM peine aujourd’hui à renouveler ses effectifs compte tenu de la concurrence des autres corps policiers et de conditions de travail moins avantageuses.

Les gens sont moins intéressés à venir à Montréal étant donné que le danger est plus grand. J’ai trois policiers qui ont été atteints par balle dans les deux dernières années. […] Ce n’est pas des blessures graves ou mortelles, mais ils ont été atteints par balle, explique Yves Francoeur.

Les problèmes de circulation, de stationnement et de coût du logement à Montréal pèseraient aussi dans la balance. Le mot se passe, c’est compliqué de venir à Montréal.

Le salaire des nouveaux policiers au SPVM serait aussi problématique.

« Le salaire à l’embauche est de 42 500 $. Vous essayerez de vous payer un logement sur l’île de Montréal avec un salaire à l’embauche de 42 500 $. »

— Une citation de Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal
Le manque de soutien de l’Hôtel de Ville envers ses policiers et les heures supplémentaires obligatoires sont aussi invoqués par le président du syndicat pour expliquer la tiédeur des nouvelles recrues à opter pour le SPVM. Nombre de policiers du SPVM regarderaient aussi ailleurs en quête de meilleures conditions de travail.

On a plus d’une centaine de policiers et policières dans nos rangs présentement qui sont dans le processus d’embauche de la Sûreté du Québec ou à la GRC.

En dépit de la création par Québec, à l’École nationale de police, d’une cohorte spéciale d’agents destinés à regarnir les rangs du SPVM, plusieurs candidats changent d’idée une fois leur formation terminée.

Il y a des mesures qui ont été prises pour les passer plus rapidement, mais ce que l’on voit, malheureusement, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui s’inscrivent pour venir à Montréal, mais ils n’ont aucune obligation contractuelle de demeurer à Montréal. [...] Les gens, même quelques jours avant leur arrivée à Montréal, ont une promesse d’embauche en banlieue ou à la Sûreté du Québec.

« Ça fait qu’on nous annonce, disons, que le 15 janvier ou le 15 février on va avoir un contingent de 30 nouveaux policiers qui finit à 20, à 22, parfois à 18. C’est la réalité qu’on vit. »

— Une citation de Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal
Des solutions?
Des policiers immobilisent une comédienne au sol.
Des policiers en formation à l'École nationale de police du Québec lors d'une démonstration publique

PHOTO : RADIO-CANADA / SÉBASTIEN ST-ONGE

Bien que le problème d’embauche et de rétention des nouveaux agents à Montréal soit complexe dans un contexte national de pénurie de main-d’œuvre, la Fraternité des policiers propose des pistes de solutions, à commencer par une augmentation du salaire à l’embauche des nouveaux agents, qui se situe actuellement à 42 500 $ par an.

Une autre idée qui a été proposée par le service de police à l’administration municipale, mais qui n’a pas été retenue, selon M. Francoeur, consiste à payer aux policiers en formation le stage de quatre mois à l’École nationale de police – qui coûte environ 9000 $ – en échange de la signature d’un contrat par lequel la recrue s’engage à travailler et à demeurer au SPVM pour une période de deux ou trois ans.

En attendant, le président de la Fraternité appelle le SPVM et la Ville à faire preuve de bonne volonté et à s’engager à régler rapidement le problème.

Une urgence absolue pour le directeur du SPVM
La question des effectifs est une urgence absolue pour moi. Et j’entends mettre tous les efforts pour favoriser le recrutement et la rétention des ressources au sein de notre organisation, a répondu par courriel le nouveau directeur du SPVM, Fady Dagher, vendredi en fin d'après-midi.

Pour y arriver, il compte aller à la rencontre des futurs policiers et policières et leur parler avec transparence des défis du métier à Montréal.

« Je souhaite accueillir des candidats et candidates qui feront un choix de façon éclairée et qui accepteront de relever ces défis avec nous, tel un contrat moral. »

— Une citation de Fady Dagher, directeur du SPVM
Des cohortes de policiers et policières en formation à l'École nationale de police du Québec seront assignées au SPVM, a-t-il ajouté.

Notre responsabilité, comme organisation, est de les outiller et de les accompagner pour qu’ils soient en mesure de mener à bien leur mission, et de les soutenir dans l’accomplissement de leur rôle. Ils ont mon soutien, celui de l’organisation et nous comptons aussi sur celui de la population.


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