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40 heures en un week-end Hôpitaux. (Forum)

par Blake, mardi 11 juillet 2023, 12:08 (il y a 293 jours) @ Jéromec

pendant que les délus déconnent en vacances, ils oublient que certains travaillent afin de maintenir le système à bout de bras...


https://www.journaldemontreal.com/2023/07/11/cest-dangereux-des-employes-de-lurgence-de...

40 heures en un week-end

«On va finir par échapper un patient»: des employés de l'urgence de Santa Cabrini ont travaillé plus de 40 heures en un week-end
Des infirmières ont travaillé des quarts de travail de 16 heures après avoir dormi seulement quatre heures

HÉLOÏSE ARCHAMBAULT
Mardi, 11 juillet 2023 00:00

MISE À JOUR Mardi, 11 juillet 2023 00:00

Des infirmières exténuées déplorent la situation bordélique et dangereuse à l’urgence de l’hôpital Santa Cabrini après avoir travaillé plus de 40 heures la fin de semaine dernière, avec très peu de sommeil dans le corps.

«C’est le bordel, mais le bordel... Oui, c’est les vacances, mais là c’est de l’abus! rage l’infirmière auxiliaire Marguerite Denis, exténuée au bout du fil. C’est dangereux, on va finir par échapper un patient. C'est sûr.»


«Ça n’a pas de sens, ajoute sa collègue Lydia David, infirmière. J’avais de la difficulté à me concentrer, j’avais de la misère à lire. Les risques d’erreurs sont vraiment grands parce que je suis autant fatiguée.»


Les deux femmes ont respectivement travaillé 44,5 heures et 42 heures entre vendredi soir et lundi matin, à l’urgence de l’hôpital Santa Cabrini, dans l'arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie.

«On est toutes à bout»

Une fin de semaine qui «n’a pas de sens», disent-elles, tellement la charge de travail était grande pour le peu d’employés en poste.

«Il y en a plein qui sont fatiguées, on est toutes à bout», se désole Mme David, 36 ans.

«On n’a pas de pause parce qu’on n’est pas remplacées. Les patients n’arrêtent pas de rentrer, et on n’a pas de staff, ajoute Mme Denis, une mère de famille monoparentale. Je suis allée boire un verre d’eau, mais je n’ai pas eu d’heure de lunch!»

Même si elle est habituée de travailler 12 heures d'affilée, Mme Denis avoue que le dernier week-end était problématique. La femme de 39 ans a travaillé de 19h30 vendredi soir, à 11h30 samedi. Arrivée chez elle sur la Rive-Sud vers 12h30, elle a pu dormir environ quatre heures (et se laver et manger), avant de retourner à l’hôpital à 19h30. Elle a ensuite travaillé 16,5 heures, et a terminé à midi, dimanche.

Le même soir, Mme Denis a recommencé à travailler à 19h30, jusqu’à lundi matin, 7h30.


«Ça n’a aucun sens, dit-elle. D’habitude, je travaille super vite, je suis une personne rapide, organisée et structurée. Mais là, j’étais complètement perdue. J'étais à côté de mes souliers.»

Solidarité entre elles

Selon ces employées, le manque de personnel à l’urgence de Santa Cabrini est criant ces temps-ci. Puisqu’une infirmière ne peut quitter son poste de travail s’il n’y a personne pour la remplacer, la pression est forte pour rester plus longtemps.

«Je ne me voyais pas partir et laisser mes collègues dans la merde, avoue Mme Denis. Si je n’étais pas restée, je ne sais pas ce qu’ils auraient fait.»

«On accepte de rester parce qu’on se sent mal et qu’il manque tellement de monde, et on ne veut pas laisser nos collègues seules», avoue Lydia David, qui dit s'être fait imposer des heures supplémentaires lundi matin.

Selon les deux femmes, l’urgence ne pourrait carrément pas fonctionner sans les heures supplémentaires. Bien au fait de la situation, le syndicat local de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) dit avoir demandé lundi une rencontre avec la direction pour prévoir un plan d’action.

«Ce que je déplore, c’est que c’est prévisible. [...] La saison estivale, ce n’est pas une surprise, réagit Kamal Kial, vice-président du syndicat (FIQ) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. Le week-end prochain risque d'être aussi difficile.»

Selon ce dernier, ces piètres conditions de travail nuisent à la rétention du personnel.

«On est en train de mettre le réseau public par terre», ajoute. M. Kial.

De son côté, la direction du CIUSSS répond que le temps supplémentaire était effectué de manière volontaire le week end dernier. Par courriel, on dit démontrer de l'écoute et privilégier le dialogue avec le personnel pour trouver des solutions aux enjeux de pénurie de personnel, qui frappent tout le réseau. En mai dernier, la direction du CIUSSS, qui comprend aussi l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, avait envoyé une note interne soulignant que tout «sit-in» des employés ferait l’objet d’une plainte au tribunal. ..

:mouche:

Pas de crisse d'allure.


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