Deux fois plus d’agressions à Montréal depuis 10 ans: la vio (Forum)

par Jéromec, lundi 25 septembre 2023, 16:40 (il y a 592 jours) @ Jéromec


https://www.journaldemontreal.com/2023/09/23/la-violence-explose-dans-les-ecoles?


Deux fois plus d’agressions à Montréal depuis 10 ans: la violence explose dans les écoles

FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE
Samedi, 23 septembre 2023 00:00

MISE À JOUR Samedi, 23 septembre 2023 08:37

Au moment où le système scolaire semble craquer de partout, les agressions dans les écoles primaires et secondaires du Québec explosent, particulièrement à Montréal, où on note presque deux fois plus de gestes violents qu’il y a dix ans.

« Ce sont des chiffres préoccupants, c’est certain », lance Jean-Marc Schanzenbach, commandant à la section des stratégies en prévention et sécurité urbaine au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).


Deux fois plus d’agressions à Montréal depuis 10 ans: la violence explose dans les écoles
Jannai Dopwell-Bailey a été poignardé à mort le 18 octobre 2021 devant l’école Coronation, à l’intersection des avenues Victoria et Van Horne, dans Côte-des-Neiges, sur le terrain de son école à la fin des classes. Un important déploiement policier avait été mis en branle. PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Selon des statistiques obtenues par Le Journal, les établissements scolaires de la métropole ont connu une hausse fulgurante des agressions violentes depuis 2013.


VIOLENCE DANS LES ÉCOLES À MONTRÉAL
Voies de fait armées et/ou graves commises par des personnes mineures et ayant eu lieu dans un établissement d’enseignement primaire ou secondaire
SOURCE : SERVICE DE POLICE DE LA VILLE DE MONTRÉAL (SPVM)
*1ER JANVIER AU 22 AOÛT 2023
En effet, si l’on recensait 46 incidents il y a dix ans, on en dénombre déjà 80 en 2023. Et ce nombre est assurément appelé à augmenter puisqu’il couvre uniquement la période de janvier à août et que l’année scolaire débute à peine.

Cette hausse de violence est vécue dans l’ensemble des écoles du Québec, notamment sur le territoire de la Sûreté du Québec, où l’on note une augmentation de 24 % des situations de violence entre 2019 et 2022, selon les dernières données disponibles auprès du corps policier provincial.

VIOLENCE DANS LES ÉCOLES AU QUÉBEC
Cas de violence répertoriés dans les écoles du territoire couvert par la Sûreté du Québec
SOURCE : SÛRETÉ DU QUÉBEC (SQ)
La multiplication des incidents graves dans les écoles ne touche pas que les grands centres, montrent les statistiques de la SQ ; elle est également palpable à Beaupré, à Rimouski, à Saint-Georges, à Gaspé, à Lavaltrie, à Alma, à Amos et à Berthierville, par exemple.

La situation a par ailleurs doublé entre 2018 et 2022 à Gatineau et à Laval. On remarque aussi une hausse à Longueuil, selon les données obtenues.

VIOLENCE DANS LES ÉCOLES À GATINEAU
Cas de violence répertoriés dans les écoles de Gatineau
SOURCE : POLICE DE GATINEAU
*INCLUS LES ÉCOLES PRIMAIRES ET SECONDAIRES AINSI QUE LES CÉGEPS ET UNIVERSITÉS
VIOLENCE DANS LES ÉCOLES À LAVAL
Cas de violence* répertoriés dans les écoles de Gatineau
SOURCE : POLICE DE LAVAL
*SEULES LES STATISTIQUES SUR LES AGRESSIONS ARMÉES ONT ÉTÉ RENDUES DISPONIBLES PAR LA POLICE DE LAVAL
** EN DATE DU 13 SEPTEMBRE
VIOLENCE DANS LES ÉCOLES À LONGUEUIL
Cas de violence répertoriés dans les écoles de Longueuil
SOURCE : POLICE DE LONGUEUIL
**JUSQU’À LA FIN AOÛT
« Les écoles, ce sont des microsociétés, explique Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal. Alors quand on remarque une hausse de la violence dans la société en général, comme c’est le cas actuellement, c’est normal que ça se répercute à l’école. »

Tolérance zéro
Mais attention, explique le commandant Schanzenbach, une partie de cette recrudescence s’explique par le fait que les jeunes et le personnel ont été grandement sensibilisés au cours des dernières années à dénoncer tout acte de violence.

« On en voit de tous genres, explique le policier d’expérience. Ça peut être autant une balle de neige lancée avec l’intention de blesser qu’une attaque à la barre de fer. On essaie de faire comprendre aux jeunes que n’importe quel objet peut être une arme lorsqu’il est utilisé pour blesser. »
– Jean-Marc Schanzenbach, commandant responsable du dossier jeunesse au SPVM
PHOTO PIERRE-PAUL POULIN / LE JOURNAL DE MONTRÉAL / AGENCE QMI
Ce qu’on tente d’éviter à tout prix, c’est de tomber sur un jeune qui passe « de zéro à cent », explique le commandant Schanzenbach.

« Ce n’est pas normal d’arriver en secondaire 5 et de commettre une tentative de meurtre avec un couteau et que cet ado ait un dossier vierge. Il y a eu des signes avant-coureurs, c’est sûr », dit-il.

Écoutez l'entrevue avec André Gélinas, sergent-détective retraité du SPVM, qui parle de violence dans les écoles avec Richard Martineau via QUB radio :

Le souhait ultime, c’est que le jeune violent entre rapidement dans « le système » et que les mesures en place le dissuadent de récidiver et potentiellement d’augmenter son niveau de violence.

La bienveillance
« Le mot d’ordre, c’est bienveillance, dit-il. On a vu des situations où on a préféré ne pas dénoncer un geste pour ne pas nuire à l’enfant. Mais on tente de renverser cette mentalité-là, si on veut vraiment être bienveillant, on va rentrer ce jeune-là dans le système de justice, qui prévoit une gradation des conséquences. Quand on évite de l’inclure dans le système, on peut parfois lui nuire plus que d’autre chose. »

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’affluence des gangs de rue et leur popularité grandissante auprès des adolescents ne sont pas nécessairement à l’origine d’une grande partie des conflits violents, indique le SPVM. Les hostilités naissent souvent d’histoires plutôt banales, comme le plagiat et les histoires de cœur. Bien sûr, les réseaux sociaux sont encore et toujours un vecteur de conflit, et de nombreux comportements violents en résultent.


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