Restrictions sanitaires : le système de santé albertain évite la crise

Imposer de nouveau des restrictions sanitaires afin d’endiguer la quatrième vague de la COVID-19 en Alberta évite au système de santé déjà en difficulté de se faire submerger les prochaines semaines, affirment des experts.

Des projections provinciales(Nouvelle fenêtre) publiées cette semaine sur l’avancée de la pandémie révèlent un scénario élevé où l’Alberta peut enregistrer 2000 nouvelles infections par jour à partir de la mi-septembre.

Si cela devenait le cas, le pic des hospitalisations atteindrait les 700 et le nombre de personnes aux soins intensifs tournerait autour de 290.

La médecin spécialiste des maladies infectieuses basée à Edmonton, Lynora Saxinger, compare la situation à un train dévalant la voie ferrée vers un désastre imminent.

Et nous n’avons pas encore ajusté le cap, ajoute-t-elle.

Des infirmières déplacent un patient.
La hausse du nombre d'hospitalisations liées à la COVID-19 pousse Services de santé Alberta à reporter de nombreuses interventions chirurgicales.

Elle réfère aussi en exemple la modélisation réalisée par un groupe non gouvernemental de la Colombie-Britannique. Selon ses estimations, la quatrième vague pourrait signifier 6000 nouvelles infections quotidiennes dès le mois d’octobre en Alberta si aucune restriction n’était prise.

Cela détruirait simplement notre système de santé, avertit la médecin si cette projection devenait réalité.

La PDG de Services de santé Alberta, Verna Yiu, a révélé vendredi que les unités de soins intensifs de la province étaient à 95 % de leur capacité maximale.

À Edmonton, cette proportion monte à 97 %.

Des travailleurs épuisés
Des travailleurs de la santé sont à bout de souffle après 18 mois de lutte contre la pandémie. Maintenant, Services de santé Alberta force les infirmières et les ambulanciers à travailler des heures supplémentaires ou à annuler leurs vacances pour combler un manque de personnel.

Tu te sens démoralisé, en tant que travailleur de la santé de première ligne, tu te sens vaincu, souligne le chirurgien généraliste à l’Hôpital Royal Alexandra d’Edmonton, Shahzeer Karmali.

L’apathie est la pire chose que vous pouvez avoir dans un groupe de médecins ou d’infirmières.

Une citation de :Shahzeer Karmali, chirurgien généraliste à l’Hôpital Royal Alexandra d’Edmonton
La conférence de vendredi sur le retour des restrictions sanitaires en plus de la nouvelle sur le report de centaines d'interventions chirurgicales le laisse découragé sans le sentiment d’être entendu.

Ils essaient de réduire le salaire des infirmières, en plus de nous dire de travailler plus fort sans nous montrer de soutien, raconte le Dr Shahzeer Karmali

La seule raison pour quoi on le fait, c’est pour éviter aux patients de souffrir.

Des ambulances indisponibles
Une ambulance en Alberta.
Le volume d'appels pour des services médicaux d’urgence a augmenté de plus de 50 % au cours des six derniers mois, fait savoir le président de l’Association Health Sciences de l’Alberta, Mike Parker.

Les ambulanciers paramédicaux étaient déjà aux prises avec une épidémie de surdoses d'opioïdes avant de conjuguer avec le récent pic d'infections à la COVID-19.

Le volume d'appels pour des services médicaux d’urgence a augmenté de plus de 50 % au cours des six derniers mois, fait savoir le président de l’Association Health Sciences de l’Alberta, Mike Parker.

Les ambulanciers doivent désormais répondre à plus de 1500 appels chaque jour, affirme-t-il.

Cette demande accrue provoque la réquisition par AHS de services médicaux d’urgences des zones rurales pour épauler les villes. Laissant [ainsi] les communautés périphériques vides [d’ambulanciers], informe-t-il.

Les codes rouges, qui signifient qu’aucune ambulance ne peut répondre à un appel, deviennent de plus en plus fréquents également, explique le président.

Ils [les ambulanciers] sont fatigués, frustrés et au bord de l’épuisement professionnel.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1821739/systeme-de-sante-alberta-crise-restriction...

Lorsque l'Alberta a annoncé, il y a quelques semaines vouloir "vivre avec le virus" en ne requérant plus la quarantaine des personnes infectées, en fermant des centres de dépistage et en abolissant le port du masque, la montée en flèche des cas était parfaitement prévisible. J'espère que les Québécois qui applaudissaient alors la décision albertaine de "vivre avec le virus" comprennent qu'on peut surtout "mourir avec le virus" ou en souffrir, et qu'il n'est pas suffisamment maîtrisé pour se permettre un laisser-aller qui ne peut qu'envenimer la situation.

L’Alberta impose à nouveau le port du masque et d’autres restrictions.

L’Alberta crée un nouvel incitatif financier pour augmenter les vaccinations et met en place de nouvelles mesures sanitaires, dont le retour du port du masque obligatoire dans les lieux publics intérieurs.

Le port du masque dans les lieux publics intérieurs sera à nouveau obligatoire à compter du 4 septembre, à 8 h. La mesure s’applique également aux lieux de travail, mais pas aux écoles. Les conseils scolaires sont libres d’établir les mesures nécessaires.

La vente d’alcool dans les restaurants et les bars sera interdite après 22 h.

Le gouvernement provincial demande aussi aux employeurs de repousser le retour dans les bureaux de leur personnel et de favoriser le télétravail.

Il demande aussi aux non-vaccinés de ne pas participer à des rassemblements intérieurs de plus de 10 personnes ou de plus de 2 familles.

Les personnes non vaccinées pourront recevoir d'ailleurs une carte de débit de 100 $ s’ils se font immuniser entre le 3 septembre et le 14 octobre. Seules les personnes de plus de 18 ans seront admissibles à cet incitatif financier.

J’aimerais qu’on n'ait pas à le faire, mais ce n’est pas le temps des jugements moraux, s’est défendu le premier ministre au sujet de cet incitatif financier. Il a ajouté qu’il voulait éviter à tout prix des restrictions de grande ampleur.

Selon le gouvernement provincial, ce type d’incitatif a fonctionné dans des États américains.

Kenney plaide auprès des non-vaccinés
Le premier ministre Jason Kenney a fait cette annonce lors d’une conférence de presse en compagnie du ministre de la Santé, Tyler Shandro, de la médecin hygiéniste en chef, la Dre Deena Hinshaw, et de la présidente-directrice générale de Services de santé Alberta (AHS), Verna Yiu.

La COVID-19 explose une fois encore en Alberta, a expliqué d’entrée de jeu le premier ministre.

Environ un tiers de la population n’a pas encore sa double vaccination, et la COVID-19 fait des ravages parmi ces personnes, selon M. Kenney.

S’il vous plaît, faites-vous vacciner!

Une citation de :Jason Kenney
Le choix d’un adulte sur cinq de ne pas se faire vacciner met en péril le reste des Albertains, a expliqué M. Kenney.

Plus d'opérations chirurgicales reportées
Services de santé Alberta a annoncé le report d'opérations et de procédures dans toute la province. Le nord de la province sera la zone la plus touchée avec une réduction attendue de 60 % des opérations la semaine prochaine. Jusqu’à la moitié des chirurgies seront repoussées à plus tard dans la région d’Edmonton.

Calgary et le sud de la province verront un report de 30 % des opérationss, des endoscopies et des visites médicales. La zone centre aura également des reports du même ordre.

Nous sommes à risque d’excéder notre capacité aux soins intensifs, a déclaré la médecin hygiéniste en chef de l’Alberta en présentant les modélisations effectuées par la province.

Selon ces projections élaborées à la mi-août, plus de 290 personnes pourraient être hospitalisées en soins intensifs dans le scénario au risque le plus élevé. Le nombre de toutes les hospitalisations pourrait atteindre 700.

La Dre Hinshaw a ajouté que la province atteignait déjà le haut des projections. Le 1er septembre, 487 personnes étaient hospitalisées à cause de la COVID-19, dont 114 aux soins intensifs.

Appel à l’action
De nombreux médecins et des municipalités faisaient pression sur le gouvernement provincial pour s’attaquer au nombre croissant de cas et d’hospitalisations. L'Alberta a le pire taux d'infection et le plus grand nombre de cas actifs de COVID-19 au pays.

Une modélisation réalisée par un groupe non gouvernemental avait estimé que la quatrième vague pourrait se solder par l’ajout de 6000 nouveaux cas chaque jour en Alberta dès le mois d’octobre si aucune restriction supplémentaire n’était prise.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1821504/kenney-silence-pandemie-covid-hospitalisat...

Mais où sont nos conspis qui vénéraient l'Alberta pour sa gestion de la crise très différente du Québec?

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Où ils sont ? En bobettes au fond de leur cave avec leurs Cheetos !

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