Avatar

Une ex-complotiste revit depuis qu’elle en est sortie (Forum)

par Blake, mercredi 06 octobre 2021, 13:23 (il y a 925 jours)

Après avoir été entraînée pendant des années dans la spirale infernale de la désinformation, une ancienne adepte des théories du complot souhaite aider des conspirationnistes à se libérer de cette emprise.

«Je dormais trois, quatre, cinq heures par nuit seulement. J’étais tout le temps sur les réseaux sociaux. J’avais l’impression d’être dans une spirale où tout allait très vite, c’était étourdissant. J’étais sous l’adrénaline en tout temps, assez pour que je sois aujourd’hui en dépression, maintenant que j’ai tout lâché», raconte Odile Maltais, une femme de 49 ans qui est sortie récemment du mouvement complotiste et qui vit à Saint-Edmond-des-Plaines, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Odile Maltais, qui a reçu une éducation très catholique, s'est tournée vers la spiritualité à la suite de son divorce. Elle a suivi des ateliers et a entendu parler pour la première fois d’apocalypse, de cinquième dimension, mais aussi de contrôle de la population.

Sa descente aux enfers s'est accélérée lorsqu'elle a déménagé loin de chez elle et est arrivée à Montréal. Son cercle d’amis s’est rétréci et elle s’est retrouvée entourée de gens qui baignaient dans le milieu de la spiritualité et qui croyaient à toutes sortes de théories, soutient celle qui a finalement reçu ses deux doses de vaccin.

Elle s'était liée d’amitié avec une femme qui lui racontait avoir vu des «hommes en noir» et que ceux-ci lui avaient dit de se préparer, que des extraterrestres étaient sur terre et qu’une «flotte intergalactique» viendrait sauver les hommes en cas de chaos.


«À ce moment-là, j’avais envie d’y croire, mais, en même temps, j’étais sceptique. Alors, je me suis mise à chercher et, comme on trouve tout sur internet, alors, je trouvais des réponses à mes questions et ça concordait avec ce que mon amie me disait», explique l’ancienne enseignante au secondaire en adaptation scolaire.

Malgré son scepticisme initial, les résultats de ses propres recherches sur internet concordaient avec ce qu’avançaient ces gens.

Plongeon

L’arrivée de la pandémie, en la coupant un peu plus du monde, n'a fait que la conforter dans ses idées. Elle a commencé à suivre des groupes Facebook véhiculant ce genre de faussetés.

Quelques mois plus tard, Odile Maltais participait finalement à ses premières manifestations. Cela lui a permis d’élargir son cercle d’amis partageant ses idées. Elle s’est éloignée de son frère et a rompu avec plusieurs proches qui n’adhéraient pas aux mêmes idéologies.

Fin novembre, elle a participé à la manifestation ratée devant la supposée maison de François Legault dans Westmount, à Montréal. La mère de deux enfants s’impliquait de plus en plus et organisait même des manifestations. Avec des gens plus radicaux, elle était aussi prête à prendre le parlement, dit-elle.

Elle s'était liée d’amitié avec un homme qui était particulièrement enfoncé dans les théories complotistes.

«Il pensait, par exemple, que François Legault avait été exécuté pendant ses vacances en juillet et remplacé par un clone. Il était persuadé que Trump allait tous nous sauver», affirme-t-elle.

Avec lui, elle est allée distribuer des tracts dans deux postes de police de Rivière-du-Loup pour expliquer aux agents qu’ils étaient complices du gouvernement.

Événement déclencheur

Cependant cet ami a disparu le 27 janvier et n'a plus jamais donné de nouvelles.

«[Les gens du groupe] disaient qu’il était allé se cacher, qu’il avait amassé trop de preuves et que Trump l’avait mis en sécurité. Et c’est là où j’ai commencé à ne plus y croire. Et puis, chez nous, c’est comme si personne ne faisait rien pour le retrouver, les gens se sont tournés vers d’autres “gourous”», explique-t-elle.

L’homme de 40 ans est toujours porté disparu à ce jour.

Odile Maltais a commencé à chercher des réponses à ses questions sur d’autres sites que ceux utilisés par les complotistes. Sur des pages Facebook «anticonspirationnistes», elle a compris que certaines croyances n'avaient pas de sens.

«Pourquoi, par exemple, les élites voudraient tuer tout le monde avec les vaccins? Après, les élites se retrouveraient seules sur terre avec les complotistes qui sont contre eux? Ça ne marche pas», dit-elle en riant.

S’en sortir

C’est d’ailleurs grâce à l’une de ces pages qu’elle a appris l’existence de l’organisme Info-secte. En discutant avec un groupe et un intervenant, elle a noté des ressemblances entre son expérience et ce que d'autres personnes avaient vécu dans des sectes.

Mme Maltais a aussi décidé de demander de l’aide au Centre de prévention contre la radicalisation pouvant mener à la violence. Avec cet organisme, d'ailleurs, elle aimerait pouvoir aider les familles et les amis de complotistes à mieux comprendre comment rejoindre leurs proches et les ramener vers la réalité.

«Je suis en train de voir avec eux [...] comment je peux venir en aide à ces gens, mais aussi aux familles, parce qu’elles sont démunies et ne savent plus comment aider», confie Mme Maltais.

https://www.journaldemontreal.com/2021/10/06/une-ex-complotiste-revit-depuis-quelle-en-...

Avatar

Une ex-complotiste revit depuis qu’elle en est sortie

par Dédé ⌂ @, mercredi 06 octobre 2021, 13:32 (il y a 925 jours) @ Blake

Après avoir été entraînée pendant des années dans la spirale infernale de la désinformation, une ancienne adepte des théories du complot souhaite aider des conspirationnistes à se libérer de cette emprise.

«Je dormais trois, quatre, cinq heures par nuit seulement. J’étais tout le temps sur les réseaux sociaux. J’avais l’impression d’être dans une spirale où tout allait très vite, c’était étourdissant. J’étais sous l’adrénaline en tout temps, assez pour que je sois aujourd’hui en dépression, maintenant que j’ai tout lâché», raconte Odile Maltais, une femme de 49 ans qui est sortie récemment du mouvement complotiste et qui vit à Saint-Edmond-des-Plaines, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Odile Maltais, qui a reçu une éducation très catholique, s'est tournée vers la spiritualité à la suite de son divorce. Elle a suivi des ateliers et a entendu parler pour la première fois d’apocalypse, de cinquième dimension, mais aussi de contrôle de la population.

Sa descente aux enfers s'est accélérée lorsqu'elle a déménagé loin de chez elle et est arrivée à Montréal. Son cercle d’amis s’est rétréci et elle s’est retrouvée entourée de gens qui baignaient dans le milieu de la spiritualité et qui croyaient à toutes sortes de théories, soutient celle qui a finalement reçu ses deux doses de vaccin.

Elle s'était liée d’amitié avec une femme qui lui racontait avoir vu des «hommes en noir» et que ceux-ci lui avaient dit de se préparer, que des extraterrestres étaient sur terre et qu’une «flotte intergalactique» viendrait sauver les hommes en cas de chaos.


«À ce moment-là, j’avais envie d’y croire, mais, en même temps, j’étais sceptique. Alors, je me suis mise à chercher et, comme on trouve tout sur internet, alors, je trouvais des réponses à mes questions et ça concordait avec ce que mon amie me disait», explique l’ancienne enseignante au secondaire en adaptation scolaire.

Malgré son scepticisme initial, les résultats de ses propres recherches sur internet concordaient avec ce qu’avançaient ces gens.

Plongeon

L’arrivée de la pandémie, en la coupant un peu plus du monde, n'a fait que la conforter dans ses idées. Elle a commencé à suivre des groupes Facebook véhiculant ce genre de faussetés.

Quelques mois plus tard, Odile Maltais participait finalement à ses premières manifestations. Cela lui a permis d’élargir son cercle d’amis partageant ses idées. Elle s’est éloignée de son frère et a rompu avec plusieurs proches qui n’adhéraient pas aux mêmes idéologies.

Fin novembre, elle a participé à la manifestation ratée devant la supposée maison de François Legault dans Westmount, à Montréal. La mère de deux enfants s’impliquait de plus en plus et organisait même des manifestations. Avec des gens plus radicaux, elle était aussi prête à prendre le parlement, dit-elle.

Elle s'était liée d’amitié avec un homme qui était particulièrement enfoncé dans les théories complotistes.

«Il pensait, par exemple, que François Legault avait été exécuté pendant ses vacances en juillet et remplacé par un clone. Il était persuadé que Trump allait tous nous sauver», affirme-t-elle.

Avec lui, elle est allée distribuer des tracts dans deux postes de police de Rivière-du-Loup pour expliquer aux agents qu’ils étaient complices du gouvernement.

Événement déclencheur

Cependant cet ami a disparu le 27 janvier et n'a plus jamais donné de nouvelles.

«[Les gens du groupe] disaient qu’il était allé se cacher, qu’il avait amassé trop de preuves et que Trump l’avait mis en sécurité. Et c’est là où j’ai commencé à ne plus y croire. Et puis, chez nous, c’est comme si personne ne faisait rien pour le retrouver, les gens se sont tournés vers d’autres “gourous”», explique-t-elle.

L’homme de 40 ans est toujours porté disparu à ce jour.

Odile Maltais a commencé à chercher des réponses à ses questions sur d’autres sites que ceux utilisés par les complotistes. Sur des pages Facebook «anticonspirationnistes», elle a compris que certaines croyances n'avaient pas de sens.

«Pourquoi, par exemple, les élites voudraient tuer tout le monde avec les vaccins? Après, les élites se retrouveraient seules sur terre avec les complotistes qui sont contre eux? Ça ne marche pas», dit-elle en riant.

S’en sortir

C’est d’ailleurs grâce à l’une de ces pages qu’elle a appris l’existence de l’organisme Info-secte. En discutant avec un groupe et un intervenant, elle a noté des ressemblances entre son expérience et ce que d'autres personnes avaient vécu dans des sectes.

Mme Maltais a aussi décidé de demander de l’aide au Centre de prévention contre la radicalisation pouvant mener à la violence. Avec cet organisme, d'ailleurs, elle aimerait pouvoir aider les familles et les amis de complotistes à mieux comprendre comment rejoindre leurs proches et les ramener vers la réalité.

«Je suis en train de voir avec eux [...] comment je peux venir en aide à ces gens, mais aussi aux familles, parce qu’elles sont démunies et ne savent plus comment aider», confie Mme Maltais.

https://www.journaldemontreal.com/2021/10/06/une-ex-complotiste-revit-depuis-quelle-en-...

___________________

Un mince espoir d'en voir d'autres s'en sortir ! :mdr:

Tu imagines Ti-Mine69 raconter son histoire au JdM, ça serait trop, j'pisserais à terre ! :mdr:

--
[image]

Cliquer sur le logo pour vous rendre au site

Avatar

Une ex-complotiste revit depuis qu’elle en est sortie

par Blake, mercredi 06 octobre 2021, 13:53 (il y a 925 jours) @ Dédé

Après avoir été entraînée pendant des années dans la spirale infernale de la désinformation, une ancienne adepte des théories du complot souhaite aider des conspirationnistes à se libérer de cette emprise.

«Je dormais trois, quatre, cinq heures par nuit seulement. J’étais tout le temps sur les réseaux sociaux. J’avais l’impression d’être dans une spirale où tout allait très vite, c’était étourdissant. J’étais sous l’adrénaline en tout temps, assez pour que je sois aujourd’hui en dépression, maintenant que j’ai tout lâché», raconte Odile Maltais, une femme de 49 ans qui est sortie récemment du mouvement complotiste et qui vit à Saint-Edmond-des-Plaines, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Odile Maltais, qui a reçu une éducation très catholique, s'est tournée vers la spiritualité à la suite de son divorce. Elle a suivi des ateliers et a entendu parler pour la première fois d’apocalypse, de cinquième dimension, mais aussi de contrôle de la population.

Sa descente aux enfers s'est accélérée lorsqu'elle a déménagé loin de chez elle et est arrivée à Montréal. Son cercle d’amis s’est rétréci et elle s’est retrouvée entourée de gens qui baignaient dans le milieu de la spiritualité et qui croyaient à toutes sortes de théories, soutient celle qui a finalement reçu ses deux doses de vaccin.

Elle s'était liée d’amitié avec une femme qui lui racontait avoir vu des «hommes en noir» et que ceux-ci lui avaient dit de se préparer, que des extraterrestres étaient sur terre et qu’une «flotte intergalactique» viendrait sauver les hommes en cas de chaos.


«À ce moment-là, j’avais envie d’y croire, mais, en même temps, j’étais sceptique. Alors, je me suis mise à chercher et, comme on trouve tout sur internet, alors, je trouvais des réponses à mes questions et ça concordait avec ce que mon amie me disait», explique l’ancienne enseignante au secondaire en adaptation scolaire.

Malgré son scepticisme initial, les résultats de ses propres recherches sur internet concordaient avec ce qu’avançaient ces gens.

Plongeon

L’arrivée de la pandémie, en la coupant un peu plus du monde, n'a fait que la conforter dans ses idées. Elle a commencé à suivre des groupes Facebook véhiculant ce genre de faussetés.

Quelques mois plus tard, Odile Maltais participait finalement à ses premières manifestations. Cela lui a permis d’élargir son cercle d’amis partageant ses idées. Elle s’est éloignée de son frère et a rompu avec plusieurs proches qui n’adhéraient pas aux mêmes idéologies.

Fin novembre, elle a participé à la manifestation ratée devant la supposée maison de François Legault dans Westmount, à Montréal. La mère de deux enfants s’impliquait de plus en plus et organisait même des manifestations. Avec des gens plus radicaux, elle était aussi prête à prendre le parlement, dit-elle.

Elle s'était liée d’amitié avec un homme qui était particulièrement enfoncé dans les théories complotistes.

«Il pensait, par exemple, que François Legault avait été exécuté pendant ses vacances en juillet et remplacé par un clone. Il était persuadé que Trump allait tous nous sauver», affirme-t-elle.

Avec lui, elle est allée distribuer des tracts dans deux postes de police de Rivière-du-Loup pour expliquer aux agents qu’ils étaient complices du gouvernement.

Événement déclencheur

Cependant cet ami a disparu le 27 janvier et n'a plus jamais donné de nouvelles.

«[Les gens du groupe] disaient qu’il était allé se cacher, qu’il avait amassé trop de preuves et que Trump l’avait mis en sécurité. Et c’est là où j’ai commencé à ne plus y croire. Et puis, chez nous, c’est comme si personne ne faisait rien pour le retrouver, les gens se sont tournés vers d’autres “gourous”», explique-t-elle.

L’homme de 40 ans est toujours porté disparu à ce jour.

Odile Maltais a commencé à chercher des réponses à ses questions sur d’autres sites que ceux utilisés par les complotistes. Sur des pages Facebook «anticonspirationnistes», elle a compris que certaines croyances n'avaient pas de sens.

«Pourquoi, par exemple, les élites voudraient tuer tout le monde avec les vaccins? Après, les élites se retrouveraient seules sur terre avec les complotistes qui sont contre eux? Ça ne marche pas», dit-elle en riant.

S’en sortir

C’est d’ailleurs grâce à l’une de ces pages qu’elle a appris l’existence de l’organisme Info-secte. En discutant avec un groupe et un intervenant, elle a noté des ressemblances entre son expérience et ce que d'autres personnes avaient vécu dans des sectes.

Mme Maltais a aussi décidé de demander de l’aide au Centre de prévention contre la radicalisation pouvant mener à la violence. Avec cet organisme, d'ailleurs, elle aimerait pouvoir aider les familles et les amis de complotistes à mieux comprendre comment rejoindre leurs proches et les ramener vers la réalité.

«Je suis en train de voir avec eux [...] comment je peux venir en aide à ces gens, mais aussi aux familles, parce qu’elles sont démunies et ne savent plus comment aider», confie Mme Maltais.

https://www.journaldemontreal.com/2021/10/06/une-ex-complotiste-revit-depuis-quelle-en-...

___________________

Un mince espoir d'en voir d'autres s'en sortir ! :mdr:

Tu imagines Ti-Mine69 raconter son histoire au JdM, ça serait trop, j'pisserais à terre ! :mdr:

:mdr:

Fil RSS du sujet
powered by my little forum