À deux semaines de Noël, les urgences dans le rouge. (Forum)

par Jéromec, mardi 13 décembre 2022, 08:38 (il y a 512 jours)

On doit faire bande à part ici... mais... force est de constater que c'est vraiment pas le temps de faire le party cette année...
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Évidemment, on peut faire comme si ''de rien n'était'' de scrapper de ce qui reste du réseau...mais...

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940813/urgences-hopital-suroit-valleyfield-civier...

À deux semaines de Noël, les urgences demeurent dans le rouge

À deux semaines de Noël, les urgences demeurent dans le rouge
Plusieurs hôpitaux de la Montérégie s’en remettent à la solidarité du personnel et à la collaboration des patients pour passer à travers les prochaines semaines.

Une médecin visite un patient couché dans un lit à l'hôpital.
Le prêtre Luc Beaudin reçoit la visite d'Andréa Chabot Naud, médecin urgentologue à l’Hôpital du Suroît et conseillère médicale auprès de la direction.


En octobre, à deux semaines de la formation d’une cellule de crise sur les urgences par le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, le personnel de l’Hôpital du Suroît, en Montérégie, avait donné le ton.

Débordé, du personnel avait pris l’initiative d’apposer une affiche en pleine nuit avec la mention « fermeture temporaire » à l’entrée de l’urgence.

Deux mois plus tard, le taux d’occupation des civières y demeure aussi élevé, c'est-à-dire autour de 200 %, tout comme celui d’une trentaine d’urgences au Québec, où il dépasse les 150 %.

Au cours de la dernière année, on a beaucoup travaillé sur les solutions alternatives à l’hospitalisation, mais le volume demeure élevé, explique Lyne Daoust, directrice des programmes de soins critiques et spécialisés au CISSS de la Montérégie-Ouest.

Une femme porte un masque dans un corridor.
Lyne Daoust, directrice des programmes de soins critiques et spécialisés au CISSS de la Montérégie-Ouest

Réduction du pourcentage de patients ne requérant plus de soins actifs (NSA) sous les 10 %, orientation des cas non urgents vers les médecins de famille : Ça nous prend beaucoup de stratégies, précise la gestionnaire.

Comme le souligne son collègue Mitchell Germain, chef du service de médecine au CISSS, on a aussi trouvé des médecins pour prendre des patients dans les soins à domicile [...] et c’est clair que c'est la voie à prioriser.

Un médecin porte un masque dans un corridor.
Mitchell Germain, chef du service de médecine générale au CISSS de la Montérégie-Ouest

Ces mesures ont toutefois leurs limites compte tenu de la pénurie de main-d'œuvre.


On est en situation difficile, reconnaît Mme Daoust. On a à peu près 50 % de notre personnel qui est en place actuellement [...] et on a beaucoup de contributions de notre personnel qui nous aident à pallier.

Miser sur la solidarité
Lors de notre passage à l’Hôpital du Suroît, les infirmières à l’urgence n’ont pas manqué de souligner la collaboration au sein des équipes.

« On est une super belle équipe et c'est ce qui fait qu'on reste, parce qu'on a quand même pensé à quitter le navire quelques fois, mais on est une belle équipe, et les soins critiques, on en mange. »

— Une citation de Natacha Lamontagne, infirmière
Signe des temps, les heures supplémentaires font partie du quotidien de ces professionnelles.

On en fait beaucoup ici, mais c'est de façon volontaire, donc on arrange nos activités, nos familles, nos horaires, précise Jessica Côté, qui exerce ce métier depuis 2008.

Deux infirmières dans un corridor.
Jessica Côté et Natacha Lamontagne, infirmières à l'urgence de l'Hôpital du Suroît

Ces deux professionnelles regrettent le fait que certaines nouvelles infirmières partent après un court séjour à l’hôpital.


Patience et prudence pour les Fêtes
Dans la salle d’attente, Mikael Sauvé Parent accompagne son fils atteint d’un virus respiratoire. On est allés à Châteauguay l'autre jour et il y avait 30 heures d'attente, raconte le père. C'est pour ça qu'on vient ici, à Valleyfield.

Si tout va bien, ils en auront pour un peu plus de six heures.

Couché sur une civière, le prêtre Luc Beaudin sait qu’il devra patienter et conserver sa bonne humeur. Quand on est malade, on est plus chialeux! Et je remercie le personnel souvent, lance M. Beaudin.

C'est difficile quand on est patient : on voudrait que tout le monde ne s'occupe que de nous, mais on n'est pas tout seul! ajoute l'ecclésiastique, qui compte quelques décennies de prêtrise sur la Rive-Sud.

La situation reste critique dans les urgences de la région de Montréal à l'appoche de Noël. Les taux d'occupation de civières sont autour de 150 % dans Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie. L'Hôpital du Suroît fait des pieds et des mains simplement pour garder la tête hors de l'eau. Reportage de Davide Gentile.

La durée moyenne des séjours sur civière oscille autour de 26 heures en Montérégie, soit au-delà de la moyenne québécoise.

À pareille date l’an dernier, une vague de COVID-19 avait forcé la mise en œuvre de plans de délestage de niveau 3 et le report massif de chirurgies afin d'accélérer l'administration de la troisième dose de vaccin contre cette maladie.

Cette année, d'autres virus ont pris le dessus.

L’influenza et les virus respiratoires sont là et, pour certains, les symptômes sont pires que ceux de la COVID, souligne l'infirmière Jessica Côté.

« Ce qu'on souhaite, c'est que la population, malgré le fait qu'on souhaite avoir des soupers de Noël, soit vigilante dans ses pratiques, sachant qu'il n'y a plus d'obligation de porter des masques. »

— Une citation de Lyne Daoust, directrice des programmes de soins critiques et spécialisés au CISSS de la Montérégie-Ouest
Si le père Noël existait, Lyne Daoust n’hésiterait pas à lui parler du nouvel hôpital de 404 lits à Vaudreuil, attendu au plus tôt en 2026. Et elle lui parlerait aussi des deux nouvelles maisons des aînés attendues dans la région, si possible en 2023.

Pénurie de médicaments : Les tablettes des pharmacies sont v

par Jéromec, mardi 13 décembre 2022, 09:49 (il y a 512 jours) @ Jéromec

https://cimtchau.ca/nouvelles/penurie-de-medicaments-les-tablettes-des-pharmacies-sont-...

Pénurie de médicaments : Les tablettes des pharmacies sont vides

De nombreux virus circulent dans nos régions depuis quelques semaines. Plusieurs personnes sont malades. Vous l’avez peut-être constaté, c’est très difficile de mettre la main sur des médicaments ou sur du sirop pour la toux.


Les tablettes sont pratiquement vides. Influenza, virus respiratoire et rhumes se propagent. Les citoyens devront prendre leur mal en patience, puisque la pénurie de médicaments se poursuit.

« On est un peu en gymnastique pour essayer d’accommoder le plus de patients possible, c’est vraiment ce qu’on fait. Mais je trouve qu’à date les gens comprennent vraiment la situation. », indique Marie-Pier Boudreau-Gagnon, pharmacienne propriétaire, Familiprix Saint-Alexandre de Kamouraska.

Les médicaments pédiatriques tels que l’acétaminophène et l’ibuprofène, notamment des marques Advil et Tylenol, se font plus rares. Et depuis récemment, les sirops pour la toux aussi. Certaines pharmacies ont même limité la quantité d’achats à un seul format par personne.

« J’ai reçu, de façon très surprenante, une grande quantité de Tylenol pour enfant il y a à peu près deux semaines puis je n’ai absolument rien reçu depuis ce temps-là. Donc on gère le stock que l’on a de la façon la plus appropriée, mais c’est très inégal comme arrivée de stock. », confirme Philippe Lépicier, pharmacien au Familiprix de L’Isle-Verte.

Problèmes de livraisons

Santé Canada s’est donc tournée vers des manufacturiers étrangers afin de subvenir à la demande, mais encore aujourd’hui il arrive que les pharmacies ne reçoivent que trois paquets de médicaments par livraison. Selon les pharmaciens, il est toujours impossible de savoir quand la situation reviendra à la normale.

« À date on a été capable d’en trouver nous personnellement. On ne fait pas de réserve on pense aux autres. »

Solutions possibles

Faire des réserves de médicaments est à éviter.

« Idéalement, la solution à cette pénurie-là est dans une gestion serrée dans le stock que l’on reçoit. Et dans une individualisation de la solution. », mentionne Philippe Lépicier.

Les professionnels soulignent qu’il y a plusieurs options afin de remplacer les médicaments manquants. Pour les plus jeunes, il est possible d’avaler des acétaminophènes pour adultes à partir d’un certain poids.

« Venez voir le pharmacien parce qu’on est capable d’ajuster les doses. On va être en mesure de vous dire quoi prendre.», affirme la pharmacienne de Saint-Alexandre.

Rappelons que la situation est généralisée dans tout le Québec depuis quelque temps déjà. Santé Canada avait déjà observé les premiers signes de la pénurie dans d’autres provinces dès le mois d’avril.

Amazon Advil

par Jéromec, mardi 13 décembre 2022, 09:54 (il y a 512 jours) @ Jéromec

C'est plate à dire, mais Amazon devient de plus en plus une alternative pour acheter des médicaments!

https://www.amazon.ca/s?k=advil&__mk_fr_CA=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid...

Unilingue anglais mais C'est mieux que rien...

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Amazon Advil

par Blake, mardi 13 décembre 2022, 12:21 (il y a 512 jours) @ Jéromec

C'est plate à dire, mais Amazon devient de plus en plus une alternative pour acheter des médicaments!

https://www.amazon.ca/s?k=advil&__mk_fr_CA=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid...

Unilingue anglais mais C'est mieux que rien...

Oui, si tu es dans une région qui a des problèmes avec ces médocs, tu peux utiliser ça en attendant.

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Pénurie de médicaments : Les tablettes des pharmacies sont v

par Blake, mardi 13 décembre 2022, 12:20 (il y a 512 jours) @ Jéromec

https://cimtchau.ca/nouvelles/penurie-de-medicaments-les-tablettes-des-pharmacies-sont-...

Pénurie de médicaments : Les tablettes des pharmacies sont vides

De nombreux virus circulent dans nos régions depuis quelques semaines. Plusieurs personnes sont malades. Vous l’avez peut-être constaté, c’est très difficile de mettre la main sur des médicaments ou sur du sirop pour la toux.


Les tablettes sont pratiquement vides. Influenza, virus respiratoire et rhumes se propagent. Les citoyens devront prendre leur mal en patience, puisque la pénurie de médicaments se poursuit.

« On est un peu en gymnastique pour essayer d’accommoder le plus de patients possible, c’est vraiment ce qu’on fait. Mais je trouve qu’à date les gens comprennent vraiment la situation. », indique Marie-Pier Boudreau-Gagnon, pharmacienne propriétaire, Familiprix Saint-Alexandre de Kamouraska.

Les médicaments pédiatriques tels que l’acétaminophène et l’ibuprofène, notamment des marques Advil et Tylenol, se font plus rares. Et depuis récemment, les sirops pour la toux aussi. Certaines pharmacies ont même limité la quantité d’achats à un seul format par personne.

« J’ai reçu, de façon très surprenante, une grande quantité de Tylenol pour enfant il y a à peu près deux semaines puis je n’ai absolument rien reçu depuis ce temps-là. Donc on gère le stock que l’on a de la façon la plus appropriée, mais c’est très inégal comme arrivée de stock. », confirme Philippe Lépicier, pharmacien au Familiprix de L’Isle-Verte.

Problèmes de livraisons

Santé Canada s’est donc tournée vers des manufacturiers étrangers afin de subvenir à la demande, mais encore aujourd’hui il arrive que les pharmacies ne reçoivent que trois paquets de médicaments par livraison. Selon les pharmaciens, il est toujours impossible de savoir quand la situation reviendra à la normale.

« À date on a été capable d’en trouver nous personnellement. On ne fait pas de réserve on pense aux autres. »

Solutions possibles

Faire des réserves de médicaments est à éviter.

« Idéalement, la solution à cette pénurie-là est dans une gestion serrée dans le stock que l’on reçoit. Et dans une individualisation de la solution. », mentionne Philippe Lépicier.

Les professionnels soulignent qu’il y a plusieurs options afin de remplacer les médicaments manquants. Pour les plus jeunes, il est possible d’avaler des acétaminophènes pour adultes à partir d’un certain poids.

« Venez voir le pharmacien parce qu’on est capable d’ajuster les doses. On va être en mesure de vous dire quoi prendre.», affirme la pharmacienne de Saint-Alexandre.

Rappelons que la situation est généralisée dans tout le Québec depuis quelque temps déjà. Santé Canada avait déjà observé les premiers signes de la pénurie dans d’autres provinces dès le mois d’avril.

Par ici, je n'ai pas vraiment vu de pénurie à part chez un Uniprix dont les tablettes étaient vraiment dégarnies pour ces types de médicaments.

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À deux semaines de Noël, les urgences dans le rouge.

par Dédé ⌂ @, mardi 13 décembre 2022, 09:57 (il y a 512 jours) @ Jéromec

Trop facile à dire qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre, au lieu de dire, manque de spécialistes et de médecins sortants des cours, tout comme les infirmières et infirmiers dont les études sont moins choisies par la population. C'est ça le réel problème en santé, moins de gens se dirigent en santé pour leur profession.

Qu'attend donc le gouvernement de bonifier ces métiers aux études ? Que font les responsables en ressources humaines pour donner une meilleure qualité de travail ?

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débordé...

par Jéromec, mardi 13 décembre 2022, 10:12 (il y a 512 jours) @ Dédé

Trop facile à dire qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre, au lieu de dire, manque de spécialistes et de médecins sortants des cours, tout comme les infirmières et infirmiers dont les études sont moins choisies par la population. C'est ça le réel problème en santé, moins de gens se dirigent en santé pour leur profession.

Qu'attend donc le gouvernement de bonifier ces métiers aux études ? Que font les responsables en ressources humaines pour donner une meilleure qualité de travail ?


le gouvernement est complètement débordé...

Le choc démographique on l'en en pleins dans la gueule... et ça va pas aller en s'améliorant...

d'où l'importance de rester sagement tranquille, surtout l'hivers.... c'est pas le temps de faire les fous sur la route....
ça manque de la maturité dans la situation actuelle

Le gouvernement peut pas faire de miracle...

Je ne voudrais pas être premier ministre je serais candidat au burn out...

Des vétérinaires en détresse

par Jéromec, mardi 13 décembre 2022, 10:17 (il y a 512 jours) @ Jéromec

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940710/suicide-detresse-veterinaires-hyacinthe

Des vétérinaires en détresse
Surcharge de travail, épuisement, idées suicidaires : des vétérinaires sont au bout du rouleau. À un point tel que la formation des futurs vétérinaires pourrait mieux s’adapter aux réalités du marché du travail.

Andrea Kelly sur un cheval
Andrea Kelly, une vétérinaire qui se passionnait pour l'équitation.


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Jean-Sébastien Cloutier (accéder à la page de l'auteur)
Jean-Sébastien Cloutier
Publié à 4 h 01
Elle s'appelait Andrea Kelly, elle avait 36 ans et elle était très appréciée de ses 600 clients de la région d'Ottawa et de l'Outaouais. Vétérinaire équine, elle avait sa clinique au sud d'Ottawa. Le 31 juillet, elle s'est enlevé la vie. Son fiancé Marc Alarie est convaincu que sa surcharge de travail est la raison principale qui l'a poussée au suicide. Ils en avaient parlé ensemble plusieurs fois.

« Quand elle a acheté la clinique, j'ai vu le stress, le fardeau a commencé à tomber sur elle, j'ai vu qu'elle n'était plus la même personne [...] Elle m'en avait parlé un peu, qu'elle avait des pensées, je lui ai suggéré de consulter et elle ne voulait pas parce qu'elle avait un peu peur de perdre sa licence. »

— Une citation de Marc Alarie
Andrea avait cherché à embaucher d'autres vétérinaires pendant plusieurs mois sans être capable d'en trouver. Ça veut dire que tu es toute seule 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Tous les jours tu es sur appel [...] Elle ne voulait plus sortir, la joie de vivre n'était plus là.

Portrait d'Andrea et de Marc.
En accordant des entrevues, Marc Alarie veut rendre hommage à Andrea Kelly.


Marc Alarie donne des entrevues pour rendre hommage à celle qu'il aimait, mais aussi pour sensibiliser la population à l'importance de consulter et aussi aux difficultés du métier. Partout au pays, des vétérinaires sont débordés, épuisés.


Une étude présentée cet automne lors d'un Congrès de l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec a conclu que 38 % des vétérinaires québécois éprouvent des symptômes d'épuisement professionnel et que 16 % d'entre eux ont même eu des idées suicidaires dans la semaine précédant le sondage. Une autre étude ontarienne concluait que 26 % des vétérinaires canadiens auraient songé au suicide en 2020.

Une pénurie de vétérinaires
Les jeunes s'intéressent à la profession, mais le programme en médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, le seul au Québec, est très contingenté. Quatre-vingt-seize étudiants y obtiennent leur diplôme chaque année. La bonne nouvelle : une nouvelle formation pour 25 autres verra le jour dans deux ans à Rimouski.

On est limités quant aux espaces qu'on a à la Faculté de médecine vétérinaire. C'est pour ça qu'on a ouvert un campus à Rimouski, pour favoriser les régions éloignées, explique Marie Archambault, vice-doyenne aux affaires académiques et étudiantes à la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal.

Julia Chamberlin avec deux chevaux.
Julia Chamberlin, vétérinaire équine

PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-SÉBASTIEN CLOUTIER

Le manque est particulièrement criant dans le domaine des soins aux grands animaux qui est choisi par une minorité d'étudiants. Julia Chamberlin, comme Andrea Kelly, est vétérinaire équine. Elle s'occupe à elle seule d'un millier de chevaux et travaille régulièrement 80 heures par semaine. La Montérégie, où elle travaille, est néanmoins la région la mieux desservie au Québec.

« En haut de Québec, vers Tadoussac, toute la rive nord, ils n'ont plus personne du tout pour faire les chevaux dans ce coin-là. Il y a un comité avec le MAPAQ, Cheval Québec actuellement, on est là-dessus pour essayer de trouver des solutions. »

— Une citation de Julia Chamberlin, vétérinaire équine
Selon elle, l'autre problème est de garder les nouveaux vétérinaires à leur travail. Quasiment 50 % des vétérinaires qui commencent en pratique équine lâchent la pratique équine. C'est énorme. On essaie de motiver ces gens-là à venir, à leur montrer la beauté de la pratique, puis rendus là, ils trouvent ça trop dur. Les gardes, les fins de semaine, les soirs, le psychologique qu'il faut gérer aussi avec la clientèle.

Le Téléjournal avec Céline Galipeau
Des vétérinaires en détresse


Surcharge de travail, épuisement, idées suicidaires : des vétérinaires sont au bout du rouleau. À un point tel que la formation des futurs vétérinaires pourrait devoir s’adapter aux réalités du marché du travail. Reportage de Jean-Sébastien Cloutier.

Des services qui coûtent cher
Il est vrai que la relation avec les clients n'est pas toujours facile. Une des raisons est financière. Les factures des vétérinaires sont souvent salées. Les gens ne sont pas habitués [au Canada] à payer pour des soins médicaux. Les soins médicaux sont chers, les équipements sont chers, les médicaments sont dispendieux, dit Julia Chamberlin.

Claudia Sauvé, qui traite les petits animaux, trouve que c'est l'aspect le plus difficile du métier. Chaque jour, constamment, on doit dire pourquoi c'est dispendieux. Je pense que tout le monde a entendu la phrase : "ouin, mais on le sait bien vous autres, les vétérinaires, vous le faites juste pour le cash!"

Un aspect humain qui s'ajoute à la surcharge de travail qui sévit aussi dans les cliniques pour petits animaux. Soixante pour cent des ménages canadiens ont au moins un chat ou un chien. Un chiffre qui était à 58 % avant la pandémie. On doit refuser des patients chaque jour. Ça, c'est quelque chose que je ne connaissais pas avant, affirme Claudia Sauvé. Des rendez-vous de routine, ça peut être d'ici trois semaines, des chirurgies, ça peut aller en janvier, février.

Portrait de deux chevaux.
Ces chevaux sont traités par des vétérinaires équins.


Une formation à bonifier
Le geste d'Andrea Kelly a eu des échos chez les étudiants en médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe tout autant que les difficultés qu'ils entendent sur le métier. Myriam Verge-Delisle qui commence sa quatrième année, adore sa formation et a hâte d'exercer le métier malgré quelques appréhensions. Le niveau d'anxiété dans nos classes, dans la faculté, c'est sûr qu'il est probablement plus élevé que la moyenne.

L'école les encadre bien pendant leurs études, mais une réforme de la formation est en cours pour mieux les préparer au marché du travail.

« On est préparés pour l'examen, est-ce qu'on est assez préparés pour le terrain? Je vous mentirais si je vous disais que oui. »

— Une citation de Myriam Verge-Delisle, étudiante en 4e année de médecine vétérinaire
Oui, on peut s'améliorer pour permettre aux futurs médecins vétérinaires d'être encore mieux pour faire face, pour augmenter la résilience, faire face au stress, puis aussi à apprendre à mettre ses limites, conclut la vice-doyenne Marie Archambault.

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Des vétérinaires en détresse

par Blake, mardi 13 décembre 2022, 12:25 (il y a 512 jours) @ Jéromec

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940710/suicide-detresse-veterinaires-hyacinthe

Des vétérinaires en détresse
Surcharge de travail, épuisement, idées suicidaires : des vétérinaires sont au bout du rouleau. À un point tel que la formation des futurs vétérinaires pourrait mieux s’adapter aux réalités du marché du travail.

Andrea Kelly sur un cheval
Andrea Kelly, une vétérinaire qui se passionnait pour l'équitation.


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Jean-Sébastien Cloutier (accéder à la page de l'auteur)
Jean-Sébastien Cloutier
Publié à 4 h 01
Elle s'appelait Andrea Kelly, elle avait 36 ans et elle était très appréciée de ses 600 clients de la région d'Ottawa et de l'Outaouais. Vétérinaire équine, elle avait sa clinique au sud d'Ottawa. Le 31 juillet, elle s'est enlevé la vie. Son fiancé Marc Alarie est convaincu que sa surcharge de travail est la raison principale qui l'a poussée au suicide. Ils en avaient parlé ensemble plusieurs fois.

« Quand elle a acheté la clinique, j'ai vu le stress, le fardeau a commencé à tomber sur elle, j'ai vu qu'elle n'était plus la même personne [...] Elle m'en avait parlé un peu, qu'elle avait des pensées, je lui ai suggéré de consulter et elle ne voulait pas parce qu'elle avait un peu peur de perdre sa licence. »

— Une citation de Marc Alarie
Andrea avait cherché à embaucher d'autres vétérinaires pendant plusieurs mois sans être capable d'en trouver. Ça veut dire que tu es toute seule 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Tous les jours tu es sur appel [...] Elle ne voulait plus sortir, la joie de vivre n'était plus là.

Portrait d'Andrea et de Marc.
En accordant des entrevues, Marc Alarie veut rendre hommage à Andrea Kelly.


Marc Alarie donne des entrevues pour rendre hommage à celle qu'il aimait, mais aussi pour sensibiliser la population à l'importance de consulter et aussi aux difficultés du métier. Partout au pays, des vétérinaires sont débordés, épuisés.


Une étude présentée cet automne lors d'un Congrès de l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec a conclu que 38 % des vétérinaires québécois éprouvent des symptômes d'épuisement professionnel et que 16 % d'entre eux ont même eu des idées suicidaires dans la semaine précédant le sondage. Une autre étude ontarienne concluait que 26 % des vétérinaires canadiens auraient songé au suicide en 2020.

Une pénurie de vétérinaires
Les jeunes s'intéressent à la profession, mais le programme en médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, le seul au Québec, est très contingenté. Quatre-vingt-seize étudiants y obtiennent leur diplôme chaque année. La bonne nouvelle : une nouvelle formation pour 25 autres verra le jour dans deux ans à Rimouski.

On est limités quant aux espaces qu'on a à la Faculté de médecine vétérinaire. C'est pour ça qu'on a ouvert un campus à Rimouski, pour favoriser les régions éloignées, explique Marie Archambault, vice-doyenne aux affaires académiques et étudiantes à la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal.

Julia Chamberlin avec deux chevaux.
Julia Chamberlin, vétérinaire équine

PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-SÉBASTIEN CLOUTIER

Le manque est particulièrement criant dans le domaine des soins aux grands animaux qui est choisi par une minorité d'étudiants. Julia Chamberlin, comme Andrea Kelly, est vétérinaire équine. Elle s'occupe à elle seule d'un millier de chevaux et travaille régulièrement 80 heures par semaine. La Montérégie, où elle travaille, est néanmoins la région la mieux desservie au Québec.

« En haut de Québec, vers Tadoussac, toute la rive nord, ils n'ont plus personne du tout pour faire les chevaux dans ce coin-là. Il y a un comité avec le MAPAQ, Cheval Québec actuellement, on est là-dessus pour essayer de trouver des solutions. »

— Une citation de Julia Chamberlin, vétérinaire équine
Selon elle, l'autre problème est de garder les nouveaux vétérinaires à leur travail. Quasiment 50 % des vétérinaires qui commencent en pratique équine lâchent la pratique équine. C'est énorme. On essaie de motiver ces gens-là à venir, à leur montrer la beauté de la pratique, puis rendus là, ils trouvent ça trop dur. Les gardes, les fins de semaine, les soirs, le psychologique qu'il faut gérer aussi avec la clientèle.

Le Téléjournal avec Céline Galipeau
Des vétérinaires en détresse


Surcharge de travail, épuisement, idées suicidaires : des vétérinaires sont au bout du rouleau. À un point tel que la formation des futurs vétérinaires pourrait devoir s’adapter aux réalités du marché du travail. Reportage de Jean-Sébastien Cloutier.

Des services qui coûtent cher
Il est vrai que la relation avec les clients n'est pas toujours facile. Une des raisons est financière. Les factures des vétérinaires sont souvent salées. Les gens ne sont pas habitués [au Canada] à payer pour des soins médicaux. Les soins médicaux sont chers, les équipements sont chers, les médicaments sont dispendieux, dit Julia Chamberlin.

Claudia Sauvé, qui traite les petits animaux, trouve que c'est l'aspect le plus difficile du métier. Chaque jour, constamment, on doit dire pourquoi c'est dispendieux. Je pense que tout le monde a entendu la phrase : "ouin, mais on le sait bien vous autres, les vétérinaires, vous le faites juste pour le cash!"

Un aspect humain qui s'ajoute à la surcharge de travail qui sévit aussi dans les cliniques pour petits animaux. Soixante pour cent des ménages canadiens ont au moins un chat ou un chien. Un chiffre qui était à 58 % avant la pandémie. On doit refuser des patients chaque jour. Ça, c'est quelque chose que je ne connaissais pas avant, affirme Claudia Sauvé. Des rendez-vous de routine, ça peut être d'ici trois semaines, des chirurgies, ça peut aller en janvier, février.

Portrait de deux chevaux.
Ces chevaux sont traités par des vétérinaires équins.


Une formation à bonifier
Le geste d'Andrea Kelly a eu des échos chez les étudiants en médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe tout autant que les difficultés qu'ils entendent sur le métier. Myriam Verge-Delisle qui commence sa quatrième année, adore sa formation et a hâte d'exercer le métier malgré quelques appréhensions. Le niveau d'anxiété dans nos classes, dans la faculté, c'est sûr qu'il est probablement plus élevé que la moyenne.

L'école les encadre bien pendant leurs études, mais une réforme de la formation est en cours pour mieux les préparer au marché du travail.

« On est préparés pour l'examen, est-ce qu'on est assez préparés pour le terrain? Je vous mentirais si je vous disais que oui. »

— Une citation de Myriam Verge-Delisle, étudiante en 4e année de médecine vétérinaire
Oui, on peut s'améliorer pour permettre aux futurs médecins vétérinaires d'être encore mieux pour faire face, pour augmenter la résilience, faire face au stress, puis aussi à apprendre à mettre ses limites, conclut la vice-doyenne Marie Archambault.

Oui, depuis 2 ans, on voit de gros problèmes de ce côté. On m'a dit aussi que c'était un domaine de moins en moins populaire dans les Universités.

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débordé...

par Blake, mardi 13 décembre 2022, 12:23 (il y a 512 jours) @ Jéromec

Trop facile à dire qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre, au lieu de dire, manque de spécialistes et de médecins sortants des cours, tout comme les infirmières et infirmiers dont les études sont moins choisies par la population. C'est ça le réel problème en santé, moins de gens se dirigent en santé pour leur profession.

Qu'attend donc le gouvernement de bonifier ces métiers aux études ? Que font les responsables en ressources humaines pour donner une meilleure qualité de travail ?

le gouvernement est complètement débordé...

Le choc démographique on l'en en pleins dans la gueule... et ça va pas aller en s'améliorant...

d'où l'importance de rester sagement tranquille, surtout l'hivers.... c'est pas le temps de faire les fous sur la route....
ça manque de la maturité dans la situation actuelle

Le gouvernement peut pas faire de miracle...

Je ne voudrais pas être premier ministre je serais candidat au burn out...

Absolument.

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À deux semaines de Noël, les urgences dans le rouge.

par Blake, mardi 13 décembre 2022, 12:22 (il y a 512 jours) @ Dédé

Trop facile à dire qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre, au lieu de dire, manque de spécialistes et de médecins sortants des cours, tout comme les infirmières et infirmiers dont les études sont moins choisies par la population. C'est ça le réel problème en santé, moins de gens se dirigent en santé pour leur profession.

Qu'attend donc le gouvernement de bonifier ces métiers aux études ? Que font les responsables en ressources humaines pour donner une meilleure qualité de travail ?

On a le résultat du bon gouvernement Couillard avec son contingentement de ces domaines dans les écoles.

Québec déposera un projet de loi sur le travail des enfants

par Jéromec, mardi 13 décembre 2022, 10:14 (il y a 512 jours) @ Jéromec

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940536/quebec-projet-loi-travail-enfants-rizqy-bo...


Alexis Gacon
2022-12-12 | Mis à jour hier à 11 h 33
Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, annoncera lundi matin le dépôt prochain d’un projet de loi pour encadrer le travail des mineurs. Il sera déposé « fort probablement en février ou en mars » et pourrait être adopté d’ici juin, « pour que ces nouvelles règles soient intégrées à la rentrée scolaire 2023 », affirme la députée libérale Marwah Rizqy.

Pour Mme Rizqy, qui travaille sur ce dossier, l’enjeu est urgent. Elle s’insurge contre le recrutement de jeunes toujours plus tôt au travail.

« Nous, notre objectif, c’est d’avoir cette pièce législative et de la faire adopter rapidement. À la fin de la journée, il est question de la santé, de la sécurité des mineurs et de la réussite éducative des enfants. C’est une grande priorité et on ne pourra pas tergiverser longtemps sur cette question. »

— Une citation de Marwah Rizqy, députée libérale
La semaine dernière, elle a rencontré le ministre du Travail pour échanger sur le projet de loi. Elle s’entend avec lui sur les grandes lignes. Au micro de l'émission Tout un matin, diffusée sur les ondes d'ICI Première, Jean Boulet a confirmé vouloir déposer le projet de loi dont le contenu reste à raffiner dès les premiers mois de la rentrée parlementaire avec l’espoir d’une entrée en vigueur pour la période de l’été.

C’est mon objectif, car c’est un enjeu de société, a-t-il déclaré. Je travaille pour m’assurer de protéger les enfants sans nuire à leur parcours académique.


Suivant les recommandations de syndicats et d'associations patronales, le projet de loi devrait établir à 14 ans l'âge général d'admission à l'emploi. Les jeunes de 11, 12 ou 13 ans ne pourraient plus travailler, sauf pour des exceptions qui seraient prévues par règlement.

Des consultations afin de mieux identifier les exceptions en la matière se poursuivent, a assuré le ministre. Parfois, c’est du cas par cas, car cela peut être bénéfique pour le développement de l’enfant et pour l’acquisition d’une meilleure autonomie.

Bien que le ministre ait déclaré que la place d’un enfant en bas de 14 ans est à l’école, il a tout de même énuméré plusieurs secteurs dans lesquels ces enfants pourraient travailler, comme le gardiennage, la cueillette de fruits, les entreprises familiales ou les organismes de loisirs.

Il faut s’assurer que l’environnement de travail comporte de faibles risques pour la santé, la sécurité et l’intégrité de l’enfant.

Le Comité consultatif du travail et de la main-d'œuvre (CCTM) recommande également d'interdire aux jeunes de 14 à 16 ans de travailler plus de 17 heures par semaine, y compris la fin de semaine, pendant l'année scolaire.

Du lundi au vendredi, ce serait un maximum de 10 heures. Ces deux dernières restrictions ne s'appliqueraient pas durant les congés et les semaines de relâche.

« Au-delà d’un certain nombre d’heures, à peu près 15-17 heures, le risque de décrochage scolaire est beaucoup plus important. Il y a beaucoup plus de fatigue, de stress et d’anxiété parmi les jeunes qui travaillent beaucoup d’heures par semaine. Les risques d’accident sont donc plus élevés. »

— Une citation de Jean Boulet, ministre du Travail du Québec
Pour parvenir à ces chiffres, qui selon M. Boulet sont le fruit d’un consensus entre les associations patronales et les syndicats, le ministère a tenu compte de la législation dans les autres provinces canadiennes et des conventions internationales.


On veut s’assurer qu’on est une cohésion entre ce que nous avons dans nos lois au Québec pour permettre le parcours académique des enfants, protéger leur santé et leur sécurité, ainsi que leur développement moral et physique.

Selon Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ) qui a fait partie des discussions, le consensus patronal-syndical permet aux employeurs d’embaucher lors des périodes achalandées tout en favorisant la réussite scolaire.

On s’est rendu compte que les employeurs engagent des travailleurs plus jeunes non pas par choix, mais parce qu’il n’y a plus d’autres alternatives, a-t-il noté. Ils ont besoin de bras supplémentaires pour le temps des Fêtes, la saison estivale et les fins de semaine.

Plan rapproché de Mme Rizqy devant des drapeaux du Québec
La députée libérale Marwah Rizqy à l'Assemblée nationale


La députée libérale Marwah Rizqy avait alerté le ministre du Travail au printemps dernier à l’Assemblée nationale après plusieurs reportages qui exposaient les limites de l’encadrement du travail des moins de 14 ans au Québec et leur embauche croissante à cause de la pénurie de main-d'œuvre.

Nos grandes orientations [...], c’est la santé et la sécurité des mineurs, a précisé Mme Rizqy. Aussi, on veut s’assurer que le travail ne vient pas nuire à la réussite éducative. Une autre chose qui est importante [...], c’est le nombre d’heures travaillées dans une semaine scolaire et dans une journée d’école. On s’est entendus pour que le ministre partage cette préoccupation.

Elle avait évoqué en Chambre la situation d’une fille de 11 ans qui travaillait une vingtaine d’heures par semaine dans un restaurant, puis réclamé la création d’un comité transpartisan sur la question.

En juin, le ministre Jean Boulet avait dit entamer une réflexion approfondie sur le sujet. Par la suite, il n’avait pas exclu de légiférer. Le 8 décembre, il a reçu un rapport du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre, qui a présenté des recommandations sur le travail des plus jeunes. Il doit le rendre public prochainement.

Il faut soutenir davantage les jeunes, affirme un spécialiste
Psychologue et spécialiste de la réussite scolaire, Égide Royer, professeur à l'Université Laval, juge que le gouvernement, mais aussi les centres de services scolaires et les entreprises doivent se concerter pour mieux encadrer et accompagner les jeunes, et plus spécifiquement ceux qui sont à risque de décrocher.

Sans modifier la loi [sur l'instruction publique, qui rend l'école obligatoire jusqu'à 16 ans], on pourrait dire officiellement que nous allons tout mettre en œuvre pour soutenir les jeunes jusqu'à 18 ans, ou jusqu'à l'obtention d'un diplôme, a-t-il déclaré en entrevue sur les ondes d'ICI RDI.

Selon M. Royer, plusieurs facteurs peuvent se combiner pour entraîner un décrochage scolaire, que ce soit des difficultés à l'école, des problèmes financiers à la maison, ou encore une valorisation en milieu de travail.

Ce n'est pas nécessairement le travail qui mène au décrochage, mais c'est peut-être aussi le fait que je suis en troisième secondaire, j'ai de gros problèmes scolaires, je suis dans un milieu familial où on n'a pas beaucoup de sous et j'ai la possibilité d'aller gagner 17, 18, 19 dollars de l'heure.

Le spécialiste croit par ailleurs que l'État devrait être beaucoup plus proactif pour intervenir auprès de ceux qui sont à risque de décrocher, en rappelant que la majorité des décrocheurs, au Québec, ont entre 14 et 17 ans.

Pour M. Royer, il pourrait être envisageable d'instaurer un système où un jeune pourrait travailler, mais à condition d'indiquer son intention de poursuivre ses apprentissages.

Ultimement, indique le psychologue, il faut impérativement s'assurer de réduire les taux de décrochage. En ce moment, environ un garçon sur trois et une fille sur cinq ne parviennent pas à obtenir leur diplôme après cinq ans d'études secondaires.

Quel est le tableau de la situation?
Contrairement à d’autres provinces, le Québec n’impose pas d’âge minimum légal pour travailler. Un enfant peut commencer dès qu’il le souhaite. Les employeurs doivent simplement demander une autorisation écrite aux parents, ce qu’ils ne font pas toujours.

À ce titre, le ministre a dit vouloir miser sur la sensibilisation et la formation, à la fois auprès des employeurs, mais aussi auprès des parents. C’est super important d’avoir un environnement de travail qui soit sain et sécuritaire, a-t-il mentionné. Pour les enfants, on vise deux objectifs : favoriser leur persévérance scolaire et assurer leur santé et sécurité.

Pour que le projet de loi soit adapté, l’avocate spécialisée en droit des enfants Sarah Dennene espère que le Québec aura, à l’avenir, un tableau clair de la présence des enfants sur le marché du travail.


Zone Économie


Le gouvernement du Québec souhaite déposer un projet de loi en 2023 pour interdire le travail aux moins de 14 ans et limiter les heures de travail des moins de 16 ans, pour limiter le décrochage scolaire. Entrevue avec le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet.

Ce qu'on a appris cette année, c'est qu'on n’a pas d'état des lieux sur le nombre de jeunes qui travaillent au Québec, déplore-t-elle.

Elle espère une consultation large des acteurs de ce dossier, que les enfants qui travaillent soient rencontrés pour qu’ils expriment leurs besoins, et qu’ils soient mieux protégés.

En plus du risque de décrochage scolaire que l’embauche de très jeunes employés peut causer, le nombre d’accidents du travail a bondi de 36 % chez les moins de 16 ans l’année dernière, selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

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Québec déposera un projet de loi sur le travail des enfants

par Blake, mardi 13 décembre 2022, 12:26 (il y a 512 jours) @ Jéromec

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940536/quebec-projet-loi-travail-enfants-rizqy-bo...


Alexis Gacon
2022-12-12 | Mis à jour hier à 11 h 33
Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, annoncera lundi matin le dépôt prochain d’un projet de loi pour encadrer le travail des mineurs. Il sera déposé « fort probablement en février ou en mars » et pourrait être adopté d’ici juin, « pour que ces nouvelles règles soient intégrées à la rentrée scolaire 2023 », affirme la députée libérale Marwah Rizqy.

Pour Mme Rizqy, qui travaille sur ce dossier, l’enjeu est urgent. Elle s’insurge contre le recrutement de jeunes toujours plus tôt au travail.

« Nous, notre objectif, c’est d’avoir cette pièce législative et de la faire adopter rapidement. À la fin de la journée, il est question de la santé, de la sécurité des mineurs et de la réussite éducative des enfants. C’est une grande priorité et on ne pourra pas tergiverser longtemps sur cette question. »

— Une citation de Marwah Rizqy, députée libérale
La semaine dernière, elle a rencontré le ministre du Travail pour échanger sur le projet de loi. Elle s’entend avec lui sur les grandes lignes. Au micro de l'émission Tout un matin, diffusée sur les ondes d'ICI Première, Jean Boulet a confirmé vouloir déposer le projet de loi dont le contenu reste à raffiner dès les premiers mois de la rentrée parlementaire avec l’espoir d’une entrée en vigueur pour la période de l’été.

C’est mon objectif, car c’est un enjeu de société, a-t-il déclaré. Je travaille pour m’assurer de protéger les enfants sans nuire à leur parcours académique.


Suivant les recommandations de syndicats et d'associations patronales, le projet de loi devrait établir à 14 ans l'âge général d'admission à l'emploi. Les jeunes de 11, 12 ou 13 ans ne pourraient plus travailler, sauf pour des exceptions qui seraient prévues par règlement.

Des consultations afin de mieux identifier les exceptions en la matière se poursuivent, a assuré le ministre. Parfois, c’est du cas par cas, car cela peut être bénéfique pour le développement de l’enfant et pour l’acquisition d’une meilleure autonomie.

Bien que le ministre ait déclaré que la place d’un enfant en bas de 14 ans est à l’école, il a tout de même énuméré plusieurs secteurs dans lesquels ces enfants pourraient travailler, comme le gardiennage, la cueillette de fruits, les entreprises familiales ou les organismes de loisirs.

Il faut s’assurer que l’environnement de travail comporte de faibles risques pour la santé, la sécurité et l’intégrité de l’enfant.

Le Comité consultatif du travail et de la main-d'œuvre (CCTM) recommande également d'interdire aux jeunes de 14 à 16 ans de travailler plus de 17 heures par semaine, y compris la fin de semaine, pendant l'année scolaire.

Du lundi au vendredi, ce serait un maximum de 10 heures. Ces deux dernières restrictions ne s'appliqueraient pas durant les congés et les semaines de relâche.

« Au-delà d’un certain nombre d’heures, à peu près 15-17 heures, le risque de décrochage scolaire est beaucoup plus important. Il y a beaucoup plus de fatigue, de stress et d’anxiété parmi les jeunes qui travaillent beaucoup d’heures par semaine. Les risques d’accident sont donc plus élevés. »

— Une citation de Jean Boulet, ministre du Travail du Québec
Pour parvenir à ces chiffres, qui selon M. Boulet sont le fruit d’un consensus entre les associations patronales et les syndicats, le ministère a tenu compte de la législation dans les autres provinces canadiennes et des conventions internationales.


On veut s’assurer qu’on est une cohésion entre ce que nous avons dans nos lois au Québec pour permettre le parcours académique des enfants, protéger leur santé et leur sécurité, ainsi que leur développement moral et physique.

Selon Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ) qui a fait partie des discussions, le consensus patronal-syndical permet aux employeurs d’embaucher lors des périodes achalandées tout en favorisant la réussite scolaire.

On s’est rendu compte que les employeurs engagent des travailleurs plus jeunes non pas par choix, mais parce qu’il n’y a plus d’autres alternatives, a-t-il noté. Ils ont besoin de bras supplémentaires pour le temps des Fêtes, la saison estivale et les fins de semaine.

Plan rapproché de Mme Rizqy devant des drapeaux du Québec
La députée libérale Marwah Rizqy à l'Assemblée nationale


La députée libérale Marwah Rizqy avait alerté le ministre du Travail au printemps dernier à l’Assemblée nationale après plusieurs reportages qui exposaient les limites de l’encadrement du travail des moins de 14 ans au Québec et leur embauche croissante à cause de la pénurie de main-d'œuvre.

Nos grandes orientations [...], c’est la santé et la sécurité des mineurs, a précisé Mme Rizqy. Aussi, on veut s’assurer que le travail ne vient pas nuire à la réussite éducative. Une autre chose qui est importante [...], c’est le nombre d’heures travaillées dans une semaine scolaire et dans une journée d’école. On s’est entendus pour que le ministre partage cette préoccupation.

Elle avait évoqué en Chambre la situation d’une fille de 11 ans qui travaillait une vingtaine d’heures par semaine dans un restaurant, puis réclamé la création d’un comité transpartisan sur la question.

En juin, le ministre Jean Boulet avait dit entamer une réflexion approfondie sur le sujet. Par la suite, il n’avait pas exclu de légiférer. Le 8 décembre, il a reçu un rapport du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre, qui a présenté des recommandations sur le travail des plus jeunes. Il doit le rendre public prochainement.

Il faut soutenir davantage les jeunes, affirme un spécialiste
Psychologue et spécialiste de la réussite scolaire, Égide Royer, professeur à l'Université Laval, juge que le gouvernement, mais aussi les centres de services scolaires et les entreprises doivent se concerter pour mieux encadrer et accompagner les jeunes, et plus spécifiquement ceux qui sont à risque de décrocher.

Sans modifier la loi [sur l'instruction publique, qui rend l'école obligatoire jusqu'à 16 ans], on pourrait dire officiellement que nous allons tout mettre en œuvre pour soutenir les jeunes jusqu'à 18 ans, ou jusqu'à l'obtention d'un diplôme, a-t-il déclaré en entrevue sur les ondes d'ICI RDI.

Selon M. Royer, plusieurs facteurs peuvent se combiner pour entraîner un décrochage scolaire, que ce soit des difficultés à l'école, des problèmes financiers à la maison, ou encore une valorisation en milieu de travail.

Ce n'est pas nécessairement le travail qui mène au décrochage, mais c'est peut-être aussi le fait que je suis en troisième secondaire, j'ai de gros problèmes scolaires, je suis dans un milieu familial où on n'a pas beaucoup de sous et j'ai la possibilité d'aller gagner 17, 18, 19 dollars de l'heure.

Le spécialiste croit par ailleurs que l'État devrait être beaucoup plus proactif pour intervenir auprès de ceux qui sont à risque de décrocher, en rappelant que la majorité des décrocheurs, au Québec, ont entre 14 et 17 ans.

Pour M. Royer, il pourrait être envisageable d'instaurer un système où un jeune pourrait travailler, mais à condition d'indiquer son intention de poursuivre ses apprentissages.

Ultimement, indique le psychologue, il faut impérativement s'assurer de réduire les taux de décrochage. En ce moment, environ un garçon sur trois et une fille sur cinq ne parviennent pas à obtenir leur diplôme après cinq ans d'études secondaires.

Quel est le tableau de la situation?
Contrairement à d’autres provinces, le Québec n’impose pas d’âge minimum légal pour travailler. Un enfant peut commencer dès qu’il le souhaite. Les employeurs doivent simplement demander une autorisation écrite aux parents, ce qu’ils ne font pas toujours.

À ce titre, le ministre a dit vouloir miser sur la sensibilisation et la formation, à la fois auprès des employeurs, mais aussi auprès des parents. C’est super important d’avoir un environnement de travail qui soit sain et sécuritaire, a-t-il mentionné. Pour les enfants, on vise deux objectifs : favoriser leur persévérance scolaire et assurer leur santé et sécurité.

Pour que le projet de loi soit adapté, l’avocate spécialisée en droit des enfants Sarah Dennene espère que le Québec aura, à l’avenir, un tableau clair de la présence des enfants sur le marché du travail.


Zone Économie


Le gouvernement du Québec souhaite déposer un projet de loi en 2023 pour interdire le travail aux moins de 14 ans et limiter les heures de travail des moins de 16 ans, pour limiter le décrochage scolaire. Entrevue avec le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet.

Ce qu'on a appris cette année, c'est qu'on n’a pas d'état des lieux sur le nombre de jeunes qui travaillent au Québec, déplore-t-elle.

Elle espère une consultation large des acteurs de ce dossier, que les enfants qui travaillent soient rencontrés pour qu’ils expriment leurs besoins, et qu’ils soient mieux protégés.

En plus du risque de décrochage scolaire que l’embauche de très jeunes employés peut causer, le nombre d’accidents du travail a bondi de 36 % chez les moins de 16 ans l’année dernière, selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Les salaires sont intéressants pour ces jeunes qui veulent tout très vite donc le décrochage va augmenter. Quand tu es jeune, ce n'est pas le temps de travailler mais d'aller à l'école le plus longtemps possible et te concentrer sur tes études.

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Québec déposera un projet de loi sur le travail des enfants

par Dédé ⌂ @, mardi 13 décembre 2022, 12:54 (il y a 512 jours) @ Blake

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940536/quebec-projet-loi-travail-enfants-rizqy-bo...


Alexis Gacon
2022-12-12 | Mis à jour hier à 11 h 33
Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, annoncera lundi matin le dépôt prochain d’un projet de loi pour encadrer le travail des mineurs. Il sera déposé « fort probablement en février ou en mars » et pourrait être adopté d’ici juin, « pour que ces nouvelles règles soient intégrées à la rentrée scolaire 2023 », affirme la députée libérale Marwah Rizqy.

Pour Mme Rizqy, qui travaille sur ce dossier, l’enjeu est urgent. Elle s’insurge contre le recrutement de jeunes toujours plus tôt au travail.

« Nous, notre objectif, c’est d’avoir cette pièce législative et de la faire adopter rapidement. À la fin de la journée, il est question de la santé, de la sécurité des mineurs et de la réussite éducative des enfants. C’est une grande priorité et on ne pourra pas tergiverser longtemps sur cette question. »

— Une citation de Marwah Rizqy, députée libérale
La semaine dernière, elle a rencontré le ministre du Travail pour échanger sur le projet de loi. Elle s’entend avec lui sur les grandes lignes. Au micro de l'émission Tout un matin, diffusée sur les ondes d'ICI Première, Jean Boulet a confirmé vouloir déposer le projet de loi dont le contenu reste à raffiner dès les premiers mois de la rentrée parlementaire avec l’espoir d’une entrée en vigueur pour la période de l’été.

C’est mon objectif, car c’est un enjeu de société, a-t-il déclaré. Je travaille pour m’assurer de protéger les enfants sans nuire à leur parcours académique.


Suivant les recommandations de syndicats et d'associations patronales, le projet de loi devrait établir à 14 ans l'âge général d'admission à l'emploi. Les jeunes de 11, 12 ou 13 ans ne pourraient plus travailler, sauf pour des exceptions qui seraient prévues par règlement.

Des consultations afin de mieux identifier les exceptions en la matière se poursuivent, a assuré le ministre. Parfois, c’est du cas par cas, car cela peut être bénéfique pour le développement de l’enfant et pour l’acquisition d’une meilleure autonomie.

Bien que le ministre ait déclaré que la place d’un enfant en bas de 14 ans est à l’école, il a tout de même énuméré plusieurs secteurs dans lesquels ces enfants pourraient travailler, comme le gardiennage, la cueillette de fruits, les entreprises familiales ou les organismes de loisirs.

Il faut s’assurer que l’environnement de travail comporte de faibles risques pour la santé, la sécurité et l’intégrité de l’enfant.

Le Comité consultatif du travail et de la main-d'œuvre (CCTM) recommande également d'interdire aux jeunes de 14 à 16 ans de travailler plus de 17 heures par semaine, y compris la fin de semaine, pendant l'année scolaire.

Du lundi au vendredi, ce serait un maximum de 10 heures. Ces deux dernières restrictions ne s'appliqueraient pas durant les congés et les semaines de relâche.

« Au-delà d’un certain nombre d’heures, à peu près 15-17 heures, le risque de décrochage scolaire est beaucoup plus important. Il y a beaucoup plus de fatigue, de stress et d’anxiété parmi les jeunes qui travaillent beaucoup d’heures par semaine. Les risques d’accident sont donc plus élevés. »

— Une citation de Jean Boulet, ministre du Travail du Québec
Pour parvenir à ces chiffres, qui selon M. Boulet sont le fruit d’un consensus entre les associations patronales et les syndicats, le ministère a tenu compte de la législation dans les autres provinces canadiennes et des conventions internationales.


On veut s’assurer qu’on est une cohésion entre ce que nous avons dans nos lois au Québec pour permettre le parcours académique des enfants, protéger leur santé et leur sécurité, ainsi que leur développement moral et physique.

Selon Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ) qui a fait partie des discussions, le consensus patronal-syndical permet aux employeurs d’embaucher lors des périodes achalandées tout en favorisant la réussite scolaire.

On s’est rendu compte que les employeurs engagent des travailleurs plus jeunes non pas par choix, mais parce qu’il n’y a plus d’autres alternatives, a-t-il noté. Ils ont besoin de bras supplémentaires pour le temps des Fêtes, la saison estivale et les fins de semaine.

Plan rapproché de Mme Rizqy devant des drapeaux du Québec
La députée libérale Marwah Rizqy à l'Assemblée nationale


La députée libérale Marwah Rizqy avait alerté le ministre du Travail au printemps dernier à l’Assemblée nationale après plusieurs reportages qui exposaient les limites de l’encadrement du travail des moins de 14 ans au Québec et leur embauche croissante à cause de la pénurie de main-d'œuvre.

Nos grandes orientations [...], c’est la santé et la sécurité des mineurs, a précisé Mme Rizqy. Aussi, on veut s’assurer que le travail ne vient pas nuire à la réussite éducative. Une autre chose qui est importante [...], c’est le nombre d’heures travaillées dans une semaine scolaire et dans une journée d’école. On s’est entendus pour que le ministre partage cette préoccupation.

Elle avait évoqué en Chambre la situation d’une fille de 11 ans qui travaillait une vingtaine d’heures par semaine dans un restaurant, puis réclamé la création d’un comité transpartisan sur la question.

En juin, le ministre Jean Boulet avait dit entamer une réflexion approfondie sur le sujet. Par la suite, il n’avait pas exclu de légiférer. Le 8 décembre, il a reçu un rapport du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre, qui a présenté des recommandations sur le travail des plus jeunes. Il doit le rendre public prochainement.

Il faut soutenir davantage les jeunes, affirme un spécialiste
Psychologue et spécialiste de la réussite scolaire, Égide Royer, professeur à l'Université Laval, juge que le gouvernement, mais aussi les centres de services scolaires et les entreprises doivent se concerter pour mieux encadrer et accompagner les jeunes, et plus spécifiquement ceux qui sont à risque de décrocher.

Sans modifier la loi [sur l'instruction publique, qui rend l'école obligatoire jusqu'à 16 ans], on pourrait dire officiellement que nous allons tout mettre en œuvre pour soutenir les jeunes jusqu'à 18 ans, ou jusqu'à l'obtention d'un diplôme, a-t-il déclaré en entrevue sur les ondes d'ICI RDI.

Selon M. Royer, plusieurs facteurs peuvent se combiner pour entraîner un décrochage scolaire, que ce soit des difficultés à l'école, des problèmes financiers à la maison, ou encore une valorisation en milieu de travail.

Ce n'est pas nécessairement le travail qui mène au décrochage, mais c'est peut-être aussi le fait que je suis en troisième secondaire, j'ai de gros problèmes scolaires, je suis dans un milieu familial où on n'a pas beaucoup de sous et j'ai la possibilité d'aller gagner 17, 18, 19 dollars de l'heure.

Le spécialiste croit par ailleurs que l'État devrait être beaucoup plus proactif pour intervenir auprès de ceux qui sont à risque de décrocher, en rappelant que la majorité des décrocheurs, au Québec, ont entre 14 et 17 ans.

Pour M. Royer, il pourrait être envisageable d'instaurer un système où un jeune pourrait travailler, mais à condition d'indiquer son intention de poursuivre ses apprentissages.

Ultimement, indique le psychologue, il faut impérativement s'assurer de réduire les taux de décrochage. En ce moment, environ un garçon sur trois et une fille sur cinq ne parviennent pas à obtenir leur diplôme après cinq ans d'études secondaires.

Quel est le tableau de la situation?
Contrairement à d’autres provinces, le Québec n’impose pas d’âge minimum légal pour travailler. Un enfant peut commencer dès qu’il le souhaite. Les employeurs doivent simplement demander une autorisation écrite aux parents, ce qu’ils ne font pas toujours.

À ce titre, le ministre a dit vouloir miser sur la sensibilisation et la formation, à la fois auprès des employeurs, mais aussi auprès des parents. C’est super important d’avoir un environnement de travail qui soit sain et sécuritaire, a-t-il mentionné. Pour les enfants, on vise deux objectifs : favoriser leur persévérance scolaire et assurer leur santé et sécurité.

Pour que le projet de loi soit adapté, l’avocate spécialisée en droit des enfants Sarah Dennene espère que le Québec aura, à l’avenir, un tableau clair de la présence des enfants sur le marché du travail.


Zone Économie


Le gouvernement du Québec souhaite déposer un projet de loi en 2023 pour interdire le travail aux moins de 14 ans et limiter les heures de travail des moins de 16 ans, pour limiter le décrochage scolaire. Entrevue avec le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet.

Ce qu'on a appris cette année, c'est qu'on n’a pas d'état des lieux sur le nombre de jeunes qui travaillent au Québec, déplore-t-elle.

Elle espère une consultation large des acteurs de ce dossier, que les enfants qui travaillent soient rencontrés pour qu’ils expriment leurs besoins, et qu’ils soient mieux protégés.

En plus du risque de décrochage scolaire que l’embauche de très jeunes employés peut causer, le nombre d’accidents du travail a bondi de 36 % chez les moins de 16 ans l’année dernière, selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).


Les salaires sont intéressants pour ces jeunes qui veulent tout très vite donc le décrochage va augmenter. Quand tu es jeune, ce n'est pas le temps de travailler mais d'aller à l'école le plus longtemps possible et te concentrer sur tes études.

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J'aborde dans le même sens, c'est difficile de revenir aux études après avoir goûté au salaire de 40 heures/semaine, surtout pour les jeunes qui ont une réelle difficulté d'apprentissage.

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Québec déposera un projet de loi sur le travail des enfants

par Blake, mardi 13 décembre 2022, 12:57 (il y a 512 jours) @ Dédé

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940536/quebec-projet-loi-travail-enfants-rizqy-bo...


Alexis Gacon
2022-12-12 | Mis à jour hier à 11 h 33
Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, annoncera lundi matin le dépôt prochain d’un projet de loi pour encadrer le travail des mineurs. Il sera déposé « fort probablement en février ou en mars » et pourrait être adopté d’ici juin, « pour que ces nouvelles règles soient intégrées à la rentrée scolaire 2023 », affirme la députée libérale Marwah Rizqy.

Pour Mme Rizqy, qui travaille sur ce dossier, l’enjeu est urgent. Elle s’insurge contre le recrutement de jeunes toujours plus tôt au travail.

« Nous, notre objectif, c’est d’avoir cette pièce législative et de la faire adopter rapidement. À la fin de la journée, il est question de la santé, de la sécurité des mineurs et de la réussite éducative des enfants. C’est une grande priorité et on ne pourra pas tergiverser longtemps sur cette question. »

— Une citation de Marwah Rizqy, députée libérale
La semaine dernière, elle a rencontré le ministre du Travail pour échanger sur le projet de loi. Elle s’entend avec lui sur les grandes lignes. Au micro de l'émission Tout un matin, diffusée sur les ondes d'ICI Première, Jean Boulet a confirmé vouloir déposer le projet de loi dont le contenu reste à raffiner dès les premiers mois de la rentrée parlementaire avec l’espoir d’une entrée en vigueur pour la période de l’été.

C’est mon objectif, car c’est un enjeu de société, a-t-il déclaré. Je travaille pour m’assurer de protéger les enfants sans nuire à leur parcours académique.


Suivant les recommandations de syndicats et d'associations patronales, le projet de loi devrait établir à 14 ans l'âge général d'admission à l'emploi. Les jeunes de 11, 12 ou 13 ans ne pourraient plus travailler, sauf pour des exceptions qui seraient prévues par règlement.

Des consultations afin de mieux identifier les exceptions en la matière se poursuivent, a assuré le ministre. Parfois, c’est du cas par cas, car cela peut être bénéfique pour le développement de l’enfant et pour l’acquisition d’une meilleure autonomie.

Bien que le ministre ait déclaré que la place d’un enfant en bas de 14 ans est à l’école, il a tout de même énuméré plusieurs secteurs dans lesquels ces enfants pourraient travailler, comme le gardiennage, la cueillette de fruits, les entreprises familiales ou les organismes de loisirs.

Il faut s’assurer que l’environnement de travail comporte de faibles risques pour la santé, la sécurité et l’intégrité de l’enfant.

Le Comité consultatif du travail et de la main-d'œuvre (CCTM) recommande également d'interdire aux jeunes de 14 à 16 ans de travailler plus de 17 heures par semaine, y compris la fin de semaine, pendant l'année scolaire.

Du lundi au vendredi, ce serait un maximum de 10 heures. Ces deux dernières restrictions ne s'appliqueraient pas durant les congés et les semaines de relâche.

« Au-delà d’un certain nombre d’heures, à peu près 15-17 heures, le risque de décrochage scolaire est beaucoup plus important. Il y a beaucoup plus de fatigue, de stress et d’anxiété parmi les jeunes qui travaillent beaucoup d’heures par semaine. Les risques d’accident sont donc plus élevés. »

— Une citation de Jean Boulet, ministre du Travail du Québec
Pour parvenir à ces chiffres, qui selon M. Boulet sont le fruit d’un consensus entre les associations patronales et les syndicats, le ministère a tenu compte de la législation dans les autres provinces canadiennes et des conventions internationales.


On veut s’assurer qu’on est une cohésion entre ce que nous avons dans nos lois au Québec pour permettre le parcours académique des enfants, protéger leur santé et leur sécurité, ainsi que leur développement moral et physique.

Selon Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ) qui a fait partie des discussions, le consensus patronal-syndical permet aux employeurs d’embaucher lors des périodes achalandées tout en favorisant la réussite scolaire.

On s’est rendu compte que les employeurs engagent des travailleurs plus jeunes non pas par choix, mais parce qu’il n’y a plus d’autres alternatives, a-t-il noté. Ils ont besoin de bras supplémentaires pour le temps des Fêtes, la saison estivale et les fins de semaine.

Plan rapproché de Mme Rizqy devant des drapeaux du Québec
La députée libérale Marwah Rizqy à l'Assemblée nationale


La députée libérale Marwah Rizqy avait alerté le ministre du Travail au printemps dernier à l’Assemblée nationale après plusieurs reportages qui exposaient les limites de l’encadrement du travail des moins de 14 ans au Québec et leur embauche croissante à cause de la pénurie de main-d'œuvre.

Nos grandes orientations [...], c’est la santé et la sécurité des mineurs, a précisé Mme Rizqy. Aussi, on veut s’assurer que le travail ne vient pas nuire à la réussite éducative. Une autre chose qui est importante [...], c’est le nombre d’heures travaillées dans une semaine scolaire et dans une journée d’école. On s’est entendus pour que le ministre partage cette préoccupation.

Elle avait évoqué en Chambre la situation d’une fille de 11 ans qui travaillait une vingtaine d’heures par semaine dans un restaurant, puis réclamé la création d’un comité transpartisan sur la question.

En juin, le ministre Jean Boulet avait dit entamer une réflexion approfondie sur le sujet. Par la suite, il n’avait pas exclu de légiférer. Le 8 décembre, il a reçu un rapport du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre, qui a présenté des recommandations sur le travail des plus jeunes. Il doit le rendre public prochainement.

Il faut soutenir davantage les jeunes, affirme un spécialiste
Psychologue et spécialiste de la réussite scolaire, Égide Royer, professeur à l'Université Laval, juge que le gouvernement, mais aussi les centres de services scolaires et les entreprises doivent se concerter pour mieux encadrer et accompagner les jeunes, et plus spécifiquement ceux qui sont à risque de décrocher.

Sans modifier la loi [sur l'instruction publique, qui rend l'école obligatoire jusqu'à 16 ans], on pourrait dire officiellement que nous allons tout mettre en œuvre pour soutenir les jeunes jusqu'à 18 ans, ou jusqu'à l'obtention d'un diplôme, a-t-il déclaré en entrevue sur les ondes d'ICI RDI.

Selon M. Royer, plusieurs facteurs peuvent se combiner pour entraîner un décrochage scolaire, que ce soit des difficultés à l'école, des problèmes financiers à la maison, ou encore une valorisation en milieu de travail.

Ce n'est pas nécessairement le travail qui mène au décrochage, mais c'est peut-être aussi le fait que je suis en troisième secondaire, j'ai de gros problèmes scolaires, je suis dans un milieu familial où on n'a pas beaucoup de sous et j'ai la possibilité d'aller gagner 17, 18, 19 dollars de l'heure.

Le spécialiste croit par ailleurs que l'État devrait être beaucoup plus proactif pour intervenir auprès de ceux qui sont à risque de décrocher, en rappelant que la majorité des décrocheurs, au Québec, ont entre 14 et 17 ans.

Pour M. Royer, il pourrait être envisageable d'instaurer un système où un jeune pourrait travailler, mais à condition d'indiquer son intention de poursuivre ses apprentissages.

Ultimement, indique le psychologue, il faut impérativement s'assurer de réduire les taux de décrochage. En ce moment, environ un garçon sur trois et une fille sur cinq ne parviennent pas à obtenir leur diplôme après cinq ans d'études secondaires.

Quel est le tableau de la situation?
Contrairement à d’autres provinces, le Québec n’impose pas d’âge minimum légal pour travailler. Un enfant peut commencer dès qu’il le souhaite. Les employeurs doivent simplement demander une autorisation écrite aux parents, ce qu’ils ne font pas toujours.

À ce titre, le ministre a dit vouloir miser sur la sensibilisation et la formation, à la fois auprès des employeurs, mais aussi auprès des parents. C’est super important d’avoir un environnement de travail qui soit sain et sécuritaire, a-t-il mentionné. Pour les enfants, on vise deux objectifs : favoriser leur persévérance scolaire et assurer leur santé et sécurité.

Pour que le projet de loi soit adapté, l’avocate spécialisée en droit des enfants Sarah Dennene espère que le Québec aura, à l’avenir, un tableau clair de la présence des enfants sur le marché du travail.


Zone Économie


Le gouvernement du Québec souhaite déposer un projet de loi en 2023 pour interdire le travail aux moins de 14 ans et limiter les heures de travail des moins de 16 ans, pour limiter le décrochage scolaire. Entrevue avec le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet.

Ce qu'on a appris cette année, c'est qu'on n’a pas d'état des lieux sur le nombre de jeunes qui travaillent au Québec, déplore-t-elle.

Elle espère une consultation large des acteurs de ce dossier, que les enfants qui travaillent soient rencontrés pour qu’ils expriment leurs besoins, et qu’ils soient mieux protégés.

En plus du risque de décrochage scolaire que l’embauche de très jeunes employés peut causer, le nombre d’accidents du travail a bondi de 36 % chez les moins de 16 ans l’année dernière, selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).


Les salaires sont intéressants pour ces jeunes qui veulent tout très vite donc le décrochage va augmenter. Quand tu es jeune, ce n'est pas le temps de travailler mais d'aller à l'école le plus longtemps possible et te concentrer sur tes études.

________________

J'aborde dans le même sens, c'est difficile de revenir aux études après avoir goûté au salaire de 40 heures/semaine, surtout pour les jeunes qui ont une réelle difficulté d'apprentissage.

En effet, il faut solutionner cette difficulté d'apprentissage par d'autres méthodes d'enseignement. Les cours magistraux, c'est pas pour tout le monde donc il faut ajuster le tir pour garder les jeunes aux études. Le travail viendra plus tard, ça ne presse pas.

SOS des hôpitaux pour des dizaines de psychiatres

par Jéromec, mardi 13 décembre 2022, 10:32 (il y a 512 jours) @ Jéromec

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1936748/psychiatres-reclames-hopitaux-laval-lauren...

SOS des hôpitaux pour des dizaines de psychiatres

SOS des hôpitaux pour des dizaines de psychiatres
La présidente de l’Association des psychiatres du Québec lance un appel aux collègues en cabinet privé alors que plusieurs départements de psychiatrie, comme à Laval, font face à un manque de personnel, de lits et à la lenteur des tribunaux.

Un médecin rencontre un patient.
Fouad Saher, chef du département de psychiatrie au CISSS de Laval


Davide Gentile (accéder à la page de l'auteur)
Davide Gentile
2022-11-29 | Mis à jour hier à 15 h 22
Lors de notre passage aux unités fermées du département de psychiatrie de la Cité-de-la-Santé de Laval, le psychiatre Fouad Saher nous prévient : « Conservez toujours une distance sécuritaire avec les patients ».

On ne sait jamais ce qui peut survenir.

Quelques minutes plus tard, deux intervenants passent en trombe devant nous, à la poursuite d'un jeune adulte qui court à toutes jambes en criant à tue-tête.

C’est un patient qui vient d’avoir 18 ans, explique le Dr Saher. Il a arrêté sa médication et il est redevenu dans un état de rechute psychotique avec un délire grandiose.

Quelques séances de contention n’ont pas suffi à le stabiliser.

Un patient dans sa chambre d'hôpital.
Un patient est raccompagné à sa chambre dans une unité fermée de psychiatrie à la Cité-de-la-Santé de Laval.


Je viens de demander une prolongation de la garde hier, parce que c’est impossible de lui donner congé dans l’état où il est, explique le chef du département de psychiatrie au CISSS de Laval.


À l’autre extrémité du corridor, une préposée aux bénéficiaires tente de calmer un patient enfermé dans une salle d’isolement en lui parlant à travers le hublot. Là aussi, des cris se font entendre.

Dès qu’on se calme, on va pouvoir sortir. On fait des respirations, lui dit-elle.

À deux reprises durant notre visite, un agent viendra nous suggérer d’emprunter un autre corridor en raison d’une intervention en cours.

Cette journée n'a rien d'exceptionnel pour cette équipe de la Cité-de-la-Santé qui ne dirait pas non à un coup de main additionnel.

Les départements de psychiatrie subissent de plus en plus les conséquences d'un engorgement des tribunaux. Et le délais pour obtenir des ordonnances de traitement s'allonge. Reportage de Davide Gentile.

Besoin de 50 lits supplémentaires
Plusieurs patients que le Dr Saher a rencontrés ce matin-là attendent la tenue d'une audience devant les tribunaux.

L’un d’eux n’a pas le souvenir exact d’un événement malheureux en lien avec une arme à feu. Il prend sa médication, mais on lui suggère une version injectable qui élimine le risque d’oublier de la prendre.

Une intervenante dans un hôpital.
La préposée aux bénéficiaires Sabrina Picard s'assure de calmer un patient en salle d'isolement.


Une autre patiente n’offre aucune collaboration et persiste à ne pas vouloir prendre ses médicaments, tandis qu’une troisième ne souhaite pas retourner chez elle et craint d'utiliser les appareils électroniques qui l’angoissent.

Dans cette unité fermée, les 17 lits sont occupés. Une autre unité l’est tout autant.

Ce sont des patients en phase aiguë de leur maladie, explique le psychiatre Fouad Saher, en raison soit d’une rechute, soit d’un premier épisode psychotique, soit d’une détérioration suite à un arrêt de médication ou des problèmes de consommation.

Un médecin dans un corridor d'hôpital.
Le chef du département de psychiatrie au CISSS de Laval, Fouad Saher, aurait besoin de 13 psychiatres et de dizaines de lits supplémentaires.

PHOTO : RADIO-CANADA

« On a plusieurs cas de patients DI-TSA* avec spectre de l’autisme, avec des troubles de comportement importants et qu’on est obligé d'encadrer davantage [...] dont quelques patients qui sont ici depuis quelques années même. »

— Une citation de Fouad Saher, chef du département de psychiatrie au CISSS de Laval
Au total, l’hôpital dispose de 54 lits pour sa clientèle en santé mentale et de 24 lits au besoin à Montréal au centre Albert-Prévost.


Sans compter sept lits consacrés à l’urgence (unité d'intervention brève), dont la fréquentation a doublé ces dernières années.

La capacité de nos lits ne suffit pas à la population, déplore le Dr Saher. On devrait avoir au moins 130 à 140 lits ici. Un nombre qui nécessiterait cependant du personnel supplémentaire.

Pas assez de psychiatres dans le réseau public
Selon le chef du département de psychiatrie au CISSS de Laval, s’il avait un autre souhait à partager, ce serait que les postes en psychiatrie soient pourvus.

Je vous avoue que c’est très difficile, les troupes sont épuisées [...] On devrait être 31 psychiatres, mais on roule actuellement à 18, précise Fouad Saher.

Quelques recrutements sont prévus pour l’été 2023, mais ça reste quand même insuffisant par rapport à la demande, aux services à offrir.

La situation s’explique entre autres par une série de départs précipités à la retraite et divers congés de maladie. Mais à cela, précise le Dr Saher, s’ajoute ce phénomène un peu nouveau de départs au privé, étant donné la pression dans le public.

Sa collègue de l’Association des psychiatres du Québec Claire Gamache abonde dans le même sens.

On est rendus autour de 250 psychiatres qui font du travail en cabinet, dit-elle. Donc, sur 1300 psychiatres, il en reste à peine 1000 qui travaillent dans le milieu hospitalier. Il s'agit d'une baisse de 8 % dans le réseau public depuis 10 ans.

Une femme devant son ordinateur.
Claire Gamache, présidente de l’Association des psychiatres du Québec

PHOTO : RADIO-CANADA

À son avis, la situation devient particulièrement difficile dans les régions secondaires où la population a augmenté beaucoup plus vite que les services.

Là, il va falloir voir si nos collègues en cabinet peuvent venir un petit peu nous aider dans des régions comme Laval et les Laurentides, avance la présidente de l’Association.

Dans les Laurentides, sur 48 postes, on a 29 psychiatres en poste qui pratiquent de façon active et qui sont répartis dans quatre centres hospitaliers (soit le Centre de services de Rivière-Rouge, l'Hôpital Laurentien, l'Hôpital régional de Saint-Jérôme et l'Hôpital de Saint-Eustache), nous précise une porte-parole du CISSS.

D’autres professionnels sont également en pénurie.

On compte en moyenne 16 % de postes à pourvoir au sein des équipes de terrain en santé mentale, notamment le suivi intensif dans le milieu (SIM) et le Programme premier épisode psychotique (PPEP), selon une compilation des données obtenues par Radio-Canada par des demandes d’accès aux documents auprès des établissements de santé.

Département sous la loupe
Le département de psychiatrie du CISSS de Laval a fait les manchettes ces dernières années et encore récemment, en raison d’un triple meurtre commis au début du mois d’août.

L’auteur présumé, Abdulla Shaikh, avait eu différents épisodes de soins à l'hôpital depuis 2018.

Dans une décision du Tribunal administratif du Québec survenue quelques mois plus tôt, en avril 2022, le CISSS de Laval s’était d'ailleurs vu déléguer le pouvoir de resserrer les privations de liberté de la personne de l'accusé [M. Shaikh] si l'état de santé mentale ou des changements de comportement le justifiaient.

Une enquête publique de la coroner Géhane Kamel doit faire la lumière sur les circonstances des décès au cours des prochains mois.

Selon Eric Gauthier, directeur du programme santé mentale et dépendance, CISSS de Laval, du moment où on est sensibilisé à un risque, c’est sûr qu’on va le traiter comme équipe clinique, en respect des ordonnances légales dans laquelle on a été mis, parce qu’on travaille avec le Tribunal administratif du Québec, avec la Commission d’examen des troubles mentaux.

un gestionnaire dans un hôpital.
Eric Gauthier, directeur du programme santé mentale et dépendance, CISSS de Laval

PHOTO : RADIO-CANADA

Mais il reste quand même qu'on travaille avec des humains, on travaille avec gens qui nous parlent et qui ne nous disent pas tout. [...] On a des équipes multidisciplinaires qui travaillent avec ces populations-là, on a des gens formés pour travailler à l’intérieur de cette démarche-là.

Des délais devant les tribunaux
Une personne qui présente un danger pour elle-même ou pour autrui en raison de son état mental peut être amenée devant un tribunal afin que l’on puisse la garder contre son gré.

Le danger pour soi ou autrui* ne permet pas d’obtenir une ordonnance de traitement. Un juge peut consentir une telle ordonnance (Nouvelle fenêtre)s’il est démontré :

l’incapacité de l’usager à consentir aux soins;

le refus catégorique de l’usager;

le rapport entre les risques et les bénéfices du traitement soumis à l’ordonnance.

Selon les données du ministère de la Justice, le nombre de demandes d'autorisation de soins et de demandes de garde en établissement est en hausse constante depuis 10 ans.

Sans compter que depuis trois ou quatre ans, en raison de l'engorgement des palais de justice et de la magistrature, les délais ont beaucoup augmenté, et on a du mal à avoir des plages pour présenter nos ordonnances [de garde ou de traitement], déplore la présidente de l’Association des psychiatres du Québec, Claire Gamache.

Au Québec, on peut garder quelqu'un en établissement pendant deux ou trois mois sans pouvoir le traiter en attendant d'avoir l'autorisation du tribunal pour le traiter, ce qui est pour nous un peu une aberration, affirme la psychiatre.

À son avis, si on considère que quelqu'un est suffisamment malade pour être gardé contre son gré à l'hôpital, on considère, un peu comme en Ontario, qu'il devrait être assez malade pour qu'on commence à le traiter sans nécessairement attendre que le tribunal soit d'accord, ou [sinon] que le tribunal se prononce sur les deux aspects en même temps.

Sur une cinquantaine de lits, on doit avoir au moins tout le temps trois ou quatre patients en attente d’une ordonnance de traitement, ce qui engorge les hôpitaux, soutient Claire Gamache qui pratique à Laval.

*Mise au point. Cet encadré a été modifié en raison d’une erreur dans le premier paragraphe. On y disait, à tort, qu’il était possible d’imposer un traitement à une personne qui présentait un danger pour elle-même et autrui.

De nombreux événements liés à la sécurité du personnel ont également été médiatisés ces dernières années.

À tel point que des travaux de mise à niveau en matière de sécurité de 8 M$ sont prévus en 2023 et que les services d’un consultant externe ont été nécessaires pour trouver des pistes de solution afin de consolider l’offre de services, qualifier les pratiques professionnelles et favoriser un meilleur climat de travail.

D'après le président du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ), Dereck Cyr, les travaux prévus devraient régler 80 % de la problématique liée à la sécurité du personnel, mais il y a beaucoup de problématiques internes à revoir paritairement à l'interne, comme certains volets cliniques, la gestion des ressources humaines, la formation et la rétention de nos membres dans cette direction spécialisée.

Appelez Info-Social 811 pour obtenir de l’aide ou de l’information concernant votre santé mentale ou celle d’un proche.

Appelez la ligne d’aide et de prévention du suicide au 1 866 APPELLE (277-3553) si vous pensez au suicide ou vous vous inquiétez pour un proche.

* DI-TSA : déficience intellectuelle - trouble

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À deux semaines de Noël, les urgences dans le rouge.

par Blake, mardi 13 décembre 2022, 12:18 (il y a 512 jours) @ Jéromec

On doit faire bande à part ici... mais... force est de constater que c'est vraiment pas le temps de faire le party cette année...
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Évidemment, on peut faire comme si ''de rien n'était'' de scrapper de ce qui reste du réseau...mais...

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940813/urgences-hopital-suroit-valleyfield-civier...

À deux semaines de Noël, les urgences demeurent dans le rouge

À deux semaines de Noël, les urgences demeurent dans le rouge
Plusieurs hôpitaux de la Montérégie s’en remettent à la solidarité du personnel et à la collaboration des patients pour passer à travers les prochaines semaines.

Une médecin visite un patient couché dans un lit à l'hôpital.
Le prêtre Luc Beaudin reçoit la visite d'Andréa Chabot Naud, médecin urgentologue à l’Hôpital du Suroît et conseillère médicale auprès de la direction.


En octobre, à deux semaines de la formation d’une cellule de crise sur les urgences par le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, le personnel de l’Hôpital du Suroît, en Montérégie, avait donné le ton.

Débordé, du personnel avait pris l’initiative d’apposer une affiche en pleine nuit avec la mention « fermeture temporaire » à l’entrée de l’urgence.

Deux mois plus tard, le taux d’occupation des civières y demeure aussi élevé, c'est-à-dire autour de 200 %, tout comme celui d’une trentaine d’urgences au Québec, où il dépasse les 150 %.

Au cours de la dernière année, on a beaucoup travaillé sur les solutions alternatives à l’hospitalisation, mais le volume demeure élevé, explique Lyne Daoust, directrice des programmes de soins critiques et spécialisés au CISSS de la Montérégie-Ouest.

Une femme porte un masque dans un corridor.
Lyne Daoust, directrice des programmes de soins critiques et spécialisés au CISSS de la Montérégie-Ouest

Réduction du pourcentage de patients ne requérant plus de soins actifs (NSA) sous les 10 %, orientation des cas non urgents vers les médecins de famille : Ça nous prend beaucoup de stratégies, précise la gestionnaire.

Comme le souligne son collègue Mitchell Germain, chef du service de médecine au CISSS, on a aussi trouvé des médecins pour prendre des patients dans les soins à domicile [...] et c’est clair que c'est la voie à prioriser.

Un médecin porte un masque dans un corridor.
Mitchell Germain, chef du service de médecine générale au CISSS de la Montérégie-Ouest

Ces mesures ont toutefois leurs limites compte tenu de la pénurie de main-d'œuvre.


On est en situation difficile, reconnaît Mme Daoust. On a à peu près 50 % de notre personnel qui est en place actuellement [...] et on a beaucoup de contributions de notre personnel qui nous aident à pallier.

Miser sur la solidarité
Lors de notre passage à l’Hôpital du Suroît, les infirmières à l’urgence n’ont pas manqué de souligner la collaboration au sein des équipes.

« On est une super belle équipe et c'est ce qui fait qu'on reste, parce qu'on a quand même pensé à quitter le navire quelques fois, mais on est une belle équipe, et les soins critiques, on en mange. »

— Une citation de Natacha Lamontagne, infirmière
Signe des temps, les heures supplémentaires font partie du quotidien de ces professionnelles.

On en fait beaucoup ici, mais c'est de façon volontaire, donc on arrange nos activités, nos familles, nos horaires, précise Jessica Côté, qui exerce ce métier depuis 2008.

Deux infirmières dans un corridor.
Jessica Côté et Natacha Lamontagne, infirmières à l'urgence de l'Hôpital du Suroît

Ces deux professionnelles regrettent le fait que certaines nouvelles infirmières partent après un court séjour à l’hôpital.


Patience et prudence pour les Fêtes
Dans la salle d’attente, Mikael Sauvé Parent accompagne son fils atteint d’un virus respiratoire. On est allés à Châteauguay l'autre jour et il y avait 30 heures d'attente, raconte le père. C'est pour ça qu'on vient ici, à Valleyfield.

Si tout va bien, ils en auront pour un peu plus de six heures.

Couché sur une civière, le prêtre Luc Beaudin sait qu’il devra patienter et conserver sa bonne humeur. Quand on est malade, on est plus chialeux! Et je remercie le personnel souvent, lance M. Beaudin.

C'est difficile quand on est patient : on voudrait que tout le monde ne s'occupe que de nous, mais on n'est pas tout seul! ajoute l'ecclésiastique, qui compte quelques décennies de prêtrise sur la Rive-Sud.

La situation reste critique dans les urgences de la région de Montréal à l'appoche de Noël. Les taux d'occupation de civières sont autour de 150 % dans Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie. L'Hôpital du Suroît fait des pieds et des mains simplement pour garder la tête hors de l'eau. Reportage de Davide Gentile.

La durée moyenne des séjours sur civière oscille autour de 26 heures en Montérégie, soit au-delà de la moyenne québécoise.

À pareille date l’an dernier, une vague de COVID-19 avait forcé la mise en œuvre de plans de délestage de niveau 3 et le report massif de chirurgies afin d'accélérer l'administration de la troisième dose de vaccin contre cette maladie.

Cette année, d'autres virus ont pris le dessus.

L’influenza et les virus respiratoires sont là et, pour certains, les symptômes sont pires que ceux de la COVID, souligne l'infirmière Jessica Côté.

« Ce qu'on souhaite, c'est que la population, malgré le fait qu'on souhaite avoir des soupers de Noël, soit vigilante dans ses pratiques, sachant qu'il n'y a plus d'obligation de porter des masques. »

— Une citation de Lyne Daoust, directrice des programmes de soins critiques et spécialisés au CISSS de la Montérégie-Ouest
Si le père Noël existait, Lyne Daoust n’hésiterait pas à lui parler du nouvel hôpital de 404 lits à Vaudreuil, attendu au plus tôt en 2026. Et elle lui parlerait aussi des deux nouvelles maisons des aînés attendues dans la région, si possible en 2023.

Pas de gros party pour moi en tout cas.

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