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Animateur, directeur ou ministre de l'Éducation?

Animateur, directeur ou ministre de l'Éducation?


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Animateur, directeur ou ministre de l'Éducation?
PHOTO STEVENS LEBLANC

SYLVAIN DANCAUSE
Lundi, 16 janvier 2023 15:30
MISE À JOUR Lundi, 16 janvier 2023 15:30
L’histoire d’une école qui a dit adieu aux notes chiffrées a fait couler beaucoup d'encre la semaine dernière.

En effet, le partage de cette pseudo-révolution dans les évaluations a provoqué une avalanche d'avis insignifiants.

Les experts

Ce nouvel épisode de la série «Moé, j’connais ça l’éducation» a généré cette réaction de l’enseignant P-O Cloutier:

Le principal problème avec le débat médiatique sur les bulletins chiffrés [qui tourne en rond depuis des décennies], c'est qu'il est alimenté par des gens qui se considèrent comme experts en éducation avec, comme seul bagage, celui d'être allé à l'école il y a 20, 30, 40 ans.

Fascinant.

Puis, nous, gensses de l'éducation, on regarde la parade en se pinçant pour ne pas exploser par en dedans, et ce, peu importe son allégeance sur les chiffres sur les bulletins.

C'est fondamentalement triste.

À une époque, j'aurais déchiré ma chemise publiquement, rédigeant un billet corrosif à l'égard de certains gérants d’estrade. Aujourd'hui, j'ai pris une bonne puff d'air. Pis je me suis dit: ben coudonc... c'est ça qui est ça.

Excellent commentaire, P-O. Je le noterais entre 90% et 100%.

Microgestion

Mais ce n’est pas d’évaluation dont je veux vous parler. J’en ai zéro envie, parce que ça risque d’être un échec.

J’ai plutôt le goût de vous parler du DG du centre de services scolaire (CSS) du Pays-des-Bleuets qui a décidé de fermer la moitié de ses classes de maternelle 4 ans.

Petite parenthèse avant de poursuivre...

Le projet de loi 40 sur la gouvernance scolaire (adopté sous bâillon) devait décentraliser la prise de décision vers le terrain. Toutefois, l’ère Roberge nous aura soumis à une microgestion accrue de la part du gouvernement. Et ça ne l’a pas empêché d’intervenir dans la sphère publique comme s’il était un directeur d’école ou un DG de CSS.

Je reviens donc à notre DG, qui a pris une grosse décision avec son conseil d’administration. Un bleuet d’expérience ayant commencé sa carrière en éducation en 1993.

Vous savez quoi?

À Québec, un ministre, avec trois mois d’expérience en éducation derrière la cravate, a jeté le doute sur ses qualités de gestionnaire.

Forcer la main

Chers Saguenay-Jeannois, soyez sans crainte, le magnanime Bernard Drainville propose de prendre les choses en main: «Il est nouveau dans sa position, alors il y a peut-être un peu d’inexpérience là-dedans.» Le ministre ira donc à la rencontre d’un amateur pour être certain que toutes les solutions ont été envisagées.

C'est plus que de la microgestion, c'est de la condescendance.

Lors de sa nomination, j’ai écrit que M. Drainville devra s’élever au-dessus de la mêlée et nous démontrer qu’il est davantage un ministre qu’un animateur.

Dans le cas présent, le gars qui a les deux mains sur le volant du ministère de l’Éducation s’est comporté comme s’il détenait un micro dans une station de radio.

Il n’a pas agi comme un ministre ni même comme un directeur.

Non.

Juste comme un gérant d’estrade.