Décès de Bobby Hull (Forum)

par Jéromec, mardi 31 janvier 2023, 07:48 (il y a 451 jours)

La Légende du hockey Bobby Hull est décédé...

Étant donné que mes attentes pour les Canadiens cette année sont assez basse, pourquoi ne pas replonger dans le passé du hockey propre comme dans le temps...

PS : CE soir le CH joue en Pyjama Bleu poudre Dédé... donc à éviter!
:mdr:
Bobby Hull Goal Highlights

https://www.youtube.com/watch?v=o4skSR58XwM


https://www.journaldemontreal.com/2023/01/31/tout-le-monde-voulait-voir-jouer-bobby-hull

Tout le monde voulait voir jouer Bobby Hull
Il aura été l’un des joueurs les plus électrisants du hockey

Bobby Hull face au Canadien au Forum de Montréal en 1970.

MARC DE FOY
Mardi, 31 janvier 2023 00:00
MISE À JOUR Mardi, 31 janvier 2023 00:00
Le premier autographe que j’ai obtenu fut celui de Bobby Hull. Je l’avais reçu par l’entremise de mon oncle Marcel, voyageur de commerce, qui avait rencontré la Comète blonde dans une toilette de l’hôtel Royal York, à Toronto. Le message du numéro 9 des Blackhawks, qui s’écrivait en deux mots dans le temps, disait : À Marc, meilleurs vœux, Bobby Hull. C’était en 1966, j’avais 12 ans.
Je ne me rappelle pas si mon oncle lui avait épelé les mots en français ou si Hull l’avait fait de lui-même, mais qu’importe.

C’est le premier souvenir qui m’est revenu à la mémoire à l’annonce du décès de Bobby Hull, hier, à l’âge de 84 ans.

L’homme avait le sens des relations publiques. Il disait que ça faisait partie du travail d’un athlète de redonner aux amateurs et aux journalistes.

Il signait quantité d’autographes pendant les échauffements d’avant-match et faisait attendre l’autobus de son équipe après les matchs à l’étranger.

Pauvres gardiens !

Hull était au sommet de son art en 1966. Il venait d’éclipser le record de 50 buts en une saison qu’il partageait avec Maurice Richard et Bernard Geoffrion.

Il était le joueur le plus électrisant de la Ligue nationale, il faisait bondir les foules avec ses montées à l’emporte-pièce et ses tirs frappés foudroyants qui atteignaient 100 milles à l’heure. Les gardiens le craignaient, et pour cause !

En plus d’affronter des lancers à une vitesse qu’ils n’avaient jamais vue jusque-là, ils étaient encore nombreux à jouer sans masque.

Pauvre eux !

L’arrivée des palettes bananes

Comme s’ils n’avaient pas la vie suffisamment difficile dans l’exercice de leurs fonctions, c’était le début des bâtons aux palettes incurvées, une idée du grand Stan Mikita qui a grandi avec Hull dans l’organisation des Blackhawks.


Mikita eut l’idée un jour de placer la lame de son bâton sous une porte pour lui donner une forme arquée. Il fit ensuite l’expérience de tirer des rondelles.

Hull l’imita et c’est ainsi que commença l’ère des bâtons bananes, comme on les surnommait.

Les jeunes étaient tous des Bobby Hull quand ils levaient leur bâton loin en arrière, que ce soit avec une rondelle ou une balle de tennis. On arrivait enfin à faire lever la rondelle avec des lancers frappés.

Wow !

Attention aux rondelles volantes !

Un soir, au Chicago Stadium, mon regretté collègue Pierre Nadon eut juste le temps de baisser la tête dans la galerie de presse qui était située à une extrémité de la patinoire.

Hull s’était élancé du milieu de la patinoire. La rondelle avait cabossé le mur derrière l’ami Pierre.

Les amateurs qui étaient assis derrière les buts partout où Hull passait devaient se méfier.

Aussi, une visite des Blackhawks au Forum était un événement. Or, le Canadien avait le joueur pour surveiller Hull.

Claude Provost, qui devrait avoir sa place au Panthéon du hockey aux côtés de Bob Gainey et Guy Carbonneau, avait la mission de le suivre pas à pas et s’acquittait bien de sa tâche.

Le Tricolore est l’équipe parmi les six formations originales contre laquelle Hull obtint le moins de buts, le moins de mentions d’aide et le moins de points, soit 64 buts et 67 mentions d’aide pour un total de 131 points en 171 matchs.

Le Canadien fut aussi la seule formation contre laquelle il compila un différentiel négatif avec une fiche de -34.

Hull totalisa 211 points (108-103) en 175 rencontres contre les Bruins, 194 (108-86) en 171 matchs contre les Rangers, 193 (98-95) en 171 matchs aussi contre les Red Wings et 181 (97-84) en 173 contre les Maple Leafs.

Bel hommage à Joe

Hull m’avait fait un bel éloge de Provost, que ses coéquipiers appelaient Joe pour sa polyvalence et son ardeur au travail, lors du décès soudain de celui-ci en 1984, en Floride.

« Mon meilleur souvenir de Claude est qu’il fut de loin mon couvreur le plus honnête, avait-il dit.

« Je ne me souviens pas d’une fois où je me suis emporté contre lui quand il me couvrait de trop près. »

Les deux étaient devenus amis avec le temps.

Force de la nature

Hull était un dieu à Chicago.

Les Hawks étaient la risée de la LNH avant qu’il ne débarque dans la ville des vents, suivi un an plus tard de son grand ami Mikita durant la deuxième moitié des années 1950.

Natif de Point Anne, municipalité fantôme qui a été annexée à Belleville, en Ontario, il avait grandi sur une ferme.

Son corps était sculpté dans le roc.

On se plaisait à dire qu’il était fort comme les bœufs qu’il possédait sur sa ferme d’élevage.

L’ancien arbitre Red Storey, qui était réputé pour sa personnalité enjouée et son langage coloré, disait de lui que plus il enlevait de vêtements, plus il était gros.

Maître d’œuvre de l’AMH

Après 15 saisons à Chicago au cours desquelles il a marqué 604 buts, Hull a pris le pari de se joindre à l’Association mondiale, qui avait besoin de gros noms pour faire sa place sur l’échiquier du hockey professionnel.


Les 12 équipes de la nouvelle ligue cotisèrent toutes à son boni d’engagement, qui s’élevait à un million de dollars, ce qui représentait une forte somme en 1972.

La valeur du contrat qui le liait aux Jets de Winnipeg s’élevait à 1,75 million sur une période de 10 ans.

Hull a continué à remplir le filet aux côtés des Suédois Anders Hedberg et Ulf Nilsson, trio que l’on appelait la Hot Line dans ce qui est vite devenu le circuit maudit aux yeux des propriétaires de la Ligue nationale.

En tout et pour tout, Hull a inscrit 913 buts et totalisé 1808 points en 1474 matchs dans la LNH (16 saisons) et dans l’AMH (sept saisons).

C’est ce qu’on peut appeler une grande carrière.

SA VIE N’A PAS ÉTÉ UN MODÈLE
Brett Hull n’a pas adressé la parole à son père, Bobby, pendant plusieurs années. Ils se sont réconciliés quand le fils a commencé sa carrière dans la LNH. Le paternel était présent, en 2006, quand les Blues ont retiré le numéro 16 de Brett.
PHOTO D’ARCHIVES, REUTERS
Brett Hull n’a pas adressé la parole à son père, Bobby, pendant plusieurs années. Ils se sont réconciliés quand le fils a commencé sa carrière dans la LNH. Le paternel était présent, en 2006, quand les Blues ont retiré le numéro 16 de Brett.
Bobby Hull avait un côté sombre. L’homme n’arrivait pas à la cheville du grand joueur de hockey qu’il a été.

Ses frasques dans sa vie personnelle ont grandement terni son image. Sa fille Michelle, membre de la fratrie des cinq enfants issus de son premier mariage avec Joanne McKay, a déjà dit que vous ne vouliez pas être dans les parages lorsque son père était ivre. Avocate de profession, elle défend aujourd’hui des femmes victimes de violence conjugale.

Bien qu’aucune accusation criminelle n’ait été retenue en cette matière contre son père, il était de notoriété publique que ce dernier abusait de ses conjointes physiquement.

En plus de sa première épouse Joanne avec qui il a formé un couple de 1960 à 1980, sa deuxième conjointe Deborah, avec qui il a été marié de 1984 à 1986, a fait état publiquement des mauvais traitements que Hull lui faisait subir.

Celle-ci a porté plainte contre lui, puis l’a retirée. Elle mène une vie loin de l’œil public depuis.

Hull a eu aussi une relation de courte durée avec une dénommée Claudia Allen.

Réconciliation avec Brett

Son fils Brett ne lui a pas adressé la parole durant plusieurs années, lui reprochant ce qu’il avait fait à sa mère Joanne. Il s’est réconcilié avec son père quand il a commencé sa carrière dans la Ligue nationale avec les Flames de Calgary.

Marié trois fois, Hull a eu six enfants de deux unions, plus un autre venant d’une relation fortuite.

Pendant sa carrière junior avec les Teepees de St. Catharines, il a eu une fille dont il ignorait cependant l’existence quand il a quitté cette ville pour aller jouer dans la Ligue nationale. La jeune mère a donné l’enfant en adoption.

Outre Michelle et Brett, trois autres garçons sont nés du mariage entre Joanne McKay et Hull. Bobby fils et Blake ont remporté la Coupe Memorial avec les Royals de Cornwall, en 1980.

Pour sa part, Bart a évolué comme porteur de ballon avec les Rough Riders d’Ottawa et les Roughriders de la Saskatchewan, de la Ligue canadienne de football.

Michelle, quant à elle, a été patineuse artistique.

Des regrets

Dans une entrevue qu’il m’avait accordée en 1983, Hull avait dit avoir des regrets.

« Si c’était à refaire, je serais plus attentionné envers ma famille. Je regrette si j’ai pu embarrasser ma femme [Joanne] et mes enfants à certains moments.

« Et Dieu sait si je leur ai fait mal. »


Il n’avait toutefois pas retenu la leçon puisqu’il s’en est pris quelques années plus tard à sa conjointe Deborah avec qui il a eu une fille.

Hull a fait aussi les manchettes pour avoir proféré des propos racistes. Lors d’une interview au Moscow Times en 1988, il avait dit d’Hitler qu’il avait de bonnes idées, mais qu’il avait été peut-être trop loin.

Il avait nié avoir tenu ces propos, ajoutant que c’était le journaliste qui l’avait amené à discuter de ce sujet...

Une autre histoire raconte qu’il avait été cité aussi pour dire que la population noire était trop élevée aux États-Unis

Question sur le hockey d'antan et aujourd'hui...

par Jéromec, mardi 31 janvier 2023, 09:39 (il y a 451 jours) @ Jéromec

Question sur le hockey d'antan et aujourd'hui...

Est-ce que les anciens joueurs auraient acceptés de se ridiculiser à porter le chandail bleu poudre pour vendre de la guénille ou ils se seraient révoltés...


Le Jour où le Capitaine Suzuki va dire Assez Tabarnak, il sera devenu un Vrai Capitaine...

Mais bon, je ne me fais pas d'illusion, ils vont sûrement continuer de le porter...

Blackhawks legend Bobby Hull leaves behind complicated legacy off the ice


https://www.youtube.com/watch?v=sy-tW-LJi7k

Programmes de prévention du crime axés sur le sport

par Jéromec, mardi 31 janvier 2023, 09:42 (il y a 451 jours) @ Jéromec

Étude super intéressante du gouvernement du Canada sur l'impact du Sport sur la criminalité...

Piste de réflexion intéressante pour le Gouvernement des États-Unis avec la prolifération des armes à feu(!)


https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/2017-h03-cp/index-fr.aspx

Programmes de prévention du crime axés sur le sport

storique
La recherche indique que les sports ont la capacité de mettre les jeunes en contact avec des modèles adultes positifs et d’offrir des occasions de développement positif (Mulholland, 2008), en plus de favoriser l’apprentissage et l’application d’aptitudes à la vie quotidienne (Goudas et Giannoudis, 2008; Mulholland, 2008; Holt et al., 2009). Par ailleurs, en plus de constituer une activité physique qui a des effets positifs sur la santé, le sport est un générateur de capital social qui aide à mobiliser la collectivité en favorisant la participation, la convivialité et l’esprit d’équipe (Ehsani et al., 2012, Mulholland, 2008), de même qu’une culture de soutien au sein de la collectivité (MacIntosh et al., 2016).

Compte tenu de leur potentiel pour appuyer le développement des jeunes, les activités sportives supervisées ont été utilisées dans bon nombre de pays, de même que par les Nations Unies, comme stratégie d’intervention pour s’attaquer à des enjeux sociaux tels que la criminalité chez les jeunes et la consommation de substances. Malgré la grande variabilité dans la façon dont ils sont mis en œuvre et structurés, les programmes axés sur le sport visent généralement à recourir au sport, soit comme un moyen ou comme une activité complémentaire, pour favoriser le développement des jeunes et prévenir la criminalité. En particulier, ces programmes se servent d’un milieu récréatif sécuritaire pour promouvoir les leçons tirées du sport (comme la coopération et la communication), et possiblement réaliser d’autres interventions sociales individuelles axées sur le développement (p. ex. le counseling, le mentorat et la formation en dynamique de la vie), tout en offrant aux jeunes un moyen prosocial de passer le temps. Malheureusement, en raison des limites de la recherche et d’un manque de normalisation de la terminologie dans ce domaine d’étude émergent, il est difficile de formuler des conclusions et des énoncés généraux quant à l’efficacité des programmes axés sur le sport. Le présent document a pour objet de fournir des renseignements supplémentaires sur la prévention du crime à l’aide du sport, ce qui comprend des résumés d’initiatives et de programmes prometteurs au Canada et ailleurs dans le monde, la différence dans les approches de mise en œuvre d’une application à l’autre, ainsi que les leçons apprises.

Qu’est-ce que la prévention du crime axée sur le sport?
Bien que les programmes dont il est question ici soient appelés des « programmes axés sur le sport », les activités physiques potentielles qui peuvent être menées dans le cadre de ces programmes ne se limitent pas aux jeux d’équipe courants comme le hockey et le soccer. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) définit le sport comme une activité physique comportant une structure convenue ou un ensemble de règles qui permet d’entrer en compétition contre soi-même ou contre autrui (ONUDC, 2002). Cette grande définition permet d’inclure des activités physiques moins couramment considérées comme des sports, par exemple l’escalade de paroi rocheuse, les compétitions de danse ou le kayak.

Malheureusement, tel que susmentionné, le domaine de la prévention du crime axée sur le sport manque de définitions normalisées. Par exemple, la littérature ne donne aucune définition claire de ce qui constitue un programme axé sur le sport, sauf pour indiquer que ce genre de programme comporte un élément sportif. À cet égard, aucune terminologie ne permet de faire la distinction entre les programmes où le sport est la seule activité et les programmes qui combinent le sport et d’autres interventions sociales (p. ex. le sport sert à donner une pause de la salle de classe).

D’autres types de programmes d’activités physiques et de plein air peuvent aussi être considérés comme des programmes axés sur le sport. Mentionnons par exemple les camps de pleine natureFootnote1 (c.-à-d. les programmes de mise au défi ou les programmes de thérapie dans la nature), qui proposent une série d’activités de plein air exigeantes sur le plan physique visant à prévenir ou à réduire le comportement délinquant et la récidive (Development Services Group, 2011). Au nombre des principales composantes des camps de pleine nature, on retrouve le camping thérapeutique, l’escalade de paroi rocheuse, les balades en train à wagons, les expériences où on passe la nuit seul, les écoles alternatives, les séances de thérapie individuelle et de groupe ainsi que le counseling familial (Roberts, 2004; cité dans Development Services Group, 2011). La grande définition des programmes de prévention du crime axés sur le sport comprend également les conférences sur l’abus de substances auprès d’équipes sportives universitaires et les campagnes de lutte contre l’intimidation dans les médias menées par des équipes sportives professionnelles, même si le programme en soi ne comporte aucune activité physique.

Aux fins du présent résumé, les programmes de prévention du crime axés sur le sport incluront ceux qui proposent des activités physiques aux jeunes dans le cadre d’une intervention de développement social ou de détournement. Tout usage plus général du terme sera noté pour les études et travaux de recherche pertinents qui sont résumés.

Typologies des programmes axés sur le sport dans la littérature
Dans l’histoire de leur mise en œuvre, deux principaux groupes de programmes faisant appel au sport ont été recensés dans la littérature : 1) le sport comme moyen de détourner les jeunes de la criminalité; et 2) le sport comme mécanisme de développement social (Ehsani et al., 2012; Ekholm, 2013; McMahon et Belur, 2013).

L’approche du détournement met en œuvre des programmes sportifs pour éloigner les jeunes de la déviance et des activités antisociales, surtout à des moments ou à des endroits où les jeunes pourraient commettre des infractions (Nichols, 2007). Pour simplifier, l’idée est que les jeunes ne peuvent pas commettre de crimes ou se livrer à des activités délinquantes pendant qu’ils prennent part à des activités sportives organisées (Ekholm, 2013). Aussi appelés « activités d’évitement ou de distraction », ces programmes se servent du sport comme moyen de distraire les jeunes des environnements négatifs où ils ont l’habitude de vivre, et de tenter de leur montrer des occasions de développement potentiel (McMahon et Belur, 2013). Les initiatives sportives de détournement se concentrent uniquement sur la prestation de l’activité sportive aux jeunes, en plus de leur permettre d’acquérir des compétences de vie liées au sport (comme l’esprit d’équipe et la communication) et de leur offrir les avantages d’un processus décisionnel prosocial dans un environnement accueillant (Ehsani et al., 2012; McMahon et Belur, 2013).
L’approche du développement social se sert de l’activité physique organisée comme « appât » pour attirer les jeunes dans un domaine stimulant où ils peuvent bénéficier d’un enseignement ou d’une intervention supplémentaire (Ekholm, 2013; McMahon et Belur, 2013). Dans ce paradigme, les programmes de prévention du crime axés sur le sport ne mettent pas tant l’accent sur le sport lui-même que sur la réalisation d’interventions connexes : ces initiatives visent à offrir aux jeunes une éducation, des qualifications, des compétences de vie générales et des réseaux qui ne sont pas uniquement disponibles dans le domaine du sport (Ehsani et al., 2012; Ekholm, 2013; McMahon et Belur, 2013). Ainsi, dans les programmes axés sur le sport, le développement social sert à habiliter les jeunes participants en leur donnant l’occasion d’évoluer à la fois au sein du milieu sportif (compétences de vie liées au sport) et à l’extérieur de celui-ci (compétences générales), selon un modèle développemental qui tient compte des facteurs de risque et de protection associés à la criminalité (Nichols, 2007).
Ces approches des programmes de prévention du crime axés sur le sport se situent sur un continuum du développement social qui va des programmes de détournement (qui favorisent le développement social uniquement par l’intermédiaire des compétences de vie acquises par le sport) aux programmes de prévention du crime à facettes multiples (qui offrent des avenues de développement par l’entremise du sport, d’interventions jumelées et d’autres stratégies dans plusieurs secteurs comme la santé et l’éducation). Ce continuum est important puisqu’il illustre les aspects prosociaux de base associés au sport en tant qu’activité, en plus de montrer ses limites et le potentiel pour les programmes d’incorporer d’autres interventions développementales.

Il est aussi possible de distinguer les programmes axés sur le sport en fonction de la clientèle qu’ils visent à servir. Le cadre AGIS, un programme de l’Union européenne qui favorise et soutient la coopération et l’élaboration de politiques en matière de justice pénale, a cerné trois différents niveaux de programmes axés sur le sport : 1) les activités ouvertes à exigences minimes; 2) les programmes de formation fermés; et 3) le sport dans les centres de détention pour adolescents (Schwenzer et al., 2007).

Les activités ouvertes à exigences minimes sont offertes dans les clubs de jeunes ainsi que les clubs sportifs et ouvertes à tous les jeunes. Même si elles s’adressent davantage aux jeunes à risque, ces initiatives mettent l’accent sur le sport et représentent une occasion pour tout enfant ou adolescent de s’amuser, d’apprendre des compétences liées au sport et de socialiser avec d’autres jeunes (Schwenzer et al., 2007). Ce programme peut être vu comme une initiative de prévention du crime primaire ou secondaireFootnote2.
Les programmes de formation fermés sont offerts exclusivement aux jeunes à risque marginalisés et se concentrent sur la prévention de la criminalité et des comportements perturbateurs violents. Ces activités ressemblent le plus dans leur forme à des camps sportifs et sont axées sur des objectifs précis. Plus particulièrement, les objectifs ne sont plus la compétition et l’accomplissement sportif, mais plutôt l’acquisition de compétences et de capacités qui aideront à réduire la violence et la criminalité(Schwenzer et al., 2007). Le programme d’intervention le plus ciblé peut être vu comme une initiative de prévention du crime secondaire.
Le sport dans les centres de détention pour adolescents sert généralement à instruire les jeunes incarcérés, et vise à leur enseigner des compétences sociales et de vie importantes qui les aideront à résoudre leurs problèmes et à gérer leur agressivité plus efficacement. Ces programmes peuvent même aider les jeunes à obtenir par le sport des qualifications qui les aideront à quitter l’établissement(Schwenzer et al., 2007). Ce programme de style réadaptation peut être vu comme une initiative de prévention du crime tertiaire.
Exemples de programmes canadiens et internationaux
Malgré les recherches limitées dans le domaine, les programmes et les initiatives de prévention du crime axés sur le sport mis en œuvre dans divers pays ont donné des résultats prometteurs, notamment la réduction de certains facteurs de risque associés à la criminalité chez les populations ciblées et l’habilitation des participants. Sans compter que, d’après leurs responsables, ces programmes sont rentables. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de programmes dans le domaine de la prévention axée sur le sport.

I. Exemples canadiens financés par Sécurité publique Canada
Sécurité publique CanadaFootnote3 finance des programmes de prévention du crime dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention du crime (SNPC), un cadre stratégique qui régit la mise en œuvre d’initiatives de prévention du crime au Canada (Sécurité publique Canada, 2009). La SNPC appuie des programmes qui favorisent la prévention du crime par le développement social et exige que les programmes incorporent des composantes clés de la pratique fondée sur des données probantes, comme des interventions qui agissent sur les facteurs de risque menant à la délinquance (Sécurité publique Canada, 2009). C’est pourquoi les programmes financés par la SNPC ne prévoient pas la simple mise en œuvre d’activités sportives à des fins de détournement de la criminalité; ces activités doivent plutôt être combinées à des interventions fondées sur des données probantes qui agissent sur les facteurs de risque criminogènes.

Velocity Adventure ProgramFootnote4
Objectif : Le Velocity Adventure Program est un programme axé sur l’aventure qui vise à réduire la consommation de substances et le comportement antisocial, tout en accroissant l’attachement à l’école chez les jeunes à risque (ou les jeunes qui ont déjà pris part à des activités criminelles) âgés de 13 à 18 ans. Le programme s’attaque aux principaux facteurs de risque associés à la criminalité, notamment le comportement agressif et antisocial, la consommation de substances ainsi que le faible attachement à l’école. Il combine les données probantes tirées de modèles et de pratiques efficaces qui englobent des activités d’aventure en plein air structurées, une formation en dynamique de la vie et du mentorat.

Le programme a été mis en œuvre à St. John’s, à Terre‑Neuve, de 2009 à 2014.

Activités : Le Velocity Adventure Program est un programme de 12 mois qui réunit les principales composantes suivantes :

Processus de promotion de l’esprit d’équipe : Afin de se familiariser avec le programme, les jeunes participent à un certain nombre d’activités de jour, par exemple du kayak, du trapèze et de l’escalade de paroi rocheuse. Les séances de groupe ciblent aussi le renforcement des aptitudes à la vie quotidienne, le respect et la création d’un climat de collaboration.
Camp d’aventure : Durant le camp d’une durée de sept jours, les jeunes participent à des activités d’aventure conçues pour les amener à se dépasser sur les plans physique, émotionnel et mental. Le camp d’aventure plonge les participants dans la nature, les sortant de leur zone de confort pour qu’ils puissent vivre de nouvelles expériences d’apprentissage. Il met l’accent sur quatre aspects principaux du programme, à savoir les suivants : la préparation à la vie quotidienne et le développement personnel; l’apprentissage par l’expérience au moyen d’activités d’aventure en plein air; les aspects thérapeutiques et holistiques; et enfin, la promotion de la santé et du mieux-être.
Participation-connexion-changement : Pendant que les jeunes participent au camp d’aventure, le personnel du programme leur offre un soutien individuel pour les aider à gérer les problèmes dans leur vie, ainsi qu’à se prévaloir d’autres services offerts dans la collectivité. Il assure également des services de mentorat et d’encadrement aux jeunes afin qu’ils puissent régler leurs problèmes actuels. Ces services peuvent prendre la forme de présentations par des conférenciers (promotion de la santé, gestion des dépendances, résolution des conflits), de séances de formation (formation en dynamique de la vie, formation axée sur l’acquisition d’habiletés de communication, formation axée sur l’acquisition de compétences professionnelles, tutorat, clubs de devoirs, activités culturelles) et de références vers les services communautaires (counseling en matière de dépendances, services de tutorat, services de santé mentale).
Résultats : Les données obtenues au prétest et au suivi de 12 mois pour le Velocity Adventure Program révèlent que les participants affichaient une amélioration de leur motivation à réduire leur consommation de substances et de leur capacité perçue de gérer leurs problèmes d’abus de substances, de même qu’une grande amélioration au chapitre des études et des objectifs scolaires. Cependant, aucun changement important n’a été observé dans les comportements agressifs et antisociaux des jeunes participants.

Leadership and Resiliency ProgramFootnote5
Objectif : Le Leadership and Resiliency Program (LRP) est un programme scolaire et communautaire destiné aux élèves à risque âgés de 14 à 19 ans qui vise à les empêcher de consommer de la drogue et de recourir à la violence, tout en les aidant à accroître leur force intérieure et leur résilience. Il s’attaque notamment aux facteurs de risque suivants : le comportement perturbateur à l’école (comme l’intimidation ou le décrochage); le comportement agressif et impulsif; le comportement antisocial ou criminel; la fréquentation de pairs délinquants; et la participation de membres de la famille à des activités criminelles.

Depuis 2009, le programme LRP a été mis en œuvre dans bon nombre de provinces et de territoires (Alberta, Colombie‑Britannique, Nouvelle‑Écosse, Nunavut, Québec, Terre‑Neuve et Territoires du Nord‑Ouest), et plusieurs projets se poursuivent encore jusqu’à 2020.

Activités : Ce programme compte trois composantes interreliées. Chacune de ces composantes met l’accent sur l’acquisition de compétences en leadership et en résolution de problèmes chez les participants, tout en encourageant le renforcement de l’aptitude à résister à ses pairs, la gestion du risque, l’orientation vers les objectifs, la réflexion prospective, l’optimisme, l’empathie, la source de détermination interne et la gestion des conflits.

Réunions de groupe hebdomadaires sur la résilience : Ces réunions regroupent de 7 à 10 participants pendant les heures de classe tout au long de l’année scolaire et durent entre 1 h et 1 h ½ par semaine. Ces réunions de groupe, dirigées par un membre qualifié du personnel du programme, aident les jeunes à examiner et à aborder leurs forces inhérentes, en plus de leur présenter des approches pratiques qui leur permettront d’exploiter ces forces dans leur vie de tous les jours.
Activités mensuelles de bénévolat ou d’apprentissage par le service communautaire : Les participants cernent des occasions de faire du bénévolat dans des domaines tels que les soins aux animaux maltraités, les services aux jeunes enfants ou aux personnes âgées et l’embellissement communautaire.
Activités mensuelles de remplacement ou récréatives : Ces activités sont prévues à l’extérieur des heures de classe avec les activités convenant à chaque site, mais elles visent surtout à enseigner aux participants à prendre des risques calculés et à surmonter leurs difficultés personnelles. Par exemple, le programme a recours à des activités telles que le camping, la descente en eaux vives et l’escalade de paroi rocheuse pour aider les jeunes à acquérir des habiletés de planification et de gestion du risque.
Résultats : Une évaluation prétest et post-test montre que les participants au programme affichaient une réduction substantielle des suspensions scolaires (75 %) et des arrestations à l’adolescence (47 %), de même qu’une augmentation de l’assiduité scolaire (60-70 %)Footnote6.

Projet VentureFootnote7
Objectif : Le projet Venture est un programme de développement pour les jeunes axé sur le plein air qui a été conçu par le National Indian Youth Leadership Project dans le but de prévenir l’abus de substances chez les jeunes autochtones. Le programme mise sur des activités de plein air axées sur des valeurs traditionnelles autochtones pour favoriser l’établissement de relations positives avec les pairs et l’acquisition d’habiletés de groupe; pour faire participer les jeunes à des projets constructifs; pour permettre aux jeunes d’acquérir des compétences en leadership; et pour permettre l’acquisition et le renforcement de compétences sociales et d’aptitudes en matière de prise de décisions et de résolution de problèmes.

Depuis 2009, le projet Venture a été mis en œuvre dans bon nombre de provinces, soit la Colombie‑Britannique, le Manitoba, le Nouveau‑Brunswick, la Nouvelle‑Écosse, l’Ontario, le Québec et la Saskatchewan. Plusieurs de ces projets se poursuivront jusqu’en 2021.

Activités : Le programme compte quatre grandes composantes :

Activités en classe : Entre 20 et 25 séances d’une heure sont offertes tout au long de l’année scolaire. Des leçons axées sur le leadership et la spiritualité sont enseignées au moyen d’un agencement d’activités favorisant la socialisation et l’esprit d’équipe.
Activités de plein air : Chaque semaine, des activités d’aventure sont organisées après l’école et la fin de semaine, par exemple des randonnées pédestres et des sorties en camping. Ces activités d’aventure mettent les jeunes au défi et les aident à acquérir des aptitudes en résolution de problèmes et des compétences sociales, ainsi qu’à développer un sens des responsabilités.
Randonnées et camps d’aventure : Pendant l’été, les jeunes participent à des camps d’aventure et à des randonnées en nature d’une durée de trois à dix jours. Des Aînés, des modèles positifs et des experts « culturels » accompagnent les participants tout au long de ces activités.
Apprentissage par le service communautaire : Les jeunes accomplissent quatre projets d’apprentissage par le service communautaire chaque année (150 heures d’activités communautaires). Ces activités comprennent des occasions importantes d’apprentissage par le service communautaire, comme travailler auprès des Aînés ou réaliser des projets artistiques destinés à la collectivité, et sont conçues pour aider les jeunes à acquérir des compétences en leadership.
Résultats : Il y a actuellement deux évaluations d’impact en cours, dont les résultats sont attendus à compter de 2018‑2019. Selon les constatations prenant appui sur les données du prétest et du post-test d’une étude américaine réalisée sur le programme, le taux de consommation d’alcool est demeuré plus bas au fil du temps chez le groupe expérimental que chez le groupe témoin. La même étude révèle que le taux de consommation de drogues illicites est resté stable au sein du groupe expérimental, tandis qu’il a augmenté dans le groupe témoin. Les participants au programme affichaient en outre une assiduité scolaire accrue, de même qu’une réduction de la dépression et du comportement agressif.

II. Le contexte autochtone au Canada
Dans le contexte autochtone canadien, les connaissances sont limitées en ce qui concerne le recours à des activités sportives supervisées comme stratégie de prévention du crime. Des programmes de développement axés sur le sport ont toutefois produit des résultats positifs pour les collectivités autochtones canadiennesFootnote8. De nombreux programmes, notamment le Nunavik Youth Hockey Development Program, Alberta’s Future Leaders et Promoting Life-skills in Aboriginal Youth de Right to PlayFootnote9 ont été mis en œuvre au Canada et ont, de différentes façons, aidé les jeunes autochtones à éviter d’emprunter des chemins de vie négatifs (Halsall et Forneris, 2016).

Un programme de ce genre est offert à l’Innu Gym, un centre récréatif à Natuashish, sur la côte nord du Labrador. La collectivité des Premières Nations de Natuashish se trouve à 300 kilomètres d’un grand centre et est accessible uniquement par voie aérienne ou par traversier pendant l’été. Selon Statistique Canada, la population se chiffre à 936 personnes seulement, dont près de la moitié (440) avait moins de 19 ans en 2016. Les soirées sportives à l’Innu Gym comptent parmi les quelques activités organisées qui sont offertes dans la collectivité, et visent à détourner les jeunes de la tentation de consommer des drogues et de l’alcool.

Au moyen d’un examen de la portée de la littérature didactique disponible sur les programmes de développement par le sport destinés aux Autochtones au Canada, une étude a relevé trois thèmes communs qui incarnent les défis et les stratégies efficaces liés à ces programmes : (1) il est utile d’offrir aux participants à un programme de développement par le sport un mentorat assuré par du personnel appartenant à une autre culture, mais avantageux d’employer du personnel autochtone; (2) la participation communautaire est essentielle à la réussite d’un programme de développement par le sport dans les collectivités autochtones; et (3) le programme de développement par le sport joue un rôle secondaire seulement dans la réalisation des grands objectifs sociaux et économiques des collectivités autochtones (Gardam et al., 2017).

III. Initiatives internationales
Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

Prévention du crime par le sport – Nouvelle initiative : En 2015, dans le cadre de la Déclaration de Doha adoptée par le Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, l’ONUDC a lancé une initiative mondiale de prévention du crime chez les jeunes qui repose sur le pouvoir du sport. En collaboration avec plusieurs partenaires internationaux, par l’entremise de réunions avec des groupes d’experts et en s’inspirant des pratiques actuelles dans le domaine des programmes axés sur le sport, l’ONUDC a conçu le programme Line Up Live UpFootnote10 dans le but de renforcer la résilience chez les jeunes de 13 à 17 ans en améliorant leurs aptitudes à la vie quotidienne, de même qu’en augmentant leur connaissance des conséquences de la consommation de substances et de la criminalité.

Le programme se compose de dix séances qui ont été conçues pour cibler des ensembles particuliers d’aptitudes à la vie quotidienne : les compétences de vie personnelles (résolution de problèmes, pensée critique, prise de décisions, pensée créative, conscience de soi, gestion du stress et des émotions) et les compétences de vie sociales (empathie, communication efficace, entregent, techniques de refus). Il est possible de mettre en œuvre le programme dans les centres sportifs, les écoles et d’autres milieux communautaires pour remédier à la criminalité, à la violence et à la consommation de drogues chez les jeunes. Un essai pilote du programme a été effectué au Brésil, et des phases pilotes se poursuivront dans un avenir rapproché dans d’autres pays (comme l’Afrique du Sud et le Kirghizistan).

Laureus Sport for Good Footnote11

Depuis son lancement en 2000, l’organisme caritatif Laureus Sport for Good a soutenu plus de 150 projets dans plus de 35 pays, se servant du sport pour s’attaquer à la violence, à la discrimination et au désavantage. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de programmes axés sur le sport appuyés par Laureus. Certains d’entre eux ont été mis en œuvre à grande échelle et comptent leur propre réseau de partenaires et leur propre structure organisationnelle (voir les notes en fin d’ouvrage pour plus de détails).

KICK Im Boxring (Berlin, Allemagne) : Le projet Kick Im Boxring est un programme de formation en boxe de compétition qui tente de faire participer les jeunes à risque à des activités sportives en vue de prévenir les transitions vers la criminalité. Le programme de formation mobilise les jeunes dans des zones de conflit qui sont aux prises avec l’exclusion sociale ou une absence de possibilités de loisirs, et leur permet de faire de l’activité physique dans un endroit supervisé (Laureus et Ecorys, 2012). En plus d’une formation en boxe de compétition une à trois fois par semaine, le programme offre un avancement pédagogique aux participants les plus à risque par l’intermédiaire d’entraîneurs qui servent aussi d’éducateurs sociaux, de tuteurs et de personnes-ressources (Laureus et Ecorys, 2012). Les résultats d’évaluation disponibles Footnote12 montrent des réductions de la criminalité, de l’école buissonnière et de l’exclusion chez les participants. Les jeunes ont également fait état de niveaux réduits de stress à court terme grâce au programme, et ont indiqué avoir appris des compétences de vie importantes comme la discipline et la maîtrise de soi (Laureus et Ecorys, 2012). Le coût annuel du programme est de 72 600 €, ce qui équivaut à des économies de 3,43 € pour la société (réduction du crime, baisse des taux de chômage, augmentation des revenus et des possibilités d’emploi pour les jeunes, etc.) pour chaque euro investi (Laureus et Ecorys, 2012).
Fight for PeaceFootnote13 (Londres, Royaume‑Uni) : L’initiative Fight for Peace se sert de la boxe et des arts martiaux pour raviver l’intérêt des jeunes et les soutenir dans leur développement personnel. Ce programme scolaire vise à prévenir le comportement criminel, antisocial et violent plus tard dans la vie, en plus de guider les jeunes vers des chemins positifs (Laureus et Ecorys, 2012). Les services à la jeunesse et les travailleurs d’approche collaborent avec la police en vue de repérer les jeunes dans les secteurs chauds très criminalisés et de les diriger vers le programme. Les résultats d’évaluation disponiblesFootnote14montrent qu’un grand nombre de participants poursuivent leurs études ou décrochent un emploi, et des effets positifs plus faibles ont aussi été observés au chapitre de l’école buissonnière et de l’exclusion. Le coût du programme est de 580 000 €, ce qui équivaut à des avantages sociaux de 4,42 € pour chaque euro investi (Laureus et Ecorys, 2012).
Midnight BasketballFootnote15 (Milan, Italie) : Le programme Midnight Basketball vise à garder les jeunes ayant de faibles niveaux de motivation (ou à risque de criminalité) hors de la rue tard en soirée. L’objectif à long terme consiste à éloigner les jeunes des gangs pour les diriger vers des équipes sportives et à réduire la délinquance. Deux éducateurs de la rue recrutent des jeunes dans les parcs, les rues et les salles récréatives en soirée et les emmènent au terrain de basket-ball. Les formateurs et les éducateurs servent de modèles aux jeunes et tentent de cultiver une relation durable avec eux. Les résultats d’évaluation disponiblesFootnote16 montrent que le programme a aidé un certain nombre de jeunes de 16 ans et plus à poursuivre leurs études ou à décrocher un emploi, et des effets positifs plus faibles ont aussi été observés au chapitre de l’école buissonnière et de l’exclusion (Laureus et Ecorys, 2012). Le coût du programme est de 56 180 €, ce qui équivaut à des avantages sociaux de 5,64 € pour chaque euro investi (Laureus et Ecorys, 2012).
La National Alliance of Sport for the Desistance of Crime (NASDC)Footnote17

La NASDC a été lancée en 2015 pour appuyer les organisations qui se servent du sport pour prévenir la délinquance et réadapter les délinquants. La NASDC est l’un des principaux utilisateurs du sport dans le système de justice pénale et l’une des principales sources de données probantes sur le sujet. Cette alliance est gérée par l’organisme 2nd Chance Group.

Le projet 2nd Chance(South Gloucestershire, Angleterre) : Le projet 2nd Chance est un programme en établissement qui vise à améliorer le comportement des délinquants tout en favorisant l’acquisition de compétences de vie et d’attitudes positives (Meek, 2012). Le programme prend la forme d’une académie d’une durée de 12 à 15 semaines, où les délinquants ont participé à des activités de formation, d’entraînement et de pratique de divers sports (comme le soccer, le rugby et la boxe), lesquelles incorporaient des activités d’apprentissage en groupe telles que l’établissement d’objectifs et la capacité de raisonnement. Le projet 2nd Chance a aussi permis aux délinquants d’obtenir des qualifications en entraînement et en premiers soins, le but étant de tout faire pour préparer les délinquants à leur retour dans la collectivité (Meek, 2012). Le projet 2nd Chance a réussi à réduire considérablement les taux de récidive chez les participants, puisque le taux de nouvelle condamnation des participants au programme (18 %) était beaucoup plus bas que la moyenne chez les détenus (48 % après un an) (Meek, 2012). Par ailleurs, des améliorations statistiquement significatives dans les compétences de vie des participants ont été observées après le programme, en particulier une hausse des taux de résolution de conflits et une baisse de l’impulsivité et de l’agressivité (Meek, 2012).
Teaching Personal and Social Responsibility through Physical Activity (TPSR)
(Hellison, 2011)

Le modèle TPSR est un cadre basé sur la croyance selon laquelle il est possible d’enseigner des compétences de vie en enseignant l’éducation physique – il s’agit d’utiliser l’éducation physique comme moyen d’enseigner un code ou une discipline aux élèves. L’éducation physique sert de véhicule pour enseigner aux élèves diverses compétences de vie qu’ils peuvent mettre en pratique dans le gymnase et transférer dans d’autres milieux tels que l’école, la collectivité et la maison. Le modèle TPSR a été mis à l’essai sur le terrain dans le cadre de programmes d’éducation physique à l’école, ainsi que de programmes parascolaires et communautaires.

Ce cadre vise à amener les élèves à intégrer et à intérioriser le code, de même qu’à leur fournir une structure pour leur vie, leurs valeurs et leur discipline intérieure.

Le programme d’éducation physique Profesorado (El Salvador)

Le programme d’éducation physique Profesorado est un programme scolaire où des compétences de vie sont enseignées à l’aide d’activités physiques. Il a été mis en œuvre suivant le modèle Teaching Personal and Social Responsibility (TPSR)Footnote18 de Hellison pour l’enseignement de compétences de vie et de valeurs aux jeunes (Mandigo et al., 2016).

À l’école, les professeurs d’éducation physique donnent leurs cours en suivant l’approche humaniste et axée sur l’élève qui est au cœur du modèle TPSR de Hellison. L’activité physique sert de véhicule pour enseigner des compétences de vie.

Les résultats du programme Profesorado montrent des effets bénéfiques tant pour les garçons que pour les filles (Mandigo et al., 2016). Le programme a toutefois eu une plus grande incidence sur les garçons, ceux-ci ayant fait état d’une baisse de leur agressivité et d’une hausse de leurs compétences de vie à la fin de l’année scolaire par rapport au début de celle-ci (Mandigo et al., 2016).

Grassroot Soccer (États‑Unis, Royaume‑Uni, Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe)
Grassroot Soccer (GRS)Footnote19 est un organisme de santé des adolescents qui mise sur le soccer pour instruire les jeunes dans les pays en développement, les mobiliser et les inspirer à surmonter leurs plus gros problèmes de santé, à vivre une vie saine et productive et à servir d’agents de changement dans leur collectivité. GRS collabore avec des organisations autochtones et internationales en vue d’adapter, de mettre en œuvre et d’évaluer des programmes dans les collectivités locales, et il fournit un système de suivi et d’évaluation pour mieux mesurer les extrants, les résultats et les effets. Ses programmes fondés sur des données probantes, qui sont dirigés par des mentors locaux ayant reçu une formation, intègrent le soccer à des leçons dynamiques au sujet de la santé et du mieux-être qui mobilisent les jeunes et éliminent les obstacles culturels. À ce jour, GRS a offert une éducation en santé adaptée aux adolescents à plus de 1,9 million de jeunes dans près de 50 pays.

GRS a élaboré une gamme de programmes qui ciblent le développement des jeunes en s’attaquant à des enjeux tels que la criminalité, l’abus de substances et la violence tout en favorisant le leadership, l’employabilité et le comportement prosocial chez les jeunes. Cette gamme compte à la fois des programmes propres à un seul sexe et des programmes s’adressant aux deux sexes, qui sont mis en œuvre dans les écoles et les collectivités. Comme exemple d’étude d’évaluationFootnote20, en 2012, GRS a réalisé une évaluation prétest et post-test de Champions League, une intervention intensive de 72 séances axée sur le soccer qui vise à réduire la consommation de substances et la violence fondée sur le sexe parmi les garçons adolescents de 15 à 20 ans en Afrique du Sud. Les résultats au test de dépistage de drogues montrent une augmentation de la volonté de se soumettre au test (le nombre de participants ayant choisi de subir le test est passé de 59 % à 80 %) et une baisse des résultats positifs au test (le nombre de participants qui ont obtenu un résultat positif est passé de 29 % à 0 %) (Durkin et al., 2015). De plus, un essai clinique randomisé, réalisé conjointement avec l’Université de Stellenbosch et l’Université de la Californie à Los Angeles, montre que les garçons ayant participé à un programme de GRS étaient moins susceptibles de se livrer à des activités criminelles, de faire subir de la violence aux femmes et de consommer de la drogue. GRS se sert d’entraîneurs (ou de pairs mentors) pour exécuter les programmes auprès des adolescents, et ces entraîneurs suivent eux-mêmes un programme structuré qui leur permet d’acquérir des compétences améliorant l’employabilité ainsi que des habiletés de leadership. Les résultats de l’étude menée en Afrique du Sud montrent que 75 % des entraîneurs de GRS ont connu une augmentation des possibilités d’emploi, d’éducation ou de formation après avoir occupé le poste pendant deux ans.

Défis liés à la mise en œuvre
Comme toute initiative de prévention du crime, les programmes axés sur le sport comportent des défis liés à la mise en œuvre qui doivent être pris en compte. Les défis suivants ont été relevés en particulier :

Même si la collectivité joue un rôle important lorsqu’il s’agit de faciliter la participation au programme et l’inclusion sociale (Reis et al., 2016), les environnements social et physique peuvent tous deux créer des obstacles à la réussite du programme : le manque d’espace, les tensions territoriales entre les gangs menant à des débordements de violence, ainsi que les relations locales instables avec la police, peuvent tous entraîner des effets négatifs découlant des programmes axés sur le sport (McMahon et Belur, 2013).
Le manque de ressources communautaires peut également créer des restrictions concernant le type de sport choisi, de même que l’intensité et la qualité des activités (MacIntosh et al., 2016). Il est donc essentiel de s’assurer que la collectivité a la motivation d’investir dans un programme de prévention du crime axé sur le sport, qu’elle est résolue à le faire et qu’elle dispose de ressources suffisantes.
Le sport étant essentiellement une compétition, la logique de compétition et la pratique du sport peuvent mener à la subordination d’un adversaire ou même à la tricherie (possiblement à l’aide de drogues) si elles sont prises trop au sérieux (Ekholm, 2013; ONUDC, 2002). De plus, certains sports ritualisent et légitiment la violence et la confrontation (par exemple la boxe), ce que les jeunes pourraient voir comme un renforcement de ce type de comportement (Ekholm, 2013). C’est pourquoi il serait essentiel pour l’initiative axée sur le sport d’atténuer l’importance des éléments compétitifs de l’activité, tout en insistant sur les aspects non compétitifs du programme (compétences de vie) dans un environnement sécuritaire comportant des règles et des limites, et ce, en continuant à favoriser l’indépendance et la participation (Ekholm, 2013).
Le manque de communication entre les organismes partenaires et la collectivité peut donner lieu à de multiples objectifs et orientations pour le programme, lesquels peuvent parfois se contredire (MacIntosh et al., 2016). Afin d’éviter la confusion ou les problèmes, il convient d’établir une communication pratique et efficace entre tous les partenaires et d’énoncer clairement les responsabilités, de façon à garantir une mise en œuvre sans heurts et une orientation unifiée tout au long du programme.
Leçons apprises
Bien que les programmes axés sur le sport soient mis en œuvre de différentes façons, des leçons universelles ont été tirées de l’expérience de nombreux programmes. En voici quelques-unes :

Si certains ont fonctionné, les programmes de détournement axés sur le sport sont le plus susceptibles d’être efficaces en tant qu’initiatives de prévention du crime s’ils sont combinés à des stratégies ou à des activités de mentorat qui s’attaquent aux enjeux du développement social et personnel (Ehsani et al., 2012; Ekholm, 2013; Gardner, 2013; Mulholland, 2008; Cameron et MacDougall, 2000; Makkai et al., 2003; McKiernan, 2016; Nichols, 2007), car les liens bénéfiques entre le sport et la prévention du crime sont le plus apparents dans les programmes visant à renforcer les facteurs de protection et à atténuer les facteurs de risque (Taylor et al., 2015).
Les organisations qui connaissent le succès offrent les avantages suivants dans leur programme de développement axé sur le sport : des entraîneurs ayant reçu une formation, des activités intentionnelles, une sécurité physique et émotionnelle, de même qu’une administration et un contexte solides (cité dans Gardner, 2013; Makkai et al., 2003; ONUDC, 2002).
Les entraîneurs et les mentors jouent un rôle important dans le développement des jeunes; les formateurs qui formulent le plus d’éloges et de rétroaction informationnelle, et qui adoptent des comportements favorisant l’autonomie (par exemple, partager la prise de décisions et être à l’écoute des observations des participants), ont été associés aux participants qui font état de niveaux élevés d’estime de soi et de compétence perçue, ainsi qu’aux jeunes dont le comportement s’est amélioré (Weiss et Wiese-Bjornstal, 2009). D’autres recherches confirment l’importance des interactions entre les jeunes et les principaux agents sociaux (pairs, parents et entraîneurs) dans la réussite des programmes axés sur le sport (Holt et al., 2009; ONUDC, 2003; McKiernan, 2016; Makkai et al., 2003).
Il y a des preuves que les avantages potentiels du sport sont maximisés dans les environnements d’équipe (comparativement aux programmes axés sur l’individu) (McKiernan, 2016; Carmichael, 2008).
Comme tout programme de prévention du crime, il est important que les initiatives axées sur le sport soient assujetties à une évaluation rigoureuse visant à mesurer leur efficacité et à approfondir les connaissances, ce qui permettra d’améliorer les initiatives ultérieures (Sécurité publique Canada, 2009; ONUDC, 2002; Cameron et MacDougall, 2000).
Aux États‑Unis, le centre sportif Up2UsFootnote21 a réalisé une analyse de plusieurs organisations nationales qui appuient des programmes de développement des jeunes axés sur le sport. L’étude soulignait treize critères représentatifs de la qualité d’un programme axé sur le sport, lesquels reconnaissaient les caractéristiques communes aux programmes axés sur le sport destinés aux jeunes qui se sont avérés efficaces :

Caractéristiques des programmes de développement axés sur le sport de qualité

Sécurité physique et émotionnelle
Structure appropriée
Relations de soutien
Occasions d’appartenance
Normes sociales positives
Soutien à l’efficacité et au sentiment d’importance face aux autres
Occasions de renforcement des compétences
Occasions de favoriser la compétence culturelle
Apprentissage actif
Occasions de reconnaissance
Orientation vers les forces
Caractéristiques écologiques/holistiques
Intégration des efforts familiaux, scolaires et communautaires
(Gardner, 2013)

Principes clés des nouveaux programmes de prévention du crime axés sur le sport
En résumé, nous avons recensé un certain nombre de principes clés qu’il est important de prendre en considération dans la mise en œuvre de nouveaux programmes de prévention du crime axés sur le sport. L’Institut australien de criminologie a d’ailleurs compilé un cadre de principes qui couvre les leçons apprises et les défis liés à la mise en œuvre qui ont été relevés dans la recherche sur les programmes de prévention du crime axés sur le sport. Ce cadre est présenté ci-dessous :

Principes d’un programme constituant une bonne pratique

Tâches administratives
Énoncer clairement des buts et des résultats qui font l’objet d’un suivi et qui, dans la mesure du possible, sont évalués, afin que les programmes conservent leur pertinence pour les jeunes et que les ressources soient ciblées efficacement.
Veiller à ce que le personnel soit intéressé et enthousiaste à l’égard des programmes.
Environnement
Créer un environnement où les jeunes se sentent à l’aise et en sécurité sur les plans physique et émotionnel : promouvoir la participation volontaire à tous les niveaux, fixer un minimum de règles et réduire la compétition.
Veiller à ce que le personnel soit composé de personnes à qui les jeunes peuvent faire confiance et avec qui ils peuvent cultiver des relations positives.
Activités
Proposer des activités nouvelles et stimulantes qui sont engageantes et pertinentes pour les jeunes.
Veiller à ce que les activités individuelles et en équipe et à ce que l’exécution du programme soient adaptées au groupe cible (par exemple, garçons/filles).
Mener des activités à faible coût en dehors des heures de classe et la fin de semaine, lorsque les jeunes sont le plus susceptibles de ne pas être occupés ou de s’ennuyer.
Participation des jeunes
Offrir des possibilités de leadership aux jeunes dans l’organisation et le choix des activités.
Faire participer les jeunes à la promotion du programme.
Envisager de favoriser le mentorat par les pairs et les réseaux de soutien.
Accessibilité
Veiller à ce que le programme soit facilement accessible aux jeunes en assurant leur transport une fois la nuit tombée.
Soutien externe
Créer des liens et fournir de l’information au sujet des autres services et ressources accessibles aux jeunes dans la collectivité locale.
Fournir aux jeunes un point de contact continu.
Enjeux sous-jacents
Promouvoir l’équité et l’égalité.
Être conscient des enjeux familiaux, sociaux et liés à l’estime de soi qui influencent le comportement des jeunes.
Communiquer avec les jeunes en tant qu’individus, sans mettre l’accent uniquement sur leur comportement.
Promouvoir la pertinence des activités pour d’autres domaines de la vie.
(Makkai et al., 2003)

Conclusion
En général, les initiatives de prévention du crime axées sur le sport semblent prometteuses. Les données probantes disponibles montrent certains résultats encourageants au chapitre de l’amélioration des attitudes, des comportements et des possibilités, ainsi qu’un rendement appréciable du capital investi. De plus, quelques études internationales montrent une réduction des facteurs de risque et de la délinquance. Il serait toutefois utile de mener d’autres évaluations expérimentales et quasi-expérimentales rigoureuses pour confirmer ces effets positifs. Par ailleurs, pour comprendre comment les programmes de prévention du crime axés sur le sport réduisent la criminalité chez les jeunes, il faut connaître les chemins qu’empruntent ces programmes pour produire un changement. À cette fin, on peut entre autres mener des évaluations des processus qui tentent de mettre le doigt sur la façon dont les intrants et les activités du programme génèrent les résultats finaux. Les futurs travaux devraient en outre s’efforcer d’affiner la classification des programmes en fonction de la taille et de la nature de la composante sportive, ainsi que de quantifier les effets uniques du sport sur les résultats liés à la prévention du crime au sein des programmes de développement axés sur le sport à composantes multiples. Ces travaux aideraient à déterminer les composantes efficaces des modèles de détournement, et pourraient contribuer à expliquer les conclusions mixtes quant à l’efficacité des modèles.

Pour obtenir davantage de renseignements sur la recherche effectuée au Secteur de la sécurité communautaire et de la réduction du crime de Sécurité publique Canada, ou pour être inscrit à notre liste de distribution, veuillez communiquer avec :

Division de la recherche
Sécurité publique Canada
340, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario) K1A 0P8
PS.CPBResearch-RechercheSPC.SP@ps-sp.gc.ca

Les résumés de recherche sont produits pour le Secteur de la sécurité communautaire et de la réduction du crime, Sécurité publique Canada. Les opinions exprimées dans le présent résumé sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de Sécurité publique Canada.

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Programmes de prévention du crime axés sur le sport

par Blake, mardi 31 janvier 2023, 11:59 (il y a 451 jours) @ Jéromec

Étude super intéressante du gouvernement du Canada sur l'impact du Sport sur la criminalité...

Piste de réflexion intéressante pour le Gouvernement des États-Unis avec la prolifération des armes à feu(!)


https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/2017-h03-cp/index-fr.aspx

Programmes de prévention du crime axés sur le sport

storique
La recherche indique que les sports ont la capacité de mettre les jeunes en contact avec des modèles adultes positifs et d’offrir des occasions de développement positif (Mulholland, 2008), en plus de favoriser l’apprentissage et l’application d’aptitudes à la vie quotidienne (Goudas et Giannoudis, 2008; Mulholland, 2008; Holt et al., 2009). Par ailleurs, en plus de constituer une activité physique qui a des effets positifs sur la santé, le sport est un générateur de capital social qui aide à mobiliser la collectivité en favorisant la participation, la convivialité et l’esprit d’équipe (Ehsani et al., 2012, Mulholland, 2008), de même qu’une culture de soutien au sein de la collectivité (MacIntosh et al., 2016).

Compte tenu de leur potentiel pour appuyer le développement des jeunes, les activités sportives supervisées ont été utilisées dans bon nombre de pays, de même que par les Nations Unies, comme stratégie d’intervention pour s’attaquer à des enjeux sociaux tels que la criminalité chez les jeunes et la consommation de substances. Malgré la grande variabilité dans la façon dont ils sont mis en œuvre et structurés, les programmes axés sur le sport visent généralement à recourir au sport, soit comme un moyen ou comme une activité complémentaire, pour favoriser le développement des jeunes et prévenir la criminalité. En particulier, ces programmes se servent d’un milieu récréatif sécuritaire pour promouvoir les leçons tirées du sport (comme la coopération et la communication), et possiblement réaliser d’autres interventions sociales individuelles axées sur le développement (p. ex. le counseling, le mentorat et la formation en dynamique de la vie), tout en offrant aux jeunes un moyen prosocial de passer le temps. Malheureusement, en raison des limites de la recherche et d’un manque de normalisation de la terminologie dans ce domaine d’étude émergent, il est difficile de formuler des conclusions et des énoncés généraux quant à l’efficacité des programmes axés sur le sport. Le présent document a pour objet de fournir des renseignements supplémentaires sur la prévention du crime à l’aide du sport, ce qui comprend des résumés d’initiatives et de programmes prometteurs au Canada et ailleurs dans le monde, la différence dans les approches de mise en œuvre d’une application à l’autre, ainsi que les leçons apprises.

Qu’est-ce que la prévention du crime axée sur le sport?
Bien que les programmes dont il est question ici soient appelés des « programmes axés sur le sport », les activités physiques potentielles qui peuvent être menées dans le cadre de ces programmes ne se limitent pas aux jeux d’équipe courants comme le hockey et le soccer. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) définit le sport comme une activité physique comportant une structure convenue ou un ensemble de règles qui permet d’entrer en compétition contre soi-même ou contre autrui (ONUDC, 2002). Cette grande définition permet d’inclure des activités physiques moins couramment considérées comme des sports, par exemple l’escalade de paroi rocheuse, les compétitions de danse ou le kayak.

Malheureusement, tel que susmentionné, le domaine de la prévention du crime axée sur le sport manque de définitions normalisées. Par exemple, la littérature ne donne aucune définition claire de ce qui constitue un programme axé sur le sport, sauf pour indiquer que ce genre de programme comporte un élément sportif. À cet égard, aucune terminologie ne permet de faire la distinction entre les programmes où le sport est la seule activité et les programmes qui combinent le sport et d’autres interventions sociales (p. ex. le sport sert à donner une pause de la salle de classe).

D’autres types de programmes d’activités physiques et de plein air peuvent aussi être considérés comme des programmes axés sur le sport. Mentionnons par exemple les camps de pleine natureFootnote1 (c.-à-d. les programmes de mise au défi ou les programmes de thérapie dans la nature), qui proposent une série d’activités de plein air exigeantes sur le plan physique visant à prévenir ou à réduire le comportement délinquant et la récidive (Development Services Group, 2011). Au nombre des principales composantes des camps de pleine nature, on retrouve le camping thérapeutique, l’escalade de paroi rocheuse, les balades en train à wagons, les expériences où on passe la nuit seul, les écoles alternatives, les séances de thérapie individuelle et de groupe ainsi que le counseling familial (Roberts, 2004; cité dans Development Services Group, 2011). La grande définition des programmes de prévention du crime axés sur le sport comprend également les conférences sur l’abus de substances auprès d’équipes sportives universitaires et les campagnes de lutte contre l’intimidation dans les médias menées par des équipes sportives professionnelles, même si le programme en soi ne comporte aucune activité physique.

Aux fins du présent résumé, les programmes de prévention du crime axés sur le sport incluront ceux qui proposent des activités physiques aux jeunes dans le cadre d’une intervention de développement social ou de détournement. Tout usage plus général du terme sera noté pour les études et travaux de recherche pertinents qui sont résumés.

Typologies des programmes axés sur le sport dans la littérature
Dans l’histoire de leur mise en œuvre, deux principaux groupes de programmes faisant appel au sport ont été recensés dans la littérature : 1) le sport comme moyen de détourner les jeunes de la criminalité; et 2) le sport comme mécanisme de développement social (Ehsani et al., 2012; Ekholm, 2013; McMahon et Belur, 2013).

L’approche du détournement met en œuvre des programmes sportifs pour éloigner les jeunes de la déviance et des activités antisociales, surtout à des moments ou à des endroits où les jeunes pourraient commettre des infractions (Nichols, 2007). Pour simplifier, l’idée est que les jeunes ne peuvent pas commettre de crimes ou se livrer à des activités délinquantes pendant qu’ils prennent part à des activités sportives organisées (Ekholm, 2013). Aussi appelés « activités d’évitement ou de distraction », ces programmes se servent du sport comme moyen de distraire les jeunes des environnements négatifs où ils ont l’habitude de vivre, et de tenter de leur montrer des occasions de développement potentiel (McMahon et Belur, 2013). Les initiatives sportives de détournement se concentrent uniquement sur la prestation de l’activité sportive aux jeunes, en plus de leur permettre d’acquérir des compétences de vie liées au sport (comme l’esprit d’équipe et la communication) et de leur offrir les avantages d’un processus décisionnel prosocial dans un environnement accueillant (Ehsani et al., 2012; McMahon et Belur, 2013).
L’approche du développement social se sert de l’activité physique organisée comme « appât » pour attirer les jeunes dans un domaine stimulant où ils peuvent bénéficier d’un enseignement ou d’une intervention supplémentaire (Ekholm, 2013; McMahon et Belur, 2013). Dans ce paradigme, les programmes de prévention du crime axés sur le sport ne mettent pas tant l’accent sur le sport lui-même que sur la réalisation d’interventions connexes : ces initiatives visent à offrir aux jeunes une éducation, des qualifications, des compétences de vie générales et des réseaux qui ne sont pas uniquement disponibles dans le domaine du sport (Ehsani et al., 2012; Ekholm, 2013; McMahon et Belur, 2013). Ainsi, dans les programmes axés sur le sport, le développement social sert à habiliter les jeunes participants en leur donnant l’occasion d’évoluer à la fois au sein du milieu sportif (compétences de vie liées au sport) et à l’extérieur de celui-ci (compétences générales), selon un modèle développemental qui tient compte des facteurs de risque et de protection associés à la criminalité (Nichols, 2007).
Ces approches des programmes de prévention du crime axés sur le sport se situent sur un continuum du développement social qui va des programmes de détournement (qui favorisent le développement social uniquement par l’intermédiaire des compétences de vie acquises par le sport) aux programmes de prévention du crime à facettes multiples (qui offrent des avenues de développement par l’entremise du sport, d’interventions jumelées et d’autres stratégies dans plusieurs secteurs comme la santé et l’éducation). Ce continuum est important puisqu’il illustre les aspects prosociaux de base associés au sport en tant qu’activité, en plus de montrer ses limites et le potentiel pour les programmes d’incorporer d’autres interventions développementales.

Il est aussi possible de distinguer les programmes axés sur le sport en fonction de la clientèle qu’ils visent à servir. Le cadre AGIS, un programme de l’Union européenne qui favorise et soutient la coopération et l’élaboration de politiques en matière de justice pénale, a cerné trois différents niveaux de programmes axés sur le sport : 1) les activités ouvertes à exigences minimes; 2) les programmes de formation fermés; et 3) le sport dans les centres de détention pour adolescents (Schwenzer et al., 2007).

Les activités ouvertes à exigences minimes sont offertes dans les clubs de jeunes ainsi que les clubs sportifs et ouvertes à tous les jeunes. Même si elles s’adressent davantage aux jeunes à risque, ces initiatives mettent l’accent sur le sport et représentent une occasion pour tout enfant ou adolescent de s’amuser, d’apprendre des compétences liées au sport et de socialiser avec d’autres jeunes (Schwenzer et al., 2007). Ce programme peut être vu comme une initiative de prévention du crime primaire ou secondaireFootnote2.
Les programmes de formation fermés sont offerts exclusivement aux jeunes à risque marginalisés et se concentrent sur la prévention de la criminalité et des comportements perturbateurs violents. Ces activités ressemblent le plus dans leur forme à des camps sportifs et sont axées sur des objectifs précis. Plus particulièrement, les objectifs ne sont plus la compétition et l’accomplissement sportif, mais plutôt l’acquisition de compétences et de capacités qui aideront à réduire la violence et la criminalité(Schwenzer et al., 2007). Le programme d’intervention le plus ciblé peut être vu comme une initiative de prévention du crime secondaire.
Le sport dans les centres de détention pour adolescents sert généralement à instruire les jeunes incarcérés, et vise à leur enseigner des compétences sociales et de vie importantes qui les aideront à résoudre leurs problèmes et à gérer leur agressivité plus efficacement. Ces programmes peuvent même aider les jeunes à obtenir par le sport des qualifications qui les aideront à quitter l’établissement(Schwenzer et al., 2007). Ce programme de style réadaptation peut être vu comme une initiative de prévention du crime tertiaire.
Exemples de programmes canadiens et internationaux
Malgré les recherches limitées dans le domaine, les programmes et les initiatives de prévention du crime axés sur le sport mis en œuvre dans divers pays ont donné des résultats prometteurs, notamment la réduction de certains facteurs de risque associés à la criminalité chez les populations ciblées et l’habilitation des participants. Sans compter que, d’après leurs responsables, ces programmes sont rentables. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de programmes dans le domaine de la prévention axée sur le sport.

I. Exemples canadiens financés par Sécurité publique Canada
Sécurité publique CanadaFootnote3 finance des programmes de prévention du crime dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention du crime (SNPC), un cadre stratégique qui régit la mise en œuvre d’initiatives de prévention du crime au Canada (Sécurité publique Canada, 2009). La SNPC appuie des programmes qui favorisent la prévention du crime par le développement social et exige que les programmes incorporent des composantes clés de la pratique fondée sur des données probantes, comme des interventions qui agissent sur les facteurs de risque menant à la délinquance (Sécurité publique Canada, 2009). C’est pourquoi les programmes financés par la SNPC ne prévoient pas la simple mise en œuvre d’activités sportives à des fins de détournement de la criminalité; ces activités doivent plutôt être combinées à des interventions fondées sur des données probantes qui agissent sur les facteurs de risque criminogènes.

Velocity Adventure ProgramFootnote4
Objectif : Le Velocity Adventure Program est un programme axé sur l’aventure qui vise à réduire la consommation de substances et le comportement antisocial, tout en accroissant l’attachement à l’école chez les jeunes à risque (ou les jeunes qui ont déjà pris part à des activités criminelles) âgés de 13 à 18 ans. Le programme s’attaque aux principaux facteurs de risque associés à la criminalité, notamment le comportement agressif et antisocial, la consommation de substances ainsi que le faible attachement à l’école. Il combine les données probantes tirées de modèles et de pratiques efficaces qui englobent des activités d’aventure en plein air structurées, une formation en dynamique de la vie et du mentorat.

Le programme a été mis en œuvre à St. John’s, à Terre‑Neuve, de 2009 à 2014.

Activités : Le Velocity Adventure Program est un programme de 12 mois qui réunit les principales composantes suivantes :

Processus de promotion de l’esprit d’équipe : Afin de se familiariser avec le programme, les jeunes participent à un certain nombre d’activités de jour, par exemple du kayak, du trapèze et de l’escalade de paroi rocheuse. Les séances de groupe ciblent aussi le renforcement des aptitudes à la vie quotidienne, le respect et la création d’un climat de collaboration.
Camp d’aventure : Durant le camp d’une durée de sept jours, les jeunes participent à des activités d’aventure conçues pour les amener à se dépasser sur les plans physique, émotionnel et mental. Le camp d’aventure plonge les participants dans la nature, les sortant de leur zone de confort pour qu’ils puissent vivre de nouvelles expériences d’apprentissage. Il met l’accent sur quatre aspects principaux du programme, à savoir les suivants : la préparation à la vie quotidienne et le développement personnel; l’apprentissage par l’expérience au moyen d’activités d’aventure en plein air; les aspects thérapeutiques et holistiques; et enfin, la promotion de la santé et du mieux-être.
Participation-connexion-changement : Pendant que les jeunes participent au camp d’aventure, le personnel du programme leur offre un soutien individuel pour les aider à gérer les problèmes dans leur vie, ainsi qu’à se prévaloir d’autres services offerts dans la collectivité. Il assure également des services de mentorat et d’encadrement aux jeunes afin qu’ils puissent régler leurs problèmes actuels. Ces services peuvent prendre la forme de présentations par des conférenciers (promotion de la santé, gestion des dépendances, résolution des conflits), de séances de formation (formation en dynamique de la vie, formation axée sur l’acquisition d’habiletés de communication, formation axée sur l’acquisition de compétences professionnelles, tutorat, clubs de devoirs, activités culturelles) et de références vers les services communautaires (counseling en matière de dépendances, services de tutorat, services de santé mentale).
Résultats : Les données obtenues au prétest et au suivi de 12 mois pour le Velocity Adventure Program révèlent que les participants affichaient une amélioration de leur motivation à réduire leur consommation de substances et de leur capacité perçue de gérer leurs problèmes d’abus de substances, de même qu’une grande amélioration au chapitre des études et des objectifs scolaires. Cependant, aucun changement important n’a été observé dans les comportements agressifs et antisociaux des jeunes participants.

Leadership and Resiliency ProgramFootnote5
Objectif : Le Leadership and Resiliency Program (LRP) est un programme scolaire et communautaire destiné aux élèves à risque âgés de 14 à 19 ans qui vise à les empêcher de consommer de la drogue et de recourir à la violence, tout en les aidant à accroître leur force intérieure et leur résilience. Il s’attaque notamment aux facteurs de risque suivants : le comportement perturbateur à l’école (comme l’intimidation ou le décrochage); le comportement agressif et impulsif; le comportement antisocial ou criminel; la fréquentation de pairs délinquants; et la participation de membres de la famille à des activités criminelles.

Depuis 2009, le programme LRP a été mis en œuvre dans bon nombre de provinces et de territoires (Alberta, Colombie‑Britannique, Nouvelle‑Écosse, Nunavut, Québec, Terre‑Neuve et Territoires du Nord‑Ouest), et plusieurs projets se poursuivent encore jusqu’à 2020.

Activités : Ce programme compte trois composantes interreliées. Chacune de ces composantes met l’accent sur l’acquisition de compétences en leadership et en résolution de problèmes chez les participants, tout en encourageant le renforcement de l’aptitude à résister à ses pairs, la gestion du risque, l’orientation vers les objectifs, la réflexion prospective, l’optimisme, l’empathie, la source de détermination interne et la gestion des conflits.

Réunions de groupe hebdomadaires sur la résilience : Ces réunions regroupent de 7 à 10 participants pendant les heures de classe tout au long de l’année scolaire et durent entre 1 h et 1 h ½ par semaine. Ces réunions de groupe, dirigées par un membre qualifié du personnel du programme, aident les jeunes à examiner et à aborder leurs forces inhérentes, en plus de leur présenter des approches pratiques qui leur permettront d’exploiter ces forces dans leur vie de tous les jours.
Activités mensuelles de bénévolat ou d’apprentissage par le service communautaire : Les participants cernent des occasions de faire du bénévolat dans des domaines tels que les soins aux animaux maltraités, les services aux jeunes enfants ou aux personnes âgées et l’embellissement communautaire.
Activités mensuelles de remplacement ou récréatives : Ces activités sont prévues à l’extérieur des heures de classe avec les activités convenant à chaque site, mais elles visent surtout à enseigner aux participants à prendre des risques calculés et à surmonter leurs difficultés personnelles. Par exemple, le programme a recours à des activités telles que le camping, la descente en eaux vives et l’escalade de paroi rocheuse pour aider les jeunes à acquérir des habiletés de planification et de gestion du risque.
Résultats : Une évaluation prétest et post-test montre que les participants au programme affichaient une réduction substantielle des suspensions scolaires (75 %) et des arrestations à l’adolescence (47 %), de même qu’une augmentation de l’assiduité scolaire (60-70 %)Footnote6.

Projet VentureFootnote7
Objectif : Le projet Venture est un programme de développement pour les jeunes axé sur le plein air qui a été conçu par le National Indian Youth Leadership Project dans le but de prévenir l’abus de substances chez les jeunes autochtones. Le programme mise sur des activités de plein air axées sur des valeurs traditionnelles autochtones pour favoriser l’établissement de relations positives avec les pairs et l’acquisition d’habiletés de groupe; pour faire participer les jeunes à des projets constructifs; pour permettre aux jeunes d’acquérir des compétences en leadership; et pour permettre l’acquisition et le renforcement de compétences sociales et d’aptitudes en matière de prise de décisions et de résolution de problèmes.

Depuis 2009, le projet Venture a été mis en œuvre dans bon nombre de provinces, soit la Colombie‑Britannique, le Manitoba, le Nouveau‑Brunswick, la Nouvelle‑Écosse, l’Ontario, le Québec et la Saskatchewan. Plusieurs de ces projets se poursuivront jusqu’en 2021.

Activités : Le programme compte quatre grandes composantes :

Activités en classe : Entre 20 et 25 séances d’une heure sont offertes tout au long de l’année scolaire. Des leçons axées sur le leadership et la spiritualité sont enseignées au moyen d’un agencement d’activités favorisant la socialisation et l’esprit d’équipe.
Activités de plein air : Chaque semaine, des activités d’aventure sont organisées après l’école et la fin de semaine, par exemple des randonnées pédestres et des sorties en camping. Ces activités d’aventure mettent les jeunes au défi et les aident à acquérir des aptitudes en résolution de problèmes et des compétences sociales, ainsi qu’à développer un sens des responsabilités.
Randonnées et camps d’aventure : Pendant l’été, les jeunes participent à des camps d’aventure et à des randonnées en nature d’une durée de trois à dix jours. Des Aînés, des modèles positifs et des experts « culturels » accompagnent les participants tout au long de ces activités.
Apprentissage par le service communautaire : Les jeunes accomplissent quatre projets d’apprentissage par le service communautaire chaque année (150 heures d’activités communautaires). Ces activités comprennent des occasions importantes d’apprentissage par le service communautaire, comme travailler auprès des Aînés ou réaliser des projets artistiques destinés à la collectivité, et sont conçues pour aider les jeunes à acquérir des compétences en leadership.
Résultats : Il y a actuellement deux évaluations d’impact en cours, dont les résultats sont attendus à compter de 2018‑2019. Selon les constatations prenant appui sur les données du prétest et du post-test d’une étude américaine réalisée sur le programme, le taux de consommation d’alcool est demeuré plus bas au fil du temps chez le groupe expérimental que chez le groupe témoin. La même étude révèle que le taux de consommation de drogues illicites est resté stable au sein du groupe expérimental, tandis qu’il a augmenté dans le groupe témoin. Les participants au programme affichaient en outre une assiduité scolaire accrue, de même qu’une réduction de la dépression et du comportement agressif.

II. Le contexte autochtone au Canada
Dans le contexte autochtone canadien, les connaissances sont limitées en ce qui concerne le recours à des activités sportives supervisées comme stratégie de prévention du crime. Des programmes de développement axés sur le sport ont toutefois produit des résultats positifs pour les collectivités autochtones canadiennesFootnote8. De nombreux programmes, notamment le Nunavik Youth Hockey Development Program, Alberta’s Future Leaders et Promoting Life-skills in Aboriginal Youth de Right to PlayFootnote9 ont été mis en œuvre au Canada et ont, de différentes façons, aidé les jeunes autochtones à éviter d’emprunter des chemins de vie négatifs (Halsall et Forneris, 2016).

Un programme de ce genre est offert à l’Innu Gym, un centre récréatif à Natuashish, sur la côte nord du Labrador. La collectivité des Premières Nations de Natuashish se trouve à 300 kilomètres d’un grand centre et est accessible uniquement par voie aérienne ou par traversier pendant l’été. Selon Statistique Canada, la population se chiffre à 936 personnes seulement, dont près de la moitié (440) avait moins de 19 ans en 2016. Les soirées sportives à l’Innu Gym comptent parmi les quelques activités organisées qui sont offertes dans la collectivité, et visent à détourner les jeunes de la tentation de consommer des drogues et de l’alcool.

Au moyen d’un examen de la portée de la littérature didactique disponible sur les programmes de développement par le sport destinés aux Autochtones au Canada, une étude a relevé trois thèmes communs qui incarnent les défis et les stratégies efficaces liés à ces programmes : (1) il est utile d’offrir aux participants à un programme de développement par le sport un mentorat assuré par du personnel appartenant à une autre culture, mais avantageux d’employer du personnel autochtone; (2) la participation communautaire est essentielle à la réussite d’un programme de développement par le sport dans les collectivités autochtones; et (3) le programme de développement par le sport joue un rôle secondaire seulement dans la réalisation des grands objectifs sociaux et économiques des collectivités autochtones (Gardam et al., 2017).

III. Initiatives internationales
Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

Prévention du crime par le sport – Nouvelle initiative : En 2015, dans le cadre de la Déclaration de Doha adoptée par le Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, l’ONUDC a lancé une initiative mondiale de prévention du crime chez les jeunes qui repose sur le pouvoir du sport. En collaboration avec plusieurs partenaires internationaux, par l’entremise de réunions avec des groupes d’experts et en s’inspirant des pratiques actuelles dans le domaine des programmes axés sur le sport, l’ONUDC a conçu le programme Line Up Live UpFootnote10 dans le but de renforcer la résilience chez les jeunes de 13 à 17 ans en améliorant leurs aptitudes à la vie quotidienne, de même qu’en augmentant leur connaissance des conséquences de la consommation de substances et de la criminalité.

Le programme se compose de dix séances qui ont été conçues pour cibler des ensembles particuliers d’aptitudes à la vie quotidienne : les compétences de vie personnelles (résolution de problèmes, pensée critique, prise de décisions, pensée créative, conscience de soi, gestion du stress et des émotions) et les compétences de vie sociales (empathie, communication efficace, entregent, techniques de refus). Il est possible de mettre en œuvre le programme dans les centres sportifs, les écoles et d’autres milieux communautaires pour remédier à la criminalité, à la violence et à la consommation de drogues chez les jeunes. Un essai pilote du programme a été effectué au Brésil, et des phases pilotes se poursuivront dans un avenir rapproché dans d’autres pays (comme l’Afrique du Sud et le Kirghizistan).

Laureus Sport for Good Footnote11

Depuis son lancement en 2000, l’organisme caritatif Laureus Sport for Good a soutenu plus de 150 projets dans plus de 35 pays, se servant du sport pour s’attaquer à la violence, à la discrimination et au désavantage. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de programmes axés sur le sport appuyés par Laureus. Certains d’entre eux ont été mis en œuvre à grande échelle et comptent leur propre réseau de partenaires et leur propre structure organisationnelle (voir les notes en fin d’ouvrage pour plus de détails).

KICK Im Boxring (Berlin, Allemagne) : Le projet Kick Im Boxring est un programme de formation en boxe de compétition qui tente de faire participer les jeunes à risque à des activités sportives en vue de prévenir les transitions vers la criminalité. Le programme de formation mobilise les jeunes dans des zones de conflit qui sont aux prises avec l’exclusion sociale ou une absence de possibilités de loisirs, et leur permet de faire de l’activité physique dans un endroit supervisé (Laureus et Ecorys, 2012). En plus d’une formation en boxe de compétition une à trois fois par semaine, le programme offre un avancement pédagogique aux participants les plus à risque par l’intermédiaire d’entraîneurs qui servent aussi d’éducateurs sociaux, de tuteurs et de personnes-ressources (Laureus et Ecorys, 2012). Les résultats d’évaluation disponibles Footnote12 montrent des réductions de la criminalité, de l’école buissonnière et de l’exclusion chez les participants. Les jeunes ont également fait état de niveaux réduits de stress à court terme grâce au programme, et ont indiqué avoir appris des compétences de vie importantes comme la discipline et la maîtrise de soi (Laureus et Ecorys, 2012). Le coût annuel du programme est de 72 600 €, ce qui équivaut à des économies de 3,43 € pour la société (réduction du crime, baisse des taux de chômage, augmentation des revenus et des possibilités d’emploi pour les jeunes, etc.) pour chaque euro investi (Laureus et Ecorys, 2012).
Fight for PeaceFootnote13 (Londres, Royaume‑Uni) : L’initiative Fight for Peace se sert de la boxe et des arts martiaux pour raviver l’intérêt des jeunes et les soutenir dans leur développement personnel. Ce programme scolaire vise à prévenir le comportement criminel, antisocial et violent plus tard dans la vie, en plus de guider les jeunes vers des chemins positifs (Laureus et Ecorys, 2012). Les services à la jeunesse et les travailleurs d’approche collaborent avec la police en vue de repérer les jeunes dans les secteurs chauds très criminalisés et de les diriger vers le programme. Les résultats d’évaluation disponiblesFootnote14montrent qu’un grand nombre de participants poursuivent leurs études ou décrochent un emploi, et des effets positifs plus faibles ont aussi été observés au chapitre de l’école buissonnière et de l’exclusion. Le coût du programme est de 580 000 €, ce qui équivaut à des avantages sociaux de 4,42 € pour chaque euro investi (Laureus et Ecorys, 2012).
Midnight BasketballFootnote15 (Milan, Italie) : Le programme Midnight Basketball vise à garder les jeunes ayant de faibles niveaux de motivation (ou à risque de criminalité) hors de la rue tard en soirée. L’objectif à long terme consiste à éloigner les jeunes des gangs pour les diriger vers des équipes sportives et à réduire la délinquance. Deux éducateurs de la rue recrutent des jeunes dans les parcs, les rues et les salles récréatives en soirée et les emmènent au terrain de basket-ball. Les formateurs et les éducateurs servent de modèles aux jeunes et tentent de cultiver une relation durable avec eux. Les résultats d’évaluation disponiblesFootnote16 montrent que le programme a aidé un certain nombre de jeunes de 16 ans et plus à poursuivre leurs études ou à décrocher un emploi, et des effets positifs plus faibles ont aussi été observés au chapitre de l’école buissonnière et de l’exclusion (Laureus et Ecorys, 2012). Le coût du programme est de 56 180 €, ce qui équivaut à des avantages sociaux de 5,64 € pour chaque euro investi (Laureus et Ecorys, 2012).
La National Alliance of Sport for the Desistance of Crime (NASDC)Footnote17

La NASDC a été lancée en 2015 pour appuyer les organisations qui se servent du sport pour prévenir la délinquance et réadapter les délinquants. La NASDC est l’un des principaux utilisateurs du sport dans le système de justice pénale et l’une des principales sources de données probantes sur le sujet. Cette alliance est gérée par l’organisme 2nd Chance Group.

Le projet 2nd Chance(South Gloucestershire, Angleterre) : Le projet 2nd Chance est un programme en établissement qui vise à améliorer le comportement des délinquants tout en favorisant l’acquisition de compétences de vie et d’attitudes positives (Meek, 2012). Le programme prend la forme d’une académie d’une durée de 12 à 15 semaines, où les délinquants ont participé à des activités de formation, d’entraînement et de pratique de divers sports (comme le soccer, le rugby et la boxe), lesquelles incorporaient des activités d’apprentissage en groupe telles que l’établissement d’objectifs et la capacité de raisonnement. Le projet 2nd Chance a aussi permis aux délinquants d’obtenir des qualifications en entraînement et en premiers soins, le but étant de tout faire pour préparer les délinquants à leur retour dans la collectivité (Meek, 2012). Le projet 2nd Chance a réussi à réduire considérablement les taux de récidive chez les participants, puisque le taux de nouvelle condamnation des participants au programme (18 %) était beaucoup plus bas que la moyenne chez les détenus (48 % après un an) (Meek, 2012). Par ailleurs, des améliorations statistiquement significatives dans les compétences de vie des participants ont été observées après le programme, en particulier une hausse des taux de résolution de conflits et une baisse de l’impulsivité et de l’agressivité (Meek, 2012).
Teaching Personal and Social Responsibility through Physical Activity (TPSR)
(Hellison, 2011)

Le modèle TPSR est un cadre basé sur la croyance selon laquelle il est possible d’enseigner des compétences de vie en enseignant l’éducation physique – il s’agit d’utiliser l’éducation physique comme moyen d’enseigner un code ou une discipline aux élèves. L’éducation physique sert de véhicule pour enseigner aux élèves diverses compétences de vie qu’ils peuvent mettre en pratique dans le gymnase et transférer dans d’autres milieux tels que l’école, la collectivité et la maison. Le modèle TPSR a été mis à l’essai sur le terrain dans le cadre de programmes d’éducation physique à l’école, ainsi que de programmes parascolaires et communautaires.

Ce cadre vise à amener les élèves à intégrer et à intérioriser le code, de même qu’à leur fournir une structure pour leur vie, leurs valeurs et leur discipline intérieure.

Le programme d’éducation physique Profesorado (El Salvador)

Le programme d’éducation physique Profesorado est un programme scolaire où des compétences de vie sont enseignées à l’aide d’activités physiques. Il a été mis en œuvre suivant le modèle Teaching Personal and Social Responsibility (TPSR)Footnote18 de Hellison pour l’enseignement de compétences de vie et de valeurs aux jeunes (Mandigo et al., 2016).

À l’école, les professeurs d’éducation physique donnent leurs cours en suivant l’approche humaniste et axée sur l’élève qui est au cœur du modèle TPSR de Hellison. L’activité physique sert de véhicule pour enseigner des compétences de vie.

Les résultats du programme Profesorado montrent des effets bénéfiques tant pour les garçons que pour les filles (Mandigo et al., 2016). Le programme a toutefois eu une plus grande incidence sur les garçons, ceux-ci ayant fait état d’une baisse de leur agressivité et d’une hausse de leurs compétences de vie à la fin de l’année scolaire par rapport au début de celle-ci (Mandigo et al., 2016).

Grassroot Soccer (États‑Unis, Royaume‑Uni, Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe)
Grassroot Soccer (GRS)Footnote19 est un organisme de santé des adolescents qui mise sur le soccer pour instruire les jeunes dans les pays en développement, les mobiliser et les inspirer à surmonter leurs plus gros problèmes de santé, à vivre une vie saine et productive et à servir d’agents de changement dans leur collectivité. GRS collabore avec des organisations autochtones et internationales en vue d’adapter, de mettre en œuvre et d’évaluer des programmes dans les collectivités locales, et il fournit un système de suivi et d’évaluation pour mieux mesurer les extrants, les résultats et les effets. Ses programmes fondés sur des données probantes, qui sont dirigés par des mentors locaux ayant reçu une formation, intègrent le soccer à des leçons dynamiques au sujet de la santé et du mieux-être qui mobilisent les jeunes et éliminent les obstacles culturels. À ce jour, GRS a offert une éducation en santé adaptée aux adolescents à plus de 1,9 million de jeunes dans près de 50 pays.

GRS a élaboré une gamme de programmes qui ciblent le développement des jeunes en s’attaquant à des enjeux tels que la criminalité, l’abus de substances et la violence tout en favorisant le leadership, l’employabilité et le comportement prosocial chez les jeunes. Cette gamme compte à la fois des programmes propres à un seul sexe et des programmes s’adressant aux deux sexes, qui sont mis en œuvre dans les écoles et les collectivités. Comme exemple d’étude d’évaluationFootnote20, en 2012, GRS a réalisé une évaluation prétest et post-test de Champions League, une intervention intensive de 72 séances axée sur le soccer qui vise à réduire la consommation de substances et la violence fondée sur le sexe parmi les garçons adolescents de 15 à 20 ans en Afrique du Sud. Les résultats au test de dépistage de drogues montrent une augmentation de la volonté de se soumettre au test (le nombre de participants ayant choisi de subir le test est passé de 59 % à 80 %) et une baisse des résultats positifs au test (le nombre de participants qui ont obtenu un résultat positif est passé de 29 % à 0 %) (Durkin et al., 2015). De plus, un essai clinique randomisé, réalisé conjointement avec l’Université de Stellenbosch et l’Université de la Californie à Los Angeles, montre que les garçons ayant participé à un programme de GRS étaient moins susceptibles de se livrer à des activités criminelles, de faire subir de la violence aux femmes et de consommer de la drogue. GRS se sert d’entraîneurs (ou de pairs mentors) pour exécuter les programmes auprès des adolescents, et ces entraîneurs suivent eux-mêmes un programme structuré qui leur permet d’acquérir des compétences améliorant l’employabilité ainsi que des habiletés de leadership. Les résultats de l’étude menée en Afrique du Sud montrent que 75 % des entraîneurs de GRS ont connu une augmentation des possibilités d’emploi, d’éducation ou de formation après avoir occupé le poste pendant deux ans.

Défis liés à la mise en œuvre
Comme toute initiative de prévention du crime, les programmes axés sur le sport comportent des défis liés à la mise en œuvre qui doivent être pris en compte. Les défis suivants ont été relevés en particulier :

Même si la collectivité joue un rôle important lorsqu’il s’agit de faciliter la participation au programme et l’inclusion sociale (Reis et al., 2016), les environnements social et physique peuvent tous deux créer des obstacles à la réussite du programme : le manque d’espace, les tensions territoriales entre les gangs menant à des débordements de violence, ainsi que les relations locales instables avec la police, peuvent tous entraîner des effets négatifs découlant des programmes axés sur le sport (McMahon et Belur, 2013).
Le manque de ressources communautaires peut également créer des restrictions concernant le type de sport choisi, de même que l’intensité et la qualité des activités (MacIntosh et al., 2016). Il est donc essentiel de s’assurer que la collectivité a la motivation d’investir dans un programme de prévention du crime axé sur le sport, qu’elle est résolue à le faire et qu’elle dispose de ressources suffisantes.
Le sport étant essentiellement une compétition, la logique de compétition et la pratique du sport peuvent mener à la subordination d’un adversaire ou même à la tricherie (possiblement à l’aide de drogues) si elles sont prises trop au sérieux (Ekholm, 2013; ONUDC, 2002). De plus, certains sports ritualisent et légitiment la violence et la confrontation (par exemple la boxe), ce que les jeunes pourraient voir comme un renforcement de ce type de comportement (Ekholm, 2013). C’est pourquoi il serait essentiel pour l’initiative axée sur le sport d’atténuer l’importance des éléments compétitifs de l’activité, tout en insistant sur les aspects non compétitifs du programme (compétences de vie) dans un environnement sécuritaire comportant des règles et des limites, et ce, en continuant à favoriser l’indépendance et la participation (Ekholm, 2013).
Le manque de communication entre les organismes partenaires et la collectivité peut donner lieu à de multiples objectifs et orientations pour le programme, lesquels peuvent parfois se contredire (MacIntosh et al., 2016). Afin d’éviter la confusion ou les problèmes, il convient d’établir une communication pratique et efficace entre tous les partenaires et d’énoncer clairement les responsabilités, de façon à garantir une mise en œuvre sans heurts et une orientation unifiée tout au long du programme.
Leçons apprises
Bien que les programmes axés sur le sport soient mis en œuvre de différentes façons, des leçons universelles ont été tirées de l’expérience de nombreux programmes. En voici quelques-unes :

Si certains ont fonctionné, les programmes de détournement axés sur le sport sont le plus susceptibles d’être efficaces en tant qu’initiatives de prévention du crime s’ils sont combinés à des stratégies ou à des activités de mentorat qui s’attaquent aux enjeux du développement social et personnel (Ehsani et al., 2012; Ekholm, 2013; Gardner, 2013; Mulholland, 2008; Cameron et MacDougall, 2000; Makkai et al., 2003; McKiernan, 2016; Nichols, 2007), car les liens bénéfiques entre le sport et la prévention du crime sont le plus apparents dans les programmes visant à renforcer les facteurs de protection et à atténuer les facteurs de risque (Taylor et al., 2015).
Les organisations qui connaissent le succès offrent les avantages suivants dans leur programme de développement axé sur le sport : des entraîneurs ayant reçu une formation, des activités intentionnelles, une sécurité physique et émotionnelle, de même qu’une administration et un contexte solides (cité dans Gardner, 2013; Makkai et al., 2003; ONUDC, 2002).
Les entraîneurs et les mentors jouent un rôle important dans le développement des jeunes; les formateurs qui formulent le plus d’éloges et de rétroaction informationnelle, et qui adoptent des comportements favorisant l’autonomie (par exemple, partager la prise de décisions et être à l’écoute des observations des participants), ont été associés aux participants qui font état de niveaux élevés d’estime de soi et de compétence perçue, ainsi qu’aux jeunes dont le comportement s’est amélioré (Weiss et Wiese-Bjornstal, 2009). D’autres recherches confirment l’importance des interactions entre les jeunes et les principaux agents sociaux (pairs, parents et entraîneurs) dans la réussite des programmes axés sur le sport (Holt et al., 2009; ONUDC, 2003; McKiernan, 2016; Makkai et al., 2003).
Il y a des preuves que les avantages potentiels du sport sont maximisés dans les environnements d’équipe (comparativement aux programmes axés sur l’individu) (McKiernan, 2016; Carmichael, 2008).
Comme tout programme de prévention du crime, il est important que les initiatives axées sur le sport soient assujetties à une évaluation rigoureuse visant à mesurer leur efficacité et à approfondir les connaissances, ce qui permettra d’améliorer les initiatives ultérieures (Sécurité publique Canada, 2009; ONUDC, 2002; Cameron et MacDougall, 2000).
Aux États‑Unis, le centre sportif Up2UsFootnote21 a réalisé une analyse de plusieurs organisations nationales qui appuient des programmes de développement des jeunes axés sur le sport. L’étude soulignait treize critères représentatifs de la qualité d’un programme axé sur le sport, lesquels reconnaissaient les caractéristiques communes aux programmes axés sur le sport destinés aux jeunes qui se sont avérés efficaces :

Caractéristiques des programmes de développement axés sur le sport de qualité

Sécurité physique et émotionnelle
Structure appropriée
Relations de soutien
Occasions d’appartenance
Normes sociales positives
Soutien à l’efficacité et au sentiment d’importance face aux autres
Occasions de renforcement des compétences
Occasions de favoriser la compétence culturelle
Apprentissage actif
Occasions de reconnaissance
Orientation vers les forces
Caractéristiques écologiques/holistiques
Intégration des efforts familiaux, scolaires et communautaires
(Gardner, 2013)

Principes clés des nouveaux programmes de prévention du crime axés sur le sport
En résumé, nous avons recensé un certain nombre de principes clés qu’il est important de prendre en considération dans la mise en œuvre de nouveaux programmes de prévention du crime axés sur le sport. L’Institut australien de criminologie a d’ailleurs compilé un cadre de principes qui couvre les leçons apprises et les défis liés à la mise en œuvre qui ont été relevés dans la recherche sur les programmes de prévention du crime axés sur le sport. Ce cadre est présenté ci-dessous :

Principes d’un programme constituant une bonne pratique

Tâches administratives
Énoncer clairement des buts et des résultats qui font l’objet d’un suivi et qui, dans la mesure du possible, sont évalués, afin que les programmes conservent leur pertinence pour les jeunes et que les ressources soient ciblées efficacement.
Veiller à ce que le personnel soit intéressé et enthousiaste à l’égard des programmes.
Environnement
Créer un environnement où les jeunes se sentent à l’aise et en sécurité sur les plans physique et émotionnel : promouvoir la participation volontaire à tous les niveaux, fixer un minimum de règles et réduire la compétition.
Veiller à ce que le personnel soit composé de personnes à qui les jeunes peuvent faire confiance et avec qui ils peuvent cultiver des relations positives.
Activités
Proposer des activités nouvelles et stimulantes qui sont engageantes et pertinentes pour les jeunes.
Veiller à ce que les activités individuelles et en équipe et à ce que l’exécution du programme soient adaptées au groupe cible (par exemple, garçons/filles).
Mener des activités à faible coût en dehors des heures de classe et la fin de semaine, lorsque les jeunes sont le plus susceptibles de ne pas être occupés ou de s’ennuyer.
Participation des jeunes
Offrir des possibilités de leadership aux jeunes dans l’organisation et le choix des activités.
Faire participer les jeunes à la promotion du programme.
Envisager de favoriser le mentorat par les pairs et les réseaux de soutien.
Accessibilité
Veiller à ce que le programme soit facilement accessible aux jeunes en assurant leur transport une fois la nuit tombée.
Soutien externe
Créer des liens et fournir de l’information au sujet des autres services et ressources accessibles aux jeunes dans la collectivité locale.
Fournir aux jeunes un point de contact continu.
Enjeux sous-jacents
Promouvoir l’équité et l’égalité.
Être conscient des enjeux familiaux, sociaux et liés à l’estime de soi qui influencent le comportement des jeunes.
Communiquer avec les jeunes en tant qu’individus, sans mettre l’accent uniquement sur leur comportement.
Promouvoir la pertinence des activités pour d’autres domaines de la vie.
(Makkai et al., 2003)

Conclusion
En général, les initiatives de prévention du crime axées sur le sport semblent prometteuses. Les données probantes disponibles montrent certains résultats encourageants au chapitre de l’amélioration des attitudes, des comportements et des possibilités, ainsi qu’un rendement appréciable du capital investi. De plus, quelques études internationales montrent une réduction des facteurs de risque et de la délinquance. Il serait toutefois utile de mener d’autres évaluations expérimentales et quasi-expérimentales rigoureuses pour confirmer ces effets positifs. Par ailleurs, pour comprendre comment les programmes de prévention du crime axés sur le sport réduisent la criminalité chez les jeunes, il faut connaître les chemins qu’empruntent ces programmes pour produire un changement. À cette fin, on peut entre autres mener des évaluations des processus qui tentent de mettre le doigt sur la façon dont les intrants et les activités du programme génèrent les résultats finaux. Les futurs travaux devraient en outre s’efforcer d’affiner la classification des programmes en fonction de la taille et de la nature de la composante sportive, ainsi que de quantifier les effets uniques du sport sur les résultats liés à la prévention du crime au sein des programmes de développement axés sur le sport à composantes multiples. Ces travaux aideraient à déterminer les composantes efficaces des modèles de détournement, et pourraient contribuer à expliquer les conclusions mixtes quant à l’efficacité des modèles.

Pour obtenir davantage de renseignements sur la recherche effectuée au Secteur de la sécurité communautaire et de la réduction du crime de Sécurité publique Canada, ou pour être inscrit à notre liste de distribution, veuillez communiquer avec :

Division de la recherche
Sécurité publique Canada
340, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario) K1A 0P8
PS.CPBResearch-RechercheSPC.SP@ps-sp.gc.ca

Les résumés de recherche sont produits pour le Secteur de la sécurité communautaire et de la réduction du crime, Sécurité publique Canada. Les opinions exprimées dans le présent résumé sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de Sécurité publique Canada.

Les sports de combats sont très efficaces pour sortir ou prévenir les jeunes de la criminalité.

Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des ga

par Jéromec, mardi 31 janvier 2023, 18:26 (il y a 451 jours) @ Blake

Les bonnes nouvelles ont peu ou presque pas de traction médiatiques... pourtant c'est souvent à ces bonnes idées qu'il faudrait se rattacher..

https://www.journaldemontreal.com/2023/01/09/boxer-pour-seloigner-des-gangs

Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des gangs de rue

Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des gangs de rue
Un projet lancé par un agent de Laval permet à des jeunes à risque de se dépasser dans ce sport

Projet Boxe Laval
PHOTO VALÉRIE GONTHIER
L’agent Nicolas Blondin de la police de Laval a mis sur pied le Projet Boxe cet été.

VALÉRIE GONTHIER
Lundi, 9 janvier 2023 00:00
MISE À JOUR Lundi, 9 janvier 2023 00:00
Déterminé à aider des jeunes qui flirtent avec la criminalité à se tenir loin des problèmes, un policier de Laval a mis sur pied un programme de boxe pour qu’ils dirigent leur énergie dans le ring plutôt que dans la rue.

• À lire aussi: Prévention Montréal: un programme pour lutter contre la violence chez les jeunes


«Il faut qu’on occupe d’eux, qu’ils aient d’autres modèles que des membres de gangs de rue. Pendant qu’ils sont ici à boxer, ils ne sont pas en train de flâner, ou même de prendre des décisions stupides comme de tirer sur quelqu’un», a lancé l’agent Nicolas Blondin, lorsque Le Journal l’a rencontré dans un gym entouré de ses protégés.


Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
C’est lui qui a eu l’idée de ce Projet Boxe cet été, après le décès d’un des jeunes qu’il tentait d’aider. Le garçon volait des véhicules et a péri lors d’une poursuite en voiture après un de ses crimes.

«Je le connaissais bien, je le voyais presque tous les jours. J’aurais aimé avoir plus d’impact dans sa vie», a-t-il confié.

Il a alors estimé que le moment était crucial : la fin des classes allait bientôt sonner et plusieurs jeunes seraient laissés à eux-mêmes pour la saison estivale.

«On en voyait susceptibles de se faire recruter, parce qu’ils vont à l’école dans un secteur où il y a des fusillades, où on sait qu’un gang de rue est implanté», a exposé le policier de l’escouade prévention.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Il a alors ciblé de jeunes délinquants, ou d’autres à risque de le devenir. Les occuper est devenu une priorité pour lui. Lui-même boxeur dans ses temps libres, il leur a proposé de monter dans le ring.

Encore fragiles

Et à ceux qui déplorent qu’on enseigne à des gamins comment se battre, l’agent Blondin réplique: «Ils savent déjà se battre!» Au moins, avec la boxe, ils développent de bonnes habitudes de vie.

Projet Boxe Laval
PHOTO VALÉRIE GONTHIER
Et surtout, un contrôle de leurs émotions.

«Au début, on ne savait pas comment ça allait se passer. Est-ce qu’ils allaient se taper sur la gueule dans le ring? Finalement, on n’a jamais eu de problèmes», a expliqué l’agent Blondin.

Malgré les efforts constatés depuis cinq mois, il sait que certains sont encore fragiles.


«Je connais leur tempérament. Ils pourraient scrapper leur vie par impulsivité, sans se soucier des conséquences», a-t-il lâché.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Surveillance accrue

Depuis le début du projet, d’importantes mesures de sécurité sont mises en place pour éviter tout incident. Deux des cinq policiers de l’escouade de prévention de la police de Laval sont toujours présents. Un met les gants et s’entraîne avec les jeunes. L’autre agent reste en uniforme et armé.

Des patrouilleurs assurent aussi une surveillance dans le stationnement du gym de Laval, où des jeunes s’entraînent plusieurs fois par semaine.

Une quarantaine de jeunes se rassemblent chaque semaine pour s’entraîner.
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Une quarantaine de jeunes se rassemblent chaque semaine pour s’entraîner.
«On est conscient que des rivaux pourraient venir s’en prendre aux jeunes ici, on doit assurer la sécurité des clients du gym et des jeunes du projet», a-t-il ajouté.

Le projet Boxe, financé par la Ville de Laval et chapeauté par Service aux jeunes (SAJ), destiné aux jeunes à risque ou impliqués dans des comportements délinquants, s’est terminé le 15 décembre dernier. Mais Nicolas Blondin espère que cela se poursuivra.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Si au début de l’été il a réussi à recruter 14 jeunes, il a maintenant atteint la capacité maximale de 40. Jamais sa relation avec les jeunes n’a été aussi bonne.

Lien de confiance

«Avant ça, lorsque je passais devant un groupe de jeunes qui flânaient, ils m’envoyaient chier. Maintenant, ils m’entourent, me parlent, me montrent leur dernier vidéoclip», a-t-il expliqué.

Il insiste d’ailleurs: ce projet n’est pas une opération déguisée de renseignements. Il souhaite bâtir un lien de confiance et les aider. Mais les jeunes sont avertis: s’ils commettent un crime, il devra agir.

Projet Boxe Laval
PHOTO VALÉRIE GONTHIER
«Si tu me flash une vidéo de toi avec un gun dans les mains, je ne pourrai pas fermer les yeux», a-t-il dit.

DE MEILLEURES HABITUDES DE VIE GRÂCE AU RING
«Avant, je passais mes temps libres à traîner devant la pizzéria, dans les parcs, dans la rue, je perdais mon temps.»

Depuis qu’il s’est mis à la boxe, Karim (nom fictif) se sent mieux. Physiquement, mais aussi mentalement.

«La boxe m’a appris la discipline et ça m’a aussi aidé dans mes études», a-t-il dit.

Le jeune âgé de 17 ans vapotait souvent. Il a depuis cessé, constatant les ravages de cette mauvaise habitude sur sa forme physique.

Lui qui n’aimait pas trop les policiers avant songe même à en devenir un plus tard.

«Ils sont là pour nous, pas contre nous», constate l’adolescent.

Un de ses amis vise pour sa part la compétition.

«Je viens ici cinq ou six fois par semaine, je vais au gym. J’ai un objectif, je veux faire des combats. C’est motivant», a-t-il dit.

Plus calme

Depuis qu’il s’entraîne intensément, Karim se sent davantage calme.

«Avant, si quelqu’un me dérangeait, je n’hésitais pas à le frapper. Maintenant, je suis plus calme, moins agressif. J’ai appris à utiliser davantage ma tête que mes mains pour me défendre», confesse-t-il.

Le coach de boxe du gym Extrême Évolution tente d’aider ces jeunes à avoir un meilleur contrôle d’eux-mêmes.

L’entraîneur Gabriel Beausoleil aide les jeunes à se dépasser.
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
L’entraîneur Gabriel Beausoleil aide les jeunes à se dépasser.
Gabriel Beausoleil se souvient qu’au début, ils voulaient tous se prouver, avaient le menton levé, affichaient un air méfiant, même défiant.

«Mais ça, c’est une invitation à recevoir un coup. Je leur ai appris à développer de l’assurance, à se tenir prêts, à voir venir une situation», a-t-il expliqué.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Environnement contrôlé

Il trouve pertinent de laisser ces jeunes se dépenser dans un environnement «contrôlé», plutôt que de se tester dans un parc, «où ils risquent de se crinquer et que ça dégénère».

Pour Geneviève Potvin, intervenante de proximité en criminalité pour le projet Service aux jeunes (SAJ), il s’agit aussi d’une belle façon de créer des liens avec eux.

«Sans ce projet, ça m’aurait pris un an à entrer en contact avec certains d’entre eux dans un parc, explique-t-elle. C’est aussi pour nous une façon de créer un filet de sécurité pour eux.»

Par ailleurs, les intervenants du projet tiennent à ce que les jeunes restent anonymes, pour leur éviter des représailles de groupes rivaux, mais aussi pour qu’ils ne soient pas ostracisés, pointés du doigt comme des jeunes «vulnérables».

Avatar

Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des ga

par Blake, mardi 31 janvier 2023, 19:09 (il y a 451 jours) @ Jéromec

Les bonnes nouvelles ont peu ou presque pas de traction médiatiques... pourtant c'est souvent à ces bonnes idées qu'il faudrait se rattacher..

https://www.journaldemontreal.com/2023/01/09/boxer-pour-seloigner-des-gangs

Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des gangs de rue

Un policier incite les jeunes à boxer pour s’éloigner des gangs de rue
Un projet lancé par un agent de Laval permet à des jeunes à risque de se dépasser dans ce sport


Projet Boxe Laval
PHOTO VALÉRIE GONTHIER
L’agent Nicolas Blondin de la police de Laval a mis sur pied le Projet Boxe cet été.

VALÉRIE GONTHIER
Lundi, 9 janvier 2023 00:00
MISE À JOUR Lundi, 9 janvier 2023 00:00
Déterminé à aider des jeunes qui flirtent avec la criminalité à se tenir loin des problèmes, un policier de Laval a mis sur pied un programme de boxe pour qu’ils dirigent leur énergie dans le ring plutôt que dans la rue.

• À lire aussi: Prévention Montréal: un programme pour lutter contre la violence chez les jeunes


«Il faut qu’on occupe d’eux, qu’ils aient d’autres modèles que des membres de gangs de rue. Pendant qu’ils sont ici à boxer, ils ne sont pas en train de flâner, ou même de prendre des décisions stupides comme de tirer sur quelqu’un», a lancé l’agent Nicolas Blondin, lorsque Le Journal l’a rencontré dans un gym entouré de ses protégés.


Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
C’est lui qui a eu l’idée de ce Projet Boxe cet été, après le décès d’un des jeunes qu’il tentait d’aider. Le garçon volait des véhicules et a péri lors d’une poursuite en voiture après un de ses crimes.

«Je le connaissais bien, je le voyais presque tous les jours. J’aurais aimé avoir plus d’impact dans sa vie», a-t-il confié.

Il a alors estimé que le moment était crucial : la fin des classes allait bientôt sonner et plusieurs jeunes seraient laissés à eux-mêmes pour la saison estivale.

«On en voyait susceptibles de se faire recruter, parce qu’ils vont à l’école dans un secteur où il y a des fusillades, où on sait qu’un gang de rue est implanté», a exposé le policier de l’escouade prévention.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Il a alors ciblé de jeunes délinquants, ou d’autres à risque de le devenir. Les occuper est devenu une priorité pour lui. Lui-même boxeur dans ses temps libres, il leur a proposé de monter dans le ring.

Encore fragiles

Et à ceux qui déplorent qu’on enseigne à des gamins comment se battre, l’agent Blondin réplique: «Ils savent déjà se battre!» Au moins, avec la boxe, ils développent de bonnes habitudes de vie.

Projet Boxe Laval
PHOTO VALÉRIE GONTHIER
Et surtout, un contrôle de leurs émotions.

«Au début, on ne savait pas comment ça allait se passer. Est-ce qu’ils allaient se taper sur la gueule dans le ring? Finalement, on n’a jamais eu de problèmes», a expliqué l’agent Blondin.

Malgré les efforts constatés depuis cinq mois, il sait que certains sont encore fragiles.


«Je connais leur tempérament. Ils pourraient scrapper leur vie par impulsivité, sans se soucier des conséquences», a-t-il lâché.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Surveillance accrue

Depuis le début du projet, d’importantes mesures de sécurité sont mises en place pour éviter tout incident. Deux des cinq policiers de l’escouade de prévention de la police de Laval sont toujours présents. Un met les gants et s’entraîne avec les jeunes. L’autre agent reste en uniforme et armé.

Des patrouilleurs assurent aussi une surveillance dans le stationnement du gym de Laval, où des jeunes s’entraînent plusieurs fois par semaine.

Une quarantaine de jeunes se rassemblent chaque semaine pour s’entraîner.
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Une quarantaine de jeunes se rassemblent chaque semaine pour s’entraîner.
«On est conscient que des rivaux pourraient venir s’en prendre aux jeunes ici, on doit assurer la sécurité des clients du gym et des jeunes du projet», a-t-il ajouté.

Le projet Boxe, financé par la Ville de Laval et chapeauté par Service aux jeunes (SAJ), destiné aux jeunes à risque ou impliqués dans des comportements délinquants, s’est terminé le 15 décembre dernier. Mais Nicolas Blondin espère que cela se poursuivra.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Si au début de l’été il a réussi à recruter 14 jeunes, il a maintenant atteint la capacité maximale de 40. Jamais sa relation avec les jeunes n’a été aussi bonne.

Lien de confiance

«Avant ça, lorsque je passais devant un groupe de jeunes qui flânaient, ils m’envoyaient chier. Maintenant, ils m’entourent, me parlent, me montrent leur dernier vidéoclip», a-t-il expliqué.

Il insiste d’ailleurs: ce projet n’est pas une opération déguisée de renseignements. Il souhaite bâtir un lien de confiance et les aider. Mais les jeunes sont avertis: s’ils commettent un crime, il devra agir.

Projet Boxe Laval
PHOTO VALÉRIE GONTHIER
«Si tu me flash une vidéo de toi avec un gun dans les mains, je ne pourrai pas fermer les yeux», a-t-il dit.

DE MEILLEURES HABITUDES DE VIE GRÂCE AU RING
«Avant, je passais mes temps libres à traîner devant la pizzéria, dans les parcs, dans la rue, je perdais mon temps.»

Depuis qu’il s’est mis à la boxe, Karim (nom fictif) se sent mieux. Physiquement, mais aussi mentalement.

«La boxe m’a appris la discipline et ça m’a aussi aidé dans mes études», a-t-il dit.

Le jeune âgé de 17 ans vapotait souvent. Il a depuis cessé, constatant les ravages de cette mauvaise habitude sur sa forme physique.

Lui qui n’aimait pas trop les policiers avant songe même à en devenir un plus tard.

«Ils sont là pour nous, pas contre nous», constate l’adolescent.

Un de ses amis vise pour sa part la compétition.

«Je viens ici cinq ou six fois par semaine, je vais au gym. J’ai un objectif, je veux faire des combats. C’est motivant», a-t-il dit.

Plus calme

Depuis qu’il s’entraîne intensément, Karim se sent davantage calme.

«Avant, si quelqu’un me dérangeait, je n’hésitais pas à le frapper. Maintenant, je suis plus calme, moins agressif. J’ai appris à utiliser davantage ma tête que mes mains pour me défendre», confesse-t-il.

Le coach de boxe du gym Extrême Évolution tente d’aider ces jeunes à avoir un meilleur contrôle d’eux-mêmes.

L’entraîneur Gabriel Beausoleil aide les jeunes à se dépasser.
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
L’entraîneur Gabriel Beausoleil aide les jeunes à se dépasser.
Gabriel Beausoleil se souvient qu’au début, ils voulaient tous se prouver, avaient le menton levé, affichaient un air méfiant, même défiant.

«Mais ça, c’est une invitation à recevoir un coup. Je leur ai appris à développer de l’assurance, à se tenir prêts, à voir venir une situation», a-t-il expliqué.

Projet Boxe Laval
PHOTO AGENCE QMI, THIERRY LAFORCE
Environnement contrôlé

Il trouve pertinent de laisser ces jeunes se dépenser dans un environnement «contrôlé», plutôt que de se tester dans un parc, «où ils risquent de se crinquer et que ça dégénère».

Pour Geneviève Potvin, intervenante de proximité en criminalité pour le projet Service aux jeunes (SAJ), il s’agit aussi d’une belle façon de créer des liens avec eux.

«Sans ce projet, ça m’aurait pris un an à entrer en contact avec certains d’entre eux dans un parc, explique-t-elle. C’est aussi pour nous une façon de créer un filet de sécurité pour eux.»

Par ailleurs, les intervenants du projet tiennent à ce que les jeunes restent anonymes, pour leur éviter des représailles de groupes rivaux, mais aussi pour qu’ils ne soient pas ostracisés, pointés du doigt comme des jeunes «vulnérables».

Oui, la boxe sort plusieurs jeunes du crime partout sur la planète.

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Question sur le hockey d'antan et aujourd'hui...

par Blake, mardi 31 janvier 2023, 11:57 (il y a 451 jours) @ Jéromec

Question sur le hockey d'antan et aujourd'hui...

Est-ce que les anciens joueurs auraient acceptés de se ridiculiser à porter le chandail bleu poudre pour vendre de la guénille ou ils se seraient révoltés...


Le Jour où le Capitaine Suzuki va dire Assez Tabarnak, il sera devenu un Vrai Capitaine...

Mais bon, je ne me fais pas d'illusion, ils vont sûrement continuer de le porter...

Blackhawks legend Bobby Hull leaves behind complicated legacy off the ice


https://www.youtube.com/watch?v=sy-tW-LJi7k

J'aime bien quand je vois des vidéos des années 80 et avant où il n'y avait pas de pubs sur les bandes et la glace.

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Décès de Bobby Hull

par Blake, mardi 31 janvier 2023, 11:54 (il y a 451 jours) @ Jéromec

La Légende du hockey Bobby Hull est décédé...

Étant donné que mes attentes pour les Canadiens cette année sont assez basse, pourquoi ne pas replonger dans le passé du hockey propre comme dans le temps...

PS : CE soir le CH joue en Pyjama Bleu poudre Dédé... donc à éviter!
:mdr:
Bobby Hull Goal Highlights

https://www.youtube.com/watch?v=o4skSR58XwM


https://www.journaldemontreal.com/2023/01/31/tout-le-monde-voulait-voir-jouer-bobby-hull

Tout le monde voulait voir jouer Bobby Hull
Il aura été l’un des joueurs les plus électrisants du hockey

Bobby Hull face au Canadien au Forum de Montréal en 1970.

MARC DE FOY
Mardi, 31 janvier 2023 00:00
MISE À JOUR Mardi, 31 janvier 2023 00:00
Le premier autographe que j’ai obtenu fut celui de Bobby Hull. Je l’avais reçu par l’entremise de mon oncle Marcel, voyageur de commerce, qui avait rencontré la Comète blonde dans une toilette de l’hôtel Royal York, à Toronto. Le message du numéro 9 des Blackhawks, qui s’écrivait en deux mots dans le temps, disait : À Marc, meilleurs vœux, Bobby Hull. C’était en 1966, j’avais 12 ans.
Je ne me rappelle pas si mon oncle lui avait épelé les mots en français ou si Hull l’avait fait de lui-même, mais qu’importe.

C’est le premier souvenir qui m’est revenu à la mémoire à l’annonce du décès de Bobby Hull, hier, à l’âge de 84 ans.

L’homme avait le sens des relations publiques. Il disait que ça faisait partie du travail d’un athlète de redonner aux amateurs et aux journalistes.

Il signait quantité d’autographes pendant les échauffements d’avant-match et faisait attendre l’autobus de son équipe après les matchs à l’étranger.

Pauvres gardiens !

Hull était au sommet de son art en 1966. Il venait d’éclipser le record de 50 buts en une saison qu’il partageait avec Maurice Richard et Bernard Geoffrion.

Il était le joueur le plus électrisant de la Ligue nationale, il faisait bondir les foules avec ses montées à l’emporte-pièce et ses tirs frappés foudroyants qui atteignaient 100 milles à l’heure. Les gardiens le craignaient, et pour cause !

En plus d’affronter des lancers à une vitesse qu’ils n’avaient jamais vue jusque-là, ils étaient encore nombreux à jouer sans masque.

Pauvre eux !

L’arrivée des palettes bananes

Comme s’ils n’avaient pas la vie suffisamment difficile dans l’exercice de leurs fonctions, c’était le début des bâtons aux palettes incurvées, une idée du grand Stan Mikita qui a grandi avec Hull dans l’organisation des Blackhawks.


Mikita eut l’idée un jour de placer la lame de son bâton sous une porte pour lui donner une forme arquée. Il fit ensuite l’expérience de tirer des rondelles.

Hull l’imita et c’est ainsi que commença l’ère des bâtons bananes, comme on les surnommait.

Les jeunes étaient tous des Bobby Hull quand ils levaient leur bâton loin en arrière, que ce soit avec une rondelle ou une balle de tennis. On arrivait enfin à faire lever la rondelle avec des lancers frappés.

Wow !

Attention aux rondelles volantes !

Un soir, au Chicago Stadium, mon regretté collègue Pierre Nadon eut juste le temps de baisser la tête dans la galerie de presse qui était située à une extrémité de la patinoire.

Hull s’était élancé du milieu de la patinoire. La rondelle avait cabossé le mur derrière l’ami Pierre.

Les amateurs qui étaient assis derrière les buts partout où Hull passait devaient se méfier.

Aussi, une visite des Blackhawks au Forum était un événement. Or, le Canadien avait le joueur pour surveiller Hull.

Claude Provost, qui devrait avoir sa place au Panthéon du hockey aux côtés de Bob Gainey et Guy Carbonneau, avait la mission de le suivre pas à pas et s’acquittait bien de sa tâche.

Le Tricolore est l’équipe parmi les six formations originales contre laquelle Hull obtint le moins de buts, le moins de mentions d’aide et le moins de points, soit 64 buts et 67 mentions d’aide pour un total de 131 points en 171 matchs.

Le Canadien fut aussi la seule formation contre laquelle il compila un différentiel négatif avec une fiche de -34.

Hull totalisa 211 points (108-103) en 175 rencontres contre les Bruins, 194 (108-86) en 171 matchs contre les Rangers, 193 (98-95) en 171 matchs aussi contre les Red Wings et 181 (97-84) en 173 contre les Maple Leafs.

Bel hommage à Joe

Hull m’avait fait un bel éloge de Provost, que ses coéquipiers appelaient Joe pour sa polyvalence et son ardeur au travail, lors du décès soudain de celui-ci en 1984, en Floride.

« Mon meilleur souvenir de Claude est qu’il fut de loin mon couvreur le plus honnête, avait-il dit.

« Je ne me souviens pas d’une fois où je me suis emporté contre lui quand il me couvrait de trop près. »

Les deux étaient devenus amis avec le temps.

Force de la nature

Hull était un dieu à Chicago.

Les Hawks étaient la risée de la LNH avant qu’il ne débarque dans la ville des vents, suivi un an plus tard de son grand ami Mikita durant la deuxième moitié des années 1950.

Natif de Point Anne, municipalité fantôme qui a été annexée à Belleville, en Ontario, il avait grandi sur une ferme.

Son corps était sculpté dans le roc.

On se plaisait à dire qu’il était fort comme les bœufs qu’il possédait sur sa ferme d’élevage.

L’ancien arbitre Red Storey, qui était réputé pour sa personnalité enjouée et son langage coloré, disait de lui que plus il enlevait de vêtements, plus il était gros.

Maître d’œuvre de l’AMH

Après 15 saisons à Chicago au cours desquelles il a marqué 604 buts, Hull a pris le pari de se joindre à l’Association mondiale, qui avait besoin de gros noms pour faire sa place sur l’échiquier du hockey professionnel.


Les 12 équipes de la nouvelle ligue cotisèrent toutes à son boni d’engagement, qui s’élevait à un million de dollars, ce qui représentait une forte somme en 1972.

La valeur du contrat qui le liait aux Jets de Winnipeg s’élevait à 1,75 million sur une période de 10 ans.

Hull a continué à remplir le filet aux côtés des Suédois Anders Hedberg et Ulf Nilsson, trio que l’on appelait la Hot Line dans ce qui est vite devenu le circuit maudit aux yeux des propriétaires de la Ligue nationale.

En tout et pour tout, Hull a inscrit 913 buts et totalisé 1808 points en 1474 matchs dans la LNH (16 saisons) et dans l’AMH (sept saisons).

C’est ce qu’on peut appeler une grande carrière.

SA VIE N’A PAS ÉTÉ UN MODÈLE
Brett Hull n’a pas adressé la parole à son père, Bobby, pendant plusieurs années. Ils se sont réconciliés quand le fils a commencé sa carrière dans la LNH. Le paternel était présent, en 2006, quand les Blues ont retiré le numéro 16 de Brett.
PHOTO D’ARCHIVES, REUTERS
Brett Hull n’a pas adressé la parole à son père, Bobby, pendant plusieurs années. Ils se sont réconciliés quand le fils a commencé sa carrière dans la LNH. Le paternel était présent, en 2006, quand les Blues ont retiré le numéro 16 de Brett.
Bobby Hull avait un côté sombre. L’homme n’arrivait pas à la cheville du grand joueur de hockey qu’il a été.

Ses frasques dans sa vie personnelle ont grandement terni son image. Sa fille Michelle, membre de la fratrie des cinq enfants issus de son premier mariage avec Joanne McKay, a déjà dit que vous ne vouliez pas être dans les parages lorsque son père était ivre. Avocate de profession, elle défend aujourd’hui des femmes victimes de violence conjugale.

Bien qu’aucune accusation criminelle n’ait été retenue en cette matière contre son père, il était de notoriété publique que ce dernier abusait de ses conjointes physiquement.

En plus de sa première épouse Joanne avec qui il a formé un couple de 1960 à 1980, sa deuxième conjointe Deborah, avec qui il a été marié de 1984 à 1986, a fait état publiquement des mauvais traitements que Hull lui faisait subir.

Celle-ci a porté plainte contre lui, puis l’a retirée. Elle mène une vie loin de l’œil public depuis.

Hull a eu aussi une relation de courte durée avec une dénommée Claudia Allen.

Réconciliation avec Brett

Son fils Brett ne lui a pas adressé la parole durant plusieurs années, lui reprochant ce qu’il avait fait à sa mère Joanne. Il s’est réconcilié avec son père quand il a commencé sa carrière dans la Ligue nationale avec les Flames de Calgary.

Marié trois fois, Hull a eu six enfants de deux unions, plus un autre venant d’une relation fortuite.

Pendant sa carrière junior avec les Teepees de St. Catharines, il a eu une fille dont il ignorait cependant l’existence quand il a quitté cette ville pour aller jouer dans la Ligue nationale. La jeune mère a donné l’enfant en adoption.

Outre Michelle et Brett, trois autres garçons sont nés du mariage entre Joanne McKay et Hull. Bobby fils et Blake ont remporté la Coupe Memorial avec les Royals de Cornwall, en 1980.

Pour sa part, Bart a évolué comme porteur de ballon avec les Rough Riders d’Ottawa et les Roughriders de la Saskatchewan, de la Ligue canadienne de football.

Michelle, quant à elle, a été patineuse artistique.

Des regrets

Dans une entrevue qu’il m’avait accordée en 1983, Hull avait dit avoir des regrets.

« Si c’était à refaire, je serais plus attentionné envers ma famille. Je regrette si j’ai pu embarrasser ma femme [Joanne] et mes enfants à certains moments.

« Et Dieu sait si je leur ai fait mal. »


Il n’avait toutefois pas retenu la leçon puisqu’il s’en est pris quelques années plus tard à sa conjointe Deborah avec qui il a eu une fille.

Hull a fait aussi les manchettes pour avoir proféré des propos racistes. Lors d’une interview au Moscow Times en 1988, il avait dit d’Hitler qu’il avait de bonnes idées, mais qu’il avait été peut-être trop loin.

Il avait nié avoir tenu ces propos, ajoutant que c’était le journaliste qui l’avait amené à discuter de ce sujet...

Une autre histoire raconte qu’il avait été cité aussi pour dire que la population noire était trop élevée aux États-Unis

Un autre grand qui part. :-(

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