Source : Cocktail de financement: enquête sur la CAQ pour le don de 200$ des parents endeuillés

Quebec
PATRICK BELLEROSE
Lundi, 19 février 2024 12:56

MISE À JOUR Lundi, 19 février 2024 13:28

La CAQ fait l’objet d’une enquête d’Élections Québec pour le don de 200$ versé par des parents endeuillés avant une rencontre avec la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, à l'occasion d'un cocktail de financement.

«Des informations publiques nous laissent croire que les deux contributions auraient été faites en échange d’une contrepartie, rendant ainsi ces contributions non conformes», écrit une porte-parole du directeur général des élections (DGEQ).

L’enquête du DGEQ pourrait donc mener à des sanctions pénales s’il s’avère que le don a donné directement accès à une rencontre avec la ministre.

«La Loi électorale prévoit une amende de 5 000 $ à 20 000 $ pour la personne qui, par la menace ou la contrainte ou par une promesse de compensation, de contrepartie ou de remboursement, incite un électeur à faire une contribution», explique le DGEQ.

La formation du premier ministre François Legault est dans l’embarras depuis plus d’une semaine pour un don versé par un couple qui souhaitait plaider pour abaisser à 0,05 le taux d’alcool permis au volant.

Élizabeth Rivera et Antoine Bittar mènent ce combat depuis le décès de leur jeune fille, Jessica, causé par un chauffeur en état d’ébriété.

Cocktail de financement: enquête sur la CAQ pour le don de 200$ des parents endeuillés
Le porte-parole libéral en matière de Transports, Monsef Derraji, aux côtés d'Antoine Bittar et d'Élizabeth Rivera, deux parents dont la vie d'un enfant a été fauchée par un chauffard intoxiqué. Le couple a déboursé 200$ pour rencontrer la ministre des Transports lors d'un cocktail de financement. CAPTURE D'ÉCRAN ASSEMBLÉE NATIONALE
L'invitation au cocktail de financement avait été faite par une employée du bureau de circonscription de la députée caquiste Marilyne Picard. «On nous a dit: “Vous achetez les billets et vous rencontrez la ministre. Vous avez deux minutes chacun”», a déclaré Mme Rivera en commission parlementaire, le 8 février dernier.

La ministre Guilbault s'était rapidement dissociée de cette démarche.

«De penser que, parce que je suis ministre ou parce que je suis députée de Louis-Hébert, quelqu’un a besoin de me payer pour venir me parler de son dossier, c’est inexact, c’est faux», avait-elle déclaré.

Remboursement non conforme
En remboursant le don directement aux parents, en pleine controverse, la CAQ s’est également placée dans une situation délicate.

«La loi prévoit que toute contribution non conforme doit être retournée au directeur général des élections en vue d’être remise au ministère des Finances. En réclamant les sommes des contributions non conformes, nous pouvons également réclamer tout financement public associé aux contributions, le cas échéant. Le parti ne peut ainsi tirer aucun bénéfice financier de la situation», écrit Élections Québec.

Pour le DGEQ, le montant envoyé au couple Rivera-Bittar était donc «un dédommagement» et non un remboursement de leurs contributions.

«Il s’agira alors d’une dépense du parti et cette dépense devra figurer au rapport financier annuel du parti», écrit Élections Québec.

La CAQ pourra régulariser sa situation en remboursant le don au DGEQ.

Collaboration
Invitée à commenter, la directrice générale de la CAQ a assuré que son parti «collaborera pleinement à l’enquête, car nous n’avons rien à cacher».

«Depuis le début, nous collaborons avec l’équipe d’Élections Québec concernant le dossier du remboursement, écrit Brigitte Legault. Nous avons toujours respecté les plus hauts standards de conformité et de transparence en matière de financement.»

«Nous avons pris la décision de ne plus accepter de financement privé, car l’intégrité du parti n’a pas de prix», ajoute-t-elle.
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Une autre histoire qui va s'éteindre d'elle-même !

Quel que soit le parti qui forme le gouvernement, il y a toujours ce genre de magouille qui se fait durant un mandat et lorsque cela éclate en plein jour, la meute se range derrière le chef afin de trouver une solution et de tenter d'enfouir la poussière sous le tapis du salon bleu.

C'est une histoire qui se répète, les fonds publics, ce n'est jamais assez !

Dédé

Ça n'ira pas très loin cette enquête.