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Décès de Paul Houde: les Boys en deuil de leur gardien «Fern»

L'animateur avait su faire sa marque au grand écran en jouant dans la comédie sportive québécoise
Décès de Paul Houde: les Boys en deuil de leur gardien «Fern»
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Olivier Faucher
et Laurent Lavoie

Samedi, 2 mars 2024 17:06

MISE À JOUR Samedi, 2 mars 2024 17:06

L’équipe des films cultes Les Boys a perdu un de ses «leaders» samedi, lorsque Paul Houde, qui interprétait le rôle du gardien de but «Fern», a rendu l’âme.

«Paul était un leader. Quand il arrivait pour le tournage, il n’arrêtait pas de parler. C’était comme ouvrir la radio dans la chambre», lance au bout du fil Richard Goudreau, producteur des films.

Ce dernier a appris la nouvelle samedi après-midi alors qu’il parlait justement de l’état de santé de Paul Houde avec un ami au téléphone.
Décès de Paul Houde: les Boys en deuil de leur gardien «Fern»
«Les Boys 1» - Film québécois réalisé par Louis Saia, sorti en 1997. Sur la photo: Paul Houde (Fernand Fern Rivest), Michel Barrette (Roger), Yvan Ponton (Jean-Charles Taillefert), Rémy Girard (Stan Ouellet) Crédit photo: courtoisie Photo Courtoisie

«Qu’est-ce qui se passe? On rêve-tu?», s’est-il demandé. «C’est tellement une grosse perte.»

«Je trouve ça effrayant. Il n’était pas vieux. Je suis sous le choc», a réagi de son côté l’acteur Rémy Girard, qui jouait le rôle de l’entraîneur «Stan».

Des amateurs des Boys ont par ailleurs partagé samedi dans les médias sociaux une citation de Fern qu’ils ont adaptée au départ de Paul Houde pour lui rendre hommage.

«Aujourd’hui, le grand club a décidé de te rappeler. Le Seigneur a fait de toi un premier choix au repêchage. Pour toi le tableau indicateur s’est arrêté à 69 ans [...] Adieu, Paul, tu n’es pas mort, tu es en prolongation.»
Décès de Paul Houde: les Boys en deuil de leur gardien «Fern»
Photo d'archives

Des Boys «tissés serré»

Les Boys ont été alertés par l’état de santé de Paul il y a deux semaines, lorsque ce dernier a dû s’absenter d’une réunion des acteurs du film pour la mise au jeu protocolaire du Tournoi Pee-Wee de Québec.

«J’ai annoncé cette nouvelle aux Boys en soupant. Ils se demandaient tous pourquoi il n’était pas là. Ça leur a donné un choc», raconte M. Goudreau.
Décès de Paul Houde: les Boys en deuil de leur gardien «Fern»
Richard Goudreau Photo Chantal Poirier / JdeM

«C’est une équipe très tissée serré, les Boys. Ça fait longtemps que je suis dans le métier et j’en ai vu des équipes sur des films, mais les Boys, c’est autre chose», ajoute-t-il.

Le producteur suivait «depuis près de deux mois», les soucis de santé de son ami Paul.

«Il y a deux semaines un vendredi, il a été opéré au CHUM. Ça a duré 10 heures. Il en était bien sorti. Il fallait qu’il se repose, qu’il fasse des exercices.»

Il avait en effet traversé avec succès une chirurgie pour une masse au cerveau, a écrit sa sœur Johanne Houde dans Facebook. «Malheureusement, son cœur s’est arrêté subitement à la suite de complications», a-t-elle annoncé samedi.
«Un compagnon extraordinaire»

«C’est un des fiers Boys, un des plus drôles d’ailleurs», a fait valoir Marc Messier, qui jouait le rôle de Bob Chicoine. «On a eu beaucoup, beaucoup de plaisir. C’est un gars qui connaissait bien le sport, un statisticien. Il était un peu comme son personnage, en fait. C’était un bon gars.»

Rémy Girard se souvient de Paul Houde comme d’«un compagnon extraordinaire» avec une culture générale «incroyable».
Décès de Paul Houde: les Boys en deuil de leur gardien «Fern»
Rémy Girard dans son rôle de Stan Ouellet. Courtoisie

«Il mettait une ambiance extraordinaire sur le plateau de tournage parce qu’il nous racontait beaucoup d’histoires. Paul, c’était notre référence.»

L’acteur se remémore entre autres son voyage à Chamonix, en France, pour le tournage de Les Boys 2.

«Il avait décidé de nous emmener Serge Thériault et moi dans un téléphérique. Paul, c’était un spécialiste de l’alpinisme, et il connaissait toutes les montagnes par leur petit nom. On n’en revenait pas!»

Richard Goudreau, qui a été le voisin d’en face de Paul pendant de nombreuses années, a aussi été marqué par les connaissances et la mémoire exceptionnelle de son ami.

«On se faisait souvent des soupers avec Marc Messier les samedis soirs. Un jeu qu’on faisait avec lui, c’est que j’ouvrais l’encyclopédie des records olympiques et je lui faisais deviner des performances au hasard.»

«C’était incroyable. Il donnait le bon nom de l’athlète, lors de quels olympiques et en quelle année! On riait tellement. Il y avait à peu près 500 pages dans le livre!»