Le climat et la politique (Forum)
La réponse des partis à la crise du climat
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Photo: Mark Ralston Agence France-Presse La Planète s’invite au Parlement souhaite que le gouvernement prenne des mesures sans précédent afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada et de s’attaquer à la crise climatique.
Libéraux, conservateurs et néodémocrates refusent de s’engager à stopper l’expansion du secteur des énergies fossiles au Canada, et donc à interdire tous les nouveaux projets pétroliers et gaziers. Cette revendication est au coeur des demandes du collectif La Planète s’invite au Parlement, qui organise l’importante mobilisation climatique prévue vendredi.
Le Devoir a demandé aux principaux partis fédéraux présentement en campagne électorale de prendre position par rapport aux quatre revendications du collectif qui organise la manifestation pour le climat qui se tiendra à Montréal et à laquelle participeront des représentants de plusieurs partis politiques.
Ces revendications exigent notamment de mieux informer la population sur la « gravité » de la crise climatique et de permettre aux citoyens de participer à la « transition » vers une société sobre en carbone.
Mais surtout, La Planète s’invite au Parlement souhaite que le gouvernement prenne des mesures sans précédent afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada et de s’attaquer à la crise climatique. On demande donc à Ottawa d’« interdire tout nouveau projet d’exploration ou d’exploitation des hydrocarbures ».
Cet enjeu est en apparence bien concret, puisque l’Association canadienne des producteurs pétroliers prévoit une croissance continue de la production canadienne, et ce, au moins jusqu’en 2035. Elle devrait alors atteindre 5,8 millions de barils par jour, soit plus de deux milliards de barils par année.
Le Parti libéral n’a toutefois pas répondu directement à cette revendication, se contentant de rappeler l’engagement pris cette semaine de parvenir à un objectif de « zéro émission nette en 2050 ». Son porte-parole, Pierre-Olivier Herbert, a ajouté que le Canada amorcerait donc une « transition vers une économie verte » qui impliquerait notamment « une loi sur la transition équitable afin de soutenir les travailleurs et les communautés touchés par la transition vers une énergie propre ».
Par écrit, l’attachée de presse du Parti conservateur pour le Québec, Josée Morissette, a simplement rappelé qu’Andrew Scheer compte « créer un corridor énergétique quand il sera premier ministre. L’objectif est d’améliorer le commerce interprovincial et de permettre à toutes les régions du pays de profiter de nos richesses énergétiques. Ce projet permettra au Canada de réaliser son indépendance énergétique ».
Sans fermer complètement la porte aux nouveaux forages pétroliers et gaziers ainsi qu’à l’exploitation de nouveaux gisements, le Nouveau Parti démocratique promet d’être plus contraignant pour cette industrie. « Afin d’opérer la nécessaire transition vers une économie verte le plus rapidement possible, le NPD ne considérera que les projets d’exploration ou d’exploitation des hydrocarbures qui sont cohérents avec nos objectifs de réduction des émissions de GES, qui respectent les droits des peuples autochtones et qui créent des emplois ici même », a fait valoir le parti.
Le Parti populaire du Canada n’entend pas freiner la croissance de l’industrie des énergies fossiles, alors que le Parti vert s’engage à fermer la porte à tout nouveau projet d’exploration ou d’exploitation. Quant au Bloc québécois, il estime que « l’exploitation des ressources naturelles relève des provinces », tout en plaidant pour « un moratoire négocié » pour les éventuels projets pétroliers dans le golfe du Saint-Laurent.
En ce qui a trait au soutien financier de l’État canadien au secteur pétrolier et gazier, les libéraux s’engagent à « éliminer progressivement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles d’ici 2025 », tandis que les conservateurs promettent d’« examiner tous les programmes de subventions aux entreprises et d’éliminer ceux qui ne profitent pas aux Canadiens ».
Les néodémocrates sont plus formels et promettent d’éliminer « toutes les subventions fédérales à l’industrie des combustibles fossiles », mais aussi de réaffecter ces fonds « à des initiatives à faible intensité carbonique ». Le Parti vert compte agir de la même façon, et le Parti populaire du Canada promet d’« éliminer toutes les subventions ».
Loi climatique
La Planète s’invite au Parlement exige par ailleurs l’adoption d’une loi qui forcerait le gouvernement à respecter des engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre en phase avec les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Le Parti vert et le Nouveau Parti démocratique promettent d’adopter une telle loi, alors que le Parti populaire du Canada s’y oppose. Quant au Parti conservateur, il s’en remet à son « vrai plan pour protéger notre environnement », tout en réitérant l’objectif de réduire les émissions de GES du Canada de 30 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005.
Les libéraux se sont engagés cette semaine à adopter une législation afin de s’assurer d’atteindre la carboneutralité en 2050, à l’instar d’autres pays dans le monde.
Une version précédente de l'infographie accompagnant ce texte a été corrigée. La colonne des engagements du Bloc québécois était vide. Or, il aurait fallu cocher les trois cases indiquant que le parti s’est engagé à interdire tout nouveau projet d’exploration ou d’exploitation des hydrocarbures, à mettre un terme à toutes les subventions directes ou indirectes aux combustibles fossiles, et à adopter une loi climatique qui force l’atteinte des cibles de GES recommandées par le GIEC pour limiter le réchauffement du climat à 1,5 degré.
Le climat et la politique
Wow, tout un effort des partis pour éliminer les GES !
Greta va pogner les nerfs si elle voit ça !