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Un médicament pour combattre les symptômes de la COVID-19 (Forum)

par Blake, jeudi 03 septembre 2020, 20:47 (il y a 1549 jours)

Un médicament pour combattre les symptômes de la COVID-19 passe à la phase III.


Une entreprise de biotechnologie de Dieppe au Nouveau-Brunswick, en collaboration avec un chercheur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), se lancera dans la troisième phase d’une étude portant sur l’utilisation de la dapsone dans le traitement de certains des plus graves symptômes de la COVID-19.

Le Dr Houfar Sekhavat est fondateur et directeur général de Pulmonem. Il raconte avoir eu l’idée d’utiliser la molécule anti-inflammatoire bien connue des professionnels de la santé pour contrôler, voire totalement prévenir l'inflammation pulmonaire causée par la COVID-19 en mars dernier.

Le médicament agirait en amont d’une hospitalisation et pourrait être pris par les patients qui ressentent des symptômes du virus, mais chez qui le système immunitaire n’est pas encore hors de contrôle, afin de prévenir la «tempête inflammatoire» qui a envoyé de nombreux patients aux urgences.

«La tempête inflammatoire due au COVID a eu beaucoup de presse, mais son mécanisme d’action n’était pas très connu», explique-t-il. Il ajoute avoir pensé à cette molécule qui est utilisée dans son domaine d’expertise, l’ophtalmologie, afin de prévenir l’hospitalisation de nombreux patients.

Un médicament «nécessaire malgré un vaccin»
Pour mener ce projet à terme, le Dr Sekhavat s’est adjoint l'expertise du Dr Jean Bourbeau, pneumologue et épidémiologiste au Centre universitaire de santé McGill.


Le chercheur insiste sur la nécessité de développer des solutions alternatives à un éventuel vaccin. «Même en présence de vaccin, on va avoir besoin d’un traitement parce qu’il y a des patients qu’ils ne le prendront pas. Il y a des patients chez qui ça ne sera pas efficace. On connaît l’efficacité du vaccin contre l’influenza, dans les meilleures années c’est 45 à 50 % d’efficacité, dans les moins bonnes années c’est près de 0 % comme il y a deux ans», argue-t-il.

Même son de cloche du côté du Dr Sekhavat qui rappelle au passage que même si un vaccin voyait le jour, la durée de l’immunité qu’il procurerait demeure incertaine.

Une solution peu coûteuse et rapidement disponible sur le marché... à condition d’être financée
L’essai clinique qui sera mené auprès de 2000 patients doit commencer en septembre au Canada et se poursuivre au mois d’octobre chez nos voisins du sud, dès que le financement sera obtenu.

Si les choses se déroulent comme prévu, le médicament pourrait être prêt à la distribution dès la fin de 2020.

Le Dr Sekhavat justifie ce délai de production expéditif par deux facteurs.

«On a une entente avec le plus gros manufacturier aux États-Unis de cette molécule-là. Ils ont la capacité de produire jusqu’à un milliard de pilules par jour», affirme le docteur dans un premier temps.

Dans un second temps, le recrutement de la majorité des patients doit se faire aux États-Unis, par l’entremise de centres de recherche «où la pandémie est la plus forte».

Or, la portion américaine de l’étude ne pourra être lancée qu’une fois le financement nécessaire au projet sécurisé.

De nombreux investisseurs institutionnels et privés ont montré de l’intérêt pour l’étude, mais «un soutien du public serait le bienvenu», souligne le Dr Sekhavat.

Selon le Dr Bourbeau, il s’agit d’une solution de rechange à un vaccin qui permettrait peut-être d’éviter les conséquences d’une deuxième vague sur le système de santé déjà éprouvé par le début de la pandémie.

«C’est important que la population comprenne et surtout que nos gouvernements comprennent qu’on arrive avec une solution potentielle et que cette solution-là devrait recevoir de l’attention, qu’il y ait un vaccin ou non», plaide le pneumologue. «Le Canada a la possibilité d’être un instigateur», s’enthousiasme-t-il.

Le faible coût associé au médicament devrait d’autant plus intéresser le gouvernement, selon le Dr Sekhavat. Comme il s’agit de la reformulation d’un médicament générique déjà existant, la solution proposée par Pulmonem coûterait «moins de 60 $ pour le traitement complet».

«C’est un projet qu’on ne peut pas ignorer», conclut le Dr Sekhavat.

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/sciences/un-m%c3%a9dicament-pour-combattre-les-sym...


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