Protestation: des manifs qui ne lèvent pas. (Forum)
Pendant que le Québec enregistrait un bilan préoccupant pour les nouveaux cas de COVID-19, samedi, une mobilisation citoyenne prévue dans 16 villes pour réclamer la fin de l’urgence sanitaire a plutôt fait chou blanc.
Ce sont 1107 nouveaux cas qui ont été enregistrés dans la province, ce qui frise le record quotidien de 1110 établi le 1er mai, et dix décès s’ajoutent. À Québec, on recense 153 nouveaux individus porteurs de la COVID-19 et 65 du côté de Chaudière-Appalaches.
Cette nouvelle hausse survenait samedi, alors que des manifestations du groupe Action Coordination étaient organisées un peu partout au Québec pour demander la fin de l’état d’urgence sanitaire.
L’événement n’a attiré presque personne dans la plupart des villes, comme à Québec et Trois-Rivières où seulement une dizaine de sympathisants de la cause se sont réunis. Ils étaient si peu à s’être rassemblés dans la Vieille Capitale que deux femmes qui s’étaient trompées de manifestation faisaient gonfler leur nombre de 20 %.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) s’était pourtant bien préparé à encadrer l’événement qui devait avoir lieu au parc Jean-Pelletier afin d’éviter tout débordement.
Avec plus d’une vingtaine d’agents sur place, les policiers dépassaient finalement en nombre la poignée de manifestants qui s’était déplacée. Après une demi-heure, la majeure partie des effectifs avait déjà déserté les lieux sans qu’on remette une seule amende.
Des dizaines » d’amendes
La situation était cependant différente au parc Beauséjour de Rimouski, où la manifestation principale du groupe s’est tenue. Près de 500 personnes s’y sont rassemblées sans respecter la distanciation sociale, et pour plusieurs, sans porter le masque.
Si le rassemblement surveillé de près par la Sûreté du Québec (SQ) n’a généré aucune arrestation, « plusieurs dizaines » de constats d’infractions de 1546 $ ont été remis à des manifestants réfractaires. « On a fait des rappels, on a donné l’opportunité aux gens de se procurer un masque. Malgré tout ça, des gens ont refusé », a fait savoir le sergent Claude Doiron de la SQ.
De son côté, le « Libre-penseur québécois » et administrateur de la Fondation de la défense des droits et libertés du peuple, Stéphane Blais, a déjà indiqué vouloir contester ces amendes et intenter un recours collectif.
« On est là pour veiller à ce que les droits fondamentaux des citoyens soient respectés. [...] Des avocats vont prendre ça en charge », a-t-il dit.
Une situation similaire a été observée à Montréal, alors qu’au moins quatre individus, sur la trentaine de personnes qui étaient présentes, ont reçu une contravention pour avoir refusé de se couvrir le visage.
À Rimouski, c’est finalement la direction régionale de Santé publique qui est intervenue pour mettre fin au rassemblement qu’elle jugeait illégal en raison du non-respect des mesures sanitaires.
https://www.journaldequebec.com/2020/10/03/marches-pour-la-fin-de-lurgence-sanitaire--p...