Trump se prépare à contester sa défaite du 3 novembre. (Forum)
WASHINGTON — Donald Trump a trouvé en William Barr, le procureur général des États-Unis, un allié puissant pour semer le doute sur la légitimité de l'élection présidentielle à venir.
M. Barr a sonné l'alarme à plusieurs reprises en vue du scrutin de novembre, en dépit de l'absence de preuves voulant que le processus soit vicié.
Ses commentaires sont lourds de sens — et déconcertants pour les démocrates —, car M. Barr n’est pas un membre ordinaire du cabinet. En tant que dirigeant du département de la Justice, il peut orienter les enquêtes sur l'ingérence et la fraude électorale.
Bien que son département ne supervise pas les élections, il pourrait intervenir dans des batailles judiciaires sur des courses contestées. Et toute déclaration venant du plus haut responsable des forces de l’ordre qui remet en question les résultats des élections pourrait ébranler davantage la confiance du public, au moment où elle est déjà fragilisée par la désinformation.
«Ceux qui pensent que Barr veille sur les intérêts de Trump plutôt que sur les intérêts du pays ont des raisons de s'inquiéter qu'il instrumentalise le pouvoir d'enquête du département de la Justice pour aider Trump au moins politiquement, sinon légalement, dans une contestation post-élection», analyse Richard Hasen, un expert en droit électoral de l'Université de Californie à Irvine.
Les préoccupations des démocrates et des experts en la matière sont exacerbées par le fait que M. Barr est considéré comme dévoué au président, attaché aux vastes pouvoirs de la branche exécutive et très critique de l'enquête du FBI sur l'ingérence russe lors des dernières élections.
Les commentaires de M. Barr s'alignent avec les efforts de Donald Trump et de sa campagne, qui présentent le vote par correspondance comme truffé de failles et qui préparent potentiellement le terrain à une contestation des résultats électoraux.
Les recherches contredisent pourtant l'idée selon laquelle la fraude constitue un problème insidieux dans le processus de vote par correspondance. Les services de renseignement américain disent ne pas disposer d'informations suggérant que certaines des craintes de M. Barr seraient sur le point de se concrétiser, comme la contrefaçon de bulletins de vote par les adversaires politiques de l'administration Trump.
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