Pourquoi les policiers sont-ils devenus la « cible numéro 1 (Forum)

par Jéromec, jeudi 29 avril 2021, 08:12 (il y a 1084 jours) @ Jéromec

AVec les primes COVID....certains policiers sont en train de creuser leur propre tombeau....

https://www.20minutes.fr/societe/3029727-20210426-attaque-terroriste-rambouillet-pourqu...

Pourquoi les policiers sont-ils devenus la « cible numéro 1 » des terroristes ?

Trois jours après l’assassinat de Stéphanie M. à Rambouillet (Yvelines), la police est sous le choc. Cette agente administrative de 49 ans a été poignardée vendredi après-midi dans le sas du commissariat où elle travaillait par Jamel Gorchene, un Tunisien de 36 ans radicalisé et présentant des troubles de la personnalité.

A Paris, une petite centaine d’agents se sont réunis ce lundi devant le commissariat du 4e arrondissement pour lui rendre hommage. « Souvent, le fait de se rassembler dans des moments pareils permet de réaliser ce qu’il s’est passé », explique Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police-FO. « On a conscience d’être à un tournant », ajoute-t-elle. « En France, la police est devenue la cible numéro 1 des terroristes. (Stéphanie M.) a été tuée car elle était policière. »

ette attaque est « la 17e action terroriste islamiste commise en France depuis 2014 contre les forces de l’ordre », a rappelé dimanche le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, lors d'une conférence de presse. Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider à Magnanville (Yvelines), Arnaud Beltrame à Trèbes (Aude)… Neuf fonctionnaires de police ou militaires sont morts et près d’une vingtaine ont été blessés dans ces agressions, parfois commises avec un simple couteau. « Nous sommes depuis longtemps la cible des terroristes. Daesh avait dit que les cibles à frapper, c’était tout ce qui pouvait représenter l’Etat. Cette attaque en est la démonstration », souligne Rocco Contento, secrétaire départemental d’Unité SGP Police-FO.

Pousser l’Etat à réagir violemment
Professeur de droit pénal à l’université de Tours et chercheur au Cesdip, Olivier Cahn observe un point commun dans la stratégie des terroristes d’aujourd’hui et « les anarchistes ou les membres de l’extrême gauche des années 1970 ». L’objectif des auteurs d’attaques, dit-il, est de pousser l’Etat à réagir violemment, afin qu’il révèle son « vrai visage » et qu’une « guerre civile » éclate. A l’époque, il s’agissait de montrer que l’Etat était « autoritaire », aujourd’hui qu’il est « raciste ». « Or, tout le monde sait que lorsqu’on s’en prend à un policier, la réaction de l’Etat est d’autant plus violente. C’est ce qu’ont très tôt théorisé les anarchistes, et c’est ce que l’on peut retrouver dans certains écrits de Daesh datant de 2014 ou 2015. »

Le chercheur s’interroge aussi sur le profil des assaillants, des gens parfois décrits comme « dépressifs » ou en proie à de graves problèmes psychologiques. En allant s’attaquer à des policiers, ne chercheraient-ils pas à se faire tuer ? C’est « la théorie du suicide by cops », précise-t-il. « Le fait d’être systématiquement tué lorsqu’on s’en prend à un policier peut aussi susciter certaines vocations. Ce n’est pas scientifique et il va falloir étudier ça sur le long terme. Mais c’est quelque chose déjà vu dans les tueries de masses aux Etats-Unis. L’exemple type, c’était la tuerie de Colombine. Ils commettent un acte en sachant qu’il suffira ensuite de courir vers les policiers avec leurs armes pour être abattus. »

« Sécuriser nos bâtiments »
Vendredi, le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets de renforcer la sécurité aux abords des commissariats et des brigades de gendarmerie. Linda Kebbab estime pour sa part qu’il faut commencer à « réfléchir à la manière de sécuriser nos bâtiments », peut-être en « faisant appel à la technologie » en complément du « policier chargé de faire le filtre à l’entrée ». « Une police qui n’est pas en sécurité, c’est une police qui ne peut pas protéger la population », soutient-elle. Mais ce lundi, l’heure était au recueillement. « Ce n’est pas un rassemblement revendicatif, conclut la syndicaliste. C’est une famille qui se réunit dans l’émotion. »


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