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Système de la santé : « La population est à risque » (Forum)
Source : Patient décédé après 16 heures aux urgences : « La population est à risque »
Hugo Prévost, Hadi Hassin - Hier à 20 h 03
La mort d'un patient, décédé des suites de la rupture d'une valve cardiaque après avoir passé 16 heures aux urgences d'un l'hôpital sans avoir été vu par un médecin, pousse des docteurs à dénoncer les conditions qui prévalent en ce moment dans le système de santé québécois. Selon le président de l'Association des spécialistes en médecine d'urgence du Québec (ASMUQ), « la population est à risque ».
L'affaire a été révélée par le Dr Sébastien Marin sur Twitter. Le médecin affirme que le patient décédé, un homme de plus de 70 ans, est d'abord rentré chez lui, faute d'avoir vu un médecin, après avoir passé ces 16 heures à l'urgence d'un premier hôpital.
La dégradation de son état a forcé l'homme à retourner à l'hôpital le lendemain. Cette fois, il a choisi d'aller au Barrie Memorial, le centre hospitalier où travaille le Dr Marin.
L'homme serait mort environ 10 minutes après son arrivée, en pleine nuit, à cet hôpital d'Ormstown, au sud de Salaberry-de-Valleyfield.
Quand je l'ai vu, j'ai tout de suite pensé à une section de l'aorte parce qu'il était connu pour ça, selon le patient», a indiqué le Dr Marin en entrevue à Radio-Canada.
Le septuagénaire avait effectivement récemment subi un anévrisme, selon son dossier de santé.
C'est un cas qui a été échappé par le système, en premier. C'est un patient qui n'aurait pas dû attendre à l'urgence. C'est un cas qui était quand même assez clair, un cas qui était dangereux», a renchéri le Dr Marin..
L'engorgement des urgences fait craindre le pire, dit un médecin
De son côté, le Dr Gilbert Boucher, président de l'ASMUQ, ne mâche pas ses mots. Il est évident qu'avec l'engorgement des urgences, avec le nombre de patients qui quittent sans avoir vu de médecin... On met la population à risque avec des circonstances comme cela.»
On est toujours étonnés par ce genre de choses-là», a poursuivi le Dr Boucher, en faisant référence à la mort de ce patient qui n'a pas été pris en charge alors que son état nécessitait des soins urgents.
On espère toujours que le système de triage va faire en sorte qu'on ne manquera pas de pathologies comme cela. Malheureusement, depuis cinq, six mois, il y a beaucoup de patients qui repartent sans avoir vu de médecin. Nos infirmières au triage font un excellent travail, mais elles aussi sont sous pression», a-t-il ajouté.
Le Dr Boucher est inquiet non seulement des risques d'« oublier » un patient parce que son évaluation a été mal effectuée, mais aussi des dangers posés par la dégradation de l'état de santé d'une personne forcée d'atteindre 8, 10, 12, 15 heures aux urgences».
Toujours selon le Dr Boucher, un message très clair a été transmis aux responsables du réseau de la santé et au gouvernement : L'engorgement est terrible, on est en bris de service, on ne peut plus servir la population, il y a des risques pour la population.»
Si ce patient avait été vu dans des délais raisonnables, on ne dit pas qu'il aurait survécu, mais il aurait eu au moins une chance», a-t-il encore mentionné.
Une reddition de compte
Au ministère de la Santé, justement, on assure qu'un état de situation détaillée sera immédiatement réclamé à l'hôpital mis en cause.
La directrice des communications du cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, a aussi vanté, par courriel, le projet de Plan santé de la Coalition avenir Québec.
Selon elle, ce plan propose plusieurs solutions pour améliorer la situation aux urgences», notamment avec le Guichet d'accès à la première ligne, l'embauche et la valorisation de médecins et d'autres professionnels de la santé, et l'ajout de lits dans le réseau pour dégager les urgences de cas mineurs.»
Le Dr Marin, lui, ne se fait pas trop d'illusions. Oui, je crois à la réforme, mais ça va être long. Je ne crois pas à une réforme rapide, ça n'arrivera pas. Ça va prendre des années et des années; il faut que cela soit bien fait pour que cela fonctionne... Les solutions rapides qui ont été tentées, par le passé, ça ne marche juste pas.»
Premièrement, le système de triage est une ineptie mentale de la part du programme de santé et des soins aux Centres Hospitaliers du Québec, pour la simple raison que ce ne sont pas les médecins qui reçoivent les patients mais des infirmières qui doivent prendre des décisions de l'urgence de cas. Mon frère Maurice est décédé à cause de ce système pourri car il s'est présenté au CH de St-Jérôme pour des douleurs aux épaules et l'infirmière à l'accueil a jugé que ce n'était pas un cas urgent et l'a placé au tour de rôle. Je ne sais pas par contre si mon frère a été investigué pour les signes vitaux et ça ne me surprendrait même pas que ça été le cas car l'infirmière aurait certainement vu une arythmie cardiaque en prenant les signes vitaux. Mon frère a attendu à la salle d'attente et a décidé de retourner se reposer chez-lui. Quelques minutes à peine rendu chez-lui, il est foudroyé d'un infarctus du myocarde, il est décédé devant sa femme qui ne connaissait rien en réanimation cardiaque et ça pris beaucoup trop de temps pour avoir le secours des ambulanciers.
Dernièrement, ma Claudie ressentait des engourdissements qui lui semblaient causer une paralysie de ses membres inférieurs et cela a monté jusqu'à ses bras et ses mains. J'ai donc pris ses signes vitaux et elle faisait une hypertension que je jugeais pas très élevée ( 161/100 ). Je l'ai donc touché pour voir si elle ne faisait pas une diaphorèse ( une suée abondante ) et j'ai remarqué que sa peau était moite et super froide. Sans ni un et ni deux, j'ai appelé au 911 pour l'envoyer aux urgences ici à Granby. Ne pouvant pas y aller avec elle, je lui ai demandé au départ de m'appeler pour avoir un suivi et me rendre au CH si c'était plus grave que je croyais. Il était proche d'une heure du matin.
Trois heures plus tard, elle m'appelle pour venir la chercher, elle était dans la salle d'attente et attendait à tour de rôle. Et je lui ai demandé si elle avait vu le médecin, elle me dit non. Le triage a demandé aux ambulancières de la placer sur une chaise roulante et de la placer dans un lieu à la vue de la salle de triage, sans prendre les signes vitaux.
Elle ne ressentait plus les engourdissements et me semblait plus alerte. Je l'ai donc ramené à la maison et rendu à chez-nous, j'ai pris ses signes vitaux et tout était dans l'ordre. Par contre, elle n'a pas été investiguée et le médecin qu'elle avait vu la dernière fois à l'urgence, lui a dit que dès elle sentirait quelque chose qui n'était pas habituelle, de se rendre immédiatement aux urgences car elle a failli y passer la dernière fois avec son arythmie incontrôlable.
En conclusion, le système de triage dans les hôpitaux, est un danger réel pour la population qui se retrouve en situation d'urgence car la surcharge de travail aux infirmières est trop élevée et cela cause des aberrances structurelles pour les soins immédiats, ce qui cause ces erreurs médicales.
Le système de la Santé est malade !
Dédé