COP15: Montréal annonce des mesures de sécurité et des entra (Forum)

par Jéromec, mercredi 02 novembre 2022, 18:36 (il y a 976 jours)

Pour jaser environnement, plus de Traffic, moins de transport en commun, plus de VUS, plus de limousines et davantage de contraintes aux petits commerçants...

c'est ça la délirante Ville De Mortréal...

:mdr:

https://www.iheartradio.ca/energie/energie-montreal/nouvelles/cop15-montreal-annonce-de...


COP15: Montréal annonce des mesures de sécurité et des entraves routières

La Ville de Montréal a annoncé, mercredi, l’arrivée de quelques entraves routières en vue de la 15e Conférence des Parties (COP15), qui aura lieu en décembre prochain.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a mentionné par voie de communiqué qu’un périmètre de sécurité entourera le Palais des congrès. Cette clôture sera installée entre le 7 et 27 novembre et il est possible que des rues soient complètement fermées à la circulation à certains moments en raison de cette opération.

La portion de la Place Jean-Paul-Riopelle en direction nord, de la rue Saint-Antoine Ouest vers l’avenue Viger Ouest, sera notamment fermée.

Les restaurateurs, les employés des dépanneurs, de la pharmacie et toutes les personnes qui travaillent habituellement à l'intérieur du Palais des congrès devront obtenir une accréditation provenant du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique de l'ONU , afin de se rendre au boulot.

De plus, la station de métro Place d’Armes ne sera pas accessible du 1er au 20 décembre en raison de la grande conférence des Nations Unies sur la biodiversité.

«La COP 15 est un évènement d'envergure qui exige des mesures exceptionnelles, a justifié Philippe Sabourin, porte-parole administratif de la Ville de Montréal. Montréal agit de façon proactive afin de favoriser la meilleure expérience possible pour la population et les milliers de délégués qui seront à Montréal durant le mois de décembre.»

Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon présenté au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Marie-Christine Bergeron.

Pour assurer le bon déroulement de l’évènement, le SPVM travaillera en collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada et la Sûreté du Québec, a expliqué la directrice par intérim du SPVM, Sophie Roy. Un nombre important de policiers seront déployés au centre-ville de Montréal lors de cette période.

«La présence policière sera accrue pendant l’installation et la désinstallation des clôtures et pour toute la durée de la COP 15, écrit la municipalité par voie de communiqué. Des panneaux à messages variables destinés aux automobilistes seront installés en amont des artères entravées pour signaler les chemins de détour.»

La COP15, qui se déroulera du 7 au 19 décembre, sera l'événement le plus complexe à gérer en matière de sécurité «depuis au moins 20 ans à Montréal», selon une représentante du Service de police de la Ville de Montréal, qui s'est adressée aux médias lors d'un breffage technique mercredi après-midi

Le corps policier de Montréal évalue les dépenses, incluant la masse salariale, à 25 millions de dollars, une somme qui sera remboursée, en partie ou partiellement par le gouvernement fédéral.

La conférence réunira 67 organismes écologiques souhaitant faire entendre haut et fort leur message aux dirigeants mondiaux et locaux.

-Avec les informations de La Presse canadienne

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COP15: Montréal annonce des mesures de sécurité et des entra

par Blake, mercredi 02 novembre 2022, 19:47 (il y a 976 jours) @ Jéromec

Pour jaser environnement, plus de Traffic, moins de transport en commun, plus de VUS, plus de limousines et davantage de contraintes aux petits commerçants...

c'est ça la délirante Ville De Mortréal...

:mdr:

https://www.iheartradio.ca/energie/energie-montreal/nouvelles/cop15-montreal-annonce-de...


COP15: Montréal annonce des mesures de sécurité et des entraves routières

La Ville de Montréal a annoncé, mercredi, l’arrivée de quelques entraves routières en vue de la 15e Conférence des Parties (COP15), qui aura lieu en décembre prochain.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a mentionné par voie de communiqué qu’un périmètre de sécurité entourera le Palais des congrès. Cette clôture sera installée entre le 7 et 27 novembre et il est possible que des rues soient complètement fermées à la circulation à certains moments en raison de cette opération.

La portion de la Place Jean-Paul-Riopelle en direction nord, de la rue Saint-Antoine Ouest vers l’avenue Viger Ouest, sera notamment fermée.

Les restaurateurs, les employés des dépanneurs, de la pharmacie et toutes les personnes qui travaillent habituellement à l'intérieur du Palais des congrès devront obtenir une accréditation provenant du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique de l'ONU , afin de se rendre au boulot.

De plus, la station de métro Place d’Armes ne sera pas accessible du 1er au 20 décembre en raison de la grande conférence des Nations Unies sur la biodiversité.

«La COP 15 est un évènement d'envergure qui exige des mesures exceptionnelles, a justifié Philippe Sabourin, porte-parole administratif de la Ville de Montréal. Montréal agit de façon proactive afin de favoriser la meilleure expérience possible pour la population et les milliers de délégués qui seront à Montréal durant le mois de décembre.»

Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon présenté au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Marie-Christine Bergeron.


Pour assurer le bon déroulement de l’évènement, le SPVM travaillera en collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada et la Sûreté du Québec, a expliqué la directrice par intérim du SPVM, Sophie Roy. Un nombre important de policiers seront déployés au centre-ville de Montréal lors de cette période.

«La présence policière sera accrue pendant l’installation et la désinstallation des clôtures et pour toute la durée de la COP 15, écrit la municipalité par voie de communiqué. Des panneaux à messages variables destinés aux automobilistes seront installés en amont des artères entravées pour signaler les chemins de détour.»

La COP15, qui se déroulera du 7 au 19 décembre, sera l'événement le plus complexe à gérer en matière de sécurité «depuis au moins 20 ans à Montréal», selon une représentante du Service de police de la Ville de Montréal, qui s'est adressée aux médias lors d'un breffage technique mercredi après-midi

Le corps policier de Montréal évalue les dépenses, incluant la masse salariale, à 25 millions de dollars, une somme qui sera remboursée, en partie ou partiellement par le gouvernement fédéral.

La conférence réunira 67 organismes écologiques souhaitant faire entendre haut et fort leur message aux dirigeants mondiaux et locaux.

-Avec les informations de La Presse canadienne

:D

Air Hypocrite la Réthorique....

par Jéromec, mercredi 02 novembre 2022, 19:59 (il y a 976 jours) @ Blake
édité par Jéromec, mercredi 02 novembre 2022, 20:03

Gaz Chaud Air Line....

par Jéromec, mercredi 02 novembre 2022, 20:07 (il y a 976 jours) @ Jéromec

La COP porte bien son nom...;0) China Montréal...

par Jéromec, jeudi 03 novembre 2022, 08:18 (il y a 976 jours) @ Jéromec

LA COP (Flic en anglais)

On devrait battre tous les records de gaz à effet de serre avec les congestions, les fermetures de secteur, de station de métro, les travaux dans le tunnel et pont... y aura jamais autant de policiers en ville!
:mouche:
Si vous saviez combien il y avait de policiers lors du débat des chefs fédéraux devant TVA Poubelle... le tout pour presque AUCUN manifestant(!)

:mouche:
y en ont en masse de la police pour se protéger.. mais pour le monde ''ordinaire''' c'est trop cher... tout le monde est égaux, sauf qu'il y en a plus ''égaux'' que d'autres

Et Super Val va être Super Fière de sa super réunion qui va avoir battu tous les records de pollution de la Ville après la Grand Prix de la Fourre 1 de Mourriale... là où la prostitution est interdite que en théorie...


https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1929683/cop15-securite-police-chine-onu-biodiversi...
Le plus grand déploiement policier des 20 dernières années pour la COP15 à Montréal


Pascal Robidas
2022-11-02 | Mis à jour hier à 15 h 42
La Conférence de l'ONU sur la biodiversité, ou COP15, en décembre prochain à Montréal, transformera le secteur du Palais des congrès, au cœur du centre-ville, en zone internationale dont les points d'accès, selon nos informations, seront surveillés par plus de 500 policiers quotidiennement.

Lors d'un breffage technique avec les médias, mercredi, la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui sera responsable de la zone bleue ultrasécurisée mise en place du 1er au 20 décembre, a indiqué que les besoins en ressources policières pour cet événement à Montréal sont sans précédent depuis deux décennies.

La GRC aura l'appui de la Sûreté du Québec (SQ) et du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour fournir le nombre d'agents et d'enquêteurs nécessaires et, surtout, s'assurer que les principaux axes routiers de Montréal sont sécuritaires. Des policiers de Québec, de Laval, de Longueuil et de Gatineau seront aussi présents dans la métropole.

Les chefs d'État seront transportés par convoi entre l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau et le Palais des congrès.


Sur le terrain, le SPVM se chargera des arrestations ou de toutes formes d'enquêtes si des incidents surviennent durant le déroulement de la COP15.

On estime que plus de 15 000 personnes participeront à l'événement, du 7 au 19 décembre.

La GRC n'a pas voulu dévoiler combien de chefs d'État seront du nombre et qui, précisément, a répondu à l'invitation de la Chine, qui est officiellement le pays hôte de la COP15.

Comme les restrictions sanitaires sont encore très contraignantes en Chine en raison de la COVID-19, Montréal est devenue à l'automne 2021 l'endroit choisi par l'ONU pour tenir ce sommet sur la protection de la biodiversité.

Des gens regardent un discours sur un écran.
La COP15, présidée et organisée par la Chine, aura lieu à Montréal parce que les restrictions sanitaires liées à la COVID 19 sont moins sévères qu'en Chine pour accueillir des délégations du monde entier.


Une forteresse autour du Palais des congrès
Une clôture sera érigée autour du Palais des congrès. Le SPVM précise que le périmètre touchera une partie des rues Saint-Urbain et Saint-Antoine Ouest, de l'avenue Viger Ouest et de la place Jean-Paul-Riopelle. Il en va de même pour les rues Côté, De la Gauchetière Ouest et Chenneville.


À travers ce périmètre se trouveront des points d'entrée surveillés par les policiers.

Seules les personnes accréditées auront accès à l'intérieur de la zone sécurisée du 1er au 20 décembre. La station de métro Place-d'Armes sera également fermée durant cette période.

La circulation devrait commencer à être perturbée dès la semaine prochaine autour du Palais des congrès.

L'installation de la clôture débutera dans les prochains jours. C'est pourquoi on déploiera des policiers dès lors pour détourner la circulation. Les automobilistes sont donc appelés à éviter les abords du Palais des congrès si possible.

Pas moins de 500 policiers, selon nos informations, seront nécessaires, 24 heures sur 24, pendant toute la durée de l'événement, pour assurer le bon fonctionnement de la COP15 et gérer les nombreuses manifestations prévues aux abords du périmètre.

Les membres du SPVM seront au travail sur une base volontaire et en heures supplémentaires pour les besoins de la COP15. S'il manque des policiers sur le terrain, la SQ viendra combler le manque de ressources policières.

Le coût total des salaires des policiers pourrait s'élever à 25 millions de dollars pour la Ville de Montréal, au terme de l'événement de trois semaines. (MINIMUM!!!!)

Le SPVM estime que ces données sont préliminaires, puisque l'événement n'a pas encore eu lieu. Le gouvernement fédéral devrait éponger la facture de Montréal.

:bravo:

COP : Comptez sur nous pour Aggraver les Problèmes et faire semblant d'être vert....

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La densification urbaine un seul terrain, mais deux maisons

par Jéromec, jeudi 03 novembre 2022, 08:49 (il y a 976 jours) @ Jéromec

Une idée tellement simple, mais souvent BLOQUÉES par les administrations municipales...

Construire des nouvelles unités de logements sur un terrain déjà existant

Pour ce faire plusieurs doivent le faire dans l'illégalité...(!)
:mdr:

Radio Cadenas :La densification urbaine repensée : un seul terrain, mais deux maisons

https://www.youtube.com/watch?v=UW1aeeoI9BI

Ajouter un étage-logement sur une maison, construire quelques unités de logement sur le terrain arrière... pourquoi pas enlever la piscine pour en faire un logement deplus... ça serait bon pour l'environnement tout en densifiant la population et augmenter les revenus des municipalités...

Ben non, trop simple... Faisons un Sommet international des Psychopathes de L'environnement qui font tout sauf montrer l'EXEMPLE...

:mouche:

Exo Départs annulés: il manque de chauffeurs d'autobus

par Jéromec, jeudi 03 novembre 2022, 09:44 (il y a 976 jours) @ Jéromec

pour avoir fait du service à la clientèle pour Exo c'est L'ENFER pour les utilisateurs l'hiver (mais aussi de se faire crier après, avec raisons, par les utilisateurs pendant que l'administration se tournent les pouces et que le gouvernement Du Québec préfère tenter de créer des nouveaux emplois au lieu de combler les postes déjà existants...(!)

LA COP va règler le tout évidemment...

https://www.24heures.ca/2022/11/03/departs-annules-il-manque-de-chauffeurs-dautobus-et-...

Départs annulés: il manque de chauffeurs d'autobus et c'est un problème

Départs annulés: il manque de chauffeurs d'autobus et c'est un problème
Image principale de l'article Il manque de chauffeurs de bus, c'est un problème
Jean-Michel Clermont-Goulet
3 novembre 2022 07H00
MISE À JOUR 3 novembre 2022 07H00

Le transport en commun n’est pas épargné par la pénurie de main-d’œuvre, au point où le transporteur exo a dû faire un blitz publicitaire pour attirer davantage de futurs conducteurs. Et qui dit manque de chauffeurs dit notamment des départs annulés, ce qui ne fait pas l’affaire des usagers qui en dépendent pour aller travailler ou à l’école.

Frédérique Belzile, 22 ans, et Ségolène Letarte, 18 ans, vivent respectivement à Saint-Jean-sur-Richelieu et Boucherville et se déplacement régulièrement sur la Rive-Sud et vers Montréal en transport en commun. Elles trouvent que les services sont défaillants.


Dans les deux cas, il n’est pas rare que le bus qu’elles devaient prendre soit en retard ou ne passe tout simplement pas. Puisqu’il s’agit de lignes dont les passages sont aux demi-heures ou aux heures, ça peut vite chambouler les plans de la journée.

Frédérique Belzile
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Frédérique Belzile

«C’est stressant, parce que j’ai peur de manquer mes cours à l’école ou d’arriver en retard au travail», rapporte Frédérique, rencontrée au Terminus de Longueuil. «Souvent, je dois quitter d’avance pour être sûre de ne pas manquer le bus... s’il passe», dit celle qui monte régulièrement dans les autobus du service municipal de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Elle ajoute qu’il n’est pas rare qu’elle rate sa correspondance, ce qui la met dans l’embarras.

Même son de cloche du côté de Ségolène, qui éprouve des difficultés de mobilité similaires avec la ligne 61 du Réseau de transport de Longueuil (RTL).

Ségolène Letarte


Ségolène Letarte

À plusieurs reprises, Ségolène affirme s’être butée à un bus qui ne passe pas pour se rendre à une soirée de gardiennage un peu plus loin dans Boucherville. «[C’est] non seulement mon horaire qui est touché, mais aussi celui de la femme qui m’attend pour garder ses enfants», se désole-t-elle.

«Ça te déstabilise, parce que tu planifies ton trajet pour arriver à l’heure à destination, mais tout est chamboulé à cause d’un bus qui n’est tout simplement pas passé», s’insurge la jeune femme de 18 ans.


Toutes deux affirment avoir porté plainte à leur société de transport, mais rien n’aurait changé.

• À lire aussi: Pour prendre le bus de Montréal à Baie-Saint-Paul... il faut dormir à Québec

Ce n’est pas que sur la Rive-Sud de la métropole que les usagers du transport collectif n’ont pas un service d’autobus à la hauteur de leurs attentes.

Saphora vit dans l’est de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie et travaille à Longueuil. Elle affirme que les problèmes de retards et de départs annulés touchent aussi la Société de transport de Montréal (STM).

«Il m’arrive souvent des deux côtés du fleuve de voir mes bus ne jamais passer ou simplement être très en retard», dit-elle, affirmant qu'elle doit donc quitter la maison plus tôt qu’à l’habitude pour être à l’heure.

Sur certaines lignes, les autobus prévus à l'horaire passent tous, mais ils sont pleins, notamment parce que le nombre de départs n'a pas été remis au niveau pré-pandémique.

Pour Ruijia Yang, qui réside dans l’arrondissement de Saint-Laurent, c’est la réduction du service sur les lignes 121 et 171 de la STM qui le dépasse.

«Chaque matin, je dois voir des bus remplis passer devant mes yeux, et ensuite être entassé devant le pare-brise», déplore-t-il, affirmant avoir été témoin d’une réduction de service de 50% comparativement à 2019.

• À lire aussi: À Détroit, le tramway est gratuit

Le cas d’exo

La société de transport qui semble la plus touchée par ces annulations de départ est exo, qui dessert les municipalités des couronnes. Si vous utilisez des applications d’écoute en continu pour votre dose quotidienne de musique ou de balados, vous avez d’ailleurs peut-être entendu ses annonces de recrutement!

Axel Fournier, le président de l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), s’est lui-même retrouvé à attendre un bus d’exo qui ne passa jamais.

Il vit dans le secteur Sorel-Varennes, où le bus passe aux demi-heures ou aux heures du lundi au vendredi, et aux deux heures le week-end. «Il m’est arrivé de ne pas pouvoir me rendre du point A au point B, car mon bus ne passait tout simplement pas, s’insurge-t-il. Parfois, j’ai tout simplement pris la décision de ne pas me rendre à Montréal, parce que je ne savais pas comment j’allais pouvoir revenir.»

Axel Fournier, président de l'Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS)
Photo courtoisie

Axel Fournier, président de l'Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS)

«Le plus gros des annulations de départs auxquels j’ai fait face sont surtout survenues entre le printemps dernier et septembre», souligne-t-il.

Face à une pénurie de chauffeurs, exo s’est finalement résolue à simplement annuler pour de bon des départs, plutôt que de les laisser à l’horaire, pour ne pas que les utilisateurs attendent pour rien.

«L’ATCRS était d’accord, mais pas de gaieté de cœur», concède M. Fournier. «C’est une bonne solution à court terme, mais ça ne pourra pas durer éternellement.»

• À lire aussi: Réduire ses voyages en avion pour lutter contre les changements climatiques
(comme le fait si bien Super Val et ses amis de la COP)

Certains secteurs plus touchés que d’autres
Ce ne sont pas tous les secteurs qui sont autant touchés par l’annulation de départs d’autobus. Le 24 heures a contacté les sociétés de transport de Montréal, Laval et Longueuil, en plus d’exo, pour faire un état de la situation.

Chez exo

Du côté d’exo, on ne s’en cache pas : la pénurie de main-d’œuvre a fait mal à la flotte de bus et a nui à la qualité du service. C’est ce qui a inspiré la campagne de recrutement lancée à la fin de l’été.


La Presse rapportait d’ailleurs en septembre dernier que le secteur avec le plus faible taux de livraison était celui de Sorel-Varennes-Longueuil, avec 85% des départs quotidiens, ce qui représente un bus sur sept d’annulé. Venait ensuite le secteur Sainte-Julie sur la Rive-Sud (93,5%), et Châteauguay et le Sud-Ouest de la Montérégie (96%).

En date du 15 octobre, c’est mieux : les trois lignes les plus problématiques sont Sorel-Varennes (96%), Vallée-du-Richelieu (96,7%) et Roussillon (98%), selon des données obtenues par le 24 heures.

Le portrait général est aussi plus reluisant, avec un taux de livraison qui est passé de 98,1% (à la fin de l’été) à 99% à la mi-octobre.

Le porte-parole d’exo, Jean-Maxime St-Hilaire, souligne que l’entreprise a aussi développé un système d’alerte qui informe les clients des départs susceptibles d’être annulés le lendemain directement dans l’application Chrono, ce qui peut éviter une longue attente à un arrêt ou au terminus.

Puisque les chauffeurs du réseau ne sont pas des employés d’exo, mais bien des entreprises privées avec qui exo a des contrats dans les divers secteurs desservis, il n’est pas possible de connaitre le nombre de chauffeurs au sein de la société de transport.


À Longueuil

L’été a aussi été compliqué au Réseau de transport de Longueuil (RTL), où plus de 150 départs étaient annulés chaque jour.
Depuis, la situation est «revenue à la normale» et les bris de services relèveraient «davantage de l’exception», affirme la chargée des relations de presse Marie-Claude Rivet.

Effectivement, en date du 7 octobre, sur les quelque 4755 départs quotidiens répartis sur 72 lignes, il n’y en aurait que 15 qui seraient annulés.

En 2020, 103 postes ont été supprimés au RTL, dont 70% étaient des chauffeurs, notamment en raison de la pandémie. Un gel d’embauches pour raisons budgétaires s’en est suivi.

De janvier 2021 à juin 2022, le RTL a essuyé 32 départs de chauffeurs, mais en a embauché 34. Donc, selon les calculs, le nombre de chauffeurs n’est toujours pas revenu à celui d’avant la pandémie.

Près de 680 chauffeurs seraient actuellement à l’emploi du RTL. Toutefois, on n’a pas été en mesure de nous confirmer le nombre d’employés aptes à conduire un bus*.

• À lire aussi: La navette fluviale entre Montréal et la Rive-Sud est maintenant gratuite

À la STL

La Société de transport de Laval (STL) semble avoir vécu moins de difficultés. Le nombre moyen de départs annulés est passé de 0,5% cet été à 0,37% à l’automne, soit 10 départs quotidiens sur 2695.

:bravo:


L’organisation nous confirme disposer du «nombre souhaité» de chauffeurs, avec 640, dont 571 aptes à conduire*.

La STL affirme qu’elle ne vit pas de pénurie de personnel et n’a pas expérimenté de difficultés pour embaucher.

À la STM

Contrairement aux autres sociétés de transport du Grand Montréal, il a fallu passer par la Loi d’accès à l’information pour obtenir des informations de la Société de transport de Montréal (STM) sur la main-d’œuvre et le nombre de départs annulés.

Le porte-parole de la STM, Philippe Déry, affirme qu’il n’y a pas d’enjeux de disponibilité du personnel, même s’il peut survenir ici et là des coupures de passages de bus en raison d’un imprévu ou une «situation ponctuelle», comme des travaux routiers.

On ne peut toutefois pas avoir accès au nombre de départs annulés. La STM a refusé de divulguer les données, puisqu’elles «nécessitent des calculs et des comparaisons de renseignements».

Éric, un chauffeur à l’emploi de la STM depuis près d'une vingtaine d’années, qui requiert l’anonymat par peur de représailles, a pourtant affirmé au 24 heures (preuves à l’appui) qu’il n’était pas rare de voir à l’horaire des départs qui n’ont pas trouvé preneurs au sein des chauffeurs.

Il affirme même qu'il a dû faire du temps supplémentaire sur du temps supplémentaire parce que des chauffeurs ne se pointaient pas le bout du nez pour assurer sa relève.

Selon la STM, en date du 6 octobre 2022, seuls 79,4% des chauffeurs d’autobus étaient aptes à conduire un bus*, soit 2757 employés sur 3471.

Depuis le début de l’année, 54 chauffeurs ont démissionné, et 46 ont été embauchés. Une vingtaine de postes seraient toujours vacants, rapporte la STM.

*C’est-à-dire que ces chauffeurs ne sont pas en congé à moyen ou long terme.

Comment régler ce problème?
La pénurie de main-d'œuvre va probablement perdurer encore un bon moment. Si on la conjugue avec le souhait que davantage d’automobilistes troquent l’auto solo pour le transport en commun, comment peut-on s’assurer qu’il y ait assez de chauffeurs pour donner un service intéressant? On explore des pistes de solution avec Sarah V. Doyon, présidente de Trajectoire Québec.


Augmenter le service hors pointe (oui oui!)

Même si ça peut paraître contre-intuitif, on pourrait augmenter le service d’autobus à l’extérieur des heures de pointe. Cela permettrait de construire des horaires de travail plus intéressants pour les chauffeurs.

«On se ramasse avec beaucoup de chauffeurs qui ont des horaires coupés parce qu’on les sort tous le matin et l’après-midi pour gérer les heures de pointe. Il y a donc des chauffeurs qui se retrouvent avec un grand trou entre les deux», explique Sarah V. Doyon.

Une ex-chauffeuse d’autobus a d’ailleurs confié au 24 heures avoir quitté le métier parce qu’elle devait commencer aux aurores et finir tard en soirée, ce qui lui laissait à peu près aucun moment avec son jeune enfant dans la journée.

Cela permettrait aux sociétés de transport de retenir leurs employés, avec des conditions de travail améliorées, selon elle. «Tout le monde gagne, dont les usagers, qui se retrouveraient avec une plus grande offre de service», dit Mme Doyon.

• À lire aussi: Une nouvelle subvention dans Ahuntsic-Cartierville pour encourager le vélo d’hiver

Recruter à l’international

Une autre option intéressante serait d’aller recruter à l’international, en reconnaissant mieux les compétences des chauffeurs provenant de l’étranger.

«Il y a des gens qui conduisent des autobus ailleurs dans le monde et qui arrivent ici pour se faire dire que leur permis de conduire n’est pas valide», dit-elle.

Un cours de requalification express, pour apprendre notamment le Code de la sécurité routière du Québec, pourrait être utile.


Des autobus autonomes?

Pourrait-on un jour voir des autobus circuler sans conducteur, à l’image du Réseau express métropolitain (REM), qui sera automatisé?

On n’est «pas proche» de cette solution d’un point de vue technologique, souligne Sarah V. Doyon.

Elle explique que lors des projets pilotes qui ont été menés dans le Grand Montréal (par exemple sur la Plaza Saint-Hubert), il y avait toujours un chauffeur à l’intérieur. «Les navettes sont programmées pour circuler sur un circuit et lorsqu’il y a un obstacle, elles freinent, mais ne le contournent pas. Il faut absolument qu’il y ait une intervention humaine», dit-elle.

Des taxibus?

Le transport collectif par taxi est une option offerte dans les quartiers où l’implantation d’un service régulier par autobus n’est pas possible. Pourrait-on remplacer certaines lignes de bus moins achalandées par des taxibus?

Difficilement, car la pénurie de chauffeurs touche aussi les services de taxi, qui font aussi du transport adapté.

Dans la dernière année seulement, dix municipalités ont perdu leur service de taxi, rappelle Trajectoire Québec.

- Avec Camille Dauphinais-Pelletier

l'Irving Gate (quand le gouvernement finance$ les pollueurs)

par Jéromec, jeudi 03 novembre 2022, 10:30 (il y a 975 jours) @ Jéromec

Éric pourrait envoyer son CV à Irving, il a le profil parfait...

https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/4834/fisc-empire-irving-bermudes-icij

Pendant des décennies, les entreprises de la famille Irving, du Nouveau-Brunswick, ont fait disparaître une partie de leurs revenus aux Bermudes afin de minimiser leurs impôts à payer au Canada. Elles ont aussi récolté des centaines de millions de dollars en subventions gouvernementales. Grâce à une fuite, Enquête révèle les secrets fiscaux d’une famille milliardaire parmi les plus influentes au Canada.

En pleine pandémie de COVID-19, en avril 2020, l’envoi d’un courriel inusité intitulé Don de papier de toilette a mis le feu aux poudres, faisant éclater au grand jour un débat sur les pratiques fiscales d’une des familles les plus riches au pays.

Ce courriel, destiné à tous les élus du Nouveau-Brunswick, provenait de la compagnie JD Irving, le plus gros employeur du secteur privé de cette province, qui exploite entre autres l’usine de papier hygiénique de marque Royale à Dieppe.

Le courriel louangeait le travail important effectué par les politiciens en cette période difficile.

La compagnie annonçait ensuite qu’elle effectuerait pour chacun des députés fédéraux et provinciaux du Nouveau-Brunswick un don de boîtes de papier hygiénique à des refuges et à des maisons de transition de la province.

Kevin Arseneau dans un fauteuil.
Le fermier Kevin Arseneau est l'un des trois députés du Parti vert du Nouveau-Brunswick qui siègent à l'Assemblée législative à Frédéricton.
PHOTO : RADIO-CANADA / PAUL ÉMILE D'ENTREMONT
J’ai été extrêmement insulté par ça, se rappelle le député du Parti vert du Nouveau-Brunswick, Kevin Arseneau, un des destinataires du courriel.

Insulté que les Irving s’arrogent le droit de faire un don de papier hygiénique au nom des politiciens afin d'exercer leur influence auprès de la classe dirigeante.

Mais surtout indigné par cette opération de relations publiques orchestrée par une famille de milliardaires dont la fortune est évaluée à plus de huit milliards de dollars et dont les pratiques d’évitement fiscal ont fait les manchettes dans le passé.

Votre charité masque peu le mal fait par l’usage éhonté de paradis fiscaux par les entreprises que vous contrôlez, leur a-t-il rétorqué par courriel. Bien peu de Néo-Brunswickois auraient besoin de votre charité si vous aviez préféré payer vos impôts sur vos profits corporatifs au Canada.

Un rouleau de papier hygiénique géant devant un bâtiment.
Le papier hygiénique de marque Royale est produit dans l'usine de Dieppe appartenant aux Irving.
PHOTO : RADIO-CANADA
La réponse des Irving n’a pas tardé.

Dès le lendemain, le grand patron, Jim Irving, lui a fait parvenir une lettre dans laquelle il disait déplorer que M. Arseneau ait trouvé ce don offensant et affirmait que le conglomérat J. D. Irving appartient à des entités et à des citoyens canadiens qui vivent dans les provinces de l’Atlantique et paient leurs impôts au Canada.

Les Irving auraient-ils donc cessé d’avoir recours aux paradis fiscaux?

Leur empire est constitué d’entreprises privées, dont les états financiers ne sont pas publics. Il est difficile de déterminer avec certitude l’ensemble de cette structure organisationnelle.

Toutefois, l’émission Enquête, de concert avec CBC, a découvert plusieurs sociétés liées à l’empire Irving en fouillant dans les Paradise Papers, une fuite de documents confidentiels provenant de paradis fiscaux qui a été obtenue par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et qui a été communiquée au Consortium international des journalistes d’enquête ainsi qu'à Radio-Canada.

Ces révélations jettent un nouvel éclairage sur la face cachée de l’empire Irving, dont le recours aux paradis fiscaux remonte aux années 1960.

Portrait de K C Irving.
K. C. Irving, patriarche de la famille, a quitté le Canada en 1971 pour s'installer quelques mois plus tard aux Bermudes. Cette décision est prise quelques jours avant l'entrée en vigueur de l’impôt fédéral sur le gain en capital et d’un impôt sur les droits de succession au Nouveau-Brunswick.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / BILL BECKER
Pionniers de l’évitement fiscal
Les Irving règnent sur le Nouveau-Brunswick.

Ils possèdent entre autres la plus grande raffinerie de pétrole au Canada, située à Saint-Jean, et gèrent un réseau de 900 stations-service en Atlantique et dans l’est du Québec.

Ils exploitent plus d’un million d’hectares de terres publiques et détiennent des papetières qui approvisionnent le reste du pays.

L’énorme chantier naval d'Halifax qui a décroché le fameux contrat des frégates de la Marine royale canadienne, c’est à eux.

Ils dominent l’économie du Nouveau-Brunswick et y exercent une influence politique considérable, ayant en quelque sorte un droit de veto sur ce qui peut se faire politiquement, estime Alain Deneault, professeur de philosophie à l’Université de Moncton.

Portrait d'Alain Deneault.
Alain Deneault, essayiste et professeur de philosophie à l’Université de Moncton, a publié de nombreux ouvrages sur les paradis fiscaux.
PHOTO : RADIO-CANADA / PAUL ÉMILE D'ENTREMONT
Ils sont aussi des pionniers de l’évitement fiscal.

Dès 1968, le patriarche de la famille, Kenneth Irving, a choisi le paradis fiscal des Bermudes pour y incorporer des sociétés de portefeuille détenant les entreprises canadiennes du conglomérat. Le taux d’imposition des sociétés aux Bermudes est nul.

Il a été un des premiers à transférer l'administration de tout son groupe d'entités aux Bermudes de façon à gérer ses actifs à l'abri de toute surveillance étatique et surtout à l'abri du fisc, constate M. Deneault, qui a publié de nombreux ouvrages sur les paradis fiscaux.

En décembre 1971, Kenneth Irving a soudainement quitté le Canada pour s'installer aux Bermudes peu de temps après. Son départ est survenu quelques jours avant l’entrée en vigueur de l’impôt fédéral sur le gain en capital et d’un impôt sur les droits de succession au Nouveau-Brunswick. Il craignait l'impact de ces mesures sur la santé financière de ses entreprises, selon son petit-fils, Jim Irving.

John (Jack) Irving, James Irving et Arthur Irving
Les frères John (Jack), James et Arthur Irving en 1987
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / SCOTT PERRY
Dans la ligne de mire du fisc
Rapidement, les Irving se sont attiré les foudres des autorités fiscales canadiennes.

Un des stratagèmes fiscaux employés par les Irving dès les années 1970 consistait à faire l’achat de pétrole brut extrait en Arabie saoudite par la Standard Oil of California.

Cependant, plutôt que de faire l’achat de manière directe, la transaction passait par l’entremise d’Irvcal, une société des Bermudes contrôlée par les Irving et par leur partenaire américain.

Irvcal achetait le pétrole de Standard Oil à bas prix pour le revendre à prix plus élevé à la raffinerie canadienne. La raffinerie de Saint-Jean pouvait ensuite déduire ces dépenses de sa facture d'impôt. Les profits, eux, étaient donc réalisés aux Bermudes, libres d’impôt.

Ce stratagème a attiré l’attention du fisc, qui leur a réclamé 142 millions de dollars. Les Irving ont contesté devant les tribunaux et ont obtenu gain de cause, même si le juge a dit estimer qu’il s’agissait de transactions artificielles et d’un stratagème d’évitement fiscal pur et simple.

Selon Geoffrey Loomer, professeur de droit fiscal de l’Université de Victoria, cette cause a entraîné des changements aux règles afin de mettre fin à ce que les autorités fiscales canadiennes considéraient comme de l’abus.

Kenneth Irving est mort en 1992. Une part de la fortune familiale s’accumulait déjà dans des fiducies, toujours aux Bermudes, dont les bénéficiaires étaient ses trois fils – John, James et Arthur – ainsi que leurs descendants.

Toutefois, l’étendue de leur recours aux paradis fiscaux est un secret qu’ils ont toujours bien gardé de génération en génération.

Un homme fait du surf cerf-volant près de la côte.
Les Bermudes, une destination de rêve pour les millionnaires en raison notamment du taux d'imposition de 0 % sur les sociétés qui n'ont aucune activité économique sur place.
PHOTO : GETTY IMAGES
Des profits au paradis
Nos recherches dans les Paradise Papers nous ont permis de découvrir près d’une dizaine de sociétés des Irving dans des paradis fiscaux dont l’existence n’était pas publiquement connue auparavant.

L’une d’elles, nommée F.M.A. Ltd, est une société d’assurances que les Irving ont fait incorporer aux Bermudes en 1973 afin d’assurer leurs navires. C’est ce qu’on appelle une société d’assurance captive.

Selon les documents de la fuite, cette société n’avait pas d’employés ni de bureau. L’adresse de F.M.A. était celle d’un cabinet d’avocats aux Bermudes qui offrait des services d’incorporation et de gestion de sociétés dans des paradis fiscaux.

Les primes que les compagnies canadiennes des Irving payaient à leur propre compagnie d’assurances des Bermudes étaient déductibles d’impôts au Canada.

Ce sont des sociétés qui permettent à des groupes de s'assurer eux-mêmes. Imaginez que les conditions sont avantageuses, fait remarquer Alain Deneault.

Selon le professeur Loomer, il s’agit d’une stratégie qui permet à une multinationale canadienne de payer moins d’impôts parce qu’il s’agit d’une dépense au Canada, ce qui réduit vos profits ici mais augmente ceux de votre société aux Bermudes, où les impôts sont nuls, dit-il.

Portrait de Geoffrey Loomer.
Geoffrey Loomer, professeur de droit fiscal à l’Université de Victoria
PHOTO : RADIO-CANADA / PAUL ÉMILE D'ENTREMONT
La fuite contient les états financiers de F.M.A. de 1974 à 2001. Pendant cette période, F.M.A. a accumulé plus de 13 millions de dollars en revenu net, libre d’impôts.

La compagnie J .D. Irving, qui gère la division forestière de l’empire Irving, a décliné notre demande d’entrevue.

Par courriel, sa porte-parole dit avoir cessé d’utiliser F.M.A. pour assurer ses navires il y a plus de 10 ans. Elle ne précise cependant pas si une nouvelle société a été créée pour la remplacer, mais elle suggère que J. D. Irving Ltd considère toujours l'assurance captive comme une stratégie utile.

Une compagnie d'assurances captive était alors et continue d'être une bonne approche commerciale pour réduire les coûts d'assurances et pour assurer la meilleure couverture d'assurance possible, écrit-elle.

Elle ajoute que F.M.A. vendait ses primes d’assurance à J. D. Irving Ltd à la valeur marchande.

La raffinerie et les réservoirs de pétrole d'Irving Oil à Saint-Jean.
La raffinerie et les réservoirs de pétrole d'Irving Oil à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-PHILIPPE HUGHES
Irving Oil et les Bermudes
L’empire mis sur pied par le patriarche Kenneth Irving a été scindé entre trois clans familiaux.

De nos jours, Irving Oil appartient entièrement à Arthur Irving, qui a lui aussi décliné nos demandes d’entrevue.

Par courriel, sa compagnie a affirmé que l’ensemble de la structure de propriété d'Irving Oil est entièrement imposable au Canada.

Toutefois, nous avons trouvé un autre indice en consultant les plus récents états financiers d’une division d’Irving Oil en Irlande, où la compagnie a fait l’acquisition d’une raffinerie et de stations-service en 2019.

On y apprend que l’ultime propriétaire de Irving Oil est une fiducie appelée The ALI Family No. 1 Trust. A. L. I. sont les initiales d'Arthur Leigh Irving.

Il est dit que « l'entreprise mère ultime de la société est Irving Oil Company, Limited, qui appartient à The ALI Family No. 1 Trust, soit la partie contrôlante ultime. Les états financiers d'Irving Oil Company, Limited ne sont pas accessibles au public ».
Il est dit que « l'entreprise mère ultime de la société est Irving Oil Company, Limited, qui appartient à The ALI Family No. 1 Trust, soit la partie contrôlante ultime. Les états financiers d'Irving Oil Company, Limited ne sont pas accessibles au public ».
PHOTO : RADIO-CANADA
Selon un document confidentiel que nous avons trouvé dans les Paradise Papers, cette fiducie qui contrôle Irving Oil a été constituée aux Bermudes. Il s’agit d’une fiducie qui a été mise sur pied pour Arthur Irving pendant le processus de division de l’empire.

Dans une décision de décembre 2012, un tribunal des Bermudes a déclaré que de nouvelles sociétés de portefeuille familiales qu'Arthur était en train de créer et qui allaient être détenues par sa nouvelle fiducie seraient des véhicules fiscalement avantageux pour la distribution des bénéfices engendrés par les activités d'Irving Oil au Canada.

Un monument de K. C. Irving.
Une statue à l'effigie de K. C. Irving à Bouctouche.
PHOTO : RADIO-CANADA
Course contre l’impôt
Lorsque l’empire a été divisé entre les différents clans familiaux, les procédures légales aux Bermudes ont été effectuées sous le sceau du secret.

Cependant, grâce aux Paradise Papers, nous avons obtenu de nombreux documents soumis au tribunal. Ces documents révèlent que les questions fiscales étaient au cœur des préoccupations.

Le processus a nécessité des négociations délicates avec l'Agence du revenu du Canada, selon des déclarations déposées au tribunal en 2009.

La menace imminente d’une facture fiscale colossale au Canada en décembre 2013 a été un facteur clé pour que les frères se partagent la fortune dès que possible, a indiqué un avocat dans un document déposé à la cour en février 2010.

De nouvelles règles canadiennes concernant les fiducies extraterritoriales allaient entrer en vigueur en 2013.

Si les bénéficiaires [de la fiducie des Bermudes] étaient des résidents canadiens, ils allaient devoir payer de l'impôt sur les revenus de placement, selon le professeur Loomer.

Le processus de fractionnement de la fiducie testamentaire du patriarche Kenneth Irving – qui détenait des actifs d’une valeur de trois milliards de dollars – a nécessité une batterie d'avocats internationaux spécialisés en fiscalité et en fiducies.

Ce fut probablement le réarrangement de fiducie le plus long et le plus coûteux de l'histoire, a écrit Frank Hinks, un avocat d'Arthur Irving, dans des déclarations soumises au tribunal.

La facture finale des frais juridiques s'élevait à environ 100 millions de dollars, selon une décision de 2012 du juge en chef des Bermudes, Ian Kewley.

Jim Irving et un travailleur.
Jim Irving, co-chef de la direction du chantier naval Irving d'Halifax, dont l'entreprise a bénéficié d'un prêt non remboursable de 260 millions de dollars de la Nouvelle-Écosse pour l'aider à obtenir un contrat de frégates de la marine canadienne.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / DARREN CALABRESE
Champion des subventions
En plus d’être parmi les pionniers de l’évitement fiscal au Canada, les Irving sont passés maîtres dans l’art de recevoir des fonds publics.

Par exemple, en mai dernier, le milliardaire Jim Irving, un des héritiers de l’empire familial, était au côté du ministre fédéral des Transports pour recevoir une subvention de 21 millions de dollars afin de moderniser son chemin de fer.

En 2005, les Irving ont reçu une réduction de la taxe foncière d’une valeur de 112 millions de dollars pour leur port méthanier.

En 2011, la Nouvelle-Écosse leur a octroyé un prêt non remboursable – essentiellement une subvention – de 260 millions de dollars pour aider leur chantier maritime à décrocher le lucratif contrat de construction des navires de la Marine royale canadienne, un des plus gros contrats publics de l’histoire du Canada.

En 2014, J. D. Irving a bénéficié d’une augmentation de 20 % des terres publiques de la province que la compagnie pouvait exploiter.

Puis, en pleine pandémie, pendant que les Irving offraient des dons de papier hygiénique au nom des politiciens, leurs entreprises ont réclamé des subventions.

Nous avons découvert que les entreprises de J .D. Irving, y compris sa filiale de produits de consommation qui fabrique le papier hygiénique Royale, ont obtenu 12 millions de dollars en subventions fédérales d’urgence pour les employeurs touchés par la COVID-19.

Vue aérienne de la papetière et du cours d'eau qui l'entoure.
La papetière d'Irving Pulp and Paper à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick
PHOTO : CBC / ROGER COSMAN
Les Irving ripostent
Le député Kevin Arseneau dénonce de tels octrois de fonds publics à une famille de milliardaires qui pratique l’évitement fiscal depuis plus de 50 ans.

Dans ma tête, c'est un ou l'autre, dit-il. Vous ne pouvez pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Vous ne pouvez pas éviter de payer des impôts et, en plus, en récolter.

En avril 2020, lors d’un discours en Chambre, il a proposé que le gouvernement provincial cesse de verser des subventions aux entreprises qui utilisent les paradis fiscaux, comme celles des Irving.

Piquée au vif, la compagnie J. D. Irving a riposté dans une lettre adressée à David Coon, le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, en lui suggérant d’avoir une discussion avec son député afin de corriger ce que la compagnie estime être des commentaires absolument incorrects.

Pour moi, c’est une menace, c’est une façon de dire : "On vous a à l’œil." C’est clair que je les dérange, estime Kevin Arseneau.

Dans cette lettre, James K. Irving (père de Jim) affirme que le conglomérat J. D. Irving a toujours payé tous les impôts dus au Canada, que ses entreprises ne sont pas détenues ni contrôlées à partir des Bermudes et qu’elles sont possédées et gérées par des Canadiens.

Cette déclaration a été rédigée avec soin, selon le professeur Geoffrey Loomer. Ils nous disent la vérité, dit-il. Ces entités sont probablement détenues par des Canadiens. Mais ça masque le fait qu’il y a, dans leur structure, plusieurs sociétés dans des paradis fiscaux.

M. Loomer ne met pas en doute que les Irving payent les impôts qu’ils doivent au Canada, mais selon lui, ils s’assurent aussi que leur facture fiscale est fort peu élevée.

Au même moment où les Irving se plaignaient des propos du député Arseneau, leurs propres rapports soumis au registre fédéral des lobbyistes indiquaient que la société mère du conglomérat J. D. Irving était F.M.W., une société de portefeuille dont l’adresse était à Hamilton, aux Bermudes.

Cette inscription au registre n’a été modifiée que 16 mois plus tard, soit en octobre 2021.

Par courriel, Anne McInerney, la vice-présidente des communications de l'entreprise, nous a répondu que F.M.W. a cessé d'être la société mère de J. D. Irving en 2012 et que, pendant neuf ans, la compagnie n'a pas pensé à modifier l'inscription au registre des lobbyistes.

Portrait de Kevin Arseneau.
Le député Kevin Arseneau propose d'abolir les subventions gouvernementales aux entreprises qui ont recours aux paradis fiscaux.
PHOTO : RADIO-CANADA / PAUL ÉMILE D'ENTREMONT
« Du vol légalisé »?
Toutes les sociétés des Irving aux Bermudes que nous avons nommées ont été dissoutes au cours des 10 dernières années.

Les Irving ne veulent pas expliquer pourquoi. Et ils n’ont pas non plus répondu lorsque nous leur avons demandé quelles sont les sociétés auxquelles ils ont encore recours dans les paradis fiscaux.

Lors d’une activité publique, Jim Irving a refusé de répondre aux questions de nos collègues de CBC. Je ne parlerai pas de ça aujourd’hui, a-t-il lancé avant de monter à bord de son véhicule.

Selon le professeur Geoffrey Loomer, l’histoire des Irving est aussi une histoire de politiques publiques. Les gouvernements permettent l’évitement fiscal des multinationales à des fins de compétitivité internationale.

Les lois permettent aux multinationales qui utilisent les paradis fiscaux d’éviter de payer une partie de leurs impôts canadiens. Les lois ont été conçues ainsi, Irving n’est pas seul, précise-t-il.

Cette question hante le député Kevin Arseneau.

« Même si c’est légal, est-ce éthique? »

— Une citation de Kevin Arseneau
Il estime qu’il est grand temps que les législateurs agissent. C'est du vol légalisé. Pourquoi est-ce qu'on ne réforme pas? Réformons ces règles-là au plus sacrant, lance-t-il.

Il ne se fait toutefois pas d’illusions quant à l'introduction de changements législatifs de sitôt dans sa province.

Ni le gouvernement conservateur au pouvoir – dont le premier ministre Blaine Higgs est un ancien gestionnaire d’Irving Oil – ni l’opposition libérale n’ont appuyé ses démarches jusqu’à maintenant.

Avec la collaboration de Paul Émile d’Entremont

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l'Irving Gate (quand le gouvernement finance$ les pollueurs)

par Blake, jeudi 03 novembre 2022, 12:06 (il y a 975 jours) @ Jéromec

Éric pourrait envoyer son CV à Irving, il a le profil parfait...

https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/4834/fisc-empire-irving-bermudes-icij

Pendant des décennies, les entreprises de la famille Irving, du Nouveau-Brunswick, ont fait disparaître une partie de leurs revenus aux Bermudes afin de minimiser leurs impôts à payer au Canada. Elles ont aussi récolté des centaines de millions de dollars en subventions gouvernementales. Grâce à une fuite, Enquête révèle les secrets fiscaux d’une famille milliardaire parmi les plus influentes au Canada.

En pleine pandémie de COVID-19, en avril 2020, l’envoi d’un courriel inusité intitulé Don de papier de toilette a mis le feu aux poudres, faisant éclater au grand jour un débat sur les pratiques fiscales d’une des familles les plus riches au pays.

Ce courriel, destiné à tous les élus du Nouveau-Brunswick, provenait de la compagnie JD Irving, le plus gros employeur du secteur privé de cette province, qui exploite entre autres l’usine de papier hygiénique de marque Royale à Dieppe.

Le courriel louangeait le travail important effectué par les politiciens en cette période difficile.

La compagnie annonçait ensuite qu’elle effectuerait pour chacun des députés fédéraux et provinciaux du Nouveau-Brunswick un don de boîtes de papier hygiénique à des refuges et à des maisons de transition de la province.

Kevin Arseneau dans un fauteuil.
Le fermier Kevin Arseneau est l'un des trois députés du Parti vert du Nouveau-Brunswick qui siègent à l'Assemblée législative à Frédéricton.
PHOTO : RADIO-CANADA / PAUL ÉMILE D'ENTREMONT
J’ai été extrêmement insulté par ça, se rappelle le député du Parti vert du Nouveau-Brunswick, Kevin Arseneau, un des destinataires du courriel.

Insulté que les Irving s’arrogent le droit de faire un don de papier hygiénique au nom des politiciens afin d'exercer leur influence auprès de la classe dirigeante.

Mais surtout indigné par cette opération de relations publiques orchestrée par une famille de milliardaires dont la fortune est évaluée à plus de huit milliards de dollars et dont les pratiques d’évitement fiscal ont fait les manchettes dans le passé.

Votre charité masque peu le mal fait par l’usage éhonté de paradis fiscaux par les entreprises que vous contrôlez, leur a-t-il rétorqué par courriel. Bien peu de Néo-Brunswickois auraient besoin de votre charité si vous aviez préféré payer vos impôts sur vos profits corporatifs au Canada.

Un rouleau de papier hygiénique géant devant un bâtiment.
Le papier hygiénique de marque Royale est produit dans l'usine de Dieppe appartenant aux Irving.
PHOTO : RADIO-CANADA
La réponse des Irving n’a pas tardé.

Dès le lendemain, le grand patron, Jim Irving, lui a fait parvenir une lettre dans laquelle il disait déplorer que M. Arseneau ait trouvé ce don offensant et affirmait que le conglomérat J. D. Irving appartient à des entités et à des citoyens canadiens qui vivent dans les provinces de l’Atlantique et paient leurs impôts au Canada.

Les Irving auraient-ils donc cessé d’avoir recours aux paradis fiscaux?

Leur empire est constitué d’entreprises privées, dont les états financiers ne sont pas publics. Il est difficile de déterminer avec certitude l’ensemble de cette structure organisationnelle.

Toutefois, l’émission Enquête, de concert avec CBC, a découvert plusieurs sociétés liées à l’empire Irving en fouillant dans les Paradise Papers, une fuite de documents confidentiels provenant de paradis fiscaux qui a été obtenue par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et qui a été communiquée au Consortium international des journalistes d’enquête ainsi qu'à Radio-Canada.

Ces révélations jettent un nouvel éclairage sur la face cachée de l’empire Irving, dont le recours aux paradis fiscaux remonte aux années 1960.

Portrait de K C Irving.
K. C. Irving, patriarche de la famille, a quitté le Canada en 1971 pour s'installer quelques mois plus tard aux Bermudes. Cette décision est prise quelques jours avant l'entrée en vigueur de l’impôt fédéral sur le gain en capital et d’un impôt sur les droits de succession au Nouveau-Brunswick.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / BILL BECKER
Pionniers de l’évitement fiscal
Les Irving règnent sur le Nouveau-Brunswick.

Ils possèdent entre autres la plus grande raffinerie de pétrole au Canada, située à Saint-Jean, et gèrent un réseau de 900 stations-service en Atlantique et dans l’est du Québec.

Ils exploitent plus d’un million d’hectares de terres publiques et détiennent des papetières qui approvisionnent le reste du pays.

L’énorme chantier naval d'Halifax qui a décroché le fameux contrat des frégates de la Marine royale canadienne, c’est à eux.

Ils dominent l’économie du Nouveau-Brunswick et y exercent une influence politique considérable, ayant en quelque sorte un droit de veto sur ce qui peut se faire politiquement, estime Alain Deneault, professeur de philosophie à l’Université de Moncton.

Portrait d'Alain Deneault.
Alain Deneault, essayiste et professeur de philosophie à l’Université de Moncton, a publié de nombreux ouvrages sur les paradis fiscaux.
PHOTO : RADIO-CANADA / PAUL ÉMILE D'ENTREMONT
Ils sont aussi des pionniers de l’évitement fiscal.

Dès 1968, le patriarche de la famille, Kenneth Irving, a choisi le paradis fiscal des Bermudes pour y incorporer des sociétés de portefeuille détenant les entreprises canadiennes du conglomérat. Le taux d’imposition des sociétés aux Bermudes est nul.

Il a été un des premiers à transférer l'administration de tout son groupe d'entités aux Bermudes de façon à gérer ses actifs à l'abri de toute surveillance étatique et surtout à l'abri du fisc, constate M. Deneault, qui a publié de nombreux ouvrages sur les paradis fiscaux.

En décembre 1971, Kenneth Irving a soudainement quitté le Canada pour s'installer aux Bermudes peu de temps après. Son départ est survenu quelques jours avant l’entrée en vigueur de l’impôt fédéral sur le gain en capital et d’un impôt sur les droits de succession au Nouveau-Brunswick. Il craignait l'impact de ces mesures sur la santé financière de ses entreprises, selon son petit-fils, Jim Irving.

John (Jack) Irving, James Irving et Arthur Irving
Les frères John (Jack), James et Arthur Irving en 1987
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / SCOTT PERRY
Dans la ligne de mire du fisc
Rapidement, les Irving se sont attiré les foudres des autorités fiscales canadiennes.

Un des stratagèmes fiscaux employés par les Irving dès les années 1970 consistait à faire l’achat de pétrole brut extrait en Arabie saoudite par la Standard Oil of California.

Cependant, plutôt que de faire l’achat de manière directe, la transaction passait par l’entremise d’Irvcal, une société des Bermudes contrôlée par les Irving et par leur partenaire américain.

Irvcal achetait le pétrole de Standard Oil à bas prix pour le revendre à prix plus élevé à la raffinerie canadienne. La raffinerie de Saint-Jean pouvait ensuite déduire ces dépenses de sa facture d'impôt. Les profits, eux, étaient donc réalisés aux Bermudes, libres d’impôt.

Ce stratagème a attiré l’attention du fisc, qui leur a réclamé 142 millions de dollars. Les Irving ont contesté devant les tribunaux et ont obtenu gain de cause, même si le juge a dit estimer qu’il s’agissait de transactions artificielles et d’un stratagème d’évitement fiscal pur et simple.

Selon Geoffrey Loomer, professeur de droit fiscal de l’Université de Victoria, cette cause a entraîné des changements aux règles afin de mettre fin à ce que les autorités fiscales canadiennes considéraient comme de l’abus.

Kenneth Irving est mort en 1992. Une part de la fortune familiale s’accumulait déjà dans des fiducies, toujours aux Bermudes, dont les bénéficiaires étaient ses trois fils – John, James et Arthur – ainsi que leurs descendants.

Toutefois, l’étendue de leur recours aux paradis fiscaux est un secret qu’ils ont toujours bien gardé de génération en génération.

Un homme fait du surf cerf-volant près de la côte.
Les Bermudes, une destination de rêve pour les millionnaires en raison notamment du taux d'imposition de 0 % sur les sociétés qui n'ont aucune activité économique sur place.
PHOTO : GETTY IMAGES
Des profits au paradis
Nos recherches dans les Paradise Papers nous ont permis de découvrir près d’une dizaine de sociétés des Irving dans des paradis fiscaux dont l’existence n’était pas publiquement connue auparavant.

L’une d’elles, nommée F.M.A. Ltd, est une société d’assurances que les Irving ont fait incorporer aux Bermudes en 1973 afin d’assurer leurs navires. C’est ce qu’on appelle une société d’assurance captive.

Selon les documents de la fuite, cette société n’avait pas d’employés ni de bureau. L’adresse de F.M.A. était celle d’un cabinet d’avocats aux Bermudes qui offrait des services d’incorporation et de gestion de sociétés dans des paradis fiscaux.

Les primes que les compagnies canadiennes des Irving payaient à leur propre compagnie d’assurances des Bermudes étaient déductibles d’impôts au Canada.

Ce sont des sociétés qui permettent à des groupes de s'assurer eux-mêmes. Imaginez que les conditions sont avantageuses, fait remarquer Alain Deneault.

Selon le professeur Loomer, il s’agit d’une stratégie qui permet à une multinationale canadienne de payer moins d’impôts parce qu’il s’agit d’une dépense au Canada, ce qui réduit vos profits ici mais augmente ceux de votre société aux Bermudes, où les impôts sont nuls, dit-il.

Portrait de Geoffrey Loomer.
Geoffrey Loomer, professeur de droit fiscal à l’Université de Victoria
PHOTO : RADIO-CANADA / PAUL ÉMILE D'ENTREMONT
La fuite contient les états financiers de F.M.A. de 1974 à 2001. Pendant cette période, F.M.A. a accumulé plus de 13 millions de dollars en revenu net, libre d’impôts.

La compagnie J .D. Irving, qui gère la division forestière de l’empire Irving, a décliné notre demande d’entrevue.

Par courriel, sa porte-parole dit avoir cessé d’utiliser F.M.A. pour assurer ses navires il y a plus de 10 ans. Elle ne précise cependant pas si une nouvelle société a été créée pour la remplacer, mais elle suggère que J. D. Irving Ltd considère toujours l'assurance captive comme une stratégie utile.

Une compagnie d'assurances captive était alors et continue d'être une bonne approche commerciale pour réduire les coûts d'assurances et pour assurer la meilleure couverture d'assurance possible, écrit-elle.

Elle ajoute que F.M.A. vendait ses primes d’assurance à J. D. Irving Ltd à la valeur marchande.

La raffinerie et les réservoirs de pétrole d'Irving Oil à Saint-Jean.
La raffinerie et les réservoirs de pétrole d'Irving Oil à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-PHILIPPE HUGHES
Irving Oil et les Bermudes
L’empire mis sur pied par le patriarche Kenneth Irving a été scindé entre trois clans familiaux.

De nos jours, Irving Oil appartient entièrement à Arthur Irving, qui a lui aussi décliné nos demandes d’entrevue.

Par courriel, sa compagnie a affirmé que l’ensemble de la structure de propriété d'Irving Oil est entièrement imposable au Canada.

Toutefois, nous avons trouvé un autre indice en consultant les plus récents états financiers d’une division d’Irving Oil en Irlande, où la compagnie a fait l’acquisition d’une raffinerie et de stations-service en 2019.

On y apprend que l’ultime propriétaire de Irving Oil est une fiducie appelée The ALI Family No. 1 Trust. A. L. I. sont les initiales d'Arthur Leigh Irving.

Il est dit que « l'entreprise mère ultime de la société est Irving Oil Company, Limited, qui appartient à The ALI Family No. 1 Trust, soit la partie contrôlante ultime. Les états financiers d'Irving Oil Company, Limited ne sont pas accessibles au public ».
Il est dit que « l'entreprise mère ultime de la société est Irving Oil Company, Limited, qui appartient à The ALI Family No. 1 Trust, soit la partie contrôlante ultime. Les états financiers d'Irving Oil Company, Limited ne sont pas accessibles au public ».
PHOTO : RADIO-CANADA
Selon un document confidentiel que nous avons trouvé dans les Paradise Papers, cette fiducie qui contrôle Irving Oil a été constituée aux Bermudes. Il s’agit d’une fiducie qui a été mise sur pied pour Arthur Irving pendant le processus de division de l’empire.

Dans une décision de décembre 2012, un tribunal des Bermudes a déclaré que de nouvelles sociétés de portefeuille familiales qu'Arthur était en train de créer et qui allaient être détenues par sa nouvelle fiducie seraient des véhicules fiscalement avantageux pour la distribution des bénéfices engendrés par les activités d'Irving Oil au Canada.

Un monument de K. C. Irving.
Une statue à l'effigie de K. C. Irving à Bouctouche.
PHOTO : RADIO-CANADA
Course contre l’impôt
Lorsque l’empire a été divisé entre les différents clans familiaux, les procédures légales aux Bermudes ont été effectuées sous le sceau du secret.

Cependant, grâce aux Paradise Papers, nous avons obtenu de nombreux documents soumis au tribunal. Ces documents révèlent que les questions fiscales étaient au cœur des préoccupations.

Le processus a nécessité des négociations délicates avec l'Agence du revenu du Canada, selon des déclarations déposées au tribunal en 2009.

La menace imminente d’une facture fiscale colossale au Canada en décembre 2013 a été un facteur clé pour que les frères se partagent la fortune dès que possible, a indiqué un avocat dans un document déposé à la cour en février 2010.

De nouvelles règles canadiennes concernant les fiducies extraterritoriales allaient entrer en vigueur en 2013.

Si les bénéficiaires [de la fiducie des Bermudes] étaient des résidents canadiens, ils allaient devoir payer de l'impôt sur les revenus de placement, selon le professeur Loomer.

Le processus de fractionnement de la fiducie testamentaire du patriarche Kenneth Irving – qui détenait des actifs d’une valeur de trois milliards de dollars – a nécessité une batterie d'avocats internationaux spécialisés en fiscalité et en fiducies.

Ce fut probablement le réarrangement de fiducie le plus long et le plus coûteux de l'histoire, a écrit Frank Hinks, un avocat d'Arthur Irving, dans des déclarations soumises au tribunal.

La facture finale des frais juridiques s'élevait à environ 100 millions de dollars, selon une décision de 2012 du juge en chef des Bermudes, Ian Kewley.

Jim Irving et un travailleur.
Jim Irving, co-chef de la direction du chantier naval Irving d'Halifax, dont l'entreprise a bénéficié d'un prêt non remboursable de 260 millions de dollars de la Nouvelle-Écosse pour l'aider à obtenir un contrat de frégates de la marine canadienne.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / DARREN CALABRESE
Champion des subventions
En plus d’être parmi les pionniers de l’évitement fiscal au Canada, les Irving sont passés maîtres dans l’art de recevoir des fonds publics.

Par exemple, en mai dernier, le milliardaire Jim Irving, un des héritiers de l’empire familial, était au côté du ministre fédéral des Transports pour recevoir une subvention de 21 millions de dollars afin de moderniser son chemin de fer.

En 2005, les Irving ont reçu une réduction de la taxe foncière d’une valeur de 112 millions de dollars pour leur port méthanier.

En 2011, la Nouvelle-Écosse leur a octroyé un prêt non remboursable – essentiellement une subvention – de 260 millions de dollars pour aider leur chantier maritime à décrocher le lucratif contrat de construction des navires de la Marine royale canadienne, un des plus gros contrats publics de l’histoire du Canada.

En 2014, J. D. Irving a bénéficié d’une augmentation de 20 % des terres publiques de la province que la compagnie pouvait exploiter.

Puis, en pleine pandémie, pendant que les Irving offraient des dons de papier hygiénique au nom des politiciens, leurs entreprises ont réclamé des subventions.

Nous avons découvert que les entreprises de J .D. Irving, y compris sa filiale de produits de consommation qui fabrique le papier hygiénique Royale, ont obtenu 12 millions de dollars en subventions fédérales d’urgence pour les employeurs touchés par la COVID-19.

Vue aérienne de la papetière et du cours d'eau qui l'entoure.
La papetière d'Irving Pulp and Paper à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick
PHOTO : CBC / ROGER COSMAN
Les Irving ripostent
Le député Kevin Arseneau dénonce de tels octrois de fonds publics à une famille de milliardaires qui pratique l’évitement fiscal depuis plus de 50 ans.

Dans ma tête, c'est un ou l'autre, dit-il. Vous ne pouvez pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Vous ne pouvez pas éviter de payer des impôts et, en plus, en récolter.

En avril 2020, lors d’un discours en Chambre, il a proposé que le gouvernement provincial cesse de verser des subventions aux entreprises qui utilisent les paradis fiscaux, comme celles des Irving.

Piquée au vif, la compagnie J. D. Irving a riposté dans une lettre adressée à David Coon, le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, en lui suggérant d’avoir une discussion avec son député afin de corriger ce que la compagnie estime être des commentaires absolument incorrects.

Pour moi, c’est une menace, c’est une façon de dire : "On vous a à l’œil." C’est clair que je les dérange, estime Kevin Arseneau.

Dans cette lettre, James K. Irving (père de Jim) affirme que le conglomérat J. D. Irving a toujours payé tous les impôts dus au Canada, que ses entreprises ne sont pas détenues ni contrôlées à partir des Bermudes et qu’elles sont possédées et gérées par des Canadiens.

Cette déclaration a été rédigée avec soin, selon le professeur Geoffrey Loomer. Ils nous disent la vérité, dit-il. Ces entités sont probablement détenues par des Canadiens. Mais ça masque le fait qu’il y a, dans leur structure, plusieurs sociétés dans des paradis fiscaux.

M. Loomer ne met pas en doute que les Irving payent les impôts qu’ils doivent au Canada, mais selon lui, ils s’assurent aussi que leur facture fiscale est fort peu élevée.

Au même moment où les Irving se plaignaient des propos du député Arseneau, leurs propres rapports soumis au registre fédéral des lobbyistes indiquaient que la société mère du conglomérat J. D. Irving était F.M.W., une société de portefeuille dont l’adresse était à Hamilton, aux Bermudes.

Cette inscription au registre n’a été modifiée que 16 mois plus tard, soit en octobre 2021.

Par courriel, Anne McInerney, la vice-présidente des communications de l'entreprise, nous a répondu que F.M.W. a cessé d'être la société mère de J. D. Irving en 2012 et que, pendant neuf ans, la compagnie n'a pas pensé à modifier l'inscription au registre des lobbyistes.

Portrait de Kevin Arseneau.
Le député Kevin Arseneau propose d'abolir les subventions gouvernementales aux entreprises qui ont recours aux paradis fiscaux.
PHOTO : RADIO-CANADA / PAUL ÉMILE D'ENTREMONT
« Du vol légalisé »?
Toutes les sociétés des Irving aux Bermudes que nous avons nommées ont été dissoutes au cours des 10 dernières années.

Les Irving ne veulent pas expliquer pourquoi. Et ils n’ont pas non plus répondu lorsque nous leur avons demandé quelles sont les sociétés auxquelles ils ont encore recours dans les paradis fiscaux.

Lors d’une activité publique, Jim Irving a refusé de répondre aux questions de nos collègues de CBC. Je ne parlerai pas de ça aujourd’hui, a-t-il lancé avant de monter à bord de son véhicule.

Selon le professeur Geoffrey Loomer, l’histoire des Irving est aussi une histoire de politiques publiques. Les gouvernements permettent l’évitement fiscal des multinationales à des fins de compétitivité internationale.

Les lois permettent aux multinationales qui utilisent les paradis fiscaux d’éviter de payer une partie de leurs impôts canadiens. Les lois ont été conçues ainsi, Irving n’est pas seul, précise-t-il.

Cette question hante le député Kevin Arseneau.

« Même si c’est légal, est-ce éthique? »

— Une citation de Kevin Arseneau
Il estime qu’il est grand temps que les législateurs agissent. C'est du vol légalisé. Pourquoi est-ce qu'on ne réforme pas? Réformons ces règles-là au plus sacrant, lance-t-il.

Il ne se fait toutefois pas d’illusions quant à l'introduction de changements législatifs de sitôt dans sa province.

Ni le gouvernement conservateur au pouvoir – dont le premier ministre Blaine Higgs est un ancien gestionnaire d’Irving Oil – ni l’opposition libérale n’ont appuyé ses démarches jusqu’à maintenant.

Avec la collaboration de Paul Émile d’Entremont

Parfait pour le Duhaimagogue.

Irving Privatiser le profit$ et soclaliser les perte$

par Jéromec, jeudi 03 novembre 2022, 14:43 (il y a 975 jours) @ Blake

Irving Privatiser le profit$ et soclaliser les perte$ c'est plus qu'une devise, c'Est la réalité..

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Canada et Irving fiers partenaire de l'évasion fiscale et des subvetnion$ aux multinationales, même si ça pas d'allure, il faut que ça dure....

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Les profit$ ça n'A pas de prix...

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Irving Privatiser le profit$ et soclaliser les perte$

par Blake, jeudi 03 novembre 2022, 19:48 (il y a 975 jours) @ Jéromec

Irving Privatiser le profit$ et soclaliser les perte$ c'est plus qu'une devise, c'Est la réalité..

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Canada et Irving fiers partenaire de l'évasion fiscale et des subvetnion$ aux multinationales, même si ça pas d'allure, il faut que ça dure....

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Les profit$ ça n'A pas de prix...

Ça a toujours été comme ça. C'est de toute beauté.

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La densification urbaine un seul terrain, mais deux maisons

par Blake, jeudi 03 novembre 2022, 12:03 (il y a 975 jours) @ Jéromec

Une idée tellement simple, mais souvent BLOQUÉES par les administrations municipales...

Construire des nouvelles unités de logements sur un terrain déjà existant

Pour ce faire plusieurs doivent le faire dans l'illégalité...(!)
:mdr:

Radio Cadenas :La densification urbaine repensée : un seul terrain, mais deux maisons

https://www.youtube.com/watch?v=UW1aeeoI9BI

Ajouter un étage-logement sur une maison, construire quelques unités de logement sur le terrain arrière... pourquoi pas enlever la piscine pour en faire un logement deplus... ça serait bon pour l'environnement tout en densifiant la population et augmenter les revenus des municipalités...

Ben non, trop simple... Faisons un Sommet international des Psychopathes de L'environnement qui font tout sauf montrer l'EXEMPLE...

:mouche:

Pas une bonne idée car tu loades les villes et en plus, plus de chars donc le bordel assuré.

Une guerre en mode éco responsable...

par Jéromec, jeudi 03 novembre 2022, 15:05 (il y a 975 jours) @ Blake

:


Pas une bonne idée car tu loades les villes et en plus, plus de chars donc le bordel assuré.

Ben au moins en cas de guerre, ça permet de limiter les déplacements de l'Envahisseurs afin de la rendre la plus éco responsable que possible...


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