Exo Départs annulés: il manque de chauffeurs d'autobus (Forum)

par Jéromec, jeudi 03 novembre 2022, 09:44 (il y a 981 jours) @ Jéromec

pour avoir fait du service à la clientèle pour Exo c'est L'ENFER pour les utilisateurs l'hiver (mais aussi de se faire crier après, avec raisons, par les utilisateurs pendant que l'administration se tournent les pouces et que le gouvernement Du Québec préfère tenter de créer des nouveaux emplois au lieu de combler les postes déjà existants...(!)

LA COP va règler le tout évidemment...

https://www.24heures.ca/2022/11/03/departs-annules-il-manque-de-chauffeurs-dautobus-et-...

Départs annulés: il manque de chauffeurs d'autobus et c'est un problème

Départs annulés: il manque de chauffeurs d'autobus et c'est un problème
Image principale de l'article Il manque de chauffeurs de bus, c'est un problème
Jean-Michel Clermont-Goulet
3 novembre 2022 07H00
MISE À JOUR 3 novembre 2022 07H00

Le transport en commun n’est pas épargné par la pénurie de main-d’œuvre, au point où le transporteur exo a dû faire un blitz publicitaire pour attirer davantage de futurs conducteurs. Et qui dit manque de chauffeurs dit notamment des départs annulés, ce qui ne fait pas l’affaire des usagers qui en dépendent pour aller travailler ou à l’école.

Frédérique Belzile, 22 ans, et Ségolène Letarte, 18 ans, vivent respectivement à Saint-Jean-sur-Richelieu et Boucherville et se déplacement régulièrement sur la Rive-Sud et vers Montréal en transport en commun. Elles trouvent que les services sont défaillants.


Dans les deux cas, il n’est pas rare que le bus qu’elles devaient prendre soit en retard ou ne passe tout simplement pas. Puisqu’il s’agit de lignes dont les passages sont aux demi-heures ou aux heures, ça peut vite chambouler les plans de la journée.

Frédérique Belzile
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Frédérique Belzile

«C’est stressant, parce que j’ai peur de manquer mes cours à l’école ou d’arriver en retard au travail», rapporte Frédérique, rencontrée au Terminus de Longueuil. «Souvent, je dois quitter d’avance pour être sûre de ne pas manquer le bus... s’il passe», dit celle qui monte régulièrement dans les autobus du service municipal de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Elle ajoute qu’il n’est pas rare qu’elle rate sa correspondance, ce qui la met dans l’embarras.

Même son de cloche du côté de Ségolène, qui éprouve des difficultés de mobilité similaires avec la ligne 61 du Réseau de transport de Longueuil (RTL).

Ségolène Letarte


Ségolène Letarte

À plusieurs reprises, Ségolène affirme s’être butée à un bus qui ne passe pas pour se rendre à une soirée de gardiennage un peu plus loin dans Boucherville. «[C’est] non seulement mon horaire qui est touché, mais aussi celui de la femme qui m’attend pour garder ses enfants», se désole-t-elle.

«Ça te déstabilise, parce que tu planifies ton trajet pour arriver à l’heure à destination, mais tout est chamboulé à cause d’un bus qui n’est tout simplement pas passé», s’insurge la jeune femme de 18 ans.


Toutes deux affirment avoir porté plainte à leur société de transport, mais rien n’aurait changé.

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Ce n’est pas que sur la Rive-Sud de la métropole que les usagers du transport collectif n’ont pas un service d’autobus à la hauteur de leurs attentes.

Saphora vit dans l’est de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie et travaille à Longueuil. Elle affirme que les problèmes de retards et de départs annulés touchent aussi la Société de transport de Montréal (STM).

«Il m’arrive souvent des deux côtés du fleuve de voir mes bus ne jamais passer ou simplement être très en retard», dit-elle, affirmant qu'elle doit donc quitter la maison plus tôt qu’à l’habitude pour être à l’heure.

Sur certaines lignes, les autobus prévus à l'horaire passent tous, mais ils sont pleins, notamment parce que le nombre de départs n'a pas été remis au niveau pré-pandémique.

Pour Ruijia Yang, qui réside dans l’arrondissement de Saint-Laurent, c’est la réduction du service sur les lignes 121 et 171 de la STM qui le dépasse.

«Chaque matin, je dois voir des bus remplis passer devant mes yeux, et ensuite être entassé devant le pare-brise», déplore-t-il, affirmant avoir été témoin d’une réduction de service de 50% comparativement à 2019.

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Le cas d’exo

La société de transport qui semble la plus touchée par ces annulations de départ est exo, qui dessert les municipalités des couronnes. Si vous utilisez des applications d’écoute en continu pour votre dose quotidienne de musique ou de balados, vous avez d’ailleurs peut-être entendu ses annonces de recrutement!

Axel Fournier, le président de l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), s’est lui-même retrouvé à attendre un bus d’exo qui ne passa jamais.

Il vit dans le secteur Sorel-Varennes, où le bus passe aux demi-heures ou aux heures du lundi au vendredi, et aux deux heures le week-end. «Il m’est arrivé de ne pas pouvoir me rendre du point A au point B, car mon bus ne passait tout simplement pas, s’insurge-t-il. Parfois, j’ai tout simplement pris la décision de ne pas me rendre à Montréal, parce que je ne savais pas comment j’allais pouvoir revenir.»

Axel Fournier, président de l'Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS)
Photo courtoisie

Axel Fournier, président de l'Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS)

«Le plus gros des annulations de départs auxquels j’ai fait face sont surtout survenues entre le printemps dernier et septembre», souligne-t-il.

Face à une pénurie de chauffeurs, exo s’est finalement résolue à simplement annuler pour de bon des départs, plutôt que de les laisser à l’horaire, pour ne pas que les utilisateurs attendent pour rien.

«L’ATCRS était d’accord, mais pas de gaieté de cœur», concède M. Fournier. «C’est une bonne solution à court terme, mais ça ne pourra pas durer éternellement.»

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Certains secteurs plus touchés que d’autres
Ce ne sont pas tous les secteurs qui sont autant touchés par l’annulation de départs d’autobus. Le 24 heures a contacté les sociétés de transport de Montréal, Laval et Longueuil, en plus d’exo, pour faire un état de la situation.

Chez exo

Du côté d’exo, on ne s’en cache pas : la pénurie de main-d’œuvre a fait mal à la flotte de bus et a nui à la qualité du service. C’est ce qui a inspiré la campagne de recrutement lancée à la fin de l’été.


La Presse rapportait d’ailleurs en septembre dernier que le secteur avec le plus faible taux de livraison était celui de Sorel-Varennes-Longueuil, avec 85% des départs quotidiens, ce qui représente un bus sur sept d’annulé. Venait ensuite le secteur Sainte-Julie sur la Rive-Sud (93,5%), et Châteauguay et le Sud-Ouest de la Montérégie (96%).

En date du 15 octobre, c’est mieux : les trois lignes les plus problématiques sont Sorel-Varennes (96%), Vallée-du-Richelieu (96,7%) et Roussillon (98%), selon des données obtenues par le 24 heures.

Le portrait général est aussi plus reluisant, avec un taux de livraison qui est passé de 98,1% (à la fin de l’été) à 99% à la mi-octobre.

Le porte-parole d’exo, Jean-Maxime St-Hilaire, souligne que l’entreprise a aussi développé un système d’alerte qui informe les clients des départs susceptibles d’être annulés le lendemain directement dans l’application Chrono, ce qui peut éviter une longue attente à un arrêt ou au terminus.

Puisque les chauffeurs du réseau ne sont pas des employés d’exo, mais bien des entreprises privées avec qui exo a des contrats dans les divers secteurs desservis, il n’est pas possible de connaitre le nombre de chauffeurs au sein de la société de transport.


À Longueuil

L’été a aussi été compliqué au Réseau de transport de Longueuil (RTL), où plus de 150 départs étaient annulés chaque jour.
Depuis, la situation est «revenue à la normale» et les bris de services relèveraient «davantage de l’exception», affirme la chargée des relations de presse Marie-Claude Rivet.

Effectivement, en date du 7 octobre, sur les quelque 4755 départs quotidiens répartis sur 72 lignes, il n’y en aurait que 15 qui seraient annulés.

En 2020, 103 postes ont été supprimés au RTL, dont 70% étaient des chauffeurs, notamment en raison de la pandémie. Un gel d’embauches pour raisons budgétaires s’en est suivi.

De janvier 2021 à juin 2022, le RTL a essuyé 32 départs de chauffeurs, mais en a embauché 34. Donc, selon les calculs, le nombre de chauffeurs n’est toujours pas revenu à celui d’avant la pandémie.

Près de 680 chauffeurs seraient actuellement à l’emploi du RTL. Toutefois, on n’a pas été en mesure de nous confirmer le nombre d’employés aptes à conduire un bus*.

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À la STL

La Société de transport de Laval (STL) semble avoir vécu moins de difficultés. Le nombre moyen de départs annulés est passé de 0,5% cet été à 0,37% à l’automne, soit 10 départs quotidiens sur 2695.

:bravo:


L’organisation nous confirme disposer du «nombre souhaité» de chauffeurs, avec 640, dont 571 aptes à conduire*.

La STL affirme qu’elle ne vit pas de pénurie de personnel et n’a pas expérimenté de difficultés pour embaucher.

À la STM

Contrairement aux autres sociétés de transport du Grand Montréal, il a fallu passer par la Loi d’accès à l’information pour obtenir des informations de la Société de transport de Montréal (STM) sur la main-d’œuvre et le nombre de départs annulés.

Le porte-parole de la STM, Philippe Déry, affirme qu’il n’y a pas d’enjeux de disponibilité du personnel, même s’il peut survenir ici et là des coupures de passages de bus en raison d’un imprévu ou une «situation ponctuelle», comme des travaux routiers.

On ne peut toutefois pas avoir accès au nombre de départs annulés. La STM a refusé de divulguer les données, puisqu’elles «nécessitent des calculs et des comparaisons de renseignements».

Éric, un chauffeur à l’emploi de la STM depuis près d'une vingtaine d’années, qui requiert l’anonymat par peur de représailles, a pourtant affirmé au 24 heures (preuves à l’appui) qu’il n’était pas rare de voir à l’horaire des départs qui n’ont pas trouvé preneurs au sein des chauffeurs.

Il affirme même qu'il a dû faire du temps supplémentaire sur du temps supplémentaire parce que des chauffeurs ne se pointaient pas le bout du nez pour assurer sa relève.

Selon la STM, en date du 6 octobre 2022, seuls 79,4% des chauffeurs d’autobus étaient aptes à conduire un bus*, soit 2757 employés sur 3471.

Depuis le début de l’année, 54 chauffeurs ont démissionné, et 46 ont été embauchés. Une vingtaine de postes seraient toujours vacants, rapporte la STM.

*C’est-à-dire que ces chauffeurs ne sont pas en congé à moyen ou long terme.

Comment régler ce problème?
La pénurie de main-d'œuvre va probablement perdurer encore un bon moment. Si on la conjugue avec le souhait que davantage d’automobilistes troquent l’auto solo pour le transport en commun, comment peut-on s’assurer qu’il y ait assez de chauffeurs pour donner un service intéressant? On explore des pistes de solution avec Sarah V. Doyon, présidente de Trajectoire Québec.


Augmenter le service hors pointe (oui oui!)

Même si ça peut paraître contre-intuitif, on pourrait augmenter le service d’autobus à l’extérieur des heures de pointe. Cela permettrait de construire des horaires de travail plus intéressants pour les chauffeurs.

«On se ramasse avec beaucoup de chauffeurs qui ont des horaires coupés parce qu’on les sort tous le matin et l’après-midi pour gérer les heures de pointe. Il y a donc des chauffeurs qui se retrouvent avec un grand trou entre les deux», explique Sarah V. Doyon.

Une ex-chauffeuse d’autobus a d’ailleurs confié au 24 heures avoir quitté le métier parce qu’elle devait commencer aux aurores et finir tard en soirée, ce qui lui laissait à peu près aucun moment avec son jeune enfant dans la journée.

Cela permettrait aux sociétés de transport de retenir leurs employés, avec des conditions de travail améliorées, selon elle. «Tout le monde gagne, dont les usagers, qui se retrouveraient avec une plus grande offre de service», dit Mme Doyon.

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Recruter à l’international

Une autre option intéressante serait d’aller recruter à l’international, en reconnaissant mieux les compétences des chauffeurs provenant de l’étranger.

«Il y a des gens qui conduisent des autobus ailleurs dans le monde et qui arrivent ici pour se faire dire que leur permis de conduire n’est pas valide», dit-elle.

Un cours de requalification express, pour apprendre notamment le Code de la sécurité routière du Québec, pourrait être utile.


Des autobus autonomes?

Pourrait-on un jour voir des autobus circuler sans conducteur, à l’image du Réseau express métropolitain (REM), qui sera automatisé?

On n’est «pas proche» de cette solution d’un point de vue technologique, souligne Sarah V. Doyon.

Elle explique que lors des projets pilotes qui ont été menés dans le Grand Montréal (par exemple sur la Plaza Saint-Hubert), il y avait toujours un chauffeur à l’intérieur. «Les navettes sont programmées pour circuler sur un circuit et lorsqu’il y a un obstacle, elles freinent, mais ne le contournent pas. Il faut absolument qu’il y ait une intervention humaine», dit-elle.

Des taxibus?

Le transport collectif par taxi est une option offerte dans les quartiers où l’implantation d’un service régulier par autobus n’est pas possible. Pourrait-on remplacer certaines lignes de bus moins achalandées par des taxibus?

Difficilement, car la pénurie de chauffeurs touche aussi les services de taxi, qui font aussi du transport adapté.

Dans la dernière année seulement, dix municipalités ont perdu leur service de taxi, rappelle Trajectoire Québec.

- Avec Camille Dauphinais-Pelletier


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