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Dossier Santé : Ça fait dur en tabarnack (Forum)
Source : Sans eau ni nourriture pendant 48 heures: une dame de 86 ans morte dans l’indignité à l'urgence
ELISA CLOUTIER
Jeudi, 2 mars 2023 00:00
MISE À JOUR Jeudi, 2 mars 2023 00:00
Une octogénaire est décédée après avoir été laissée sans eau ni nourriture pendant près de 48 heures, en plus d’être restée de longues heures dans ses selles dans les couloirs de l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Lévis, des circonstances «inacceptables» dénoncées par la famille.
C’est dans un «climat toxique» et «totalement inhumain» que Gilberte Gosselin, âgée de 86 ans, a vécu ses deux derniers jours, déplorent sa petite-fille, Véronique Labonté et sa fille, Sylvie Berthiaume, qui a été à son chevet jusqu’à son dernier souffle.
«J’ai vraiment l’impression qu’ils l’ont laissé mourir», mentionne Mme Labonté, encore frustrée par les évènements.
Fracture de la hanche
Mme Gosselin a été admise à l’Hôtel-Dieu-de-Lévis mardi dernier, pour une fracture de la hanche. Elle a ainsi été installée sur une civière, dans un couloir de l’urgence.
Aux prises avec des problèmes cognitifs et une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), Mme Gosselin se déplaçait à l’aide d’une marchette.
Après avoir réalisé quelques tests, un orthopédiste propose une chirurgie de la hanche à la famille, même si celle-ci comporte des risques pour sa santé. «Son désir, c’était de vivre. Elle voulait avoir tout ce qu’elle pouvait avoir. Elle voulait qu’on lui arrange ça», raconte Mme Berthiaume.
Fin de vie
Mais, après une première nuit à l’urgence, l’état de Mme Gosselin s’est tellement dégradé que l’option d’une chirurgie ne tient plus.
Un médecin annonce plutôt à la famille qu’elle est désormais en fin de vie. Il demande donc une chambre «plus intime», pour que la famille puisse accompagner Mme Gosselin dans ses dernières heures de vie.
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Malheureusement, Mme Gosselin n’y a jamais été transférée, malgré les nombreux rappels de la famille. Elle a plutôt été déplacée, à deux reprises, dans d’autres secteurs de l’urgence, munis de rideaux.
Dans ses selles
Mercredi soir, la famille interpelle également un membre du personnel, pour l’aviser que Mme Gosselin a fait une selle et doit être changée.
«On l’a demandé à plusieurs reprises. L’infirmier nous a dit que les préposés [aux bénéficiaires] avaient quitté. Qu’il n’y avait plus personne pour le faire», mentionne Mme Berthiaume, encore traumatisée.
Plus de trois heures plus tard, Mme Gosselin est finalement changée, raconte la famille.
Sans nourriture
Pendant toute son hospitalisation, malgré les demandes répétées des proches, aucun membre du personnel hospitalier n’a offert de quoi manger ou boire à l’octogénaire, qui «faiblissait à vue d’œil», mentionnent-ils.
«Le mardi elle n’a rien eu. Rendu au mercredi, ils ne voulaient rien lui donner de peur qu’elle s’étouffe. En fin de journée, on nous parle d’eau épaissie, mais ce n’est jamais venu. Pas de soluté non plus», affirme Mme Labonté.
Alors qu’elle vivait ses dernières heures, l’octogénaire, affamée, réclame une rôtie, ce qu’on lui refuse, affirme Mme Labonté. Elle s’est ainsi contentée d’une compote de pommes et d’un Jell-O.
Dernière nuit
Mme Gosselin a poussé son dernier souffle vers 9h45 le lendemain matin, soutient sa fille, qui était à ses côtés.
«Je me suis rendue au poste [des infirmières] et j’ai dit: venez m’aider, ma mère est en train de mourir», dit-elle. «Je suis un peu sur la panique depuis ce moment. J’en parle et j’ai de la difficulté», admet-elle, émotive.
Mme Berthiaume a ainsi passé près d’une heure aux côtés de sa mère décédée, sans que personne ne vienne constater son décès.
Habillée d’une jaquette
Le corps de Mme Gosselin a ensuite été transféré au «salon de la famille» pour permettre à la famille de se recueillir.
Mais, le traitement réservé à sa mère décédée, à qui le personnel a mis une jaquette d’isolement jetable, a été «la goutte qui a fait déborder le vase», mentionne Mme Berthiaume.
«Elle avait cette espèce de jaquette de papier bleue et ses jambes étaient déjà dans un sac de plastique avec une étiquette», s’insurge sa petite-fille.
Choquée, elle a décidé de la changer elle-même. «Pour moi c’était inacceptable que ma grand-mère porte ça. Ses vêtements étaient dans un sac, sur elle. Ça n’a pas de bon sens», dit-elle.
– Avec la collaboration d’Audrey Robitaille
SA FILLE ET SA PETITE-FILLE EN COLÈRE
«Elle ne méritait pas de mourir à l’urgence de cette façon, sur un plancher sale, pas d’oreiller, avec juste une petite couverture, sans aucune intimité.»
– Sylvie Berthiaume fille de la défunte
«On le voyait que le personnel était débordé. On a vécu du mépris. Des préposées ont crié après ma grand-mère [...] Ce n’est pas aux patients à payer pour le système qui est malade.»
– Véronique Labonté, petite-fille de la défunte
L’HÔPITAL ANALYSERA CE QUI S’EST PASSÉ
Une «analyse des événements» liés au décès de l’octogénaire sera réalisée par la direction de l’Hôtel-Dieu de Lévis.
C’est ce qu’a confirmé au Journal la porte-parole du CISSS de Chaudière-Appalaches, Mireille Gaudreau, questionnée en ce sens.
«Tout événement qui semble anormal est analysé par le service de gestion des risques qui émet des recommandations s’il y a lieu», a-t-elle mentionné, précisant que ce processus était «courant».
L’urgence «surchargée»
Mme Gaudreau confirme par ailleurs que l’urgence de l’hôpital était en situation de «surcharge» au moment de l’hospitalisation de Gilberte Gosselin.
Qui plus est, l’une des médecins de l’urgence qui a traité Mme Gosselin a écrit personnellement à la famille dans les derniers jours afin de s’excuser pour le traitement «inhumain» qu’elle a reçu.
Situation «inacceptable»
Dans un bref échange sur les réseaux sociaux, que Le Journal a pu consulter, elle dénonce la situation, qu’elle qualifie «d’inacceptable».
Cette dernière n’a toutefois pas répondu à notre demande d’entrevue.
Pour le moment, aucune enquête du coroner n’est en cours dans cette affaire.
Câlisse, les animaux sont mieux traités que ça dans une clinique vétérinaire, même s'ils sont débordés bout crisse de cibore de tabarnack !
Une fracture de hanche en plus, pauvre dame, elle aurait dû souffrir le martyre en plus. Dans quel monde qu'on est ciboire !
Il n'y a pas d'excuse pour ce cas du genre car voyez-vous, ce n'est pas un cas isolé, les personnes âgées sont stationnées proche du poste de triage pour être surveillées lorsqu'il n'y a pas de place ou de lit disponible.
- Park-ça là, y a plus pressant !
Pas besoin de l'aide à mourir avec des conditions de même !
Ah c'est la faute au gouvernement !
Non ce n'est pas la faute au gouvernement, c'est la faute des crisses de chialeux et de chialeuses qui ne pensent qu'à leur petite personne et se foutent de la population qui se trouve en otage avec la lâcheté du personnel !
Si t'es pas capable de faire ce job, décâlisse au lieu de te plaindre de tes crisses de conditions. Gang de crisses de bébé lala de sacrament !
Dédé
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