Source : Denise Bombardier est décédée

ANNE CAROLINE DESPLANQUES
Mardi, 4 juillet 2023 08:05

MISE À JOUR Mardi, 4 juillet 2023 10:10

Denise Bombardier s’est éteinte peu avant 6h ce matin des suites de complications suivant des examens médicaux. Elle avait 82 ans.

Son époux, James Jackson, a indiqué au Journal que Mme Bombardier avait passé deux semaines à l’hôpital avant de pouvoir rentrer chez elle au cours du week-end, après avoir reçu la visite d’une autorité en matière de soins palliatifs, le Dr Patrick Vinay, un néphrologue, spécialiste des personnes atteintes d’insuffisance rénale.

Même si elle avait été libérée de l’hôpital, elle se savait condamnée et c’est entouré de son fils, Guillaume, de sa sœur, Danièle, et de son époux, James, qu’elle a rendu son dernier souffle ce matin.

Fidèle chroniqueuse au Journal depuis une décennie, Mme Bombardier s’était déclarée elle-même amoureuse de la controverse et de la polémique «par conviction et par plaisir» dans son autobiographie Une vie sans peur et sans regret, parue en 2018.

Dans ce livre, elle raconte notamment son enfance difficile, rue de Gaspé à Montréal. Elle y est née en pleine Deuxième Guerre mondiale d’un père distant et violent et d’une mère attristée de l’avoir eue trop jeune.

Féministe convaincue

Élevée dans un monde de femmes, entre sa mère, ses tantes et sa grand-mère, la petite Denise forge très tôt ses convictions féministes. Recrutée à tout juste 12 ans à Radio-Canada pour faire des entrevues dans une émission pour enfants, c’est là qu’elle croise un réalisateur abuseur qui la marque au fer rouge.

Un souvenir qu’elle n’hésitera pas à sortir de l’ombre sur les plateaux de télévision, notamment pour s’en prendre au sulfureux écrivain français Gabriel Matzneff, qui a fait valoir ses penchants pédophiles dans la plupart de ses livres, sans aucun remords.

Dans la même veine, elle a aussi publié en 2011, avec la journaliste française Françoise Laborde, le livre Ne vous taisez plus!, dans la foulée de l’affaire Dominique Strauss-Kahn, accusé d’agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration contre une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York en 2011.

Journaliste pionnière

Titulaire d’une maîtrise en science politique de l’Université de Montréal et d’un doctorat en sociologie de la Sorbonne, Mme Bombardier a d’abord passé plus de 30 ans à Radio-Canada, où elle est devenue la première femme à produire et à animer une émission d’affaires publiques à la télévision.

Elle était particulièrement reconnue pour ses entrevues fouillées et sans complaisance. Ne reculant devant aucun sujet qui fâche et balayant les tabous, elle a notamment reçu sur son plateau les premiers ministres Pierre Elliott Trudeau et René Lévesque, le président français Valéry Giscard d’Estaing et son successeur, François Mitterrand, ou encore l’écrivain Georges Simenon.

Ayant quitté la chaîne publique pour se consacrer à l’écriture, elle a signé une vingtaine de romans et d’essais. Elle a aussi tenu des chroniques au journal Le Devoir avant d’adopter le groupe Québecor jusqu’à la fin de sa vie. Elle y défendait en particulier la langue française et la culture québécoise.
__________________

La culture québécoise vient de perdre sa protectrice !

Bon voyage !

Dédé

Source : Denise Bombardier est décédée

ANNE CAROLINE DESPLANQUES
Mardi, 4 juillet 2023 08:05

MISE À JOUR Mardi, 4 juillet 2023 10:10

Denise Bombardier s’est éteinte peu avant 6h ce matin des suites de complications suivant des examens médicaux. Elle avait 82 ans.

Son époux, James Jackson, a indiqué au Journal que Mme Bombardier avait passé deux semaines à l’hôpital avant de pouvoir rentrer chez elle au cours du week-end, après avoir reçu la visite d’une autorité en matière de soins palliatifs, le Dr Patrick Vinay, un néphrologue, spécialiste des personnes atteintes d’insuffisance rénale.

Même si elle avait été libérée de l’hôpital, elle se savait condamnée et c’est entouré de son fils, Guillaume, de sa sœur, Danièle, et de son époux, James, qu’elle a rendu son dernier souffle ce matin.

Fidèle chroniqueuse au Journal depuis une décennie, Mme Bombardier s’était déclarée elle-même amoureuse de la controverse et de la polémique «par conviction et par plaisir» dans son autobiographie Une vie sans peur et sans regret, parue en 2018.

Dans ce livre, elle raconte notamment son enfance difficile, rue de Gaspé à Montréal. Elle y est née en pleine Deuxième Guerre mondiale d’un père distant et violent et d’une mère attristée de l’avoir eue trop jeune.

Féministe convaincue

Élevée dans un monde de femmes, entre sa mère, ses tantes et sa grand-mère, la petite Denise forge très tôt ses convictions féministes. Recrutée à tout juste 12 ans à Radio-Canada pour faire des entrevues dans une émission pour enfants, c’est là qu’elle croise un réalisateur abuseur qui la marque au fer rouge.

Un souvenir qu’elle n’hésitera pas à sortir de l’ombre sur les plateaux de télévision, notamment pour s’en prendre au sulfureux écrivain français Gabriel Matzneff, qui a fait valoir ses penchants pédophiles dans la plupart de ses livres, sans aucun remords.

Dans la même veine, elle a aussi publié en 2011, avec la journaliste française Françoise Laborde, le livre Ne vous taisez plus!, dans la foulée de l’affaire Dominique Strauss-Kahn, accusé d’agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration contre une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York en 2011.

Journaliste pionnière

Titulaire d’une maîtrise en science politique de l’Université de Montréal et d’un doctorat en sociologie de la Sorbonne, Mme Bombardier a d’abord passé plus de 30 ans à Radio-Canada, où elle est devenue la première femme à produire et à animer une émission d’affaires publiques à la télévision.

Elle était particulièrement reconnue pour ses entrevues fouillées et sans complaisance. Ne reculant devant aucun sujet qui fâche et balayant les tabous, elle a notamment reçu sur son plateau les premiers ministres Pierre Elliott Trudeau et René Lévesque, le président français Valéry Giscard d’Estaing et son successeur, François Mitterrand, ou encore l’écrivain Georges Simenon.

Ayant quitté la chaîne publique pour se consacrer à l’écriture, elle a signé une vingtaine de romans et d’essais. Elle a aussi tenu des chroniques au journal Le Devoir avant d’adopter le groupe Québecor jusqu’à la fin de sa vie. Elle y défendait en particulier la langue française et la culture québécoise.
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La culture québécoise vient de perdre sa protectrice !

Bon voyage !

Dédé

Pas un gros fan d'elle mais je savais reconnaître son amour de langue et du Québec. Dommage.

elle a le le guts de dénoncer... elle a payé le prix cher à l'époque...

https://www.tvanouvelles.ca/2023/07/04/quand-denise-bombardier-denoncait-lecrivain-pole...

Quand Denise Bombardier dénonçait l’écrivain polémique Gabriel Matzneff

gence France-Presse| Publié le 4 juillet 2023 à 11 h 41
Denise Bombardier, décédée ce mardi à 82 ans, avait marqué les esprits un soir de mars 1990, lors de l'émission de Bernard Pivot «Apostrophes».
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Denise Bombardier, décédée ce mardi à 82 ans, avait marqué les esprits un soir de mars 1990, lors de l'émission de Bernard Pivot «Apostrophes».

Devant deux à trois millions de téléspectateurs, la Québécoise s'était opposée, seule, à Gabriel Matzneff dont les écrits faisaient l'apologie des relations sexuelles avec les enfants et adolescents, estimant que la littérature ne pouvait «pas servir d'alibi».

Elle lui avait crié sa colère, s'inquiétant pour les conquêtes mineures de l'écrivain et jugeant qu'il aurait eu «des comptes à rendre à la justice» s'il n'avait pas «une aura littéraire».

Une archive vidéo de cet échange est devenue virale au moment de la parution en 2020 par Vanessa Springora d'un récit («Le consentement»), sur sa relation traumatisante, à 14 ans, avec cet homme de 36 ans son aîné.

Un livre qui avait fait éclater le scandale et incité le parquet de Paris à ouvrir immédiatement une enquête pour viol sur mineurs de 15 ans.

Voyez l’échange entre Denise Bombardier et Gabriel Matzneff dans la vidéo ci-dessu

https://www.journaldequebec.com/2016/02/17/denise-bombardier-a-du-cotoyer-un-pedophile-...

Logo de Pierre Olivier Fortin pour le journal de Quebec , vendredi le 5 decembre 2014. STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI)
PIERRE-OLIVIER FORTIN
Mercredi, 17 février 2016 16:43

MISE À JOUR Mercredi, 17 février 2016 16:43

Quelques minutes avant que la ministre de la Culture, Hélène David, ne demande le retrait du nom Jutra pour désigner les prix remis aux artisans québécois du cinéma en raison de choquants témoignages qui racontent que Claude Jutra était pédophile, Denise Bombardier livrait d’autres révélations-chocs en entrevue à Dominic Maurais, à CHOI Radio X. Elle raconte qu’elle a même dû côtoyer un pédophile à Radio-Canada quand elle était adolescente.

«Des pédophiles, y’en avait aussi à Radio-Canada, j’ai été victime d’un quand j’avais 11 ans. Lui, il se spécialisait dans les émissions pour enfants et à Radio-Canada, je me suis rendu compte beaucoup plus tard que les gens savaient qu’il était comme ça, qu’il aimait les enfants. Ça ne posait pas de problème, vraiment. Y’avait quelque chose de banalisé. Vous avez vu la même réaction aujourd’hui.»

«[Avez-vous dénoncé?] Non. Je ne voulais plus retourner dans son bureau. Ma mère voulait que je fasse des émissions avec lui. Mais comment ça se fait qu’elle ne l’ai pas senti? Je lui ai dit beaucoup plus tard et elle m’a dit “Pourquoi tu ne me l’as pas dit”? J’ai dit : “Je te disais que je ne voulais pas y aller!” J’avais 12 ans, 13 ans. Je me suis fait accompagner par une amie qui avait le même âge que moi. Comme j’arrivais toujours avec cette petite fille là, il n’a pas pu passer à l’acte. [...] C’est comme si on était anesthésiées, dans une paralysie. C’est comme si on veut parler et que le corps ne peut pas bouger.»

AU SUJET DE CLAUDE JUTRA
«Y’a autant de gens qui savaient qu’il y a de personnalités qui existent dans le monde du cinéma.»
«Dans le cas de Claude Jutra, ça se savait. J’ai même quelqu’un ce matin qui m’a téléphoné. Il m’a dit : “il était venu faire un film à Stanislas quand j’avais 14 ans. C’était clair. Il venait, il choisissait des garçons, il les a mis dans ses films.”»
«Les trophées ne peuvent plus s’appeler Jutra. Même s'il n'y avait pas eu de victimes, c’est impossible. Ça leur explose dans la face. La majorité du sentiment populaire, c’est que c’est quelque chose de dégelasse et qu’on ne peut pas accepter ça.»
AU SUJET DE CEUX QUI ONT PRIS LA DÉFENSE DE CLAUDE JUTRA
«On croit que les artistes sont à l’abri des dénonciations, parce qu’eux, ce sont des artistes, que les artistes sont toujours un peu fous. Que les artistes sont toujours un peu délinquants. Qu’au fond, l’artiste, c’est lui qui brise tous les tabous. Évidemment, ces gens-là se portent à la défense [des artistes], mais ne se porteraient jamais à la défense d’un curé qui l’a fait, au contraire.»
«On ne touche pas aux artistes, les artistes, c’est au-dessus de la race humaine. Eh bien je suis désolée, mais... C’est vrai qu’il faut distinguer la création de son créateur, mais on l’a fait de façon si systématique, et ça ne passe plus maintenant.»
«[Les pédophiles] Ce sont des personnes en autorité, qui ont un pouvoir énorme, qui ont une aura. Les enfants sont complètement sous influence, comme sous le contrôle d’un gourou. Et un enfant très excité sexuellement, il en redemande. Faites venir des psychiatres, ils vont vous le dire. Ils sont flétris... [Il y a brisure d’enfance]. Exactement.»

il a été rapide sur la gachette aujourD'hui pour pondre une caricature à ce sujet...

https://www.journaldequebec.com/2023/07/04/la-caricature-dygreck?fbclid=IwAR3ZVLgOJCWuS...

il a été rapide sur la gachette aujourD'hui pour pondre une caricature à ce sujet...

https://www.journaldequebec.com/2023/07/04/la-caricature-dygreck?fbclid=IwAR3ZVLgOJCWuS...

Cool.