Dans le chapitre des décisions imbéciles... les canettes de Grand Format vont passer de 20 cents à 10 cents!

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C’est le temps de retourner vos canettes de bière de grand format: le montant de la consigne sera uniformisé à 10 cents au Québec

Logo du journaliste Dominic Lelièvre du Journal de Quebec, vendredi le 29 mars 2019. STEVENS
DOMINIQUE LELIÈVRE
Jeudi, 28 septembre 2023 10:45

MISE À JOUR Jeudi, 28 septembre 2023 15:56

Le système de consigne du Québec connaîtra sa plus grande réforme en quatre décennies avec une première phase qui débutera le 1er novembre. Le montant remboursé sera bonifié, sauf pour les canettes de bière de grand format. De plus, 300 millions de contenants d’aluminium pourront connaître une deuxième vie.

Qu’est-ce qui change ?
À partir du 1er novembre 2023, la consigne que vous payez sur la majorité des contenants admissibles et qu’on vous rembourse si vous les rapportez vides passera de 5 cents à 10 cents.

En revanche, la canette de bière de 450 ml ou plus, qui elle valait 20 cents, passera également à 10 cents « pour des raisons d’uniformisation ». Les amateurs de houblon devront se hâter puisqu’ils ont jusqu’au 15 novembre pour profiter de l’ancien tarif.

Par ailleurs, la consigne sera élargie à toutes les boissons vendues dans des contenants d’aluminium de 100 ml à 2 litres. Canettes d’eau gazéifiée ou aromatisée, de jus de légumes ou encore de jus de fruits seront en outre acceptées pour un potentiel de 300 millions d’unités supplémentaires par année.

Seule exception, certaines bouteilles de verre de plus de 500 ml seront consignées à 25 cents.

« Un incitatif de plus »
Ces changements ont été annoncés jeudi par l’Association québécoise de récupération de contenants de boissons (AQRCB) qui a été mandatée pour mettre en œuvre la modernisation du programme annoncée en 2020 par le gouvernement.

« Les contenants qui n’étaient pas déjà sous consigne passent carrément de 0 à 10 cents. Donc, il y a un incitatif de plus. En termes d’uniformisation [du montant], c’est vraiment pour la simplicité pour le citoyen et pour le détaillant », a expliqué le PDG Normand Bisson.

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La marque faisant la promotion de la consigne demeurera Consignaction en raison de sa notoriété bien établie. Son logo a d’ailleurs été revampé.

Bientôt des points de dépôt
Pour le moment, le retour des contenants va continuer de se faire dans les machines récupératrices et les comptoirs des détaillants et supermarchés. L’AQRCB estime que ces infrastructures sont tout à fait capables d’absorber la demande à court terme. En 2024, de nouveaux équipements seront installés en prévision de la phase 2.

On prévoit aussi d’ouvrir bientôt des points de dépôt qui auront pignon sur rue avec des machines de nouvelle génération. Ils pourront recevoir un plus grand volume de contenants, notamment amenés dans des sacs. Cette méthode avait particulièrement été appréciée de la clientèle dans les projets pilotes.

On vise 1500 lieux de retour en 2025 dans la province. Par ailleurs, tous les établissements de consommation sur place, comme les restaurants, devront participer à la consigne.

La vraie révolution en 2025
L’AQRCB parle d’un grand pas en avant pour l’environnement, puisque l’aluminium est une matière recyclable à l’infini. Il ne s’écoule que 60 jours, en moyenne, entre le moment où une canette est consignée et celui où elle se retrouve à nouveau dans les rayons.

Par contre, de nombreux efforts restent à faire pour, comme c'est l'objectif, faire passer le nombre de contenants de boisson sous consigne de 2,5 milliards à 5 milliards et le taux de récupération de 73% à 90%.

Il faudra attendre le 1er mars 2025 pour que la consigne s’applique aux bouteilles de vin et de spiritueux, aux bouteilles d’eau et aux cartons de lait et de jus, notamment.

Cette phase 2, dont plusieurs actions étaient souhaitées cette année avant d’être repoussées, prévoit que la consigne sera alors élargie à la totalité des contenants de boisson de 100 ml à 2 litres en aluminium, en verre, en plastique ou multicouches.

« L’élargissement et la modernisation de la consigne, c’est quelque chose que les citoyens québécois attendent depuis longtemps. [...] On est vraiment convaincus que la transition va se faire harmonieusement », a soutenu Normand Bisson.

Réactions mitigées des consommateurs
Les annonces n’ont pas semblé faire l’unanimité parmi les consommateurs, qui ne s’entendent pas sur l’efficacité des mesures.

« C’est sûr qu’on va payer un peu plus cher pour nos canettes, mais je pense que les gens vont être plus portés à les ramener », estime Marc-André Larochelle, un citoyen rencontré au IGA des Sources, à Beauport.

Marc-André Larochelle STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUEBEC
A contrario, d’autres croient que l’incitatif est trop peu alléchant pour avoir un quelconque impact de plus dans la population. « Ce n’est pas un retour de quelques cents de plus sur une canette qui va changer quoi que ce soit », souligne de son côté Alain Pelchat.

– Avec la collaboration de Jérémy Bernier

CE QUI SERA CONSIGNÉ OU NON LE 1ER NOVEMBRE 2023
Les contenants de boisson prête à boire de 100 ml à 2 litres en aluminium seront acceptés, dont :

les eaux gazéifiées
les eaux aromatisées
les jus de légumes
les jus de fruits
le thé vert
Ceci s’ajoute aux contenants de boisson prête à boire sur lesquels une consigne s’applique déjà, en aluminium, en verre ou en plastique, par exemple :

les boissons gazeuses
la bière
les boissons énergisantes
les kombuchas
Exemples de contenants qui ne seront pas acceptés :

les contenants de boisson de moins de 100 ml ou de plus de 2 litres
les contenants de détergents ou de savon
les concentrés, les prêts à mélanger, les condiments
les sirops médicamenteux
les boissons vendues dans des emballages souples, par exemple la pochette souple ou de type « vinier »
les jus vendus dans des boîtes de conserve, tels que les jus de tomates ou d’ananas
les contenants où la boisson est servie au point de vente, par exemple un verre de café en carton
Source : Consignaction