60 ans au service des Montréalais et du Canadien (Forum)

par Jéromec, jeudi 09 novembre 2023, 14:57 (il y a 385 jours) @ Jéromec

le héros de l'ombre...

https://www.journaldemontreal.com/2023/11/08/60-ans-au-service-des-montrealais-et-du-ca...

60 ans au service des Montréalais et du Canadien

Mercredi, 8 novembre 2023 17:45

MISE À JOUR Mercredi, 8 novembre 2023 20:37

Une soirée hommage tiendra l’affiche au Centre Bell, jeudi soir. On célébrera les 60 ans du Dr David Mulder au service de l’organisation du Canadien et de l’Hôpital général de Montréal. En prime, on soulignera le 30e anniversaire de la dernière conquête de la coupe Stanley du Tricolore. C’est pour une bonne cause. L’événement servira à garnir les coffres de la fondation du centre hospitalier de l’avenue Cedar.

À 83 ans, le Dr Mulder exerce toujours sa profession, mais à son rythme. Il reçoit des patients à son bureau et conseille les médecins résidents de l’Hôpital général. Il ne pratique plus d’interventions chirurgicales.


«J’aime encore ce que je fais, explique-t-il.


«Je préfère ça plutôt que de rester à la maison à ne rien faire. Je pense que ça plaît aussi à ma femme», ajoute-t-il avec humour.

Le Dr Mulder a été touché lorsque Serge Savard l’a approché pour lui soumettre l’idée de cette soirée il y a six mois. L’ancien défenseur et directeur général du Canadien s’y connaît en matière de levée de fonds.

L’événement se tiendra sur le plancher du Centre Bell de façon à accueillir le plus grand nombre de convives possible.

«Je suis soufflé par la réponse des gens. C’est extraordinaire!» réagit le jubilé de diamant.

Honoraires pour une soirée au Forum: 10$
L’histoire du Dr Mulder est celle d’un gars de la Saskatchewan qui rêvait de suivre les traces de Maurice Richard et de Gordie Howe, lui aussi natif de cette province des Prairies. Joueur de centre, il est grand mais frêle. On lui fait comprendre qu’il ferait mieux de poursuivre ses études en médecine.

En 1963, à l’âge de 23 ans, il débarque à Montréal avec un diplôme en médecine de l’Université de la Saskatchewan. Spécialiste en traumatologie, il fait son stage en chirurgie à l’Hôpital général et étudie à l’Université McGill pour obtenir une maîtrise en sciences.

Son salaire est de 130$ par mois.

Il fait la connaissance du Dr Douglas Kinnear, médecin attitré du Canadien, qui a besoin d’un docteur pour soigner les joueurs du Canadien junior. Le dimanche soir, il prend place derrière le banc de l’équipe junior avec Sam Pollock, Toe Blake, Ronald Caron, dit le Prof, et le Dr Kinnear.


Pas grave, le jeune médecin est au paradis.


Le Dr David Mulder rêvait de jouer dans la LNH. Il s’y est rendu d’une autre façon. PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI
L’influence de Jean Béliveau
Comme toutes personnes qui réussissent dans son travail, le Dr Mulder a été bien entouré dans sa carrière.

«Beaucoup de personnes m’ont aidé dans la médecine, dit-il.

«Au hockey, Jean Béliveau m’en a appris beaucoup sur la médecine sportive et la mentalité des joueurs de hockey. Il m’a dit de ne jamais oublier que je travaillais pour le bien-être des joueurs et de ne pas me soucier de ce que pensaient les dirigeants de l’équipe, les amateurs et les médias.

«C’est peut-être la leçon la plus importante que j’ai apprise dans le sport.»

Deux cas critiques
Le cancer de Saku Koivu est la maladie la plus grave qu’il ait eu à soigner chez les joueurs du Canadien.

«Saku était mal en point quand il est arrivé de Finlande pour le camp d’entraînement, se rappelle-t-il.

«Au premier coup d’œil, j’ai pensé qu’il souffrait d’une appendicite. Quand on a procédé à un test ultrason, on a découvert une tumeur dans son abdomen. On a prélevé des tissus que l’on voulait envoyer aux États-Unis et à Londres pour des biopsies.

«Or, les avions étaient cloués au sol en raison des attentats du 11 septembre [2001].»

Pendant ses traitements, Koivu a été bombardé de traitements agressifs qui lui ont sauvé la vie.

Moins une pour McCleary
La fracture du larynx subie par Trent McCleary est un cas qui a marqué le docteur en matière de blessures subies dans la pratique du hockey.

«Sa vie était menacée, car il respirait difficilement, raconte le Dr Mulder.

«C’est le cas qui m’a causé le plus d’anxiété et le plus d’inquiétude. Il fallait le transporter à l’hôpital au plus vite pour lui faire une trachéotomie.»

Il était moins une.

Les commotions cérébrales subies par Richard Zednik, victime du coup de la corde à linge assénée par Kyle McLaren, et par Max Pacioretty, qui avait été mis durement en échec par Zdeno Chara, sont d’autres cas que le Dr Mulder a eu à soigner.

Le Dr Mulder a été tout aussi actif auprès de la communauté montréalaise. Lui et ses collègues ont droit à notre respect et à nos remerciements.

POURQUOI ATTENDRE UN DRAME?
Le décès tragique d’Adam Johnson, mort d’un coup de patin à la carotide, a relancé le débat sur le port du col protecteur chez les joueurs de hockey.

«Ça arrive toujours lorsqu’un événement malheureux se produit, c’est dommage, déplore le Dr David Mulder.

«J’ai vu le film de l’incident impliquant Adam Johnson. Je ne peux l’affirmer avec certitude, mais il serait peut-être en vie s’il avait porté un protège-cou.»

Les joueurs réticents
Le sujet a fait l’objet de maintes discussions entre les médecins de la Ligue nationale de hockey et l’Association des joueurs. Mais les joueurs se sont toujours opposés à l’adoption d’un règlement qui obligerait les joueurs à porter un col protecteur.

«On parle de blessures au cou. On revient toujours sur les cas de Clint Malarchuk et de Richard Zednik. Et en voilà un autre avec Adam Johnson, reprend le Dr Mulder.


«Mais d’autres parties du corps peuvent être sectionnées par une lame de patin, ajoute-t-il.

«Pensons à Donald Audette, qui a subi de profondes lacérations à un poignet. Il avait fallu procéder au raccordement de plusieurs tendons.»

À quand des hélicos?
Le manque de prévoyance en médecine n’est pas unique au sport. Ça se voit dans la vie de tous les jours.

Depuis des années, le Dr Mulder travaille pour doter Montréal d’un système de transport de patients gravement blessés ou malades par hélicoptère.

«On est la seule ville en Amérique du Nord privée de ce mode de transport en santé, indique-t-il.»

«Vous m’en voyez embarrassé, ajoute-t-il. On retrouve un héliport à l’hôpital Sacré-Cœur, mais il n’y a pas d’hélicoptères. C’est désolant.

«Lors de l’accident de l’autobus qui transportait une équipe de hockey d’Humboldt, trois hélicoptères se sont rendus sur place pour transporter les blessés vers des hôpitaux de Saskatoon et Regina.

«Je ne sais pas ce qui retient nos autorités. C’est peut-être dû à un manque d’argent. Le gouvernement a peut-être d’autres priorités en santé. Il faut croire que je suis un mauvais vendeur.»

https://www.mghfoundation.com/fr/evenements/hommagedrmulder/


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