Un bilan pitoyable pour la CAQ dans la Capitale-Nationale (Forum)
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Un bilan pitoyable pour la CAQ dans la Capitale-Nationale
Sur les enjeux prioritaires, le gouvernement caquiste a failli à la tâche sur toute la ligne.
Catherine Dorion : «Il faut être prêt à faire certains examens de conscience», dit Karine Gagnon
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Gagnon
Karine Gagnon
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Lundi, 20 novembre 2023 00:00
MISE À JOUR Lundi, 20 novembre 2023 00:00
Abandon du projet de tramway de Québec, illusion du troisième lien qui recommence, service déficient de la traverse Québec-Lévis, pont de Québec en décrépitude, abandon de la zone d’innovation dans l’est de la ville. Le bilan de la CAQ à Québec, depuis cinq ans, est désastreux.
• À lire aussi: Tramway en pause: des citoyens complètement désemparés
Sur les enjeux prioritaires, le gouvernement caquiste a failli à la tâche sur toute la ligne.
«La CAQ à Québec, c’est zéro», lâchait la semaine dernière le chef libéral par intérim Marc Tanguay. «La CAQ se cherche des réalisations à Québec, ils n’en ont pas», disait aussi Claude Villeneuve, chef de l’opposition à l’hôtel de ville de Québec.
Voilà qui résume bien. Jamais dans l’histoire récente n'a-t-on vu un gouvernement tourner ainsi le dos à sa capitale nationale.
Remarquez bien qu’il ne faut pas trop s’en étonner. Avant d’accéder au pouvoir, les élus du caucus caquiste de Québec s’opposaient à l’ensemble des projets qui animaient la capitale nationale.
Illustration fournie par la ville
Avant d’accéder au pouvoir, les élus du caucus caquiste de Québec s’opposaient à plusieurs projets comme celui du Diamant et celui du tramway Photo Stevens LeBlanc
Ils étaient contre le tramway, le Centre de glaces, le magnifique Diamant de Robert Lepage ou les Nouvelles-Casernes, plus ancien ouvrage militaire construit sous le régime français en Amérique du Nord, que les caquistes laissent se détériorer depuis cinq ans.
Heureusement, les libéraux étaient au pouvoir lorsque la construction du Centre de glaces et du Diamant ont débuté.
Écoutez la chronique de Karine Gagnon, chroniqueuse politique au JDM et JDQ via QUB radio :
Gouvernement irresponsable
Appelé à nommer des réalisations de son gouvernement, en conférence de presse il y a une semaine, Jonatan Julien n’avait d’ailleurs rien de concret à citer. Après tout, la plus grande réalisation de sa prédécesseure Geneviève Guilbault, après quatre ans comme ministre de la région, c’est d’avoir déménagé le Salon de jeux à Beauport. C’est mince...
En poste depuis un an, M. Julien a mentionné le mégahôpital de l’Enfant-Jésus, un chantier qu’avaient lancé les libéraux, à l’instar de la phase trois de la promenade Samuel-De Champlain.
Celui qui s’était autoproclamé comme «l’allié indéfectible du maire de Québec» et qui se disait «en appui indéfectible au projet de tramway» ne pouvait quand même pas parler de ce projet.
Le réseau structurant vient en effet d’être lancé dans la cour de la Caisse de dépôt et placement (CDPQ), après de nombreuses étapes franchies et près d’un milliard investi ou engagé. Après l’avoir promis durant cinq ans et avoir autorisé autant de dépenses, cela place le gouvernement dans le siège du dirigeant hautement irresponsable.
C’est d’autant plus vrai que, vérifications faites, le gouvernement avait entrepris des discussions avec la CDPQ dès le 29 octobre, soit avant même que le processus d’appel d’offres soit terminé, avant qu’on sache qu’il n’y aurait pas de soumission et avant que le maire présente son plan B.
Jonatan Julien ne pouvait certainement pas évoquer le Marché Champlain. La CAQ disait vouloir reconstruire cette infrastructure, lors de la campagne électorale de 2022. Or, plus aucun caquiste n’a jamais reparlé, sans y être invité, de cette annonce des plus improvisée.
M. Julien ne pouvait non plus mentionner la desserte des banlieues, réseau de voies réservées qui devaient être réalisé au coût de 844 millions. Deux ans plus tard, tout ce qu’on est parvenu à faire, c’est d’accorder un contrat pour effectuer une «étude de micro-simulation». La belle jambe...
Quant à la traverse Québec-Lévis, dont le service connaît de nombreux ratés, le gouvernement devait revoir ses plans après l'abandon du troisième lien, maintenant de retour dans le discours. On n’est pas sortis du bois.
PHOTO COURTOISIE
Une humiliation
C’est donc loin d’être un hasard si le ministre Jonatan Julien était aussi empressé de faire une annonce pour lancer un concours d’idéation – et non un projet, je le souligne – dans le but de réaliser la quatrième phase de la promenade Samuel-De Champlain.
Pour tenter de faire oublier l’inacceptable, après avoir condamné le tramway, le gouvernement Legault s’était préparé une cartouche d’annonces supposément positives. Cela inclut l’idée abondamment critiquée de garrocher cinq millions dans la cour de la richissime LNH, alors qu’au Québec, les besoins sont criants partout. Et le fait que le ministre Bernard Drainville tente de jouer sur cette corde sensible pour se gagner la faveur des citoyens.
Mais pour en revenir à la sortie de M. Julien, à laquelle la CAQ avait convié le maire Bruno Marchand, il y avait là quelque chose de carrément indécent dans le contexte.
Le gouvernement venait en effet, deux jours plus tôt, d’humilier M. Marchand en lui retirant le projet de tramway pour le confier à la Caisse de dépôt et placement (CDPQ). Montréal va décider pour Québec. Il faudrait être bien inconscient pour s’en réjouir.
Pour la phase quatre de la promenade, il faudra donc attendre 2024 pour que les «idées» retenues soient présentées au public, et encore bien plus longtemps, on le comprend, pour qu’un véritable projet soit lancé.
Ramener le troisième lien
La version bitube du projet de troisième lien. Illustration d'archives fournie par la ville
Il était tout aussi indécent, cette semaine, d’entendre les élus caquistes de la Rive-Sud, Martine Biron et Samuel Poulin, faire miroiter à nouveau le troisième lien. Cette promesse brisée a été ramenée par François Legault, au lendemain de la défaite dans Jean-Talon, sans rien de concret qui y soit rattaché.
Après avoir entretenu autant d’illusions par rapport au tunnel durant cinq ans, on ne se tanne apparemment pas de prendre les électeurs pour des valises à des fins électoralistes.
Vieilles méthodes
Il est une vieille réalité politique qui veut que les électeurs votent pour ce qu’on leur promet, et non pour ce qu’on a réalisé pour eux.
Louis-Alexandre Taschereau, élu premier ministre du Québec à dix reprises à partir de 1900, avait bien compris cela. À chaque élection, il a promis un pont pour l’île d’Orléans, qu’il n’a réalisé que peu de temps avant de quitter... en 1936.
Le gouvernement Legault a bien saisi ce phénomène. Mais je pourrais parier qu’après avoir été invités à trop de dîners de cons, les électeurs, cette fois, verront vite clair dans son jeu et le lui feront savoir en temps opportun.
La victoire du PQ lors de l'élection partielle dans Jean-Talon n'est pas arrivée par hasard.
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