Des patients passent plus de deux jours sur une civière (Forum)

par Jéromec, jeudi 23 novembre 2023, 10:45 (il y a 367 jours)

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Urgences débordées au CUSM: les patients passent plus de deux jours sur une civière

https://www.youtube.com/watch?v=A-xoILfMlAI

https://www.tvanouvelles.ca/2023/11/23/urgences-debordees-au-cusm-les-patients-passent-...

Urgences débordées au CUSM: les patients passent plus de deux jours sur une civière
L’attente moyenne pour avoir une chambre d’hôpital dépasse les 53 heures

éloïse Archambault| Publié le 23 novembre 2023 à 00 h 00
Urgences débordées au CUSM: les patients passent plus de deux jours sur une civière: entrevue avec Gilbert Boucher, président de l'Association des spécialistes en médecine d'urgence du Québec
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Les hôpitaux du CUSM sont complètement débordés de patients dans les urgences, au point où les malades passent plus de deux jours sur une civière avant d’avoir enfin une chambre.

Hier, les corridors de l’urgence du Royal Victoria, qui fait partie du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), étaient bondés de patients. Des malades sur des civières étaient même installés juste à côté de la salle d’attente de l'urgence, où il y a beaucoup de bruit et de lumière. Et peu d'intimité.


«Ça fait six mois que c’est extrêmement difficile, constate la Dre Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d'urgence du Québec. Il ne semble y avoir aucun intérêt ou motivation [...]. C’est l’administration qui décide de laisser l’urgence dans la merde.»

«Ils utilisent l’urgence comme une unité d’hospitalisation, déplore la médecin. C’est dangereux pour les patients, pour les personnes âgées. Ce ne sont pas des bons soins.»

PLUS DE 53 H
Les patients très malades, qui attendent d’être hospitalisés, passent en moyenne 53 h et 34 min sur une civière avant d’avoir une chambre au Royal Victoria et à l’Hôpital général de Montréal, selon les données du 4 novembre dernier. À l’Hôpital de Lachine, l’attente moyenne dépasse même les 62 h. À Montréal, la moyenne est de 35 h. Pourtant, la cible du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est qu’aucun patient n’attende plus de 24 h.

SÉJOURS DE 24 H SUR UNE CIVIÈRE:
Royal Victoria: 62% (des patients)

Hôpital général de Montréal: 50%

Hôpital de Lachine: 44%

Moyenne à Montréal: 37%

Cible du MSSS: 0%

Source: MSSS, données du 20 novembre 2023

Questionnés à ce sujet, les responsables du CUSM ont répondu, dans un courriel laconique, qu’ils sont «préoccupés» par la situation et qu'ils déplorent des facteurs «systémiques» et «structurels». On invoque le fait que le CUSM «a un ratio plus élevé de visites à l'urgence par rapport au nombre de lits que certains autres CHU montréalais».

Parmi les problèmes, 17% des patients qui occupent un lit attendent d’être transférés (notamment en CHSLD), ce qui empêche des malades de l’urgence d’accéder aux chambres.


PLUSIEURS HÔPITAUX DANS LE ROUGE
Par ailleurs, beaucoup d’urgences du Québec sont dans le rouge et l’achalandage atteint les 200% dans plusieurs régions, alors que la saison de la grippe n’est même pas encore installée.

URGENCES LES PLUS BONDÉES MERCREDI:
Pierre-Le Gardeur (Terrebonne) 233%
Royal Victoria (CUSM) 233%
Verdun 204%
Joliette 200%
Mont-Laurier 200%
Maniwaki 200%
Hôpital général juif 198%
Saint-Jérôme 196%
Objectif du MSSS: 85%

Source: MSSS

Selon la Dre Morris, la situation «catastrophique» demande que certaines directions d’hôpitaux soient plus proactives.

«Sur les étages, souvent, il n’y a pas de pression. Ça prend un chien de garde qui fait le tour et qui essaie de voir si l’hôpital est utilisé de façon optimale et mette de la pression sur les équipes, implore-t-elle. Il ne faut pas laisser ça traîner, c’est carrément dangereux pour les patients.»

DÉJÀ FINIE, LA CELLULE DE CRISE?
Créée il y a un an pour désengorger les urgences des hôpitaux, la cellule de crise du gouvernement est au point mort depuis plusieurs semaines.

La dernière rencontre a eu lieu le 29 septembre dernier, affirme le président de l’Association des spécialistes en médecine d'urgence du Québec.

«On n’a pas eu de nouvelles depuis ce temps-là», souligne le président Dr Gilbert Boucher, qui fait partie du comité.

Créée il y a un an, la cellule visait à regrouper des médecins et de hauts gestionnaires pour résorber les débordements des urgences les plus critiques.


Or, à l’aube de la saison hivernale qui amène son lot de virus, et dans le contexte où plusieurs hôpitaux débordent, les associations d’urgentologues ont l’impression que la cellule est au point mort.

RETOUR DU TOP-DOWN
«L’effet de tout le monde qui travaille ensemble est parti. C’est le ministère qui a repris le contrôle de tout, qui prend les décisions et fait les rencontres, constate le Dr Boucher. Le modus operandi est revenu comme avant, c’est revenu du top-down.»

Inquiète de la situation des urgences, l’Association des médecins d'urgence du Québec aimerait un suivi plus serré.

«Tout le monde en a tellement dans son assiette, tout le monde essaie de survivre, mais il va falloir que la directive vienne d’en haut, croit Judy Morris, présidente. Et je ne suis pas sûre qu’on puisse se permettre d’attendre après les Fêtes.»

À ce sujet, le cabinet du ministre de la Santé répond que la cellule de crise a été pérennisée il y a un mois et qu’un coordonnateur a été nommé (Michel Delamarre) pour travailler en collaboration avec les équipes sur le terrain.


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