Le temps me rattrape ! (Forum)
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Oui, le temps me rattrape, parce qu'en ai vécu des pistes penchées avant de me stabiliser et fonder ma propre petite famille. Évidemment, tous mes rêves ont basculé lorsque j'ai eu mon accident de travail, en devenant un estropié social avec la moitié de mon salaire comme quoi la malchance démontre que tu n'as pas le droit à l'erreur et que tu ne vaux plus rien en t'enlevant tout espoir pour améliorer ton sort. Juste pour me montrer qu'un malheur n'arrive jamais seul, depuis ce temps je vis l'enfer avec la douleur chronique, dont une semaine sur quatre, la douleur atteint son paroxysme qu'aucun narcotique ne peut réduire cette souffrance malfaisante dont la psyché te rend aux chimères de la folie pure et simple.
À 34 ans, je n'aurais jamais pensé de me retrouver à cette retraite non-anticipée. Comment une personne comme moi, peut se faire embaucher ailleurs avec avec un dossier médical qui se trimbale par Purolator à cause son volume. La seule chance que je pouvais être utile à cette société sans pardon, c'est d'avoir mon propre business. Je l'ai fait pendant 7 mois mais il a bien fallu que je me rendes à l'évidence que même avec une bonne volonté, le monde des affaires ne pardonne pas si tu ne peux te donner à 100%, physiquement évidemment. La souffrance de ma lésion a gagné sur moi.
Une chance que durant ce calvaire, j'ai pu me rendre utile en devenant un taromancien et que je maîtrisais les concepts archétypaux qui se retrouvent dans les arts divinatoires. J'avais des clients fidèles qui venaient de partout de la province, même de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick. Le prix de la consultation était selon la volonté de ou du consultant. Mais je me foutais des sous que je pouvais recevoir, l'échange avec les gens valait l'or bien plus que leur sou. J'étais dans mon élément, l'Écoute et la conversation intime. Les gens sortaient de chez-moi toujours avec le sourire et les yeux très brillants. Par contre, c'était fou ce que je pouvais voir juste en les regardant. J'ai cessé cette pratique, la forme physique n'y étant plus, bien difficile de se concentrer lorsque la douleur prend toute ton attention.
Changement de cap, internet. C'est le seul outil qui me rapproche des gens ou bien que je m'en éloigne, parce que certainement, je peux pas plaire à tout le monde et c'est bien correct de même. Étant une personne sensitive à ce qui se passe près de mon environnement, j'ai choisi internet pour livrer mes expériences personnelles et avoir des discussions avec les gens qui ont été capable de me prendre tel que je suis socialement par mon langage. J'avoue que je ne l'avais tout simplement pas à mes débuts et ce que j'écrivais, pouvait pour certains, les rendre aigris de mes propos, surtout lorsqu'il y a un certain débat qui demande des argumentations solides et les trolls qui s'amusaient à jouer au dénigrement. J'ai appris au fil des ans, de ne pas trop écrire durant la semaine la plus difficile pour l'intolérance à la douleur. Il faut croire que la souffrance a des crocs de loup avec un sale caractère.
Mais encore un changement de cap. J'ai maintenant 64 ans, j'ai le cœur malade qui peut cesser de battre à tout moment puisque je fais encore des crises d'angine dès que je m'énerve ou que je marche trop rapidement, j'ai l'impression que mon cœur veut sortir de ma cage et dire ; De l'air tabarnack !
Calmos le Constantinople manqué !
Évidemment, je ne vois plus ma vie de la même manière, j'ai l'impression que ma conscience est prisonnière plutôt que d'expérimenter, je me sens plus philosophe et écrire qu'il y a bien d'autre chose à voir et à vivre ce que la réalité me montre. En fait, je deviens plus intérieur et plus sélectif à ce qui se passe à l'extérieur. Je sais que je vis sur du temps emprunté et tout ce qu'il me reste à faire avant que cesse mes battements, c'est de montrer que le temps n'a aucune espèce de complexe, il se vit point. Le reste, c'est vraiment d'apprendre à vivre avec ce que nous avons en main et non vouloir tout avoir parce que je ne l'emportera pas dans ma tombe !
En fait, le message est bien simple ; Vivre et laisser vivre !
Dédé