Source : Les érables couleront à Noël: le réchauffement climatique devance la saison des acériculteurs

MATHIEU-ROBERT SAUVÉ
Vendredi, 22 décembre 2023 15:30

MISE À JOUR Vendredi, 22 décembre 2023 15:30

Les érables du Québec ont coulé suffisamment pour lancer la production de sirop en Estrie et on s’attend à bouillir encore durant le temps des Fêtes à cause des redoux inhabituels récents qui pourraient devenir plus fréquents.

« C’est une nouvelle réalité pour le futur : avec le réchauffement climatique, on peut s’attendre à récolter de l’eau d’érable même l’hiver », affirme Joël Vaudeville, porte-parole des Producteurs et productrices de l’érable, qui regroupe 13 300 membres dont 8000 entrepreneurs.

La récolte d’eau d’érable à l’automne et en hiver est encore exceptionnelle au Québec « mais c’est une tendance à la hausse », note M. Vaudeville.

La saison des sucres compte de 35 à 50 jours de récolte par an sur cinq à sept semaines. L’automne et l’hiver, les producteurs du sud du Québec, en Estrie et en Montérégie, peuvent aller chercher quelques jours de plus.

TVA Nouvelle rapportait le 22 décembre que la saison des sucres pourrait s’entamer en décembre même dans le Bas-Saint-Laurent selon Justin Plourde, président des Producteurs et productrices acéricoles du Québec pour les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.

Acériculture d’hiver

« L’eau était plus sucrée qu’à l’habitude à cette période de l’année et notre sirop est déjà sur les tablettes des succursales », lance Julien Dupasquier, qui exploite une érablière de 27 000 entailles à Dunham, en Estrie.

Chaque année depuis huit ans, le jeune acériculteur de 32 ans entame sa production à la fin de l’automne et au début de l’hiver. « Il faut qu’il y ait un réchauffement après une bonne gelée de plusieurs jours et les érables se remettent à couler comme au printemps », précise-t-il.

Les yeux rivés aux bulletins météorologiques, l’acériculteur planifie sa récolte d’hiver à quelques jours d’avis. Il a déjà recueilli 152 gallons de sirop d’érable durant le redoux de la mi-décembre et il prévoit de doubler cette production dès la nuit de Noël alors qu’on annonce un dégel de plusieurs jours.

Décision d’affaires

Pour M. Dupasquier, il y a de nombreuses raisons qui justifient sa production hâtive de sirop.

« Ça me permet de commencer à former ma main-d’œuvre dès le mois de novembre », donne-t-il comme exemple.

Même si à peine 15% de ses entailles sont exploitées durant la saison froide, il en profite pour roder ses équipements – tubulures, bouilloires, etc. « Et comme me disait mon mentor, il vaut mieux en profiter pendant que ça passe. On ne sait jamais quel printemps on aura. »

En effet, les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. Avec une récolte de 9,4 millions de gallons de sirop en 2023, le Québec a subi une année difficile, en baisse de 41% sur l’édition précédente.
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Je ne pensais pas que les érables pouvaient couler durant les redoux de l'hiver. Maintenant je vois bien que c'est une faisabilité et que ce dérèglement climatique avec le redoux actuellement de la journée de Noël ( ici il fait 7°C ), c'est comme une évidence que les érables coulent.

Toutefois, si ces températures d'hiver se maintiennent ainsi pendant plusieurs décennies, y-a-t-il un danger pour cette essence, est-ce que ces arbres pourraient subir des torts considérables ? L'hiver n'est-il pas une période pour que ces arbres se reposent, se pourrait-il que ces arbres subissent un contre-coup durant ces redoux ? Verrons-nous par exemple si ces redoux persistent, que les bourgeons puissent sortir prématurément ?

Oui, les heures de clarté jouent un rôle pour marquer cette période sans feuilles mais qu'en est-il de la chaleur, est-ce que celle-ci joue un rôle pour l'apparition des feuilles ?

Cette semaine, le plus froid s'annonce au 30 décembre avec un -2°C dans la journée et le plus froid après le jour de l'An ( jusqu'au 8 janvier ) sera aux environs de -7°C. C'est une prévision et ces températures peuvent changer d'ici ce temps-là.

Est-ce que ça vous inquiète ?

Dédé