fondateur du «Guide de l’auto» Jacques Duval est décédé (Forum)
Un pionnier de la littérature automobile à pris le Grand Détour vers le chemin qui mène au paradis.... en Porches j'espère...
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Le chroniqueur automobile et fondateur du «Guide de l’auto» Jacques Duval est décédé à l'âge de 89 ans
Le chroniqueur automobile et fondateur du «Guide de l’auto» Jacques Duval est décédé à l'âge 89 ans - Explications
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GUILLAUME PICARD
Jeudi, 8 février 2024 14:50
MISE À JOUR Jeudi, 8 février 2024 14:50
L’ex-pilote, animateur, journaliste et chroniqueur automobile Jacques Duval est mort. Également fondateur du Guide de l’auto en 1967, il avait 89 ans.
C’est sa famille qui a confirmé la nouvelle jeudi après-midi.
M. Duval est décédé le 6 février à la suite d’une «longue maladie», a-t-on précisé.
Jacques Duval lors d'un événement spécial soulignant le 50e anniversaire du «Guide de l'auto» le 12 septembre 2015. JOEL LEMAY/AGENCE QMI
«À la fois reconnu et respecté, tant par l’industrie automobile que par le grand public, il a été pendant longtemps la référence incontournable en matière automobile au Québec, mais il s’est également distingué dans plusieurs domaines au cours de sa longue carrière», ont écrit ses proches dans une déclaration.
Ils ont aussi rappelé que «pendant toutes ces années, son franc-parler était à la fois craint et admiré des manufacturiers automobiles».
Jacques Duval laisse dans le deuil sa conjointe, Suzanne Charest, ses trois enfants, Brigitte, Pierre et François, ainsi que ses cinq petits-enfants.
Écoutez le témoignage de Marc Lachapelle, journaliste automobile et coauteur du Guide l’auto via QUB :
Né en 1934 à Lévis, Jacques Duval amorce sa carrière à l’âge de 16 ans à titre d’annonceur et d’animateur à CKVC, à Québec, et à CKVL, à Montréal. Il débarque ensuite à Télé-Métropole, où il crée, entre autres, le concept de Cimetière du disque, repris plus tard à MusiquePlus par Claude Rajotte.
En tant que passionné de tout ce qui touche à l’automobile, il devient pilote et remporte le championnat du Québec à cinq reprises, de 1964 à 1971. Il remporte le Grand Prix de Trois-Rivières en 1967. En 1971, il s’impose aux 24 Heures de Daytona dans la catégorie GT, une première victoire pour un Canadien à l’extérieur de nos frontières. Il devient ensuite chroniqueur et travaille notamment à Radio-Canada où il a son émission Prenez le volant, de 1966 à 1974.
C’est en 1967 qu’il crée Le Guide de l’auto, qui devient un succès d’édition au Québec, qu’il dirigera jusqu’en 2004. Il y collabore de 2013 à 2015. Il bosse aussi à La Presse durant sa longue carrière, ainsi qu’au Canal Vox et à Évasion, et publie son autobiographie, De Gilbert Bécaud à Enzo Ferrari, en 2006.
Défenseur de la langue française
Ses proches soulignent aussi que Jacques Duval était un «ardent défenseur de la langue française, d’abord à la radio et à la télé comme promoteur des interprètes et chansonniers québécois, puis comme chroniqueur automobile, où il a été un réel précurseur, notamment en établissant de nouvelles normes de francisation dans le langage automobile. On a souvent comparé, à juste titre, son impact sur le français dans l’automobile à celui qu’a eu René Lecavalier pour le hockey».
Jacques Duval a été intronisé au Temple de la renommée du sport automobile canadien et, en 2011, le gouvernement du Québec lui a remis le prix Georges-Émile-Lapalme pour son œuvre remarquable et la qualité exceptionnelle de sa contribution au développement culturel de la société québécoise.
«Toute l’équipe des Éditions de l’Homme lui porte encore aujourd’hui un immense respect. Il incarnait le style, la richesse de la langue et la rigueur du contenu, l’élégance aussi. Échanger avec lui était un plaisir: sa culture était saisissante et dépassait largement le cadre du sport automobile. Il aimait partager ses connaissances, amener ceux qui l’entouraient un peu plus près de l’excellence. Chaque année avec lui au volant, les Éditions de l’Homme battaient des records de vitesse de production, de qualité, de vente. Mais pour lui, ce n’était pas le plus important. Je me souviens de l’avoir déjà entendu dire: "Au-delà des chiffres, de la popularité et du rayonnement du Guide de l’auto, ma plus belle récompense m’est venue de centaines de lecteurs qui, quand on leur demanda depuis combien de temps ils lisaient le Guide de l’auto, répondirent: "Depuis que je sais lire"», a raconté la directrice générale, Édition, secteur Livre des Éditions de l’Homme, Judith Landry.
Des funérailles «discrètes» seront tenues, à la demande de M. Duval.
https://www.guideautoweb.com/articles/73484/mon-initiation-du-metier-avec-jacques-duval...
Mon initiation au métier avec Jacques Duval
Aussi loin que je me souvienne, le Guide de l'Auto a fait partie de mon éducation automobile. À peine en âge de lire, j'apprenais déjà les spécifications techniques des différents modèles, me passionnant aussi pour les reportages que les chroniqueurs automobiles réalisaient à cette époque. Naturellement, le grand Jacques Duval était pour moi une idole. Avant même de pouvoir définir ce que cela signifiait.
Mon paternel, musicien, et conscient de l'admiration que je lui vouais, m'a d'ailleurs éduqué sur son histoire, celle d'un pilote de course hors pair et d'un animateur de radio, mais aussi, d'un mélomane exceptionnel se passionnant notamment pour la musique française.
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À mon grand étonnement, j'ai croisé croisé M. Duval pour la première fois de ma vie chez le défunt concessionnaire Mistral Ford de St-Jean-sur-Richelieu. J'avais douze ans à peine. Comme de coutume, j'effectuais alors à vélo ma tournée pour amasser des brochures de voitures qui font aujourd'hui partie de ma collection. M. Duval y était présent, pour je ne sais trop quelle raison.
Alors trop gêné pour le saluer, je garde tout de même un bon souvenir de cet instant, qui m'a permis d'apprendre qu'il demeurait dans cette région, où j'ai grandi. Quelques années plus tard, ayant découvert l'adresse de son domicile aux abords de la rivière Richelieu, j'ai d'ailleurs osé cogner à sa porte dans le but de le rencontrer. J'avais 14, peut-être 15 ans. Mais en vain, chaque fois, son épouse Monique répondait avec gentillesse en me mentionnant qu'il était absent.
Ce n'est toutefois que des années plus tard, à l'âge de 19 ans, que j'ai eu un réel contact avec lui. M. Duval était alors invité d'honneur d'un petit salon automobile se tenant sur le site de la Marina le St-Tropez de St-Blaise-sur-Richelieu, où les concessionnaires locaux exposaient leurs véhicules. Une poignée de main et le mâche-patate était parti ! J'avais alors un seul objectif : discuter voiture avec celui qui pour moi, l'avait pratiquement inventée. Alors âgé de 62 ans, il en avait bien sûr déjà vu d'autres.
Or, il m'a écouté, attentionné, pour ensuite m'inviter à aller faire un tour à bord de la Volkswagen Passat TDI qu'il mettait à l'essai. Il aurait pu s'agir d'une Lada Samara que mon excitation autait été la même, alors comment aurais-je pu refuser? C'est alors que M. Duval et moi avons pris la route, lui au volant, à me montrer quelques notions d'analyse. Arrivé sur un vieux rang, il a soudainement immobilisé la voiture, m'indiquant qu'on allait effectuer un test d'accélération. Le chrono de sa luxueuse montre remis à zéro, et c'était parti!
La Passat TDI n'était guère performante, l'exercice du 0 à 100 km/h ayant alors été réalisé en plus de 12 secondes. Je lui ai proposé de débarquer de la voiture, lui faisant alors perdre quelque 155 livres de masse (j'aimerais en dire autant aujourd'hui !), ce qui lui a permis de sauver quelques dixièmes de secondes lors du second exercice. J'étais étonné de voir à quel point un tel exercice pouvait être si simple à réaliser, sachant bien sûr qu'il existe aujourd'hui des techniques plus poussées.
Après un peu moins d'une heure à circuler dans les terres du Haut-Richelieu, nous revenions au bercail. C'est alors que M. Duval me lança une phrase à tout jamais gravée dans ma mémoire. "Aimerais-tu participer à un match comparatif du prochain Guide de l'Auto?" "Euh...ça serait avec joie !"Parfait". Denis (en référence à Denis Duquet) va t'appeler pour les détails".
Ainsi, dès l'année suivante, je participais à un match comparatif du Guide de l'Auto, le premier ayant porté sur des berlines intermédiaires et de luxe, ce qui allait ironiquement inclure la Passat à ce moment renouvelée.
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