Des centaines d’agriculteurs à Rimouski (Forum)
il y a une odeur de purin dans l'air...
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2055503/rassemblement-producteurs-agricoles-upa-ri...
Des centaines d’agriculteurs inquiets envahissent le centre-ville de Rimouski
Coralie Mensa (Consulter le profil)
Coralie Mensa
Publié à 10 h 12 HNEMis à jour à 15 h 02 HNE
Les agriculteurs sont inquiets et ils veulent le faire savoir aux élus et à la population à quelques jours du dépôt du budget provincial. Quelques centaines d'entre eux du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont participé vendredi à un rassemblement à Rimouski à l'initiative de la Fédération de l'Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent.
Le convoi de plusieurs dizaines de tracteurs et remorques a circulé en avant-midi dans les rues de Rimouski en direction du bureau de la ministre responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Maïté Blanchette Vézina, puis des bureaux du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ).
Des dizaines de personnes rassemblées tenant des pancartes de l'Union des producteurs agricoles.
Les producteurs agricoles qui manifestent sont particulièrement inquiets pour la relève agricole.
Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau
François Pigeon, producteur laitier à Saint-Eugène-de-Ladrière et administrateur de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, explique que l'intention n'est pas de bloquer la circulation, mais de la ralentir "pour justement que les gens voient l’impact de l’agriculture, que ce n’est pas juste des beaux tracteurs, c’est vos assiettes qu’on remplit tous les jours".
En entrevue à l'émission Info-réveil, l'agriculteur ne cache pas que leur approche s'inspire de la colère agricole en France et en Europe. "On ne veut pas faire de tapage aussi grave qu’en Europe, mais on veut quand même avoir un impact visuel. On veut que les autres régions nous suivent, emboîtent le pas, puis fassent un événement à chaque semaine."
Notre fin sera votre faim, affichent sur des pancartes plusieurs tracteurs venus manifester à Rimouski, le 8 mars 2024.
« Notre fin sera votre faim », affichent sur des pancartes plusieurs tracteurs venus manifester.
Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross
Un agriculteur accompagné d'une adolescente dans une déneigeuse au centre-ville de Rimouski.
Des centaines d'agriculteurs, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, plusieurs venus en famille, ont manifesté à Rimouski le 8 mars 2024.
Photo : Radio-Canada / Laurence Gallant
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Manifestation des agriculteurs a Rimouski le 8 mars 2024
Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau
Un agriculteur dans son tracteur, sur le boulevard René-Lepage à Rimouski, dans une manifestation le 8 mars 2024.
La baisse phénoménale des revenus nets des agriculteurs s’expliquerait en partie par une augmentation du coût des intrants pour les producteurs, du carburant et de la machinerie. À cela s’ajoutent la hausse des taux d’intérêt, les pertes de rendement causées par les aléas climatiques et la main-d’œuvre mieux rémunérée. Résultat : les marges pour les agriculteurs sont toujours plus maigres d’année en année.
Photo : Radio-Canada / Laurence Gallant
Un agriculteur et un enfant dans un tracteur.
Plusieurs agriculteurs se sont déplacés en famille pour manifester à Rimouski.
Photo : Radio-Canada / Laurence Gallant
Des dizaines de personnes rassemblées avec des pancartes devant une file de tracteurs dans la rue.
Les producteurs se disent inquiets du contexte économique actuel, qu'ils qualifient de défavorable au secteur agricole et particulièrement à la relève.
Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau
François Boulianne pose avec trois enfants qui tiennent une pancarte sur laquelle est écrit Nos légumes sont votre vie.
François Boulianne, producteur maraîcher de Saint-Octave-de-Métis, accompagné de membres de sa famille.
Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin
Des balles de foin emballées arborent le mot DIGNITÉ sur une grande remorque.
Des agriculteurs présents à la manifestation de vendredi estiment que leur dignité est en jeu.
Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin
Des agriculteurs envahissent la route 132, ici au niveau du boulevard Jessop, au centre-ville de Rimouski, le 8 mars 2024.
Des agriculteurs envahissent la route 132, ici au niveau du boulevard Jessop, au centre-ville de Rimouski.
Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin
Des agriculteurs manifestent vendredi avant-midi le 8 mars 2024 à Rimouski.
Les producteurs se disent inquiets du contexte économique actuel, qu'ils qualifient de défavorable au secteur agricole et particulièrement à la relève.
Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau
Des tracteurs alignés sur un stationnement ornés de pancartes sur lesquelles on lit : ma fin sera votre faim, jeune on en rêve, adulte on en crève, j'aime mon métier, mais j'aimerais en vivre.
Les agriculteurs bas-laurentiens manifestent pour exprimer leur ras-le-bol et leur inquiétude.
Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau
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La baisse phénoménale des revenus nets des agriculteurs s’expliquerait en partie par une augmentation du coût des intrants pour les producteurs, du carburant et de la machinerie. À cela s’ajoutent la hausse des taux d’intérêt, les pertes de rendement causées par les aléas climatiques et la main-d’œuvre mieux rémunérée. Résultat : les marges pour les agriculteurs sont toujours plus maigres d’année en année.
Photo : Radio-Canada / Laurence Gallant
« Notre fin sera votre faim », affichent sur des pancartes plusieurs tracteurs venus manifester.
Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross
Délégation gaspésienne
Une délégation de la Fédération de l'UPA de la Gaspésie-Les Îles a fait le déplacement à Rimouski pour manifester aux côtés des producteurs bas-laurentiens.
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"On veut se faire voir, indique le président de la Fédération, Sylvain Arbour, en entrevue à l'émission Bon pied, bonne heure!. On va là pour appuyer le Bas-Saint-Laurent, mais dans le fond, on a tous le même combat, on est tous dans la même situation financière, et c’est encore pire dans les régions éloignées."
Ras-le-bol
Les agriculteurs rencontrés dans le rassemblement réclamaient notamment l'aide de Québec pour faire face à l'importante chute de leurs revenus.
"L’agriculture, c’est quand même essentiel pour nourrir les gens du Québec. C’est ce qui nous manque au Québec, une vision agricole, puis un plan de développement", croit un manifestant.
"Dans le bovin de boucherie, on est obligés de cumuler deux emplois, de travailler à l’extérieur de la ferme. Quand l’agriculture, c’est rendu simplement une passion, que ça ne peut pas être ton gagne-pain, on a des raisons de manifester", renchérit un autre.
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Manifestation des agriculteurs a Rimouski, le 8 mars 2024
Photo : Radio-Canada / Laurence Gallant
Plusieurs productrices et producteurs présents affirmaient craindre pour l'avenir de leur profession.
"En ce moment, il y a beaucoup d’agriculteurs et de relève qui ne sont pas capables de vivre de leur ferme, et puis c’est de pire en pire de jour en jour. Plus on avance dans le temps et moins on voit le bout", s'inquiétait une manifestante.
"Il faut qu’ils commencent à se mettre en action et qu’ils commencent à mettre sur pied des solutions, parce qu’on n’a plus de temps en ce qui nous concerne", s'alarmait un autre.
Un tracteur arborant une affiche qui dit Enfant on en rêve, adulte on en crève, lors de la manifestation du 8 mars 2024 à Rimouski.
Le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada (AAC) prévoit que le revenu net agricole québécois passera de 959 M$ en 2022 à 66 M$ en 2024. Il s’agit d’une chute de 49,2 % du revenu net en 2023 et de 86,5 % en 2024, du jamais vu depuis 1938.
Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin
[La situation] est plus difficile que jamais malgré les apparences.
Une citation de François Pigeon, producteur laitier à Saint-Eugène-de-Ladrière
"[On veut] exprimer un peu le désarroi de bien des producteurs, explique François Pigeon. La majorité de nous autres, on a de la misère à rejoindre les deux bouts, on croule sous la paperasse, on croule sous la réglementation. On a un prix qui n’est pas juste pour nos produits. On veut sensibiliser la population à demander des politiques agricoles à nos gouvernements."
Sylvain Arbour réclame également un meilleur soutien de l'État.
"Dans la crise actuelle des revenus, c’est du jamais vu depuis 1938, ça ne s’est jamais vu une crise comme ça dans l’agriculture. Habituellement, les revenus nets des producteurs sont environ de 10 %. En 2023, on parlait de 4,5 %. Puis pour 2024, les prévisions d’Agriculture Canada parlent de 0,44 % [...]. Ce n’est plus tenable", s'inquiète-t-il.
Une femme et deux jeunes garçons se trouvent dans une foule de manifestants.
Des centaines de producteurs agricoles manifestent en famille pour exprimer leur ras-le-bol et leur inquiétude pour l’avenir.
Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau
La ministre absente
Les agriculteurs présents auraient voulu rencontrer vendredi la ministre responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Maïté Blanchette Vézina, pour lui faire part de leur ras-le-bol et de leurs inquiétudes.
En son absence, la présidente de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Nathalie Lemieux, et le président général de l’UPA, Martin Caron, ont indiqué qu'ils allaient rencontrer les députés Mathieu Rivest et Stéphane Sainte-Croix, présents également au rassemblement.
Martin Caron parle dans un micro aux côtés de Nathalie Lemieux.
La présidente de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Nathalie Lemieux, et le président général de l’UPA, Martin Caron, se sont adressés aux producteurs rassemblés devant les bureaux de la ministre Maïté Blanchette Vézina.
Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau
Dans une déclaration transmise par écrit à Radio-Canada, Maïté Blanchette Vézina affirme que "[son] gouvernement est mobilisé pour accompagner [les agriculteurs]". "Mon collègue, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, travaille, en collaboration avec les filières, pour améliorer l’environnement de travail et vous soutenir face aux défis actuels. On suit et on va continuer de suivre la situation attentivement au cours des prochains mois", poursuit-elle.
Selon la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, une rencontre est prévue avec la ministre le 15 mars.
Avec la collaboration de Gabriel Paré-Asatoory, Édouard Beaudoin, Caroline Cyr et Laurence Gallant
Des centaines d’agriculteurs à Rimouski
C'est bien que je pensais, c'est au tour des rats de grange maintenant !
Colère chez les agriculteurs: des centaines de manifestants
C'est bien que je pensais, c'est au tour des rats de grange maintenant !
Leur cause est noble parce que la Kraq dillapide des milliards aux multinationales et des miettes a ceux qui nous fournissent à manger...
Colère chez les agriculteurs: des centaines de manifestants