Je vis, tant pis ! (Art & Poésie)
Bob Seger - Shame On The Moon
Étant du genre à ne pas regarder derrière mais plutôt foncer devant à grands coups de rapière, me voilà rendu sur mon derrière tout au fond de mon repaire. Un repaire sans mystère, un repaire d'un pépère !
Que puis-je faire autre, je ne puis même pas semer l'épeautre. Suis-je à la fin ? Mais non me dis-je, j'ai encore faim. Que diable m'arrive-t-il alors, je ne suis même pas à l'âge d'or. Qu'ai-je manqué, je ne suis même pas rendu au bout du quai !
Je fais une introspection en prenant bien soin de faire une bonne inspection et tout que je peux trouver, c'est qu'il n'a rien eu qui a pu m'éprouver. Oui bien sûr j'ai une vie bien remplie mais rien en sorte que je sois en repli. Même la maladie n'a pas gagné, elle m'a seulement accompagnée. Quant à la douleur qui me soit un labeur, elle ne m'empêche pas d'acheter du beurre. Oui certes elle me ralentit mais elle ne me tient pas sur mon lit.
Je décide donc de suivre mes traces de pas, je le vois bien que je ne suis pas rendu au glas et que je suis aussi solide qu'un pylône au temps du verglas. Je sors de mon repaire pour prendre une bouffée d'air. Évidemment, je laisse ma rapière planté par terre car à quoi bon partir une guerre si tout monde porte des fers. Je suis de loin un aventurier et encore bien moins un usurier. La guerre c'est pour les psychopathes, rien dans leurs têtes tout dans leurs pattes, rien de bon pour eux jusqu'à date même pas une équivalence d'un bon carré aux dattes. Je leurs laisse le pouvoir, c'est pour ça qu'ils se trouvent beau au miroir. Casser le miroir ? Pourquoi ? Pour qu'ils viennent nous hanter sur le trottoir ?
Il faut dire qu'en observant mes traces de pas, j'en ai vu des trépas. Ces derniers temps, ce fut pour moi un passe-temps de voir la nature dans son contretemps. Elle ne laisse aucun pas et pourtant je le vois bien qu'elle n'a plus de compas. Même Ti-Rouge ne sait plus où donner de l'aile tellement que c'est devenu pour lui qu'un fond ruelle. Lui aussi vit des séquelles puisqu'il ne fait même plus de ribambelle. En est-il lui aussi au bout du rouleau ? Il ne peut même pas se défendre puisqu'il n'a pas de barreau, même pas de prétoire sur ses perchoirs !
Je décide donc de continuer de marcher, sans raison à chercher puisqu'à force de suivre mes traces de pas, je le sais bien qu'un jour ça sera le son du glas !
Je vis, tant pis !
Dédé