Bon Barbier en crisse contre Boeing ! (Forum)
Source : Bombardier en furie contre l’arrivée de Boeing au Québec
SYLVAIN LAROCQUE
Mercredi, 22 mai 2024 00:00
MISE À JOUR Mercredi, 22 mai 2024 00:00
Bombardier accepte mal que les gouvernements Legault et Trudeau accueillent Boeing à bras ouverts, accusant le géant américain «d’avoir très récemment mis à risque l’industrie aéronautique au Québec».
«Nous sommes surpris de voir les deux gouvernements si fortement prioriser et applaudir une multinationale étrangère qui bénéficie déjà d’importants contrats de son pays d’origine, en plus d’avoir très récemment mis à risque l’industrie aéronautique au Québec», assène Bombardier dans une déclaration transmise au Journal.
L’entreprise québécoise fait ainsi référence aux démarches menées par Boeing en 2017 pour obtenir de Washington l’imposition de droits de douane de 300 % sur les avions C Series construits à Mirabel. Fort critiquée, cette offensive de Boeing avait durement ébranlé Bombardier.
«Nous nous trouvons aujourd’hui dans un contexte où la main-d’œuvre aéronautique se fait de plus en plus rare, poursuit l’avionneur québécois. L’arrivée de nouveaux joueurs via un soutien direct ou indirect risque de créer de nouvelles pressions sur les entreprises québécoises.»
Boeing ne recevra pas de soutien financier direct des gouvernements pour s’installer ici, mais bénéficiera de la création d’Espace Aéro, une nouvelle «zone d’innovation» dans laquelle Québec investira 85 millions $ et dont Bombardier sera également membre.
«Un cadeau à Boeing»
Mehran Ebrahimi, professeur spécialisé en aéronautique à l’UQAM, se réjouit de la promesse de Boeing d’investir 240 millions $ au Québec, dont 110 millions $ pour le développement d’Espace Aéro. Il n’est toutefois pas dupe.
«On peut avoir l’impression que c’est Boeing qui nous fait un cadeau, mais en fait, c’est nous qui faisons un cadeau à Boeing», tranche-t-il, en rappelant que l’avionneur américain est en crise depuis 2019 en raison de divers problèmes de sécurité et de qualité.
«Boeing met 240 millions $, c’est très, très bien. [...] Mais il ne faut pas qu’on pense qu’ils ont été gentils. Ils viennent, d’une certaine manière, profiter de notre expertise qui est très avancée et à un coût moindre que s’ils allaient en Europe ou aux États-Unis», ajoute M. Ebrahimi.
L’expert souligne qu’en réaction à l’attaque de Boeing contre la C Series de Bombardier, Ottawa a mis en place, en 2017, une directive qui complique l’octroi de contrats fédéraux à l’entreprise américaine.
Des «retombées» à double tranchant
Cela n’a toutefois pas empêché le gouvernement Trudeau d’accorder, l’an dernier, un contrat de gré à gré de 8 milliards $ à Boeing pour l’achat de 14 avions de surveillance – une commande que reluquait Bombardier.
L’investissement de Boeing annoncé mardi s’inscrit dans le cadre des retombées économiques que l’entreprise s’est engagée à générer au Canada pour obtenir ce contrat.
Pour Bombardier, le dossier des avions de surveillance est donc doublement douloureux: non seulement l’entreprise québécoise n’a pas pu soumissionner pour le contrat, mais en plus, Boeing débarque sur ses terres, accentuant la concurrence pour la main-d’œuvre aéronautique.
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Le commentaire de M. Ebrahimi vaut la manchette à lui seul et c'est vraiment ce que je pense.
Évidemment, Bon Barbier n'est pas content d'avoir une concurrence sur son propre terrain et il ne serait pas étonnant que ce dernier quitte le Québec pour s'établir ailleurs comme en Europe genre. C'est que je ferais toujours bien.
En plus de se faire passer un sapin par le gouvernement fédéral pour l'obtention d'avions de surveillance accordée à Boeing, cette concurrence vient s'établir au Québec. Il me semble que ça veut tout dire pour Bon Barbier !
Tout cas, laissons les grands jouer avec leur bébelle, en autant que nos experts en aéronautique puissent au moins travailler.
Dédé