Les Ambulances se font rares... (Forum)

par Jéromec, mardi 28 mai 2024, 06:37 (il y a 180 jours)

ET tous les partis de l'Asile Nationale semblent s'en contre foutre...



https://www.journaldemontreal.com/2024/12/29/urgences-sante--le-nombre-dambulances-disp...

Urgences-santé: le nombre d’ambulances disponibles en chute libre
L’organisme public sera sous le giron de la «top gun» Geneviève Biron dès cet automne
Réjean Leclerc
Le dirigeant syndical et paramédic Réjean Leclerc dénonce la chute importante du nombre d'ambulances disponibles depuis quatre ans à Montréal et Laval. Photo d'archives, PIERRE PAUL POULIN
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Pascal Dugas Bourdon

Mardi, 28 mai 2024 00:00

MISE À JOUR Mardi, 28 mai 2024 00:00

Le nombre d’ambulances disponibles pour intervenir à Laval et Montréal est en chute libre depuis quatre ans, à un point tel qu’il a été commun en 2023 qu’aucun véhicule ne soit libre.

En effet, selon une compilation de notre Bureau d’enquête, presque deux fois moins de véhicules ont été disponibles (donc dans l’attente d’un appel) en moyenne l’an dernier comparativement à 2020 (voir tableau).

«C’est inquiétant et inacceptable d’avoir aussi peu d’ambulances disponibles. C’est certain que la qualité du service en est affectée», déplore Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.
Aucune ambulance disponible

L’été dernier a été particulièrement pénible pour le service ambulancier de la métropole. Par exemple, il n’y a eu par moments aucun véhicule libre à Laval et Montréal presque chaque jour durant le mois de juin, a analysé notre Bureau d’enquête.

Réjean Leclerc
Le nombre d'ambulances disponibles chez Urgences-santé pour répondre aux appels des Montréalais et des Lavalois a été à son plus bas en quatre ans en juin 2023, montre un document obtenu par notre Bureau d'enquête grâce à la loi sur l'accès aux documents publics. CAPTURE D’ÉCRAN D'UN DOCUMENT FOUNI PAR URGENCES-SANTÉ CAPTURE D’ÉCRAN D'UN DOCUMENT FOURNI PAR URGENCES-SANTÉ

Ce constat survient alors que l’organisme public doit passer à l’automne sous l’égide du mastodonte que sera Santé Québec, dirigé par la «top gun» Geneviève Biron.

Déjà, le ministre Christian Dubé a mandaté à la mi-avril un auditeur indépendant pour examiner l’organisation du travail et l’utilisation des budgets chez Urgences-santé.

«Lorsqu’on compare votre organisation avec le reste du Québec, le nombre d’heures de services livrées par Urgences-santé est très inférieur», s’inquiétait le ministre de la Santé dans une lettre d’avril dernier dont nous avons obtenu copie.

Confronté à nos données, Urgences-santé reconnaît que cette situation est problématique et s’engage à y remédier rapidement (voir autre texte).
Temps de réponse affecté

Selon le dirigeant syndical Réjean Leclerc, le manque de véhicules disponibles affecte le temps de réponse des ambulanciers.

«L’ambulance, au lieu de partir du coin de rue où elle devrait être postée stratégiquement, elle part de l’hôpital au centre-ville, où elle vient de déposer un patient. C’est donc beaucoup plus long se rendre sur un appel à l’extérieur du centre-ville», analyse le paramédic de formation.

Réjean Leclerc
Photo d'archives, PIERRE-PAUL POULIN

À cet égard, notre Bureau d’enquête révélait en février dernier que les ambulanciers étaient incapables d’arriver à temps auprès d’un patient dont la vie est en danger, dans près de 85% des grandes municipalités du Québec.

Les délais d’intervention étaient particulièrement longs en périphérie de Montréal, comme à Kirkland et Dollard-des-Ormeaux, par exemple.

–Avec Charles Mathieu
Le service affecté, reconnaît Urgences-Santé

Urgences-santé reconnaît que le manque d’ambulances affecte le service à la population et s’inquiète même pour la santé de ses travailleurs surchargés.

«La situation n’est bien sûr pas idéale et la baisse du nombre de véhicules disponibles a un impact sur les appels de basse priorité», concède Raphaël Chemla, porte-parole chez Urgences-santé.

Il admet aussi un certain effet sur les appels où une vie est en danger, mais assure qu’il est «très limité».

«Tout véhicule [sans patient à bord] en chemin vers une intervention de plus basse priorité peut être réaffecté vers une priorité supérieure», a-t-il expliqué.
Employés surmenés

Le manque d’ambulances disponibles impose d’ailleurs une pression toujours plus grande sur les ambulanciers en service, s’inquiète l’organisme public.

«Le manque de disponibilité des ressources a un impact sur la charge de travail de nos paramédics, mais également sur leurs pauses-repas et leurs heures de fins de quarts. Nous trouvons cela inacceptable et nous travaillons pour y remédier», assure M. Chemla.

Réjean Leclerc
Le quartier général d'Urgences-santé à Montréal. Photo d'Archives, PIERRE-PAUL POULIN

Le manque de véhicules disponibles est avant tout attribuable au manque de main-d’œuvre, couplé à des absences au travail de plus en plus nombreux pour des raisons «multifactorielles», selon le transporteur ambulancier.

Il blâme à cet égard des moyens de pression ayant eu cours à l’été 2022, lorsque les syndiqués ont refusé de prendre sous leur aile des stagiaires. Cette stratégie syndicale «nous a privés de 48 nouveaux paramédics à l’été 2022», plaide l’employeur, qui n’aurait depuis jamais repris le dessus.

La situation est si difficile que l’entreprise fait affaire depuis juillet dernier avec cinq nouvelles agences de placement de personnel, qui offrent des services de paramédics selon les besoins.

Une avenue que n’a pas appréciée le ministre Christian Dubé, qui tente de sevrer l’État québécois de sa dépendance aux firmes de personnel externe.
NOMBRE D’AMBULANCES DISPONIBLES EN MOYENNE CHEZ URGENCES-SANTÉ

2020: 11,7

2021: 10,8

2022: 8,5

2023: 6,7

Source: compilation de notre Bureau d’enquête effectuée grâce aux données fournies par Urgences-santé
QUI EST LA CORPORATION D’URGENCES-SANTÉ?

Seule organisation publique du Québec à offrir du transport ambulancier.
Budget d’environ 180 M$.
Assure le service auprès de 2,5 millions de Québécois sur les îles de Montréal et de Laval.
Reçoit environ 1000 appels par jour, soit environ 40% des demandes d’ambulance au Québec.