J'ai tellement hâte à l'identité numérique de tous les services gouverneMenttrop

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Des frais de 39 M$ additionnels pour la plateforme SAAQclic: un montant «prévisible», selon un expert

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Laurence Morin

Mercredi, 7 août 2024 14:25

MISE À JOUR Mercredi, 7 août 2024 14:25

Le financement de la plateforme SAAQclic coûtera 39 millions de dollars supplémentaires aux contribuables québécois.

C’est du moins ce que rapportent les Coops de l’information, mercredi matin. Le maintien de la plateforme numérique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), qui a accumulé de nombreux ratés, avoisine désormais un total de 612 millions de dollars.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbaut, de passage à Valley-Jonction, justifie l’augmentation des coûts associés à SAAQclic. Elle reconnaît d’ailleurs un manque de personnel.

«Pour moi, il vaut mieux s’assurer de pouvoir donner le service que de lésiner sur le service pour faire des économies et ensuite se retrouver avec des citoyens insatisfaits», a déclaré la ministre Guilbault, à TVA Nouvelles.

Des frais de 39 M$ additionnels pour la plateforme SAAQclic-reportage

Qu'est-ce qui coûte si cher?

En matière de plateforme numérique, «les factures peuvent être salées», mais ce montant est tout de même «colossal» pour les contribuables québécois, reconnaît un expert en transformation numérique et professeur adjoint de l’ÉNAP, Justin Lawarée, en entrevue à TVA Nouvelles.

Capture d'écran TVA Nouvelles / Justin Lawarée

Ce montant supplémentaire pour la plateforme SAAQclic s’explique notamment par la pénurie de main-d’œuvre au sein des organisations publiques.

«On ne parvient pas à trouver et à combler tous les postes avec des personnes qui sont capables de concevoir le logiciel, de le coder et le développer, explique le professeur adjoint de l’ÉNAP. Ça, ç'a un coût, parce qu’on est obligé d’aller à l’extérieur.»

Il y a également un coût lié aux infrastructures. «On va parler de serveurs, de plateformes. Tout ça a un coût», note-t-il.

Ces facteurs additionnés avec le maintien de la plateforme et le bon fonctionnement de l’infrastructure, «ça coûte cher», puisque ça nécessite une grande équipe, précise M. Lawarée.
Un montant prévisible?

Justin Lawarée confirme que c’était «prévisible» que le financement de la plateforme numérique SAAQclic coûte plus cher que prévu.

Le montant alloué initialement pour la SAAQclic était simplement «le coût de conception et du premier lancement».

La raison derrière cette augmentation est «l’évolution du logiciel» qui demande le développement de nouveaux services aux utilisateurs, notamment en matière de cybersécurité. «Avec la technologique qui avance, il faut continuer à s’armer et se protéger», indique-t-il.
Vers une facture plus élevée?

La facture de 39 millions de dollars peut paraître élevée, mais il y en aura peut-être d’autres estime M. Lawarée. La plateforme SAAQclic «continuera à demander de l’argent», tout le temps qu’elle sera active, puisqu’elle a besoin d’évoluer.

«Ça ne me surprendrait pas qu’il y ait d’autres montants alloués [à la plateforme], et ce serait même «normal», clame-t-il.

D’ailleurs, il émet que ces informations devraient être partagées par le gouvernement au moment de l’annonce du montant initial.

«Avec les avancées technologiques et les avancées de service, c’est sûr qu’ils ont envie d’avoir le plus beau jeu. On a tendance à investir un peu plus et donner de l’argent pour générer son programme», explique M. Lawarrée.

Pour l’expert en transformation numérique, il serait «intéressant» d’avoir une évaluation en matière d’impacts et d’effets, puisque «ç'a un coût, mais il doit aussi y avoir des retombées positives».

Le professeur adjoint de l’ÉNAP soutient d’ailleurs que le gouvernement ne devrait pas «continuer à faire des dépenses», en raison d’un «sentier de dépenses qu'ils ont déjà fait».

Le gouvernement devrait plutôt se poser des questions sur comment le logiciel pourrait être amélioré et comment il pourrait générer davantage de retombées positives, souligne-t-il.

Voyez l'entrevue complète ci-dessus.