Le gros bon sens de Duhaimagogue ! (Forum)
Source : La guerre aux véhicules à essence: le gouvernement doit être plus flexible
Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec
Lundi, 19 août 2024 05:00
MISE À JOUR Lundi, 19 août 2024 05:00
Le gouvernement Legault poursuit une politique déraisonnable pour le Québec en interdisant, dans une nouvelle réglementation proposée, la vente des véhicules neufs à essence à partir de 2035. Il devrait faire preuve de compréhension et adopter une approche plus prudente. J’aimerais proposer des solutions.
La réglementation actuelle oblige déjà les constructeurs, dès le 1er janvier prochain, à offrir un pourcentage élevé de véhicules tout électriques (VTE) et ce pourcentage montera jusqu’à 100% en 2035. Le gouvernement Legault veut maintenant carrément interdire à partir de 2035 la vente de véhicules neufs à essence et même hybrides, pourtant de plus en plus populaires.
Et il faudrait multiplier par presque 10 le nombre de VE sur les routes en 6 ans, passant de 252 142 VE au 31 décembre 2023 (3,5% du total) à l’objectif gouvernemental de 2 millions de VE en 2030 (autour de 30% du total), soit 1 750 000 VE de plus en 6 ans!1
Je ne suis pas contre les véhicules électriques. Je conduis moi-même un véhicule hybride. Toutefois, le Québec n’est certainement pas prêt à une prohibition de la vente de tout véhicule neuf à essence ou hybride d’ici dix ans.
Voici trois points majeurs que le gouvernement devrait considérer:
La technologie n’est pas encore au point;
La production de VTE suffisante et un coût attractif pour les VTE ne sont pas encore au rendez-vous;
L’alimentation en énergie abordable de ces VTE risque fort d’être insuffisante, selon l’analyse des prévisions d’Hydro-Québec.
Technologie déficiente
La technologie des VTE n’est pas encore au point pour l’autonomie, la durée de recharge et la performance dans notre climat froid. Selon plusieurs études, les batteries perdraient de 20% à 50% de leur efficacité par temps froid (-20°C). Un obstacle majeur pour les consommateurs québécois et la croissance de ce parc automobile.
Un jour, l’innovation réglera sans doute certaines difficultés des VTE, mais c’est une approche imprudente d’imposer des technologies et des quotas de vente avant que ces problèmes ne soient réglés.
Coûts prohibitifs
Pour la plupart des familles québécoises, l’achat d’un VTE est encore inabordable.2
De plus, la progression des achats de voitures électriques ralentit dans plusieurs pays développés. Les constructeurs automobiles commencent déjà à s’ajuster en retardant l’augmentation de la production des VTE.3
L’Institut C.D. Howe a publié une étude démontrant que la croissance de la production des VTE, notamment pour les types de véhicules demandés par les consommateurs, sera insuffisante pour atteindre les cibles gouvernementales.4
N’oublions pas que les gens qui habitent en région seront les plus touchés: ils ont absolument besoin d’un véhicule pour aller travailler, chercher leurs enfants à la garderie et faire des activités en famille, car le transport en commun est souvent inexistant. Les distances sont aussi plus longues en région avec des bornes électriques beaucoup plus rares et le déploiement de celles-ci sur un territoire immense coûtera cher.
Où et à quel prix les familles vont pouvoir se permettre d’acheter des VTE, alors que leur production est insuffisante et que le gouvernement a annoncé dans le dernier budget la fin de son programme de subventions en 2027?
Production d’électricité insuffisante
Le pouvoir électrique ne sera pas au rendez-vous si le parc automobile se nourrit de plus en plus de cette forme d’énergie. Près du tiers des capacités supplémentaires d’Hydro-Québec d’ici 20355 ne servira qu’à répondre au besoin des VTE.
Notons qu’il est déjà trop tard pour compter sur de nouveaux barrages (il faudrait l’équivalent d’un nouveau complexe Manic-5 et plus) dont la construction prend plus d’une décennie.
L’augmentation à marche forcée de la production d’énergie nécessitera probablement une hausse générale des tarifs d’électricité aux dépens de tous les contribuables.
Nos solutions
Tout d’abord, comme principe de base, le gouvernement doit respecter le libre choix des citoyens du Québec sur le type de véhicule qu’ils veulent s’acheter. Le gouvernement peut inciter et encourager l’achat de VTE, mais il ne devrait pas imposer brusquement des choix aux consommateurs québécois.
D’autre part, le gouvernement doit être pragmatique et non idéologique dans son approche. Le gros bon sens doit prévaloir: les trois problématiques majeures, détaillées ci-dessus, doivent inciter le gouvernement à imposer un moratoire immédiat sur sa politique sur les VTE.
Enfin, une plus grande flexibilité est nécessaire en ne s’imposant pas d’échéanciers fermes et irréalistes, en permettant, par exemple, la vente de véhicules hybrides neufs au-delà de 2035, et en suivant attentivement l’évolution de la technologie au courant des prochaines années.
Éric Duhaime
Chef du Parti conservateur du Québec
1 AVEQ, Bilan Annuel, 23/03/24
2 BEQ Technology, 8/02/24
3 La Presse, Les constructeurs automobiles modifient leurs plans de production, 21/07/24 et Le Journal de Montréal, Fin des véhicules à essence en 2035: «Ça va trop vite», alertent les constructeurs, 29/07/24
4 Institut C.D. Howe, Time to Reboot: The Federal ZEV Mandate Requires Flexibility, 25/01/24
5 2922 MW. Voir aussi Radio-Canada, Thomas Gerbet, 29/01/24
_____________________
Bon, je commence par où !
Nul été qu'il soit chef du parti des Crosseurs du Québec...oups, s'cusez, parti Conservateur du Québec, il a un bon argument considérant en effet que la technologie des VE ne sont pas encore au point et que le réseau de recharge est passablement déficient malgré une nette amélioration de l'autonomie de ces véhicules.
Étant celui qui signerait tous les papiers pour l'exploitation des hydrocarbures et enclin fortement à ce que l'énergie fossile soit chef de file pour l'économie québécoise, son argument cache réellement ses vraies intentions afin de protéger ses ti-namis qui paient le gros prix pour sa voix. Dudu est un redneck même s'il prend son bain avec ses parents !
Il a toutefois raté de montrer que les piles électriques lorsqu'elles deviendront obsolètes, risque de causer une pollution environnementale si elles se retrouvent dans une décharge quelconque ou mal entreposées. Sans compter que le minerai essentiel actuellement est du lithium mais il semble avoir mieux avec les piles à hydrogène qui commencent à faire leur apparition. Mais ça, il n'en fait pas mention parce qu'il sait très bien que la technologie change rapidement et que les piles électriques deviennent de plus en plus performantes dans notre climat boréal.
Comme à son habitude, il tient toujours le même langage unilatéral concernant les hydrocarbures. Un vrai albertain !
S'il aime ça sniffer du gaz, ben câlisse, qu'il déménage en Alberta tabarnack !
Dédé