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https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2098192/northvolt-rejets-quebec-suede-nickel-lithi...
Northvolt rejettera du nickel dans l’air et du lithium dans la rivière Richelieu
De nouvelles normes devront être créées au Québec pour accueillir l'entreprise. Elle s'engage à les respecter.
Vue aérienne du terrain de Northvolt avec, en arrière-plan, la rivière Richelieu.
Le complexe Northvolt Six sera construit en bordure de la rivière Richelieu.
Publié à 4 h 00 HAE
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Des documents publiés en Suède détaillent les impacts environnementaux de la giga-usine de batteries suédoise qui est semblable à celle construite au Québec. Northvolt promet que les rejets dans l'air et dans l'eau seront limités, sous les normes en vigueur. Mais certaines normes n'existent pas encore chez nous.
Lorsque le maire de McMasterville est revenu de sa visite en Suède, l'automne dernier, il a affirmé à ses citoyens qu'"il n'y a pas d'émanations » et « pas de rejets dans les cours d'eau" : "Ce serait contradictoire, quand on fait la batterie la plus verte au monde."
On sait, depuis cette semaine, que Martin Dulac manquait d’informations sur les impacts environnementaux du projet.
En fait, l'étude d'impact réalisée en Suède (Nouvelle fenêtre) montre que Northvolt rejette des contaminants dans la rivière Skellefteäl et dans l'atmosphère. Des rejets plus bas que les normes européennes, mais des rejets quand même.
Le complexe est formé de plusieurs bâtiments.
La giga-usine de Northvolt au Québec sera développée sur le même modèle que celle construite dans le nord de la Suède (sur la photo).
Photo : Northvolt
Dans l'air, l'usine suédoise émet notamment du nickel, du cobalt, du lithium et de l'ammonium. "Ce seront effectivement les mêmes" produits au Québec, confirme Northvolt, mais les quantités pourraient varier pour s'adapter à la réglementation et à l'environnement québécois.
Comme les deux usines évoluent dans des cadres réglementaires différents, nous adaptons la conception de l'usine afin de respecter les normes environnementales en vigueur au Québec.
Une citation de Emmanuelle Rouillard-Moreau, porte-parole de Northvolt en Amérique du Nord
Dans l'eau, l'usine suédoise rejette du nickel, du cobalt et du lithium, entre autres. Au Québec, il n'existe actuellement aucune norme qui encadre le niveau acceptable de ces substances dans l'eau potable.
Le ministère de l'Environnement du Québec a prévenu qu'"il va établir une norme pour ces contaminants" s'ils ne sont pas présents dans la réglementation actuelle.
Les contaminants qui vont être émis seront acceptables sur le plan environnemental.
Une citation de Stefanos Bitzakidis, directeur régional du ministère de l'Environnement en Montérégie
La rivière Richelieu est la prise d'eau potable de 300 000 personnes vivant dans plusieurs municipalités de la Montérégie.
La rivière Richelieu traverse la Montérégie.
La rivière Richelieu traverse la Montérégie.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Selon l'avis de projet de l'usine de recyclage des batteries lithium-ion, la seule partie du projet qui sera soumise au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), l'entreprise va prélever de l'eau dans la rivière Richelieu pour refroidir son procédé. À la fin, cette eau sera traitée "à l'aide des meilleures technologies accessibles" afin de se conformer aux normes de rejet.
Durant la phase d'exploitation, Northvolt anticipe différents impacts potentiels, dont la "modification de la qualité de l'air" et la "dégradation de la qualité de l'eau de surface". Il est aussi question de perturbations des poissons.
L'avis de projet évoque aussi des "impacts sur la santé [humaine] issus de la dégradation de l’environnement (air, sols, eau)".
Dans la version initiale de ce texte, nous aurions dû préciser que Northvolt s'engage dans son avis de projet, à « valider et à prévoir le cas échéant les méthodes adaptées de construction et les mesures d'atténuation permettant de réduire ou de minimiser les impacts inévitables sur le milieu ».
Une manifestation à McMasterville, le 4 février 2024, avec de nombreux manifestants, dont un portant une tête géante de François Legault.
Une manifestation à McMasterville, le 4 février, afin de réclamer un examen du BAPE pour le projet de Northvolt.
Photo : Radio-Canada / Charlotte Dumoulin
Dans un document du ministère de l'Environnement publié en juillet, les fonctionnaires citent la Ville de McMasterville, dont le discours a évolué depuis l'automne : "Les citoyens sont préoccupés par les possibles rejets toxiques dans la rivière Richelieu, affectant la faune, la flore et la qualité de l'eau potable. Ils craignent les émissions atmosphériques de polluants provenant du processus de recyclage, pouvant entraîner des risques pour la santé à court et à long terme."
Ça m’inquiète, il faudra que Québec ait le courage d’imposer des normes sérieuses, sinon, le projet pourrait être compromis.
Une citation de Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois et député du comté de Beloeil–Chambly, où sera située l'usine.
Les risques du lithium
"Le lithium, c’est psychoactif, ça a un effet sur le cerveau, les gens bipolaires prennent du lithium", rappelle Maryse Bouchard, spécialiste de l'exposition aux contaminants de l’environnement, à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS).
"Le lithium a des effets sur la santé mentale à des concentrations assez faibles", ajoute Benoit Barbeau, professeur spécialisé en traitement de l'eau potable à Polytechnique Montréal.
Les deux experts espèrent que les autorités établiront une norme québécoise : "On n’aura d'autre choix que d’établir les règles du jeu", dit M. Barbeau.
Benoit Barbeau en entrevue.
Benoit Barbeau, professeur à Polytechnique Montréal
Photo : Radio-Canada
Maryse Bouchard, qui a déjà participé à la création d'une norme pour le manganèse dans l'eau potable, rappelle que c'est un travail de longue haleine qui passe par un projet de loi.
Il faudrait procéder très efficacement, très rapidement, à l’analyse du risque, de façon à faire adopter une norme officielle.
Une citation de Maryse Bouchard, professeure de santé environnementale à l'École de santé publique de l'Université de Montréal.
Réduire le risque d'accident chimique en Suède
Dans l'étude d'impact suédoise, on lit que "les principales sources de risque pour l'opération ont été évaluées comme étant la manipulation de substances dangereuses pour l'environnement (principalement le nickel, le cobalt et le sulfate de manganèse), de liquides inflammables (carbonate d'éthylène et de méthyle, carbonate de diméthyle) et de batteries lithium-ion en cours de production".
L'intérieur de l'usine de Northvolt, en Suède.
L'intérieur de l'usine de Northvolt, en Suède, qui atteindra sa pleine production en 2026.
Photo : Northvolt
Hormis le stockage et le déchargement des matières premières et des produits chimiques, ce n'est en principe que la production de cathodes et l'assemblage de cellules avec les étapes suivantes qui sont considérées comme présentant un risque d'accidents chimiques graves.
Les deux pires scénarios d'accidents chimiques graves sont les rejets incontrôlés de substances dangereuses pour l'environnement et un incendie dans l'électrolyte ou dans les batteries lithium-ion, qui peut générer des fumées dangereuses.
Une citation de Étude d'impact de l'usine de Northvolt en Suède
Toutefois, grâce aux mesures de précaution prévues en Suède, l'entreprise estime que "le risque et l’étendue de l’impact sur l’environnement, y compris les résidents et la rivière Skellefteälven, sont considérés comme très limités".
Par exemple, le prélèvement d'eau dans la rivière suédoise (1700 mètres cubes d'eau brute par heure) est limité par la réutilisation et la recirculation de l'eau de traitement dans l'installation de Northvolt. Un système semblable sera mis en place au Québec.
La question de la température de l'eau
En Suède, l'eau rejetée par Northvolt dans la rivière est de 10 degrés plus chaude que l’eau qui y coule naturellement, ce qui a pour effet d'augmenter la température globale de la rivière de 0,5 degré.
Selon nos informations, l'entreprise évalue la possibilité d'abaisser encore plus la chaleur de son eau renvoyée dans la rivière Richelieu pour ne pas affecter les poissons.
Les effets sur l'eau et sur l'air
Les données de l'étude d'impact suédoise montrent que les rejets de nickel font augmenter jusqu'à 1 % la concentration de la substance dans l'eau.
Les rejets de cobalt, 20 kilos par an, augmentent de 4 % ce que transporte la rivière en temps normal. Pour l'azote, la hausse est de 2,5 %.
Le lithium est aussi rejeté beaucoup plus que ce que la rivière suédoise a comme concentration en temps normal, "mais bien en dessous de la limite de toxicité pour toutes les espèces pour lesquelles des études ont été réalisées", peut-on lire dans l'étude d'impact, avec une "dilution rapide dans l’eau".
Parmi les métaux présents dans les activités de l'usine, le nickel représente la part la plus importante.
En Suède, la norme pour le nickel dans l'air est de 20 nanogrammes par mètre cube, la même que celle établie au Québec, dans la controverse, en 2022.
Les émissions doublent ou triplent la concentration de nickel déjà présente dans l'air de la ville suédoise, mais pour un total de 5 à 6 ng/m3, donc sous la norme.
Toutes les émissions susceptibles de contenir des métaux passent par des filtres céramiques ou des filtres à barrières, puis par des filtres HEPA. Les niveaux de poussière sortants sont donc faibles.
Une citation de Étude d'impact de l'usine de batteries de Northvolt en Suède
L'usine québécoise utilisera elle aussi des filtres HEPA (HIgh Efficiency Particulate Air, un filtre à air à haute efficacité), efficaces à 99,9 %, selon l'entreprise.
Situation des bâtiments de Northvolt Six à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville.
Situation des bâtiments de Northvolt Six à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville.
Photo : Northvolt
Northvolt compte demander au premier trimestre 2025 l'autorisation pour les prélèvements et les rejets d’eau auprès du ministère de l'Environnement du Québec et de Pêches et Océans Canada. C'est seulement à ce moment-là que l'on connaîtra avec précision les quantités de contaminants qui seront rejetées dans l'air et dans l'eau de la rivière Richelieu.
L'analyse du projet étape par étape plutôt que de façon globale, par le BAPE, agace Patrick Bonin, de Greenpeace Canada, qui rappelle que les gouvernements "investissent des milliards dans Northvolt avant même que ce projet soit évalué".
Ce n'est pas normal que, pour le plus gros projet industriel privé de l'histoire du Québec, on n'ait pas la base, tous les tenants et aboutissants, pour faire un choix éclairé.
Une citation de Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada
Pour sa part, le président de l'Ordre des chimistes du Québec, Michel Alsayegh, s'est déclaré préoccupé par le "manque de transparence et d'encadrement" du projet, évoquant notamment "le pompage et le rejet d’eau dans la rivière Richelieu ainsi que la gestion des matières dangereuses inhérentes aux activités de fabrication des batteries lithium-ion".
Paolo Cerruti.
Paolo Cerruti, cofondateur de Northvolt et PDG de Northvolt Amérique du Nord, lors d'un point de presse, en avril 2024.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Northvolt a entrepris un travail d'échantillonnage dans la rivière Richelieu qui lui permettra de "bien comprendre les conditions environnementales de la rivière, avant toute mise en opération".
L’échantillonnage doit se poursuivre cet automne, "car il faut tenir compte des saisonnalités pour avoir un portrait complet".
L'entreprise devra aussi convaincre le gouvernement fédéral qu'elle ne nuira pas au chevalier cuivré, le seul poisson endémique au Québec, dont l'habitat dans la rivière Richelieu est protégé.
La loi fédérale interdit d'immerger ou de rejeter toute substance nocive dans des eaux où vit ce poisson.
Northvolt assure que "des mesures raisonnables sont prévues pour éviter tout impact du prélèvement ou du rejet d’eau sur l’habitat du chevalier cuivré". Parmi ces mesures, il est question de prendre l’eau vis-à-vis McMasterville, au fond de la rivière plutôt qu'en surface, et d'utiliser un grillage afin d'éviter d'aspirer des poissons.
En avril, à l'initiative du Parti québécois, l'Assemblée nationale du Québec avait voté une motion pour que le gouvernement garantisse que les travaux et les opérations de l'usine de Northvolt ne présentent aucun risque pour la biodiversité de la rivière Richelieu.