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son ancien logement à 660$ à 3508$ par mois sur Airbnb (Forum)

par Blake, mardi 03 septembre 2024, 12:34 (il y a 15 jours)

Une mère monoparentale qui payait 660$ par mois de loyer est choquée de voir son ancien six et demi à louer pour plus de 3500$ par mois sur Airbnb après une reprise de logement.

«Je trouve que ce n’est pas honnête. Le propriétaire a chamboulé notre vie à nous et aux voisins [...] Ma fille, elle me parle encore de cet appartement-là», se désole Karima Menou.

Elle a habité pendant dix ans au rez-de-chaussée d’un triplex de Verdun. Sa fille de 18 ans y a grandi. Une autre famille logeait au deuxième étage et ses anciens propriétaires, au troisième étage.

En 2019, le bâtiment a été vendu à Sebastian Jaramillo et sa conjointe, Vanessa Matheus.

M. Jaramillo s'est présenté au Tribunal administratif du logement (TAL) en 2020 pour reprendre le rez-de-chaussée pour s’y loger lui-même et le deuxième, pour loger sa mère.

Sur Airbnb
En pleine deuxième vague de la pandémie, avec sa fille adolescente, Mme Menou n’avait pas l’énergie de se battre et a préféré trouver un autre logement.

Elle a accepté de résilier son bail en échange d’une compensation de 5000$ des propriétaires pour ses frais de déménagement.

«Je suis tranquille, je n’aime pas le trouble. C’est OK qu’il achète la maison, mais il faut qu’il fasse ce qu’il dit et qu’il habite là, pas qu’il fasse des Airbnb», fustige-t-elle toutefois.

Son ancien logement est à louer sur la plateforme à 3508$. Avec les taxes, les frais de nettoyage et de service, c’est plus de 4300$ par mois.

La locataire actuelle affirme avoir loué le logement sur Airbnb pour trois mois à la conjointe de M. Jaramillo, Vanessa.

Quant au logement des anciens voisins de Mme Menou, il est à louer à 2933$ par mois, plus de 3500$ avec les taxes, les frais de nettoyage et de service. Les locataires actuels ont en sont à leur quatrième et dernier mois de location.

Les anciens locataires habitaient le logement depuis 9 ans avec leur fille de 5 ans. Ils payaient 650$ par mois, selon un jugement du TAL rendu en août 2020.

Domiciliés à une autre adresse
Joint par Le Journal au téléphone, Sebastian Jaramillo a affirmé que sa mère a habité le logement pendant deux ans et qu’il avait lui-même habité le rez-de-chaussée pendant le même nombre d’années quand il venait de se séparer.

«Je n’ai pas l’intention de vous parler, je ne vous dois aucune explication», a-t-il dit avant de raccrocher.

Sur son site internet, le TAL stipule que si un locateur veut relouer son logement après une reprise, «peu importe après combien de mois ou d’années, il doit en demander l’autorisation au Tribunal qui, s’il autorise cette relocation, fixera le nouveau loyer.»

L’acte de vente de l’immeuble en 2019 indique que M. Jaramillo et sa conjointe, Vanessa Matheus, résidaient à une autre adresse, à Lasalle.

Ils résidaient toujours à cette adresse en 2021, selon l’acte de vente de l’immeuble à leur compagnie, Atelier IMMO, inc. Cette adresse figure toujours comme le siège social de ladite compagnie au registre des entreprises.

Les comités logements demandent un meilleur contrôle
Les comités logement demandent plus de mesures de contrôle pour éviter les reprises de logement afin de les relouer plus cher sur une plateforme comme Airbnb.

«C’est vraiment aberrant que des locataires soient délogés pour des raisons purement spéculatives, pour permettre aux propriétaires de faire plus d’argent», soutient Cédric Dussault, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLAQ).

Il réagissait à l’histoire d’une locataire rencontrée par Le Journal dont le propriétaire a repris l’appartement qu’elle payait à 660$ par mois en 2020 et le loue à 3508$ par mois sur Airbnb.

M. Dussault souligne avoir des échos de cas semblables partout dans la province.

Il souligne que les reprises de logement pour placer un proche ou soi-même ont explosé dans les quatre dernières années, passant de 342 en 2020 à 1407 l’an dernier, selon les données du RCLAQ.

Il s’agit de la plus importante cause d’éviction forcée, loin devant les rénovictions et les pressions indues comme ne pas faire de travaux essentiels et de l’intimidation, par exemple.

Le TAL refuse de commenter
Par courriel, le Tribunal administratif du logement a indiqué ne pas commenter les cas particuliers et a dirigé Le Journal vers la section de son site internet consacré à la reprise de logement.

Au Québec, un propriétaire a droit de reprendre un de ses logements pour s’y loger lui-même, loger son père, sa mère, son fils, sa fille ou un ex-conjoint dont il demeure le principal soutien.

En cas de reprise qui semble avoir été faite de mauvaise foi, le locataire peut demander des dommages et intérêts pour le préjudice matériel et moral. Il peut aussi demander que des dommages et intérêts punitifs lui soient accordés.

Fardeau de la preuve
«Le fardeau repose sur les épaules des locataires. Mais la personne ne va pas retrouver son logement, la fraude est déjà faite. La personne, tout ce qu’elle peut espérer c’est une certaine compensation», déplore Cédric Dussault, du RCLAQ.

Le Regroupement demande que tous les cas de reprises passent par le tribunal et qu’une vérification systématique soit faite après coup pour s’assurer que ces dernières n’aient pas été faites sous de faux prétextes.


https://www.journaldemontreal.com/2024/09/21/je-trouve-que-ce-nest-pas-honnete-son-anci...

Quel grand homme. Un parfait exemple pour nous droitardés.


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