La sonde Hera, pour voir ce que l'impact a réussi à faire ! (Sciences & Paranormal)
Source : Ce que la mission Hera pourrait dévoiler sur l’astéroïde impacté par la Nasa pour le dévier
par Rémy Decourt
Journaliste
le 2 octobre 2024
En septembre 2022, la mission Dart de la Nasa a démontré sa capacité à dévier la trajectoire de l'astéroïde Dimorphos grâce à un impact direct, représentant une avancée significative dans la défense planétaire. Alors que les scientifiques passent au peigne fin les données de cet événement, le satellite Hera de l'Agence spatiale européenne s'apprête à intervenir. Prévu pour être lancé ces prochains jours, Hera a pour mission de mesurer les conséquences de cette collision, d'explorer la structure interne exposée de l'astéroïde et de valider des stratégies essentielles pour protéger la Terre des menaces potentiellement dangereuses de ce type d'objet.
Souvenez-vous. En septembre 2022, Dart, une sonde lancée par la Nasa en novembre 2021, a percuté l'astéroïde Dimorphos, une petite lune de 160 mètres en orbite autour de l'astéroïde Didymos. Le but de la manœuvre était de vérifier si un impact contre un astéroïde pouvait modifier son orbite, et donc sa trajectoire et ainsi vérifier la faisabilité opérationnelle d'une technique de défense planétaire dans le cas où l'on détecterait suffisamment tôt un astéroïde fonçant droit sur la Terre.
La manœuvre a réussi et l'impact a modifié la trajectoire de l'astéroïde ! Concrètement, avant l'impact, il fallait 11 heures 55 minutes à Dimorphos pour faire le tour de son astéroïde parent. Durée qui est passée à 11 heures 23 minutes, grâce à la collision avec la sonde Dart, soit un raccourcissement de 32 minutes ! C'est peu, mais sur une distance de plusieurs millions de kilomètres c'est suffisant pour permettre à un objet d'éviter d'entrer en collision avec un autre.
Cela dit, perturber la trajectoire de l'astéroïde « ne sera pas suffisant pour en tirer des conclusions pour nos modèles », nous expliquait en septembre 2022 Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS à l'Observatoire de la Côte d’Azur, responsable scientifique de Hera et coordinateur de la coopération Aida (Dart + Hera). Pour comprendre les caractéristiques de l'impact que sont la taille, la profondeur et la quantité de matière éjectée, il faut connaître les « propriétés structurelles de l'astéroïde qui pourrait être en agrégats ou compact et solide », mais aussi « la nature du terrain percuté qui peut être sablonneux, rocailleux ou parsemé de cailloux et encore sa structure », précise-t-il.
Un satellite pour voir sur place ce qui s'est passé
Et cela, c'est le rôle du satellite Hera de l'Agence spatiale européenne (ESA) qui sera lancé dans quelques jours par un lanceur Falcon 9 de SpaceX. Il rejoindra Didymos fin décembre 2026, soit quatre ans après l'impact de Dart. Notez qu'initialement il était prévu qu'Hera arrive peu de temps avant l'impact de Dart, afin d'observer la collision en direct et la formation du cratère, tout comme il aurait dû être lancé par une Ariane 6. Sans commentaire.
Malgré tout, cette arrivée tardive sera « sans conséquence sur les mesures que l'on souhaite réaliser ». En effet, les propriétés que Hera doit mesurer « n'auront pas le temps de se modifier durant quatre années ». La taille du cratère formé « qui nous fournira des informations cruciales sur les propriétés mécaniques et la composition de sous-surface de l'astéroïde », ainsi que la « modification de l'orbite de Dimorphos autour du corps principal » seront bien celles consécutives à l'impact de Dart.
Tout l'intérêt de la mission Hera est de « mesurer le résultat de l'impact, c'est-à-dire la quantité de mouvements réellement transférée à Dimorphos lors de l'impact et l'endommagement subi sur la surface ». L'ensemble de ses données permettra de « vérifier la pertinence de la technique de l'impacteur cinétique, sa maturité, et de valider les simulations numériques d'impact à l'échelle d'un astéroïde ». C'est aussi la « première fois que nous aurons des informations sur la structure interne d'un astéroïde ».
Notez qu'Hera effectuera des démonstrations technologiques, notamment le déploiement des premiers CubeSats de l'ESA destinés à l'espace lointain. Le satellite Milani réalisera des observations spectrales de la surface, tandis que Juventas effectuera les premiers sondages jamais réalisés de l'intérieur d'un astéroïde. Ces deux satellites, qui pourront éventuellement se poser sur Didymoon, survoleront l'astéroïde à une distance bien plus proche que celle de Hera.
Avec Hera, on s'attend que ses données d'observation fournissent une expérience d'impact documentée à l'échelle d'un astéroïde pour protéger la Terre des impacts d'objets proches de la Terre (NEO).
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C'est bien l'humain ça, il tire et après, il questionne !
Sérieusement, le programme en tant que tel est important afin de voir si nous pouvons nous exempter de recevoir un gros caillou sur notre planète. Évidemment, la sonde DART qui a percuté ce gros astéroïdes, a certainement laissé des traces à l'environnement de cette lune de ce gros astéroïde. J'imagine qu'après ces années, la poussière ne s'est pas volatilisée et qu'en étant proche de la zone orbitale de ce gros astéroïde, cette poussière s'est certainement agglomérée pour reformer un autre caillou comme notre lune s'est faite il y a des milliards d'année.
Cette sonde Hera va certainement nous indiquer ce qui s'est produit après cette collision de Dart sur ce gros caillou.
Encore des milliard$ garocher dans le néant !
Dédé
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