La réforme Dubé: une tragédie silencieuse (Forum)
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La réforme Dubé: une tragédie silencieuse
Jeudi, 17 octobre 2024 15:30
MISE À JOUR Jeudi, 17 octobre 2024 15:30
Nos gouvernements ne reculent devant rien pour «sauver des vies»: ils envisagent de réduire le taux d’alcoolémie, ils discutent de l’instauration de la présomption de consentement au don d’organes, ils réglementent les locations d’hébergement de courte durée, ils renforcent la surveillance policière pour les infractions au Code de la sécurité routière, ils établissent des sites supervisés pour les consommateurs de drogues, etc.
L’État multiplie les mesures marginales dans l’espoir d’éviter quelques morts. Soit! Mais le système de santé, dont la fonction première est précisément de sauver des vies, est lamentable, sinon carrément meurtrier!
Échec
On a eu une pléthore de réformes au fil des décennies. En 2022, Le ministre Dubé présentait son «Plan Santé» devant notamment améliorer l’accès aux soins de première ligne. Il affirmait qu’on aurait un rendez-vous en 36 heures.
Quel échec phénoménal! Il faut plutôt compter 36 mois! Aujourd’hui, 2,1 millions de Québécois n’ont pas de médecin de famille, soit 25% de la population. Et parmi ceux-ci, 500 000 ont des problèmes de santé majeurs ou modérés.
Soyons clairs, le réseau de la santé est un désert médical! Chaque jour, des milliers de Québécois attendent anxieusement une consultation qui viendra peut-être trop tard. Avec l’attente institutionnalisée, la maladie progresse en silence et des maux bénins se transforment en tragédies.
Une médecine sans médecins, ce sont des malades qui meurent inutilement. Et comme il n’existe pas de statistiques sur les morts par manque de soins, l’hécatombe est discrète.
Alliance
Or, rien ne changera tant que Québec entretiendra un attachement idéologique à son système de planification centrale, un système qui tue les malades à coups de bureaucratie, d’inefficacité et de rigidité.
On a sacrifié suffisamment de vies sur l’autel de la soviétisation de la médecine. Il est plus que temps de changer de paradigme et d’accepter que, pour «sauver des vies», une alliance avec le secteur privé est souhaitable.