J'espère que Santé Québec fera leur mieux. (Forum)
Source : Des patients décèdent, faute de ressources, selon l'Association cardio-vasculaires et thoraciques
Patrick Bellerose
Vendredi, 6 décembre 2024 00:00
MISE À JOUR Vendredi, 6 décembre 2024 00:00
Depuis quinze mois, entre 67 et 79 patients sont décédés en attente d’une chirurgie cardiaque en raison du manque de perfusionnistes pour procéder à une opération, affirment les médecins spécialistes. Ils réclament un meilleur salaire pour leurs collègues afin d’éviter d’aggraver la pénurie.
«Quand j’ai eu les chiffres, ça a été un choc. Dans un pays occidental avancé, ce n’est pas acceptable», lance le Dr Louis Perrault, président de l’Association des chirurgiens cardio-vasculaires et thoraciques du Québec, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Son association a procédé à la recension après avoir eu vent d’une dizaine de décès liés à un seul établissement.
En 2019, les médecins spécialistes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme après une douzaine de décès en quatre mois, toujours en raison du manque de personnel. Auparavant, de tels décès étaient rares, selon leur fédération.
Pourtant, les chirurgiens et les salles d’opération sont disponibles, assure le Dr Perrault. Mais les opérations chirurgicales ne peuvent aller de l’avant sans perfusionnistes puisqu’ils sont essentiels pour faire fonctionner la machine «cœur-poumon», qui maintient le patient en vie durant l’opération.
À ses côtés, le Dr Bernard Cantin, président de l’Association des cardiologues du Québec, juge «scandaleux» de voir le système de santé échapper des patients placés sur une liste d’attente.
Ceux-ci peuvent souffrir d’un blocage des vaisseaux sanguins, par exemple, ou d’une sténose aortique. Il suffit alors parfois d’un effort physique «démesuré» pour qu’un décès survienne.
Sans compter que des patients voient leur situation se détériorer après un trop long délai, ajoute le Dr Cantin.
Leur sortie survenait le même jour que celle du président de leur fédération, la FMSQ. En pleines négociations pour renouveler l’entente-cadre des médecins spécialistes, le Dr Vincent Oliva a dénoncé hier les conséquences de la lutte au déficit de 1,5 milliard $ dans le réseau de la santé.
Pénurie
Avec 70 perfusionnistes au Québec présentement, il en manquerait environ une vingtaine pour combler les besoins.
Le président de l’Association des perfusionnistes cliniques du Québec compare la situation à un «panier percé». Québec a rehaussé le nombre d’inscriptions dans les universités, «mais on en perd de plus en plus», explique Yannick Pinard.
Ces dernières années, huit de ses membres ont quitté la province pour l’Ontario ou les États-Unis et 27 étudiants ou perfusionnistes actifs ont abandonné la profession.
Parmi ceux qui restent, 25 sont âgés de plus de 50 ans et se dirigent donc tranquillement vers la retraite.
Un jeune qui sort de l’école obtiendra un taux horaire de 27,46$ au Québec, contre un salaire allant de 42$ à 65$, selon les régions, en Ontario.
Meilleur salaire
Afin de freiner l’exode, les perfusionnistes réclament un taux horaire de 51$ à l’entrée, en plus d’une meilleure progression salariale.
Au cabinet du ministre de la Santé, on se dit «très préoccupés par les listes d’attente en chirurgie» et on promet d’examiner «les données du syndicat des chirurgiens cardio-vasculaires».
L’attachée de presse du ministre Christian Dubé rappelle toutefois le contexte des négociations et invite les médecins spécialistes «à discuter du renouvellement de l’entente-cadre à la table de négociation».
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Ce n'est pas la première fois que les spécialistes coronariens indiquent une telle situation pour les gens qui ont des problèmes cardiaques. En 2015 lorsque j'ai reçu un triple pontage au CH de Sherbrooke, j'ai été chanceux de passer rapidement après 3 jours d'hospitalisation pour préparer la chirurgie, plusieurs avant moi n'ont pas eu cette chance.
Il faut dire que mes heures étaient comptées à ce moment-là, j'avais 3 artères coronariennes complètement bouchées, des crises d'angine incontrôlables et les poumons remplis d'eau, à tout moment je pouvais aller cogner à la Porte.
Alors c'est criant d'entendre ces spécialistes qui voient leurs patients s'éteindre avant de pouvoir avoir une chirurgie cardiaque qui pourrait les faire vivre plus longtemps, tout les spécialistes des blocs opératoires s'acheminement au privé parce qu'il croient qu'ils sont sous-payés. Évidemment ils sont sous-payés, au privé leur salaire double en plus d'avoir de meilleures conditions de travail.
Incroyable que la Santé soit devenue un jeu de poche !
Dédé