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Zelensky refuse le monde à l’envers (Forum)
Source : Zelensky refuse le monde à l’envers
Patrick Lagacé
La Presse Publié hier à 19 h 45
Je regarde en boucle cette empoignade Trump-Zelensky, l’exemple parfait du monde qui est désormais le nôtre où le noir est blanc, le vrai, faux et le mensonge, vérité.
J’ai rarement vu quelque chose d’aussi fou… Et d’aussi brutalement authentique.
Je regarde donc en boucle cette empoignade-embuscade. Et je pense aux mots de Zelensky. Non, pas ceux qu’il a prononcés vendredi, dans le bureau Ovale.
Ceux du 25 février 2022, au lendemain de l’invasion de la Russie. Dans ces heures sombres, personne ne donnait cher de la peau des Ukrainiens, tout le monde pensait que la Russie avalerait l’Ukraine sans problème… Kyiv devait tomber en quelques jours.
Et si Kyiv tombait, qu’est-ce qui attendait le président de l’Ukraine ?
La mort ou la prison dans une colonie pénitentiaire de Sibérie. Comme tous ceux qui défient Poutine.
Les États-Unis, alors dirigés par des gens sains d’esprit, ont offert d’évacuer le président Zelensky hors d’Ukraine.
Sa réponse ? « La bataille est ici, j’ai besoin de munitions, pas d’une évacuation. »
Et Zelensky est resté, il est là depuis trois ans, un politicien sans histoire jeté dans la gueule de l’Histoire, devenu l’incarnation de la résilience de son peuple agressé, martyrisé, violé, tué et estropié par les armées incompétentes du pays semi-développé voisin.
Et si l’Ukraine tombe et que Zelensky est fait prisonnier par les hordes de dégénérés qui peuplent l’armée russe, il va probablement lui arriver ce qui est arrivé à Jean Moulin dans ce train à destination de l’Allemagne.
La vérité a quand même ses droits : Zelensky est une figure héroïque, l’Ukraine démocratique est la victime d’une agression, la Russie est une dictature sanguinaire et Poutine est un salaud.
Trump, lui, s’est inventé des douleurs au pied pour éviter d’être conscrit au Viêtnam, menteur à 20 ans comme à 80.
À la place de Zelensky, en ce 25 février 2022, Trump aurait fui Kyiv par le premier avion.
Toute la journée de vendredi, j’ai pensé à cette scène folle dans le bureau Ovale : Zelensky injustement traité comme un mendiant ingrat ; Zelensky, accusé de provoquer la Troisième Guerre mondiale.
On vit désormais dans ce monde-là, le monde à l’envers, un monde où les trumpistes passent le réel au Photoshop, où des putchistes sont des patriotes, où Zelensky est un dictateur, où les vaccins sont poison, où des contrôleurs aériens wokes causent des accidents d’avion, où le Canada est communiste, où la liberté est l’asservissement, où l’arbitraire est justice…
Le monde à l’envers, encore : Trump a ramené dans le bureau Ovale un buste de Churchill.
Churchill, crisse !
Sir Winston savait départager le mal et le bien, l’agresseur et l’agressé. Il aurait fait avaler son cigare à Trump.
Les États-Unis, naguère leaders du monde libre, comme le voulait la formule, sont en train de devenir une dictature. Ça arrive là, sous nos yeux, dans ce ralenti fulgurant qu’est l’actualité. On peine à se l’avouer.
On en a eu un autre exemple, vendredi, quand Trump a traité Zelensky comme un chef mafieux traite un restaurateur qui ne veut pas payer son pizzo, le pizzo étant ici les minéraux d’Ukraine.
Récemment, j’ai replongé dans 1984, ce roman qui décrit le monde à l’envers du totalitarisme : j’ai essayé d’y trouver des clés pour comprendre notre nouveau monde à l’envers…
Oui, bien sûr, bien sûr, dans 1984, il y a le slogan La guerre, c’est la paix, le ministère de l’Amour qui torture et la novlangue qui vide les mots de leur sens, au désespoir du narrateur-héros, Winston Smith, qui se rebelle en son âme et conscience contre la dictature du mensonge de Big Brother…
Mais il y a aussi ce passage : Le Parti disait qu’Océania n’avait jamais été alliée à Eurasia. Lui, Winston Smith, savait qu’Océania avait été alliée à Eurasia à peine quatre ans plus tôt. Mais où cette connaissance existait-elle ?
Et : Le Parti vous demandait de nier l’évidence de vos yeux et de vos oreilles. C’était leur ultime et leur plus essentiel commandement.
Et, ces mots (prophétiques) à propos de la guerre perpétuelle entre les trois entités dominantes du monde, Océania, Eurasia et Estasia : Tous les territoires disputés contiennent des minéraux de valeur…
Vendredi, donc : Trump, grossier comme toujours. Qui réécrit l’Histoire. Qui parle à Zelensky, chef d’une démocratie, comme il ne parlerait jamais à un dictateur comme Poutine. Assisté en cela par son vice-président, insupportable caniche qui mordait le mollet de Zelensky pendant que son maître perdait les pédales. Ils s’y sont mis à deux, les sales.
Un moment d’infamie, pour paraphraser un président américain qui savait distinguer la tyrannie de la liberté.
Mais, aussi, un moment de pure authenticité…
Je parle de ce moment où Zelensky a cessé de danser sur le fil de fer diplomatique pour ménager le pitbull et la chèvre. Où il a dit, à la face de Trump, de Vance et des trumpistes, que c’est bien dommage, mais le responsable de cette guerre, c’est la Russie, qui nous tue et qui nous martyrise…
Je parle de ce moment où Zelensky a osé la vérité, où le président ukrainien a dit l’évidence, où il a dit en levant le ton ce que le Winston Smith de 1984 a écrit tout bas dans son calepin : La liberté, c’est de pouvoir dire que deux plus deux font quatre. Tout le reste en découle.
En ces sales temps où il faut refuser de toutes nos forces l’absurdité du monde à l’envers, Zelensky est le véritable leader du monde libre.
C’est ce que je retiens de son passage à la Maison-Blanche, vendredi : son immense courage dans le refus des mensonges de l’agent russe qui joue le rôle du 47e président des USA. Ça lui coûtera peut-être la vie.
Et un jour, je l’espère, quand la vérité aura repris ses droits, c’est son buste à lui, Zelensky, qui trônera dans le bureau Ovale.
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Excellent texte de Lagacé !
Zelensky était là pour traiter pour transiger les minerais de l'Ukraine en guise de paiement pour l'aide reçu des États-Unis mais il faut croire que la démocratie américaine voulait le rendre responsable de cette guerre par envahissement de la Russie envers son pays, avec ces deux salauds qui sont au pouvoir des États-Unis. Il faut croire qu'ils lui ont tendu une embuscade diplomatique, à la Maison-Blanche et au bureau Ovale par surcroît. Deux beaux sti d'idiots qui ont essayé de rendre Zelensky responsable de cette guerre que l'Ukraine n'a jamais voulu.
D'ailleurs, Zelensky a été bon prince parce que moé je l'aurais frappé ce gros crisse de jambon orangé et son grafigneux de prélart, ce caniche à Vance aussi. Il a tout simplement quitté le bureau en ne signant rien avec ce gros crisse de trou-du-cul, ce crisse de traître des États-Unis car c'est un traître de coucher dans le même lit que Poutine !
Le gros crisse veut le cesser de feu entre l'Ukraine et la Russie, il a fait le contraire parce que Poutine va mettre de l'huile dans le feu en regardant cet épisode digne de la Reine-Sorcière avec sa pomme empoisonnée à Blanche Neige !
J'espère que les 7 nains ( l'Europe ) vont lui venir en aide pour contrer ce plan diabolique des États-Unis.
Dédé
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01/03/2025, 08:50
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