
Langage politique, une vérité qui cache un mensonge ! (Forum)
Source : Loi sur l’énergie: un bâillon... pour des économies de 6 milliards $
Le gouvernement Legault pourrait recourir au bâillon pour adopter la loi permettant à Hydro-Québec de doubler sa production, et il plaidera des économies de 6 milliards$ dans la stratégie éolienne pour en justifier l’urgence. Les partis d’opposition réclament maintenant son retrait.
François Legault souhaite marquer l’histoire avec le plan d’électrification de 200G$ d’Hydro-Québec, qui vise la création de 11 000 mégawatts supplémentaires d’ici 2035. Ce serait son legs.
Le problème: le projet de loi, déposé il y a un an par l’ex-ministre Pierre Fitzgibbon, n’a toujours pas été adopté.
La semaine dernière, notre Bureau parlementaire révélait que le premier ministre et le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, commençaient à perdre patience.
Or, 52 nouveaux amendements ont été déposés récemment par la ministre de l’Énergie, Christine Fréchette, afin de modifier le texte législatif.
Depuis, les partis d’opposition réclament unanimement son retrait (voir plus bas).
Économies
D’après des données obtenues par notre Bureau parlementaire, Hydro-Québec estime qu’elle pourrait économiser 20% des coûts de sa stratégie éolienne si elle lançait dès cet été les travaux en tant que maître d’œuvre.
Elle veut lancer au moins trois projets dans les secteurs du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, de la Côte-Nord et du Saguenay. Attendre six mois supplémentaires coûterait 6 milliards$ aux Québécois, d’après les estimations d’Hydro-Québec.
La société d’État souhaite doubler sa production éolienne, passant de 1000 à 2000 mégawatts, dans un plan de 30 milliards$ pour ce secteur.
En amorçant les travaux cette année, Hydro-Québec affirme en coulisse qu’elle pourrait devancer d’un an la mise en service des projets, tout en accélérant la création de 1000 emplois d’ici 2028.
L’adoption rapide du projet de loi permettrait, selon elle, une meilleure prévisibilité pour les fournisseurs et un volume d’achat important.
«Nous voulons doubler sa production et sa contribution au développement économique», a écrit sur le réseau social X, mardi après-midi, la ministre Christine Fréchette. «Des avancées qui vont nous permettre d’économiser 6 milliards de dollars.»
Des critiques
Québec espère rallier les partis d’opposition avec cet argument économique.
«Ça fait plus de cent heures que le projet de loi est en commission parlementaire. Les parlementaires ont amplement le temps de l’adopter de la façon régulière», a plaidé le leader du gouvernement Simon Jolin-Barrette.
Il serait toutefois surprenant que l’opposition accepte d’accélérer l’étude du projet, surtout après le dépôt surprise de dizaines d’amendements. D’autres ajustements pourraient même encore s’ajouter.
Selon certaines sources, les modifications de dernière minute auraient été imposées à la ministre par le PDG d’HQ, Michael Sabia.
En raison de tous ces changements, les juristes ont dû revoir la moitié du projet de loi.
Selon nos informations, ils auraient relevé un problème de cohérence entre le cœur du projet initial, déposé par Pierre Fitzgibbon, et les amendements introduits par Mme Fréchette.
Le député péquiste Pascal Paradis réclamait déjà le retrait du projet de loi et la tenue d’une nouvelle consultation la semaine dernière. Selon lui, la réforme énergétique proposée «privatise la vente d’électricité».
«Sans avoir consulté personne, en catimini, dans un paquet d’amendements de dernière minute, le gouvernement de la CAQ modifie radicalement la Loi sur la Régie de l’énergie», dénonce le député de Jean-Talon. Québec solidaire se joint maintenant à ce mouvement.
Le solidaire Haroun Bouazzi estime que le projet de loi «appauvrira les Québécois». «L’avenir énergétique du Québec est trop important pour qu’on laisse la CAQ adopter un texte de loi majeur, brouillon, bourré d’amendements», a-t-il dit.
Un bâillon «serait irresponsable», a déclaré le libéral Gregory Kelly, qui ne demande pas le retrait du projet, mais une étude détaillée.
La vérité, c'est que cette loi permettrait au gouvernement d'engranger des sommes considérables par le fait d'un surplus, ce qui entraînerait une hausse au prix de consommation pour pallier à la perte des kilowatts ou que ce surplus pourrait être exploiter à des compagnies privées qui se verraient offrir les clefs à des bornes de recharge avec des subventions pour leurs expansions. Dans les deux cas, ça va appauvrir les gens à faible revenue et rendra les riches plus riches, parce que le privé ne se privera pas à hausser le prix d'une recharge avec ce beau surplus.
Le mensonge, c'est le 6 milliards$, c'est un beau chiffre à se coucher dessus, surtout que ça roule pour le mot ÉCONOMIE !