
Le mode de survie dans les grandes villes ! (Forum)
C'est un texte trouvé sur Facebook et c'est criant de vérité :
Murphy Cooper
Petit rappel que quand je suis arrivé à Montréal en 2012, on m'a cédé un bail à 610$/mois situé à 20 secondes d'une station de métro.
Je sortais de l'école, je n'avais pas de travail. J'avais économisé tout l'été pour pouvoir honorer mon premier mois, mais sinon, je me lançais complètement dans le vide. Ou presque. J'avais ma petite chronique qui me rapportait quelque 300$/mois.
Je me souviens m'être dit: « Hey, t'as juste besoin de trouver 6 x 100$ chaque mois pour avoir un toit sur la tête. Le reste est accessoire. »
C'est tout ce dont t'avais besoin: trente jours pour te dégoter six fois 100$.
Le loyer moyen à Montréal en 2025 est de ~1930$/mois.Si on reprend mon calcul simplet de 2012, c'est 19 fois 100$.
Ce que ça veut dire concrètement, c'est qu'il est dorénavant interdit de partir de chez ses parents sans plan précis pour simplement flotter, avoir une petite jobine à temps partiel et consacrer le reste de ton temps à des projets artistiques, comme aller écrire dans un café pour éventuellement pitcher une idée à une maison d'édition, par exemple.
Parce qu'après avoir mis la main sur le premier 100$, il faut éviter de penser au pire et se mettre au boulot pour trouver les dix-huit autres. La peur et le doute ne sont plus des options.Devoir dénicher au minimum 19 x 100$ à tous les mois pour un logement qui n'en vaut que 8x ou 9x. C'est 10 de plus que sa valeur réelle. Dix billets de 100$ qui auraient pu être investis dans une passion.
Hier après-midi, je me suis promené dans un lieu isolé de mon quartier où une dizaine de tentes avaient été érigées par des concitoyens qui ont nulle part où se loger. Des gens fort débrouillards.
Il pousse des tentes où je n'en avais jamais vues auparavant.
Je ne vais pas vous mentir, dans la dernière année j'ai autant regardé le coût et la disponibilité des logements sur Kijiji que le prix des tentes chez Canadian Tire. Je ne suis clairement pas le seul.
Hier la Ministre Duranceau a dit que les gens qui ont du mal à se trouver un logement à l'approche du premier juillet sont sans doute aussi aux prises avec d'autres problèmes socio-économiques. Elle a aussi recommandé à ces quelque 2000 personnes d'aller chercher une aide psychociale afin d'être guidées dans leur démarche de recherche de logement, apprendre à mieux se présenter quand on va à la rencontre des proprios, etc.
Mais quel mépris dégoulinant. Une déconnexion totale de la réalité.
Des gens qui n'ont jamais gagné 2000$/mois et pour qui ça représente une bonne somme d'argent, j'en connais des dizaines. C'est peut-être rien dans le contexte économique actuel, mais pour bien des gens, c'est beaucoup d'argent.
Des gens qui jusqu'à tout récemment gagnaient « décemment » leur vie se retrouvent aujourd'hui dans la case des « laissés-pour-compte » et des « mésadaptés sociaux ». Des gens qui, comme l'a rappelé la porte-parole du FRAPRU, n'avaient au contraire aucun problème avant d'avoir un problème de logement.
Ne laissons pas la CAQ nous gaslighter comme elle le fait. Le problème, c'est qu'on nous fasse croire qu'un logement de 600$ vaut ni plus ni moins 2000$, à peine une décennie plus tard.
J'aimerais ça que les gens qui parviennent à s'en tirer confortablement se scandalisent avec nous. Ce n'est pas parce que ton salaire te rend imperméable à cette crise que ce n'est pas moins scandaleux pour autant. On devrait tous être en tabarnack en ce moment. En colère dans les rues, idéalement.
Je demeure à un HLM dans un 3 1/2 qui nous coûte 1,165$ par mois, Cela est dû au salaire annuel que j'ai avec la CNESST et ce que gagne annuellement Claudie avec sa pension de vieillesse ( que je reçois en plus de mon salaire et avec les Rentes du Québec ). Au bas mot, sans ce surplus, nous paierons environ 700$ par mois pour notre logement ( environ 350$ chaque si nous vivrons seuls ).
Donc, je ne peux pas me plaindre comparativement aux gens qui travaillent au salaire minimum en plus de vivre après avoir payer leur logement, s'habiller et payer les comptes usuels de la téléphonie et le télévisuel, ainsi que le compte d'Hydro. Néanmoins, le taux d'inflation du logement est une dure réalité et les proprios s'en sont donnés à cœur joie pour profiter de la pandémie et pour profiter de la demande immobilière par l'arrivée massive de l'immigration. Étant donner qu'il n'y a aucune restriction pour l'augmentation de la location et ni barème pour plafonner le prix par la Régie du logement, ces pauvres proprios qui triment dur eux aussi pour faire face aux impôts fonciers et face aux gens qui n'honorent pas le prix du logement, voire même retrouver leur logement en piteux état par la fuite et non respect du bail, se retrouvent eux aussi à faire face à cette crise.
Le gouvernement pourrait établir un barème du prix de logement ( un prix plafonné ) en biais à ce qu'il reçoit en impôts fonciers des propriétaires d'immeuble, surtout pour les propriétaires qui ont plus de 2 habitations immobilières. Mais ça ne pourra pas se faire, le capitalisme sauvage est omniprésent et le gouvernement ne peut pas empêcher les gens à faire de l'argent avec leur argent, la sacro sainte ÉCONOMIE !
Donc, cela veut dire, trouvez vous un emploi payant et arrêter de vous plaindre !
Dure réalité n'est-ce pas ?
Dédé
Des logements, il y en a en masse. Le problème, c'est que c'est hors de prix.
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- Le mode de survie dans les grandes villes ! -
Dédé,
04/07/2025, 11:18
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