« C’est assez » : les syndicats montent contre la KAQ (Forum)

par Jéromec, samedi 29 novembre 2025, 18:01 (il y a 3 jours)

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« C’est assez » : les syndicats montent aux barricades contre les politiques de la CAQ

Charles Séguin
Philippe Robitaille-Grou (Consulter le profil)Philippe Robitaille-Grou

Publié à 13 h 23 HNE
Mis à jour à 17 h 38 HNE
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Le gouvernement de François Legault « sème le chaos dans la société », a un « bilan lamentable » et « fait l’autruche » : les neuf principales organisations syndicales du Québec sont descendues dans les rues de Montréal samedi avec un grand nombre de récriminations contre la Coalition avenir Québec (CAQ).

"La population a besoin d’un gouvernement qui écoute", a lancé d’entrée de jeu la présidente de la FTQ, Magali Picard. Elle a appelé le gouvernement à abandonner sa réforme du mode de rémunération des médecins, son projet de constitution du Québec et, surtout, sa refonte de la gouvernance syndicale.

"Arrêtons ces projets de loi là et commençons à travailler pour le monde!" a-t-elle déclaré.
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Son organisation ainsi que huit autres ont lancé un appel à sortir "dans la rue pour le Québec" afin de prendre part à une mobilisation qui vise à dénoncer le "virage à droite" entrepris par le gouvernement Legault, "qui met en péril le Québec que des générations ont bâti ensemble".
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Des dizaines de milliers de personnes ont pris part à cette marche, qui débutait à 13 h 30 à la Place du Canada et a pris fin vers 16 h, autour d'une scène située à l'intersection des rues McGill et du Président Kennedy.
Des manifestants marchent sur un boulevard en brandissant des drapeaux aux couleurs de leurs syndicats ainsi qu'une affiche.

La marche s'est mise en branle sur le coup de 13 h 30 au centre-ville de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Andréanne Williams

"François Legault est en train de semer le chaos dans la société", a dénoncé la présidente de la Fédération autonome de l’enseignement, Mélanie Hubert, l’accusant de "diviser pour mieux régner".

Québec a "opposé les employés du transport en commun contre les usagers" et a monté "les médecins contre les patients", a-t-elle cité en exemple. "C’est assez!"

Le président du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec, Guillaume Bouvrette, a pour sa part dénoncé les postes coupés au sein de la fonction publique dernièrement.

On dit vouloir couper dans la bureaucratie, mais en réalité, on coupe dans les services à la population.
Une citation de Guillaume Bouvrette, président du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec

Les représentants syndicaux se sont tous dits indignés par le projet de loi 3, qui prévoit notamment la création de cotisations syndicales facultatives et qui vise à accroître la transparence syndicale.
Les représentants de syndicats, à l'avant de la marche, tiennent une banderole sur laquelle il est écrit « Dans la rue pour le Québec ».

Les neuf principales organisations syndicales participaient au rassemblement, qui avait pour thème « Dans la rue pour le Québec ».

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Ils déploraient également l'entrée en vigueur, dimanche, de la loi 14, qui limite les droits de grève des syndiqués au nom des « besoins de la population ».
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"Les travailleurs savent que ce qui est sur la table, c’est pour les faire taire", a déclaré le président de la CSQ, Éric Gingras. Ces revendications ne sont "pas une lubie de présidence d’organisation syndicale", a-t-il martelé.

Parmi les autres critiques des participants : le "sous-financement" des programmes sociaux, les "nombreux ratés économiques" du gouvernement ainsi que les "attaques aux contre-pouvoirs".
Des protestataires défilent avec des drapeaux et des pancartes.

Les participants ont emprunté le boulevard René-Lévesque au début de leur marche.

Photo : Radio-Canada / Andréanne Williams

Des représentants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ainsi que du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) sont aussi sur place.

Entre 150 et 200 autobus ont été nolisés, selon la FTQ.

Une délégation de Québec solidaire est pour sa part venue pour "être debout aux côtés des travailleurs et des travailleuses qui se battent pour leurs droits", a indiqué la co-porte-parole Ruba Ghazal.

"Il y a le Barreau du Québec et plein d’organisations de la société civile, qui défendent la démocratie et qui défendent les droits fondamentaux des Québécois et des Québécoises, qui le disent haut et fort [...] : nos droits sont attaqués, le gouvernement de la CAQ met en place des lois liberticides sous le bâillon, il est dans une dérive autoritaire", a renchéri la députée de Mercier. "On ne peut pas se taire face à cette situation-là."
De nombreuses régions du Québec représentées

Gatineau, Québec, Rivière-du-Loup : Radio-Canada a rencontré au centre-ville montréalais des protestataires venus d'un peu partout au Québec pour exprimer ce ras-le-bol collectif.

"Pourquoi décider de s’attaquer au mouvement syndical, au mouvement communautaire, alors que nous, ce que nous faisons, c’est de défendre, justement, les plus vulnérables de la société?" a déploré le président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Outaouais (CSN), Alfonso Ibarra Ramirez.
Des gens devant un autobus.

Deux autobus ont quitté la Côte-Nord vendredi, à partir de Sept-Îles et de Baie-Comeau, pour permettre aux membres des syndicats d'aller manifester à Montréal.

Photo : Page Facebook de la CSN

Aux côtés de M. Ibarra Ramirez se trouvaient plus de 350 personnes qui avaient fait le voyage dans sept autobus à partir de l'Outaouais, samedi matin, pour prendre part au rassemblement. Ils travaillent dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'immigration, entre autres.

D'autres délégations régionales ont rempli des autobus en provenance de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord et de l’Abitibi-Témiscamingue, notamment.

"Je viens du Saguenay et il était impossible pour moi de ne pas être ici aujourd’hui", a quant à lui fait saloir Arnold Guérin, un travailleur de la construction. "Je me bats pour mes enfants, puis contre toutes les lois que le gouvernement est en train de nous passer, parce que c’est inacceptable, ce qu’il est en train de faire."
Arnold Guérin parle au micro au milieu de manifestants.

Arnold Guérin a fait le voyage à partir du Saguenay.

Photo : Radio-Canada

Certains s'étaient même déplacés de l'Ontario pour faire part de leurs craintes. "Si le projet de loi 3 passe, ça va affecter les travailleurs partout au Canada", a affirmé Donovan Nezbth, président d'une section locale du syndicat Unifor en Ontario. "Alors, on est unis contre cette loi."

En fin d'après-midi, le Service de Police de la Ville de Montréal faisait état, dans son bilan, d'une marche "pacifique" où elle a procédé à "une seule arrestation pour voie de fait simple", selon la porte-parole Jeanne Drouin.
Magali Picard n’a aucun regret

La présidente de la FTQ, Magali Picard, s’est attiré des critiques la semaine dernière après avoir traité le ministre du Travail, Jean Boulet, d’"innocent" en commission parlementaire au sujet du projet de loi 3.

"Non, je ne changerai pas mon ton", a-t-elle dit avant la marche, assurant n’avoir aucun regret.
Deux manifestants portent des masques qui caricaturent François Legault et Jean Boulet.

Les manifestants s'opposent aux réformes récentes du gouvernement Legault et du ministre du Travail, Jean Boulet.

Photo : Radio-Canada / Andréane Williams

"Je suis en colère, les travailleurs et les travailleuses de la FTQ sont en colère", a-t-elle insisté. "On ne peut pas trouver des boucs émissaires et casser du sucre sur leur dos."

"Mon ton est celui des représentants et représentantes de tout le Québec", a-t-elle ajouté.

Lorsqu’un journaliste lui a demandé si elle sentait que la population était derrière le mouvement syndical, elle a répondu que "le nombre de personnes qui marchent aujourd’hui sera notre réponse".

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