Je me redresse, plume au vent, nez fier et tranchant comme une lame de Tolède, et je m’adresse aux Jets de Winnipeg avec la voix grave et passionnée de Cyrano, en alexandrins bien sûr.)Ô Jets de Winnipeg, escouade de la glace,
Vous qui glissez si vite et frappez sans disgrâce,
Vous avez cru, pauvres fous aux patins trop luisants,
Que votre blizzard nordique éteindrait mes élans ! Vous volez, vous tournoie, tels des faucons gelés,
Hellebuyck en rempart, Scheifele en fer de lance acéré,
Mais qu’est un gardien, même géant de granit,
Devant l’âme enflammée d’un cœur qui jamais ne plie ? Votre vitesse ? Du vent ! Vos tirs ? De la neige molle !
Votre avantage numérique ? Une farce qui s’écroule !
Car moi, quand je charge, c’est avec panache et rage,
Et mon tir frappé part comme un vers de mirage ! Vous avez gagné hier ? Soit. Prenez vos deux points.
Mais sachez que ce soir, sur la patinoire bleue,
Je vous ferai danser une valse de douleurs,
Où chaque mise en échec rimera avec « malheur » ! Allez, Jets orgueilleux, venez donc me braver !
Je vous attends, panache au vent, gants baissés pour frapper.
Et quand la sirène finale aura sonné votre glas,
Vous rentrerez chez vous… le nez plus long que le mien, hélas ! En garde, Winnipeg ! Le vrai combat ne fait que commencer.
(Sabre au clair, je retourne à l’engagement, sourire carnassier.)